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 Parcours en images  de l'exposition
 LES VILLES ARDENTESArt, travail, révolte, 1870-1914
 avec des visuels 
              mis à la disposition de la presse,et nos propres prises de vue
 
 
 
 
 
 
   
                 
                  
                    
                      
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                        | Caen. Musée des Beaux-Arts.  |  
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                        | Scénographie  |  
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                          De 1870 jusqu’à la veille de la Première Guerre mondiale, les modalités  du travail connaissent en France des évolutions profondes. Dans une société marquée  par la mise en place d’une économie capitaliste, l’essor de l’industrie, une  urbanisation et une mécanisation grandissantes, le labeur revêt des formes  contrastées. S’il n’attend pas ces années pour faire son apparition dans l'art,  c'est bien  à ce moment-là qu’il quitte  le pittoresque du genre pour laisser entrevoir des sujets et un langage neufs,  en même temps qu’un regard moderne.
 Le labeur est celui que tout un chacun peut observer au coin d’une rue  : celui du maçon, du couvreur, du débardeur..., avant qu’il ne prenne corps  dans la manufacture. L’usine, quant à elle, désigne ce bâti  émergeant au cœur du paysage avant que l’artiste  n’ait l’envie et les moyens d’y pénétrer. Le travail industriel n’échappe pas  seulement au pittoresque, au charmant, à l’agréable : plus il est fait sujet de  l’œuvre, plus il lui résiste. Désertant le terrain des valeurs morales, il  ouvre un chantier nouveau, au sein duquel il apparait comme le cadre de situations  de corps, de relations à d’autres corps, à la machine, à la ville, - quand il  ne s’impose pas comme un champ de tensions et de luttes.
 
 La révolution impressionniste, tout entière dévouée au spectacle de la  vie commune, est l’un des agents de la prolifération des thématiques liées au  travail. Les œuvres retenues - peintures, sculptures, affiches, dessins de  presse et cartes postales photographiques - s’enracinent dans cet élan premier  sans renoncer à couvrir la diversité des courants artistiques qui agitèrent la Troisième  République. Des paysages industriels aux scènes de labeur ou de manifestations,  elles mettent au jour « le bouillonnement, la fermentation [d’un] monde en  travail, en décomposition, en stupeur et en fureur » (Gustave Geffroy).
 Si pour certains artistes cela se traduit par « l’envolement des fumées  légères », pour d’autres le temps est venu d’imaginer l'art d’un regard social.  Résolus à replier l’extériorité collective en une intériorité subjective et  individuelle, ils n’invitent pas seulement le regardeur d’hier et d’aujourd’hui  à s’inscrire dans le présent du monde mais bien, dans un mouvement essentiel  d’implication, à s’y situer.
 
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                        | Scénographie. |  | Texte du panneau didactique. |   
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                            1 - Vers d'autres rivages - le pittoresque des faubourgs industriels
 
 
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                        | Scénographie 
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                            1 - Vers d’autres rivages : le pittoresque des faubourgs industriels
                               Armand Guillaumin entame en 1869 une série consacrée aux paysages industriels,                              face aux forges d’Ivry. Au premier plan de Neige à Ivry (1874, musée d’Orsay), le                              regard suit une figure venant à nous. Cette silhouette, comme celles que l'on                              voit disséminées dans les toiles de Stanislas Lépine ou Gaston Prunier, constitue                              un indice du nouveau pittoresque attaché à la représentation des paysages                              industriels. Les marcheurs ou les passants, doubles du peintre au coeur de la toile,                              s’adonnent à des activités marginales au sein d’un espace lui-même transitoire.                              La beauté mélancolique des sites industriels apparaît ainsi depuis le point de vue                              d’un observateur séparé, en marge d’une société dont la marche vers le progrès                              s’apparente à un mouvement continu et irrésistible. Leur pouvoir de fascination                              tient à un sentiment de dissociation entre le bâti de l’usine et l’espace naturel,                              entre ce nouveau paysage et l’homme qui le traverse. Les faubourgs industriels                              déterminent une autre forme de rivage transitoire et flottant, ils n’appartiennent                              pas plus à la campagne qu’à la ville, dessinant un autre paysage, ou un autre                              rivage, entendu comme ligne de contact, lisière, marge ou frange.
 Si les faubourgs « anémiques », magnifiques et misérables, semblent bel et bien                              avoir trouvé leurs peintres dès les années 1870, il reste si l’on en croit le critique                              Joris-Karl Huysmans  à exprimer sur la toile cette « fièvre moderne que présente                              l’activité de l’industrie ». La magnificence colorée des aciéries vues par Maximilien                              Luce sur le site de Charleroi apparaît comme une réponse à ce voeu, près de vingt                              ans plus tard. Nulle présence humaine, ici comme dans le grand triptyque symboliste                              de Pierre Combet-Descombes, lequel disait chercher à saisir en la nature « son instant de maximum vibratoire ». Dans ces visions extrêmes, l’usine efface                              toute trace humaine.
 
