Parcours en images et en vidéos de l'exposition
VIVIAN MAIER
avec des visuels
mis à la disposition de la presse,
d'autres glanés sur le Web
et nos propres prises de vue
Toutes les photographies et les films de Vivian Maier présentées dans la présente exposition portent la mention :
« Estate of Vivian Maier, Courtesy of Maloof Collection and Howard Greenberg Gallery, New York »
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Scénographie (Emmanuelle Garcia et Etienne Lefrançois). © Rmn-Grand Palais / Photo Didier Plowy. |
Le parcours de Vivian Maier (New York, 1926 – Chicago, 2009) est atypique mais c’est pourtant celui de l’une des plus grandes photographes du XXème siècle. Cette exposition inédite aborde l’intégralité de son travail, au travers des grandes thématiques qui ont structuré son œuvre entre 1950 et la fin des années 1980. Son langage photographique se situe à la croisée de la photographie humaniste, sensibilité qu’elle doit probablement à ses origines françaises, et de la Street Photography américaine, qui constitue sa culture visuelle. Scènes de rue, chroniques de trottoir, portraits, autoportraits, gestes et détails, voilà le quadrillage précis que Vivian Maier fait de son temps. C’est au coeur de la société américaine, à New York dès 1951 puis à Chicago à partir de 1956, qu’elle observe méticuleusement ce tissu urbain qui reflète les grandes mutations sociales et politiques de son histoire. C’est le temps du rêve américain et de la modernité surexposée dont l’envers du décor constitue l’essence même de l’œuvre de Vivian Maier. Elle en dresse le portrait au moyen de la photographie et du cinéma, créant un langage visuel d’une grande richesse.
Son œuvre entier s’est laissé entraîner par le courant du siècle, jusqu’à sa totale disparition. Cette exposition apporte un nouvel éclairage sur ce qui en fait la densité et la singularité et permet à cette photographe « amateur » de s’inscrire dans l’Histoire de la Photographie, aux côtés des plus grands noms tels que Robert Frank, Diane Arbus, Robert Doisneau ou Henri Cartier Bresson.
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Commentaire sur l'exposition.
« J’ai parfois pensé que la nature d’une femme est comme une grande maison pleine de pièces : il y a le hall, par lequel tout le monde passe pour entrer et sortir ; le salon, où l’on reçoit les visites officielles ; la salle de séjour, où les membres de la famille vont et viennent à leur gré ; mais au-delà, bien au-delà, il y a d’autres pièces, dont les poignées de portes ne sont peut-être jamais tournées ; personne n’en connaît le chemin, personne ne sait où elles mènent ; et dans la pièce la plus intime, le saint des saints, l’âme est assise seule et attend le pas de quelqu’un qui ne vient jamais. »
Edith Wharton, La Plénitude de la vie, 1893 |
Texte du panneau didactique |
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Citation |
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1 - AUTOPORTRAIT ET AUTOREPRESENTATION
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Scénographie
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Les autoportraits de Vivian Maier jalonnent son parcours photographique et traversent son œuvre de part en part. Maier a recours à différents procédés visuels pour signifier sa présence dans l’image. Ces multiples typologies de représentation comme le dessin d’ombre, la silhouette projetée, le reflet et la réflexion, ou encore l’image dans l’image font la richesse et la singularité de son langage photographique. Elle décline ce vocabulaire selon les situations qu’elle rencontre et joue avec ces éléments pour affirmer sa présence à un instant et un endroit précis. Ces indices sont très variables. Ils peuvent passer inaperçu et n’être qu’une discrète allusion, un clin d’oeil à qui sait les déceler. A l’inverse, ils peuvent être une affirmation claire et indéniable que le sujet de l’image est l’autoportrait où Vivian Maier fait face à elle-même. D’une manière ou d’une autre, autoreprésentation ou autoportrait, allusion ou déclaration d’intentions, Vivian Maier invite le spectateur de ses images à un jeu de piste dont la finalité reste toujours une énigme.
