LES CAVALIERS
LES CAVALIERS d’après le roman de Joseph Kessel. Libre adaptation Éric Bouvron. Mise en scène Éric Bouvron et Anne Bourgeois avec Éric Bouvron, Grégori Baquet ou Benjamin Penamaria, Khalid K et Maïa Gueritte.
En Afghanistan, dans la province de Maimana, le grand Toursène, trop âgé pour participer au Bouzkachi du roi, le tournoi le plus important du pays, désigne son fils Ouroz pour le remplacer. L’orgueil du jeune homme est à son comble. Tout homme digne de ce nom rêve de faire partie des cavaliers en lice qui s’affrontent lors de cette joute d’une grande violence. Son père lui confie Jehol, le meilleur de ses chevaux, le seul capable à ses yeux de remporter la victoire. Il part avec d’autres participants, accompagné par Mokkhi, son palefrenier et serviteur. Au moment crucial du tournoi, Ouroz tombe de sa monture et se brise la jambe. Mais l’un des cavaliers de son groupe enfourche Jehol et parvient à gagner le tournoi. Si l’humiliation d’Ouroz d’avoir échoué est grande, elle est suivie d’une seconde, celle des quelques heures passées à l’hôpital d’où il s’enfuit. Il brise le « petit cercueil » de plâtre qui lui enserre la jambe et, redoutant les retrouvailles avec son père, décide d’entreprendre la longue et éprouvante marche du retour sur le dos de Jehol, une route autodestructrice conduite par l’orgueil, un chemin de croix initiatique durant lequel il fera l’apprentissage de la souffrance, de la trahison et de la haine.
Comment donner à voir sans le trahir ce roman foisonnant de plus de cinq cents pages ? Éric Bouvron, Anne Bourgeois et les comédiens adoptent la solution idéale. Ils le restituent telle une chanson de geste avec pour tout décor un tapis et pour seuls accessoires trois tabourets, une longue baguette et un voile diaphane.
« Nous vous souhaitons un bon voyage », nous disent-ils en préambule. De la capitale aux confins des steppes, ce périple à travers l’Afghanistan ancestral et majestueux est un véritable carnet de route. Si nous sommes immergés dans une histoire qui suit fidèlement la trame du roman, la mise en scène et surtout les fabuleux bruitages et sonorités multiples, émis «en live» par Khalid K, nous plongent immédiatement au cœur d’une contrée dont la culture fascine par ses coutumes, ses traditions et ses superstitions.
Éric Bouvron, Benjamin Penamaria (ce soir-là), Khalid K et Maïa Gueritte interprètent tous les rôles et rendent presqu’humain celui de Jehol, « le cheval fou », personnage emblématique de l’œuvre. Ils nous livrent avec une superbe énergie les introspections, les pensées, la rage et la haine de leurs personnages et nous font presque sentir les odeurs, ressentir la chaleur et la poussière. Le souffle épique qui règne sur cette épopée souffle aussi sur la scène. À les écouter, nous accomplissons bien davantage « qu’un bon voyage ». M-P P. Théâtre La Bruyère 9e.
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