EAU CHAUDE A  TOUS LES ÉTAGES. Texte et mise en scène Yves Coudray. Avec Morgane Billet, Flore Fruchart,  Eléonore Sandron, Agathe Trébucq. 
                  L’hôtel est vide de clients jusqu’à demain,  pour le grand rush du Salon des Arts Ménagers. Le petit personnel a quartier  presque libre. Après une soirée bien arrosée, trois d’entre elles quittent les  atours qu’elles ont « empruntés » à son insu à une cliente et  reprennent leur uniforme et le chemin de leur statut domestique. Vaisselle  oblige, on s’y remet tout en daubant sur le patron, en singeant les publicités  propres à séduire les femmes au logis, en plaisantant sur les conquêtes  amoureuses sans lendemain. On rêve d’indépendance ou de riche mariage, de toute  façon de l’électroménager qui simplifiera la vie domestique. Ces jeunes femmes,  narquoises et sans méchanceté, sont sans illusions sur les hommes, avec qui  elles flirtent sans vergogne, qu’elles quittent sans remords, qu’elles vont  peut-être épouser sans oser l’avouer aux copines. Même si les adages de  grand-mère sont ironiquement rappelés, l’époque est au féminisme naissant et  l’espoir de lendemains chantants est chevillé au corps.
  « Le plaisir des hommes est de  s’offrir le corps des femmes, le plaisir des femmes est de se payer la tête des  hommes », chantent-elles avec humour, en joyeuses chorégraphies. Jacques  Offenbach, André Messager, Maurice Yvain, Arthur Honegger, Reynaldo Hahn, entre  autres, sont convoqués à ce festival d’opérettes, que les quatre comédiennes interprètent  avec excellente qualité musicale, à la voix et au piano.
                  De l’art de faire résonner la gravité  toujours d’actualité des sujets, surtout en matière de femmes, avec la légèreté  délicieuse et variée des tons.
                  Un régal de fraîcheur et d’humour. A.D. Auguste  Théâtre 11e. Lien : www.augustetheatre.com