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Texte du panneau didactique. |
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Vivian Maier. Sans lieu, sans date. Tirage argentique, 2012. |
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Vivian Maier. Sans lieu, sans date. Tirage argentique, 2020. |
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Vivian Maier. Sans lieu, 1955. Tirage argentique, 2014. |
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Scénographie (Emmanuelle Garcia et Etienne Lefrançois). © Rmn-Grand Palais / Photo Didier Plowy. |
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Vivian Maier. Chicago, 1956. Tirage argentique, 2014. |
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Vivian Maier. New York, 1953. Tirage argentique, 2012. |
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Scénographie |
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Vivian Maier. Floride, 1957. Tirage argentique, 2012. |
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Vivian Maier. New York, 1954. Tirage argentique, 2012. |
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Scénographie (Emmanuelle Garcia et Etienne Lefrançois). © Rmn-Grand Palais / Photo Didier Plowy. |
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Vivian Maier. Sans lieu, sans date. Tirage argentique, 2020. |
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Appareil photo Rolleiflex ayant appartenu à Vivian Maier. |
2 - LA RUE, THÉÂTRE DE L'ORDINAIRE
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Scénographie
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La rue est un endroit propice à l’observation, c’est là où tout se passe. Vivian Maier privilégie les quartiers ouvriers des villes où elle réside. New York, d’abord entre 1951 et 1956, puis Chicago où elle décèdera en 2009. Infatigable, elle arpente ces quartiers et ces rues, elle s’aventure dans cette géographie humaine en constante circulation dont le tissu est formé par des anonymes qui ne font que se croiser tous azimuts. Dans ce théâtre de l’ordinaire, chacun devient protagoniste et joue un rôle à son insu, ne serait-ce qu’une fraction de seconde.
Vivian Maier regarde la vie. Elle l’observe, la suit, la traque parfois et ne laisse rien au hasard. Les scènes qu’elle photographie sont souvent des anecdotes, des coïncidences, des lapsus du réel, des instants « résiduels » de la vie sociale auxquels personne ne prête attention mais qui deviennent pourtant le sujet de ses narrations. Chacune de ses images se situe à l’endroit même où l’ordinaire défaille, où le réel se dérobe et devient extraordinaire.
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Texte du panneau didactique. |
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Vivian Maier. New York, 1954. Tirage argentique, 2012. |
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Vivian Maier. Chicago, années 1960. Tirage argentique, 2014. |
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Vivian Maier. Chicago, sans date. Tirage argentique, 2014. |
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Scénographie |
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Vivian Maier. New York, 31 octobre 1954. Tirage argentique, 2012. |
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Vivian Maier. Chicago, 1957. Tirage argentique, 2012. |
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Vivian Maier. Femme arménienne se battant sur la 86e rue Est, New York, septembre 1956. Tirage argentique, 2012. |
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Vivian Maier. Chicago, sans date. Tirage argentique, 2020. |
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Scénographie |
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Vivian Maier. Bibliothèque publique de New York, vers 1954. Tirage argentique, 2012. |
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Vivian Maier. Floride, 7 avril 1960. Tirage argentique, 2012. |
3 - PORTRAITS : LES IDENTITÉS REMARQUABLES
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Scénographie
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Au cours de ses déambulations dans la ville, Vivian Maier s’arrête parfois sur un visage. Elle s’en approche et le photographie. Peut-être échangera-t-elle quelques mots avec cette personne, mais elle ne s’attardera pas. La plupart de ces visages qui ponctuent ses promenades photographiques, sont ceux d’êtres qui lui ressemblent. Ils parlent de pauvreté, de travails harassants, de misère et de sombres destins. Maier photographie ceux que l’on ne regarde pas, ceux qui ne figurent nulle part car relégués en marge de ce monde dont ils ne font définitivement pas partie, dans l’ombre de la grande utopie en vogue à cette époque, celle du Rêve Américain, brillant à l’excès. Chacun de ces portraits, impassibles et austères, sont pris de manière frontale et dans l’instant, avant que le paraître ne recouvre leur visage et que l’image ne soit plus qu’une mise en scène d’eux mêmes. Parfois, elle déroge à la règle avec une certaine ironie. Elle photographie ces dames de la haute société, faisant irruption soudainement devant elles et s’amusant de leur réaction offusquée.
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Texte du panneau didactique. |
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Vivian Maier. Chicago, 1962. Tirage argentique vintage, vers 1962. |
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Vivian Maier (de gauche à droite et de haut en bas).
- Sans lieu, sans date. Tirage argentique, 2020 - Chicago, 16 mai 1957. Tirage argentique, 2012 - Chicago, printemps 1963. Tirage argentique, 2014
- Chicago, 1960. Tirage argentique, 2014 - New York, 1953. Tirage argentique, 2014 - Lena Horne, New York, 30 septembre 1954. Tirage argentique, 2014.
