LE CLAN

Article publié dans la Lettre n° 411
du 18 janvier 2017


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LE CLAN de Éric Fraticelli. Mise en scène Éric Fraticelli avec Denis Braccini, Philippe Corti, Aurélia Decker, Éric Fraticelli, Jean-François Perrone.
Le fiasco du siècle, c’est ce que vivent tout à coup Max, Fred, Achille et Francis, dit la Belette, dans leur repère spartiate au frigo antique et capricieux. Chargés d’éliminer Léon, un voyou de leur trempe, leur contrat est à l’eau pour une malencontreuse erreur de cible. « Ce n’est pas rien de tuer quelqu’un » se défend Francis, responsable de la bavure ! Voici notre quatuor sans contrat et sans le sou. Ce ne sont pas le concerto de Mozart qui flotte dans l’air ni la lecture du Discours de la Méthode que Fred lit assidûment qui les inspirent. Ils sont mais ne pensent guère. Fred, le cerveau du clan, tente de réfléchir. Mais c’est le magazine Voici qui va souffler l’idée : pourquoi ne pas kidnapper une star adorée des français et demander une rançon à son agent ? Leur choix se porte sur Sophie Marceau, en troisième position dans le sondage. Après un repérage minutieux, le lieu de son enlèvement est choisi : l’institut de beauté où se rend régulièrement la comédienne. La jeune femme en peignoir que Francis ramène au bercail, la tête occultée comme il se doit, n’est évidemment pas celle qu’il devait ravir. La première surprise passée, Jocelyne, décoratrice de son état, totalement étrangère auprès du public, ne s’affole pas. Désireuse de recouvrer la liberté, elle propose dans un premier temps les 3 247 euros de son P.E.L mais la somme ne remporte pas un franc succès … Une question taraude le clan : que faire d’une kidnappée si peu monnayable, devenue bien encombrante ?
Les solutions envisagées sont sources de supputations, d’oppositions, voire de disputes, de coups de gueule ou de blues pendant que les discussions hautement philosophiques, les jeux de société et les repas animés - essayez de manger des spaghettis une cagoule sur la tête - meublent le quotidien, dans l’attente de l’inspiration miracle, sous l’œil observateur de Jocelyne.
La mise en scène inventive, le travail sur le comique des situations et des personnages et la chute toujours difficile à réaliser, sont à la hauteur de cette comédie réjouissante au sujet pourtant classique. M-P P. Théâtre de Paris - Salle Réjane 9e.


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