CINQ DE CŒUR. LE CONCERT SANS RETOUR. Mise en scène Meriem Menant avec Pascale Costes (soprano 1), Karine Sérafin (soprano 2), Sandrine Mont-Coudiol (alto), Patrick Laviosa (ténor), Fabian Ballarin (baryton).
L’affiche serait-elle trompeuse ? Au premier abord, elle est pourtant séduisante. Un piano voguant sur les flots, emportant le Cinq de cœur dans sa traversée, doit réserver de grandes surprises. Pourtant, une fois sur scène, c’est le retour sur la terre ferme. Un peu coincé et droit comme un « i », le Cinq de cœur annonce: « ce soir, le grand répertoire est à l’honneur… en allemand ». Les voix des sopranos, de l’alto, du ténor et du baryton s’élèvent et emplissent l’air a cappella. La technique est irréprochable. Recueillement du public venu écouter Brahms, Schubert, Bach... Mais, soudain, coups de tête et jalousies se manifestent. Par bravade ou vengeance, le quintette se chamaille. L’affiche revient alors en mémoire comme un boomerang ! Les œuvres des grands compositeurs sont interrompues dans leur élan par d’autres, celles de Francis Lai, Vladimir Cosma, Claude Bolling, des groupes Eurythmics, Scorpions, The Eagles ou de l’incontournable Bizet, pour n’en citer que quelques-unes, elles-mêmes parasitées par du traditionnel breton ou du Francis Lopez. Imitations des instruments, bruitages divers et cris d’animaux se manifestent eux aussi. Les costumes, indescriptibles, volent, escamotés par d’autres, certains couvre-chefs ne passant pas inaperçus !
Distingué par une nomination aux Molières 2015 et l’attribution du Prix du public off Avignon 2015, le Cinq de cœur revient sur la scène parisienne avec son incroyable talent, l’extravagante mise en scène exigeant une virtuosité et une forme physique proches de la prouesse.
Sollicités à tout moment, les grands et petits muscles zygomatiques du public hilare finissent épuisés! M-P P. Théâtre des Bouffes Parisiens 2e. Lien : www.bouffesparisiens.com.