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Vivian Maier. Chicago, juillet 1956. Tirage argentique, 2012. |
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Vivian Maier. Chicago, 16 mai 1957. Tirage argentique, 2012. |
4 - LES GESTES INTERSTITIELS : UN INVENTAIRE
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Scénographie
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Après les portraits avec lesquels elle maintient encore un semblant de distance, Vivian Maier se rapproche encore un peu, et regarde de plus près, dans le détail, ceux qui constituent ce tissu urbain qui se déploie sous ses yeux. Elle s’intéresse aux individus qui se placent dans un espace-temps suspendu, entre parenthèses, qui se soustraient à la fluctuation constante de la rue, des individus en retrait, qui attendent, regardent, font les cent pas ou qui s’endorment, posés à l’ombre de nulle part. Maier dresse un inventaire de leurs attitudes, de leurs postures, de leurs gestes et relève ces indices comme s’ils étaient les témoins de quelque- chose qui allait survenir, de quelque-chose d’imminent. Les mains sont souvent les protagonistes de ces images car elles disent, racontent, à leur insu, la vie de ceux à qui elles appartiennent. Parfois, Maier photographie un geste furtif, à peine visible, comme des automatismes, des réflexes que ces individus font sans même s’en rendre compte et qui trahissent une pensée, une intention, dont tout l’enjeu tourne autour de leur identité. Chaque geste répertorié est l’amorce d’une histoire en devenir.
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Texte du panneau didactique. |
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Vivian Maier. Chicago, IL, 1954. Tirage argentique, 2014. |
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Vivian Maier. New York, 3 septembre 1954. Tirage argentique, 2014. |
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Vivian Maier. Chicago, sans date. Tirage argentique, 2020. |
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Vivian Maier. New York, 1952. Tirage argentique, 2020. |
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Vivian Maier. Chicago, sans date. Tirage argentique, 2020. |
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Scénographie |
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Vivian Maier. Chicago, 1960. Tirage argentique, 2020. |
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Vivian Maier. Sans lieu, sans date. Tirage argentique, 2020. |
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Vivian Maier. Chicago, 1960. Tirage argentique, 2020. |
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Vivian Maier. Sans lieu, sans date. Tirage chromogène vintage. |
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Vivian Maier (de gauche à droite et de haut en bas).
- New York, 29 septembre 1959. Tirage argentique, 2020 - New York, 1955. Tirage argentique, 2014 - Sans lieu, 1960. Tirage argentique, 2020 - New York, septembre 1959. Tirage argentique, 2012.
- Sans lieu, sans date. Tirage argentique, 2020 - Région de Chicago, vers 1970. Tirage argentique, 2020 - Chicago, 27 mai 1970. Tirage argentique, 2012 - New York, 27 juillet 1954. Tirage argentique, 2012.
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Vivian Maier. New York, 1955. Tirage argentique, 2014. |
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Vivian Maier. Sans lieu, septembre 1961. Tirage argentique, 2020. |
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Vivian Maier (de gauche à droite et de haut en bas).
- Chicago, 1975. Tirage chromogène vintage, 1975 - Sans lieu 1977. Tirage chromogène vintage, 1977 - Chicago, 1975. Tirage chromogène vintage, 1975 - Chicago, 1975. Tirage chromogène vintage, 1975 - Chicago, 1977. Tirage chromogène vintage, 1977
- Sans lieu, 1975. Tirage chromogène vintage, 1975 - Sans lieu, 1977. Tirage chromogène vintage, 1977 - Sans lieu, 1975. Tirage chromogène vintage, 1975 - Sans lieu, 1975. Tirage chromogène vintage, 1975 - Chicago, 1975. Tirage chromogène vintage, 1975
- Chicago, 1975. Tirage chromogène vintage, 1975 - Chicago, 1975. Tirage chromogène vintage, 1975 - Sans lieu, 1973. Tirage chromogène vintage, 1973 - Sans lieu, 1973. Tirage chromogène vintage, 1973 - Sans lieu, sans date. Tirage chromogène vintage.
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5 - JEUX CINÉTIQUES ET FAUX SEMBLANT
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Scénographie
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C’est au début des années soixante, alors que Vivian Maier est installée chez la Famille Gensburg sur les rives du lac Michigan, que s’opère un changement dans son langage photographique. Son rapport au temps se modifie, et le cinéma commence déjà à s’insinuer et prendre le pas sur la photographie. Le mouvement s’installe dans l’image. Elle joue avec les temporalités en créant des séquences cinétiques, comme si elle transposait les spécificités du langage cinématographique dans celui de l’image photographique. Elle a recours à la fragmentation et à la répétition pour simuler le mouvement et à la simultanéité pour indiquer le déplacement et la durée. Elle crée de véritables séquences filmiques avec les douze vues de son appareil Rolleiflex, générant alors l’idée d’un développement linéaire de « l’espace-temps » propre au cinéma. Cette période sera fondamentale dans l’évolution de son travail car il marque un lieu de passage entre deux langages qui n’auront dès lors de cesse d’établir des correspondances et d’être en constante relation dans son écriture visuelle.
