C’EST ENCORE MIEUX  L’APRÈS-MIDI de Ray Cooney. Adaptation française Jean  Poiret. Mise en scène José Paul avec Pierre Cassignard, Lysiane Meis, Sébastien  Castro, Guilhem Pellegrin, Pascale Louange, Guillaume Clérice, Rudy Milstein,  Anne-Sophie Germanaz.
                  L’infidélité  conjugale est un sujet de prédilection, les rebondissements qu’elle entraîne sont  innombrables et leurs effets sur le public assurés. Ray Cooney est l’un des  grands maîtres contemporains rompu à ce genre. On ne compte plus le succès de  ses comédies loufoques qui ne manquent pas de secouer la morosité ambiante.
                  L’intrigue  est simplissime. Les députés venant de province sont accueillis avec tous les égards  à l’Hémicycle, un hôtel de standing tout  proche de l’Assemblée Nationale. Richard Marchelier arrive à Paris avec Christine,  son épouse. Officiellement, le célèbre député vient assister dans l’après-midi  à une commission sur le projet de loi « Sexe et sécurité ».  Officieusement, son dessein est tout autre. S’il a pris la précaution de  réserver pour son épouse un fauteuil à la Comédie-Française en matinée, ce  n’est pas par gentillesse mais pour s’en débarrasser quatre bonnes heures, le  temps d’un trois à sept avec  Stéphanie Margel, secrétaire d’un ministre, dont le mari s’est en principe absenté.  Tout devrait marcher comme sur des roulettes mais le revirement de Christine  qui, tout compte fait, préfère sa chambre d’hôtel aux quatre heures dédiées à La Mort de Thésée est l’un des grains de  sable qui vont déjouer une stratégie pourtant bien élaborée. Marchelier s’est  imprudemment appuyé sur Georges Pigier, son assistant parlementaire, pour  organiser son rendez-vous galant. S’il a déjà remarqué que le garçon engagé  pour faire plaisir à un ami, n’est pas très futé, il n’en doutera plus  désormais. La première bévue de Georges au moment de la réservation de la suite,  théâtre des ébats, en entraîne bien entendu beaucoup d’autres qu’il tente  vainement de réparer sous les yeux inquisiteurs puis furibards du directeur de  l’hôtel et ceux rigolards et très intéressés, dans tous les sens du terme, du  garçon d’étage.
                  L’hôtel  affiche complet, les clients vont et viennent. Le directeur et ses employés, en  émoi, ne parviennent pas à comprendre le comportement de Marchelier et d’un  certain d’Oleron, clients des deux suites contiguës. Ils ne maîtrisent pas non  plus leurs allées et venues de plus en plus tapageuses et virevoltantes et les  portes, bon sang, les portes qui claquent…
                  Adaptée  par Jean Poiret, cette comédie est remise au goût du jour en fonction des  événements politiques du moment. La mise en scène et l’interprétation sont les  nerfs de la guerre. On admire l’indéniable savoir-faire de José Paul pour créer  les ressorts comiques et le talent des comédiens pour les assurer, les décors très  astucieux et les costumes, surprenants, étant à l’avenant. Sébastien Castro est  irrésistible dans un rôle qui lui sied à merveille. Pierre Cassignard, impétueux,  et Lysiane Meis, pétulante, époux trompeurs et trompés lui donnent la réplique  avec fougue, suivis par les autres comédiens, galvanisés par les  rebondissements incessants. M-P P. Théâtre  Hébertot 17e.