UN CHANT DE NOËL

Article publié dans la Lettre n° 467
du 28 novembre 2018


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UN CHANT DE NOËL d’après Charles Dickens. Concept et mise en scène Samuel Sené. Musique Michel Frantz avec Vincent Morisse, Julie Costanza, Julien Ratel, Inès Amoura, Mehdi Vigier, June Van der Esch, Régis Olivier
Il y a le méchant, le vieil usurier Scrooge, fossilisé dans sa méchanceté et son avarice, aveugle à toute sollicitude. Mais c’est la veille de Noël qui sonne la revanche des gentils, le couple Cratchit et Tim leur enfant handicapé toujours rieur, et le neveu plein de compassion. Dans la sordide solitude du vieillard qui somnole dans une quasi obscurité, surgit la lumière du fantôme, souple et mutin, qui va secouer le vieillard jusqu’à l’émergence d’une émotion sincère et un revirement spectaculaire. Tom, l’esprit insolent, fait revivre au vieil acariâtre les divers aiguillages de son existence, ses débuts de joie prometteuse, ses amours ratées pour cause d’épargne envahissante, la momification de son cœur dans l’appétit insatiable de l’or. D’abord rétif, Scrooge se laisse aller aux larmes et à la résurrection de ses propos de jeunesse, il est ramené dans le passé, puis projeté dans un sombre futur qu’il pourrait alors contrecarrer. Happy end évidemment, puisque c’est Noël.
Du conte réaliste de Charles Dickens, l’adaptation et la mise en scène composent une comédie chantante et dansante, où s’attendrissent sans pathos les pauvres, si heureux néanmoins dans la chaleur de leur tendresse, où les gambades terrifiques des revenants n’impressionnent que le méchant, où le repenti pleure à grosses larmes, où l’esprit farceur mais autoritaire cabriole comme un faune.
Dans une alternance de lumière et d’obscurité zébrée d’éclairs inquiétants, les lieux se succèdent, du bureau de l’usurier au pauvre intérieur des démunis, en passant par le cimetière. Au centre, la gigantesque et longiligne stature de Vincent Morisse se désarticule aux côtés de Julie Costanza, souple et pulpeuse, en esprit farceur ou en handicapé attendrissant. Autour d’eux, la grâce, mondaine ou sardonique, des ballets et l’émotion des duos sont soutenues par la diversité des musiques, jouées en coulisse.
Les acteurs sont vraiment convaincants, les voix sont variées et en harmonie, l’ensemble des chorégraphies et des chœurs emporte l’adhésion d’un public conquis. A juste titre. Joyeux Noël ! A.D. Artistic Théâtre 11e.


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