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Texte du panneau didactique |
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Vivian Maier. Région de Chicago, 1963. Tirage argentique, 2020. |
Cette photographie a été prise par Vivian Maier au début des années soixante, depuis l'une des fenêtres de la maison de la famille Gensburg à Highland Park, Chicago. On y aperçoit les trois enfants dont elle s'occupait, juste devant cette petite forêt où en 2009 ils répandront les cendres de Vivian Maïer, qu'ils considéraient comme leur « deuxième mère ».
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Vivian Maier. Région de Chicago, vers 1960. Tirage argentique, 2020. |
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Vivian Maier. Sans lieu, sans date. Tirage chromogène vintage. |
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Vivian Maier (de gauche à droite et de haut en bas).
- Sans lieu, sans date. Tirage argentique, 2020 - New York, sans date. Tirage argentique, 2020 - Sans lieu, sans date. Tirage argentique, 2020
- Sans lieu, sans date. Tirage argentique, 2020 - Sans lieu, sans date. Tirage argentique, 2020 - Région de Chicago, avril 1961. Tirage argentique, 2020. |
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Vivian Maier. Sans lieu, sans date. Tirage argentique, 2020. |
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Vivian Maier. Paris, 9 septembre 1959. Tirage argentique, 2020. |
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Scénographie (Emmanuelle Garcia et Etienne Lefrançois). © Rmn-Grand Palais / Photo Didier Plowy. |
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Vivian Maier. Région de Chicago, vers 1960. Tirage argentique, 2020. |
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Vivian Maier. Région de Chicago, vers 1960. Tirage argentique, 2020. |
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Vivian Maier (de gauche à droite et de haut en bas).
- Chicago, février 1961. Tirage argentique, 2020 - Région de Chicago, 1961. Tirage argentique, 2020 - New York, 1959. Tirage argentique, 2014
- New York, 1955. Tirage argentique, 2020 - New York, 1955. Tirage argentique, 2014 - Région de Chicago, 1961. Tirage argentique, 2020. |
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Vivian Maier. Chicago, février 1961. Tirage argentique, 2020. |
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Vivian Maier. New York, 1955. Tirage argentique, 2020. |
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Scénographie |
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Vivian Maier. Chicago, vers 1957. Tirage argentique, 2012. |
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Vivian Maier. Saint-Julien-en-Champsaur, Hautes-Alpes, juillet 1959. Tirage argentique, 2020. |
6 - CINÉMA
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Scénographie
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Après cet intervalle cinétique, Vivian Maier aborde de plain- pied le langage cinématographique dès le milieu des années soixante. Elle filme ce qui est en train de se passer devant elle et qui échappe à l’oeil nu. Elle filme de manière frontale, sans artifice ni montage cette réalité qui se présente à elle. Le film en soi ne restitue pas seulement ce qu’elle voit mais il informe aussi de sa manière de regarder. En ce sens, il matérialise et rend visible sa vision, le déplacement de son regard, son cheminement dans l’espace, et prend la forme d’un documentaire expérimental. Le cinéma devient alors un outil de vision qui précède l’image photographique. En effet, à cette époque, lors de ses déambulations urbaines, Vivian Maier emporte avec elle sa caméra super 8 et son Rolleiflex. Elle commence par filmer comme s’il s’agissait d’un exercice du regard en quête de l’image photographique et dès que celle-ci se présente, elle troque sa caméra pour son appareil et capture l’image. Plusieurs correspondances donnant à voir cette double finalité du cinéma dans l’œuvre photographique de Vivian Maier sont ici présentées dans l’exposition.
