PHILIPPE MEYER, MA RADIO,
HISTOIRE AMOUREUSE

Article publié dans la Lettre n°497 du 19 février 2020


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PHILIPPE MEYER, MA RADIO, HISTOIRE AMOUREUSE. Mise en scène Benoît Carré. À l’accordéon, Jean-Claude Laudat.
Quand on se sent orphelin d’amour avec des parents bien vivants, il faut trouver des compensations pour combler le vide. Pour Philippe Meyer, le salut viendra de la radio, qui lui ouvrira le monde et les couleurs de la vie. Puissance de l’imagination suscitée par des voix qui modulent le théâtre, la chanson, les histoires et l’Histoire. Ah, l’indicatif tant guetté des Maîtres du mystère du mardi soir, ou celui de Signé Furax, de toutes ces émissions, qu’on écoute sous les draps dans le sinistre dortoir du pensionnat, qu’on dérobe à la vigilance des surveillants. Et ainsi, d’onde en onde, on navigue toute une vie à la rencontre cosmopolite de figures hautes en couleurs, Simone Signoret, Georges Marchais ou Olivier Messiaen, d’amitiés indéfectibles comme celle de Gilles Vigneault, de personnalités marquantes de la radio comme Jacques Chancel ou Yvan Levaï. Ceux qui vont « savonner la planche », comme ceux qui offriront un marchepied...
Doté d’un inoxydable sens de l’humour, Philippe Meyer mime, imite, chante les personnages qu’il convoque à ce festival des souvenirs radiophoniques de toute une vie. Inénarrable imitation, si parlante, accents à l’appui, des quatre compères de la Tribune des critiques de disques, ou de la voix reconnaissable entre toutes de Monsieur Météo, Albert Simon. Ou encore le zézaiement d’un Edgar Faure ironique. Les souvenirs sont vivaces, publicités chantées, bévues pseudo-culturelles de certains producteurs, impensable violon de Chopin ou titre de Musset un peu chahuté, rencontres politiques, censure larvée… On égratigne, mais avec une courtoisie souriante. Et surtout, il y a les chansons, omniprésentes, accompagnées magnifiquement par l’accordéon du complice de toujours, Jean-Claude Laudat. À tout seigneur tout honneur, les Frères Jacques, Gilles Vigneault. Avec un détour rieur par Le Fils père. Philippe Meyer chante avec respect et tendresse et le public se retient à grand peine de lui emboîter la voix...
Et ce festival se clôt sur la ronde entraînante d’un Paris revisité dans les incipit des chansons qui ont honoré cette ville admirée.
Trop brève votre promenade, Philippe Meyer ! On ne s’en fatigue pas ! A.D. Théâtre Lucernaire. Lien : www.lucernaire.fr.


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