LE PARIS DE LA MODERNITÉ, 1905-1925. Après «Paris 1900, la Ville spectacle» (
Lettre 370) et «Paris Romantique, 1815-1858» (
Lettre 484), voici une dernière évocation de la capitale, à une époque marquée par de profondes transformations dans tous les domaines. Le parcours est constitué de onze sections à la fois thématiques et chronologiques. Près de quatre cents objets sont présentés, non seulement des tableaux, dessins, photographies, sculptures, mais aussi des objets d’art de toutes sortes, des vêtements, meubles, décors et même des moyens de transport, inhabituels dans un musée des Beaux-Arts. Notons aussi, dès la première salle, la place accordée aux femmes dans cette exposition, montrant combien elles étaient importantes à cette époque qui va de la «Belle Époque» aux «Années folles» en passant par la terrible épreuve de la Grande Guerre.
La première section évoque le quartier Montmartre, populaire et excentrique, où les artistes étaient nombreux, en particulier dans le Bateau-Lavoir autour de Picasso, et fréquentaient des cabarets comme le
Lapin-Agile, toujours actif aujourd’hui. La vie à Montmartre devenant plus chère, les artistes investissent alors le quartier de Montparnasse, au sud de la ville, où des cités d’artistes telles
La Ruche ou la
Cité Falguière les accueillent. Ils fréquentent des cafés qui existent toujours comme
Le Dôme ou
La Rotonde. Des œuvres de Picasso, Chagall, Lipchitz, Modigliani et aussi Natalia Gontcharova et Marie Laurencin, pour n’en citer que quelques-unes illustrent cette partie. Cette première section se termine par le scandale du Salon d’Automne 1905, avec les peintures de Matisse, Vlaminck, Marquet, Manguin, Derain et Camoin qu’un critique qualifiera de «Fauves».
Le Salon d’Automne n’est pas la seule manifestation artistique à Paris. Il y a aussi le Salon des artistes indépendants qui s’oppose au Salon des artistes français qui héberge, lui, les tendances officielles. C’est à cette époque, après le fauvisme, qu’apparaissent deux nouveaux courants. Le premier est le futurisme dont le manifeste est publié en 1908 dans
Le Figaro. Des œuvres de Carra et Severini illustrent ce mouvement subversif qui entend, entre autre, glorifier la guerre, l’anarchie, les belles idées qui tuent et le mépris de la femme ! Le second, en 1911, est le Cubisme avec Le Fauconnier, de la Fresnaye et surtout Picasso et Braque. Ces derniers ne se reconnaissent pas dans le travail des premiers. Braque les nomme même les «cubisteurs».
La section suivante est la plus époustouflante avec un avion exposé au milieu de la salle, un
Aéroplane Deperdussin type B de1911, de plus de huit mètres d’envergure. Il évoque le Salon international de l’automobile, du cycle et des sports qui se tient chaque année au Grand Palais depuis 1901. Nous avons aussi une bicyclette pliante et surtout une
Automobile Peugeot type BP1 dite «Bébé Peugeot», torpédo, de 1913 classée monument historique. .
... (
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