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Texte du panneau didactique |
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Vivian Maier. Rue Madison, centre-ville de Chicago, été 1971. Extrait d'un film Super 8. |
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7 - LA PHOTOGRAPHIE COULEUR
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Scénographie
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Si son oeuvre en noir et blanc est profondément silencieux, Vivian Maier aborde la photographie couleur comme un espace de sonorités, un lieu où la vision passe par l’écoute. Cette notion musicale de la couleur semble répondre au tempo de l’espace urbain, à ce Blues qui court les rues de Chicago et qui retranscrit toute cette dimension sonore qui le caractérise, en particulier dans les quartiers populaires que fréquentait Vivian Maier. Elle fait vibrer les tons par leur simple juxtaposition et crée avec souplesse et légèreté un tempo, un rythme qui jaillit dans l’image. Derrière ce jeu chromatique d’une extrême richesse, la réalité semble se dissoudre, comme si le véritable protagoniste de l’image n’était plus que la couleur elle-même. Lorsque Vivian Maier photographie en couleur, elle utilise un Leica 35mm qui diffère beaucoup du format carré du Rolleiflex avec lequel elle aura réalisé une grande partie de ses images en noir et blanc. Ce format rectangulaire induit d’emblée un certain dynamisme dans la composition de l’image, proche du celui du cinéma, qu’elle aborde de manière simultanée.
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Texte du panneau didactique |
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Vivian Maier. Sans lieu, 1958. Tirage chromogène, 2020. |
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Vivian Maier. Région de Chicago, sans date. Tirage chromogène vintage. |
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Vivian Maier. Chicago, 1960. Tirage chromogène vintage, 1960. |
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Scénographie |
8 - ENFANCES
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Scénographie
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L’enfance est le lieu de toutes les imaginations et de toutes les illusions, c’est l’endroit où le réel se défile, se transfigure, joue des tours et raconte des histoires. C’est probablement à force de le côtoyer pendant tant d’années que Vivian Maier a pu, elle aussi, regarder le monde avec cette aptitude propre aux enfants, comme si le visible était en soi une découverte toujours renouvelée, un jeu sans règle, où tout est possible. Gouvernante pendant près de quarante ans, Maier a pris part à la vie des enfants dont elle s’occupait. Attentive au moindre détail qui en disait toujours long, elle a documenté ce qui en est constitutif : leurs visages, lieu de toutes les émotions, leurs expressions, leurs mimiques, leurs regards, et puis aussi leurs jeux, leurs mises en scènes, tout ce qui fait la vie d’un enfant.
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Texte du panneau didactique |
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Vivian Maier. Digne, 11 août 1959. Tirage argentique, 2020. |
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Vivian Maier. France, 19 août 1959. Tirage argentique, 2020. |
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Vivian Maier. Grenoble, 1959. Tirage argentique, 2012. |
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Vivian Maier (de gauche à droite et de haut en bas).
- Chicago, 18 septembre 1962. Tirage argentique, 2012 - Chicago, début des années 1970. Tirage argentique, 2012
- Paris, 13 septembre 1959. Tirage argentique, 2020 - Région de Chicago, vers 1962. Tirage argentique, 2020. |
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Vivian Maier. New York, 5 mai 1955. Tirage argentique vintage, vers 1955. |
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Vivian Maier. San Francisco, 4 novembre 1955. Tirage argentique, 2012.
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Vivian Maier. Canada, 1955. Tirage argentique, 2012.
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9 - INDICES
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Scénographie
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Les images que renferme ce dernier chapitre arrivent à la limite extrême de la narration dont elles sont parfois privées. Le lien qui les relie à leur référent est parfois si ténu que l’image bascule déjà vers une forme abstraite.
Vivian Maier effectue des gros plans sur des objets, des détails à portée de main, qu’elle regarde de si près et avec une telle intensité qu’ils en perdent parfois leur identité. C’est cette même qualité d’observation pointue, aiguë, que l’on retrouve chez les enfants qui regardent le monde de l’infime et du minuscule dans lequel s’engouffre leur imagination. Ces photographies qui s’apparentent à des relevés documentaires prennent la forme du récit lorsqu’elles sont juxtaposées et s’inscrivent dans une séquence. C’est probablement ainsi qu’il faut entrevoir l’ensemble de l’œuvre de Vivian Maier, comme des correspondances à tisser ensemble, un récit sans fin qui peut s’entrevoir sous des angles multiples, comme l’est la pensée que l’on prend au creux de sa main et que l’on retourne sur elle-même pour pouvoir la déplier.
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Texte du panneau didactique. |
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Vivian Maier. Sans lieu, 11 mai 1961. Tirage argentique, 2020. |
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Vivian Maier. Floride, sans date. Tirage argentique, 2020. |
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Vivian Maier. Chicago, sans date. Tirage argentique, 2020. |
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Vivian Maier. Sans lieu, 1965. Tirage argentique, 2020. |
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Vivian Maier. Sans lieu, 1962. Tirage argentique, 2020. |
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Vivian Maier (de gauche à droite et de haut en bas).
