FERDINAND
GEORG WALDMULLER
1793-1865
Article
publié dans la Lettre n° 295
FERDINAND GEORG WALDMÜLLER 1793-1865.
Cette exposition présente 36 toiles de ce peintre autrichien qui
fera l’objet d’une grande rétrospective (une centaine de toiles)
à Vienne, au Musée du Belvédère, à partir du 9 juin prochain. Si
Waldmüller n’est pas inconnu en France, le Louvre possède trois
de ses toiles et il y en a dans deux autres musées, en revanche
il mérite d’être mieux connu. C’est aujourd’hui le peintre autrichien
le plus célèbre de sa génération, reconnaissance qu’il n’avait pas
à son époque, sa peinture étant très éloignée de la peinture académique
viennoise. Lui-même fut suspendu de ses fonctions à l’Académie.
Il défendit ardemment la peinture de plein air et l’étude d’après
nature et il faut voir en lui le peintre de la réalité par excellence.
En dépit de cette appréciation officielle, Waldmüller connut un
très grand succès pour ses portraits, pourtant sans complaisance,
et reçut de nombreuses commandes. Il participa à l’exposition universelle
de 1855 à Paris et, deux ans après sa mort, deux de ses toiles étaient
présentées à l’exposition de 1867.
L’exposition est organisée en quatre parties et les toiles, de dimensions
plutôt petites, sont bien mises en valeur. On commence par des paysages
grandioses qu’il s’agisse d’un arbre, monumental, de montagnes ou
des Ruines du théâtre grec de Taormina en Sicile (1844).
Dans tous ses paysages, l’exactitude de la représentation de la
nature s’accompagne d’un sentiment poétique rarement égalé.
On continue ensuite par les portraits qui firent sa renommée de
son vivant. Les gens aisés lui commandent des effigies individuelles
ou de groupe qu’il place dans des paysages ou sur un fond neutre.
Dans ce dernier cas, il soigne tout particulièrement les costumes.
Nous voyons aussi deux autoportraits. Le premier le représente,
à l’âge de 35 ans en dandy viennois devant un paysage. Le second,
exécuté vingt ans plus tard le montre grave et lointain à son chevalet.
Entre les deux il y a eu la séparation d’avec sa première femme,
Katharina Weidner, une cantatrice bien plus célèbre que lui, et
ses démêlés avec l’Académie à qui il ne réussit pas à faire partager
ses théories sur la peinture et son enseignement.
Viennent ensuite ses fameuses scènes de genre, dont il envoya six
d’entre elles à Paris en 1855. Dans ces tableaux il ne faut pas
voir, comme on le fait encore aujourd’hui des œuvres dans le style
« Biedermeier », ce mouvement de repli sur soi de l’Allemagne et
de l’Autriche entre 1814 et 1848 où l’on vantait une manière de
vivre bourgeoise, confortable et calfeutrée. En effet, à coté de
peintures de fêtes comme ces Noces paysannes en Basse Autriche
(1843), nous avons la Soupe du couvent (1858) qui ne prête
pas à sourire tant elle traduit la misère de l’époque.
Enfin l’exposition se termine par des natures mortes, montrant la
variété des genres traités par Waldmüller. Là aussi son goût du
détail fait merveille dans la peinture minutieuse d’objets et de
fleurs et il rivalise réellement avec la peinture ancienne comme
dans cette précieuse Nature morte au hanap (1839).
Voici donc une magnifique exposition que l’on peut aller voir en
la jumelant avec les autres qui se tiennent au même moment dans
ce musée et dont nous rendrons compte plus bas dans cette Lettre
et dans les prochains numéros. Musée du Louvre 1er. Jusqu’au
18 mai 2009. Pour
voir notre sélection de visuels, cliquez ici. Lien
: www.louvre.fr.
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