PARIS  LA GRANDE de et  avec Philippe Meyer. Mise en scène Benoît Carré. Jean-Claude Laudat à  l’accordéon.
                Paris  la Grande tient plus  que jamais ses promesses. La Tour Eiffel, les musées et les quartiers célèbres  sont foulés chaque année par quelque 38 millions de touristes qui ne  manqueraient pour rien au monde le sourire de la Joconde. Et ces touristes portent, paraît-il, un regard plutôt bienveillant  sur le parisien qui les accueille.
Il est des endroits moins visités, depuis  les églises lovées au fond des quartiers, jusqu’aux jardins publics et aux  cimetières, moins connus que certains, plus ostentatoires. Nous suivons les pas  de Philippe Meyer, plus parisien qu’un parisien de souche. Inconditionnel  arpenteur de la capitale, il lui voue une passion sans faille.
Mais le Paris d’aujourd’hui a changé  et Philippe Meyer se demande : «  À quel moment Paris a t-il  tourné le dos à mon Paris ?». Si  la capitale a perdu 60.000 habitants, elle est désormais, pour lui, envahie par  les cyclistes, le « sournois piéton » ou le parisien trop pressé aux  caisses des supermarchés… 
Notre érudit illustre ses propos de  citations des plus grands auteurs mais ne serait-il pas en train de nous  refiler une « nostalgie à la Perec », celle des choses aimées qui ne  sont plus ? 
Accompagné à l’accordéon, il chante  alors le Paris d’antan, celui des pavillons Baltard avant leur destruction,  celui du quartier glauque des Halles qui leur a succédé, celui aussi des  révolutions ou des économies de chandelles du Marquis d’Argenson, celui des  déboires des demi-mondaines ou autres pauvres filles… Pas sûr que ces temps-là furent  plus fastes…
Philippe Meyer dit ne pas chercher un  corps mais un cœur. Celui de Paris bat à perpétuité, au rythme de ses terrasses  qui débordent et bruissent, été comme hiver, jusque tard dans la nuit.
Un grand bravo pour le final, véritable  exploit musical ! M-P P. Lucernaire 6e.