- Région de Chicago, vers 1970. Tirage argentique, 2020 - Jelena-Dubuque, 10 octobre 1965. Tirage argentique, 2020 - Sans lieu, sans date. Tirage argentique, 2020
- Sans lieu, 1962. Tirage argentique, 2020 - Sans lieu, 1963. Tirage argentique, 2020 - Floride, sans date. Tirage argentique, 2020. |
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Vivian Maier. Sans lieu, 1963. Tirage argentique, 2020. |
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Vivian Maier. New York, 1953. Tirage argentique, 2020. |
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Vivian Maier. Notre-Dame de Paris, 6 septembre 1959. Tirage argentique, 2020.
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Vivian Maier. Versailles, 5 septembre 1959. Tirage argentique, 2020.
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BIOGRAPHIE DE VIVIAN MAIER
1. LES JALONS D’UNE VIE
1er février 1926 : naissance de Vivian Maier à New York. Elle est le second enfant, après Charles, né en 1920, de Maria Jaussaud-Maier et de Charles Maier
1929 : le couple se sépare
1932 ou 1933 : sa mère rentre en France avec elle, elles s’installent à St Julien, puis à St Bonnet, dans le Champsaur, Alpes de Haute-Provence, d’où sa famille est originaire
1er août 1938 : la mère et la fille retournent à New York. Dès la fin de l’adolescence, Vivian travaille comme vendeuse, puis comme nourrice à domicile chez des familles aisées
1950-1951 : elle repart dans le Champsaur pour vendre une propriété reçue en héritage
16 avril 1951 : retour à New York, elle travaille à nouveau comme nourrice au domicile de ses employeurs. Elle acquiert son premier Rolleiflex
1956 : elle s’installe à Chicago de façon définitive et entre au service de la famille Gensburg où elle s’occupe des trois garçons, John, Lane et Matthew
1959 : elle entreprend un voyage de six mois au Canada, en Égypte, au Yémen, en Thaïlande, en Italie, en France pour la dernière fois
1967 : elle quitte la famille Gensburg au terme de onze années passées chez eux
1975 : décès de sa mère, avec laquelle elle n’a plus de relations
1977 : décès de son frère Carl en hôpital psychiatrique
1987 : elle travaille chez Zalman Usiskin, professeur de mathématiques à l’université de Chicago, et son épouse
1989-1993 : elle entre chez la famille Bayleander, où elle s’occupe de Chiara, adolescente handicapée mentale fin des années 1990 : les enfants Gensburg la retrouvent alors qu’elle est tombée dans la misère, ils veillent sur elle et l’assistent financièrement. Elle vit à Rogers Park, près du lac Michigan
décembre 2008 : elle est hospitalisée à la suite d’une chute sur une plaque de verglas
21 avril 2009 : elle décède à la maison de repos où les frères Gensburg l’avaient installée à sa
sortie d’hôpital
2. LA SUITE DE L'HISTOIRE
fin 2007 : John Maloof, jeune agent immobilier de 25 ans, à la recherche de photographies pour illustrer un livre d’histoire locale, acquiert une partie des biens d’une personne inconnue, incluant une grande quantité de photographies, films et négatifs, lors d’une vente aux enchères, la location du box où ils étaient entreposés n’étant plus payée
avril 2009 : dans ces cartons, il découvre sur une enveloppe le nom de Vivian Maier et lance une recherche sur Internet. Il découvre un avis d’obsèques, celui d’une femme du même nom décédée quelques jours plus tôt. Il contacte les auteurs de la nécrologie, les trois frères Gensburg. De ce jour, il va rencontrer les personnes ayant connu Vivian Maier, commence à reconstituer sa vie, trie, classe, numérise le travail photographique qu’il a découvert
janvier 2011 : il organise une première exposition au Chicago Cultural Center, Finding Vivian Maier. Elle rencontre un succès immédiat, la vie et l’oeuvre de Vivian Maier fascinent aussitôt le monde entier
2013 : il coproduit un documentaire, Finding Vivian Maier, où il relate les conditions de sa découverte et interviewe de nombreuses personnes ayant connu la photographe à partir de cette date, les plus grandes galeries, les plus grands musées organisent des expositions et rétrospectives Vivian Maier qui suscitent partout un immense enthousiasme |
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