GABY DESLYS. Le fabuleux destin de la première Star du Music-Hall. D’après une idée originale de Jean-Christophe Born. Texte Mireille Doering-Born. Arrangements musicaux Mark Nadler. Complicité artistique Catherine Sparta. Chorégraphie Sébastien Oliveros. Costumes Atelier Sevin-Doering. Avec Cléo Sénia, Jean-Christophe Born et Mark Nadler (au piano).
Une carrière aussi foudroyante que brève, une présence phénoménale sur scène durant dix-sept ans, c’est la performance que réalise Marie-Élise Gabrielle Caire, dite Gaby Deslys (1881-1920). Connue et célébrée sur toutes les scènes mondiales du Music-hall, elle décède en 1920 à l’âge de trente-neuf ans. Le passage éclair de cette star adulée laisse toute la place à d’autres artistes, telle Mistinguett qui lui succède au Casino de Paris en 1918, et elle disparaît peu à peu des mémoires.
Quittant Marseille pour Paris à dix-neuf ans, Gaby Deslys est invitée à Londres par le britannique Georges Edward quatre ans après ses premières apparitions sur scène. Le succès est au rendez-vous et sa carrière est si bien lancée qu’elle achète dès son retour un hôtel particulier. Ravissante mais bourreau de travail et femme d’affaires, Gaby comprend vite que la liberté se conquiert par l’indépendance financière. Amoureux fou, Manuel de Bragance, roi du Portugal, la couvre de bijoux mais c’est aux Etats-Unis qu’elle trouve son alter ego en la personne d’Harry Pilcer. Ils ne se quitteront plus. Avec Murray, le frère de celui-ci, ils inventent des rythmes de musique, le jazz band, et des chorégraphies novatrices : la Gaby-glide, la fameuse descente de l’escalier et « l’effeuillage », qui deviendra le strip-tease.
Ils sont trois sur scène pour évoquer ces brèves et belles années qui courent de la Belle Epoque aux prémices des Années folles grâce à une mise en scène flamboyante, une chorégraphie impeccable et une reconstitution d’époque d’une rare minutie.
Mark Nadler, pianiste, narrateur et chanteur étonnant, l’irrésistible Cléo Sénia et Jean-Christophe Born, qui assure avec un enthousiasme communicatif les rôles de Manuel de Bragance et de Harry Pilcer, chantent et dansent tout en faisant revivre le destin de cette artiste extravagante jusqu’à ses derniers shows.
Les costumes et accessoires étourdissants, d’un raffinement inédit dans le monde du Music-hall, méritent un Molière. Un spectacle vivement recommandé. M-P P. Théâtre de Passy 16e.