PIANO PARADISO de Alain Bernard et Gil Galliot. Mise en scène Gil Galliot, avec Alain Bernard.
                  Une  petite musique flotte dans l’air et le souvenir nostalgique émerge  instantanément de la mémoire. L’artiste l’a parfaitement compris. « Mettre  des notes sur les émotions », est la clé de « Piano paradiso », un  seul en scène à la fois joyeux et émouvant. 
                  Six  ans ont passé depuis « Piano Rigoletto » (n°349), spectacle où Alain  Bernard racontait son expérience de prof. Il imagine cette fois une vocation contrariée,  celle de créateur de musiques pour le cinéma. Ce rêve d’enfance inabouti le  mène plus prosaïquement au métier de compositeur - interprète. L’imagination n’a  alors d’égal que le talent lorsqu’il s’agit de faire la promotion des Rillettes  Pellissier, de créer la musique d’ambiance d’un feuilleton ou, pianiste éméché  du piano-bar d’un bateau-croisière, de retrouver les notes d’une chanson exigée  par un passager. Être le chef d’orchestre irascible d’un orchestre peu concerné  ou exécuter un enregistrement dans un studio à l’environnement sonore déconcertant  font aussi partie des aléas d’un parcours professionnel que l’on qualifiera  d’éclectique…
                  Mais  sous l’artiste sommeille le pédagogue qui ne résiste pas au plaisir de  démontrer combien la musique crée l’ambiance. Le thème de son spectacle reste,  ne l’oublions pas, la musique de films, pivot de toute œuvre cinématographique.  Deux phrases d’un dialogue accompagné de quelques notes suffisent et le titre franchit  les lèvres du spectateur-cinéphile. 
                  Changeant  de thème et de rythme avec une virtuosité qui laisse pantois, Alain Bernard  surfe aussi bien sur des œuvres classiques que modernes. Ne manquez surtout pas  cette immersion musicale dans le paradis du 7eme art. M-P.P. Théâtre Les Déchargeurs 1er. Lien : www.lesdechargeurs.fr.