CIRQUE ÉLOIZE. CIRKOPOLIS

Article publié dans la Lettre n° 439
du 11 octobre 2017


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CIRQUE ÉLOIZE. CIRKOPOLIS. Mise en scène Jeannot Painchaud et Dave St-Pierre avec 14 artistes. C’est le neuvième spectacle créé par cette société de cirque québécoise, la deuxième après le Cirque du Soleil. Le spectacle s’inspire de Métropolis, le film de Fritz Lang (1927) dans lequel il existe une ville haute, occupée par de riches oisifs et une ville basse où triment les ouvriers. Cette ville futuriste est illustrée par les images vidéo projetées sur l’immense toile de fond de la scène, prolongeant ainsi celle-ci dans un univers de béton, de machines et d’engrenages, très réussi.
Après un intermède dans la salle, sans véritable intérêt, pour nous faire patienter avant la levée de rideau, le spectacle commence par une illustration de cette ville basse. Un employé croule sous les feuilles de papier qu’il doit tamponner, tandis qu’une multitude de gens vêtus de gris verdâtre courent dans tous les sens autour de lui, lui apportant sans cesse plus de documents. Vient alors un numéro de main à main sur une table, puis un numéro de danse qui se poursuit avec une roue cyr. Le spectacle commence vraiment et c’est une totale réussite. Les numéros et les intermèdes clownesques s’enchaînent sans temps mort. C’est à peine si le public a le temps d’applaudir les prouesses de ces artistes qui le méritent pourtant bien. Le numéro de jonglerie avec des massues, qui mobilise toute la troupe, est époustouflant et l’on tremble pour le pauvre Ashley, perché sur une pile de feuilles de papier posée sur une table, au-dessus duquel se croisent des dizaines de massues ! Asley Carr assure aussi avec talent les numéros clownesques du spectacle.
Dans la troupe il y a quatre jeunes femmes, élégamment vêtues (bravo à Liz Vandal qui a créé les costumes), qui réalisent certains des numéros les plus périlleux. Nous avons déjà mentionné la roue cyr. Elles font aussi des numéros de contorsion, de trapèze, de mat chinois, de corde lisse. Dans celui-ci, au fur et à mesure que l’artiste grimpe sur sa corde, le décor s’enfonce dans le sol nous faisant passer de la sombre ville basse à la lumineuse ville haute. Là, la scénographie de Robert Massicotte est très réussie. C’est aussi l’une d’entre elles qui exécute tous les numéros de lancer. Projetée en l’air à la force des bras par un groupe d’hommes, elle est réceptionnée à plusieurs mètres de là par un autre groupe. Dans un numéro moins spectaculaire mais très élégant, elle monte les marches d’un escalier humain qui l’amène à plus de deux mètres de haut, debout sur les mains tendues de ses partenaires.
Aux hommes, mais pas seulement, reviennent des numéros de roue allemande, dans laquelle ils se retrouvent jusqu’à quatre simultanément, et surtout de bascule coréenne. Dans ce numéro où toute la troupe intervient, on assiste à toutes sortes de sauts qui se terminent, et le spectacle avec, par une montagne de papiers volant en tous sens.
Un peu en marge de la ligne générale du spectacle car l’artiste, Arata Urawa, est pratiquement seul en scène, nous avons un exceptionnel numéro de diabolo. Plus que d’habitude, on est stupéfait par l’adresse et la virtuosité de ce diaboliste qui utilise jusqu’à trois diabolos simultanément, les projetant jusqu’au niveau des cintres. Le public en reste pantois et l’applaudit longuement. Un très beau spectacle, loin du cirque traditionnel et même du nouveau cirque, à ne pas manquer. R.P. Le 13ème Art 13e. Lien : www.le13emeart.com.


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