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                        | Extrait du dossier de presse. |  | Jean Émile Laboureur (1877-1943). Les Usines, 1902. Peinture médium Préaubert  sur carton collé sur Isorel. Musée d’arts de Nantes. |   
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                        | Stanislas Lépine  (1835-1892). Paysage, vers 1890, Huile sur toile. © Collection Peindre  en Normandie. |  | Armand Guillaumin  (1841-1927). Neige à Ivry, 1873.  Huile sur toile. Genève, Association des amis du Petit Palais. |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | Georges Willaume (1876-vers  1920). L’Aurore, 1896. Lithographie  en noir et blanc. Collection Dixmier. |  | Maximilien Luce  (1858-1941). Aciéries près de Charleroi, 1897. Huile sur toile.  |  
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                          19 mai 1874. Création de l’inspection du travail chargée de veiller au  respect des lois sociales. |  
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                        | Constantin Meunier  (1831-1905). Au Pays noir, 1893.  Huile sur toile. Paris, musée d’Orsay. |  | Émile Noirot (1853-1924). Le Puits Chatelus, Saint-Étienne, 1913.  Huile sur toile. Villefranche-sur-Saône, musée municipale Paul Dini. |  
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                        | Pierre Combet-Descombes  (1885-1966). Les Hauts Fourneaux de Chasse (triptyque), 1911. Huile sur  toile. © Musée Paul Dini, Villefranche-sur-Saône.
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 2 - Une rive en ville : peindre les quais
 
 
 
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                        | Scénographie 
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                        | 2 - Une rive en ville : peindre les quais
 Les quais et les rives industriels constituent des lieux d’inspiration privilégiés pour                            les peintres, qui se partagent entre le spectacle des hommes au travail et l’observation                            d’un nouvel outillage moderne. Dans les ports normands, Camille Pissarro                            se met volontiers en quête de sujets modernes susceptibles de trouver de nouveaux                            acquéreurs. Il se rend à Rouen en 1883, observant l’activité des quais et des                            ponts, signes de cette proximité singulière nouée entre le port industriel et la ville.
 Au Havre en 1903, il dépeint l'animation de l'avant-port, où promeneurs et travailleurs                            se mêlent. Mais c'est Guillaumin qui prête une attention plus particulière                            aux hommes de peine visibles sur les quais parisiens. Il peint à plusieurs reprises le                            travail du cribleur de sable, dans un regard marqué par l'empathie : comment ne                            pas reconnaître dans cette figure campée face à son crible un double du peintre 
                            debout devant son chevalet ?
 
 Les déchargeurs et coltineurs de charbon reviennent également avec insistance.                            Précocement peints par Claude Monet, ils vont et viennent dans une implacable                            chorégraphie, signe d’une production ininterrompue et clé d’une composition                            essentiellement rythmique, petite séquence entêtante dont Alexandre Steinlen                            offre de rapides transpositions au crayon. Maximilien Luce opte quant à lui pour                            de vives pochades colorées, pointant au détour d’une feuille la cohésion d’un                            travail collectif incitant à l’entre-aide. Tout autre est la vision de Gaston Prunier.                            Attentif aux charbonniers de son Havre natal, le peintre révèle des corps douloureusement                            ployés. Ici le travail pèse telle une menace. Ce souci de vérité se mue                            chez Henri Gervex en une esthétique naturaliste qui, empruntant au langage de                            la sculpture, confine au classicisme. Son Coltineur de charbon incarne le travail.                            L’attitude vigoureuse et souple, le torse nu magnifié par la lumière, il apparaît                          immunisé contre la souffrance, tel un atlante moderne.
 
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                        | Extrait du dossier de presse. |  | Henri Gervex (1852-1929). Le  Quai de la Villette à Paris ou Le Coltineur de charbon, 1882. Huile sur  toile. © Palais des Beaux-Arts, Lille. |   
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                        | Émile Noirot (1853-1924). Le Puits Chatelus, Saint-Étienne, 1913.  Huile sur toile. Villefranche-sur-Saône, musée municipale Paul Dini. |  | Théophile-Alexandre  Steinlen (1859-1923). Débardeurs au bord de la Seine déchargeant des  péniches. Fusain sur papier. © Musée d’Orsay, Paris. |  
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                          19 mai 1874. Loi sur le  travail des enfants et des filles mineures dans l’industrie limitant l’emploi  avant l’âge de 12 ans. |  
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                        | Claude Pissarro  (1830-1903). Le Pont Boïeldieu à Rouen, soleil couchant, temps brumeux,  1896. Huile sur toile.  |  | Claude Pissarro  (1830-1903). L’Anse des Pilotes, Le  Havre, matin, soleil, marée montante, 1903. Huile sur toile. Le Havre,  Musée d’art moderne André Malraux. |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | Armand Guillaumin  (1841-1927). Le Cribleur de sable, 1891. Huile sur toile. © Association  des Amis du Petit Palais, Genève. |  | Armand Guillaumin  (1841-1927). Pont d’Arcole vu du quai de  l’Hôtel de Ville, 1878. Huile sur toile. Genève, Association des amis du  Petit Palais. |  
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                          25 juillet – 9 août 1878.  Réunion du premier congrès féministe international réclamant la liberté du  travail pour la femme et son admission dans les syndicats, l’égalité des  salaires, la journée de huit heures, le repos hebdomadaire, un congé et des  allocations de maternité. |  
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                        | Armand Guillaumin  (1841-1927). Grue sur la Seine, 1880. Pastel sur papier gris. Petit Palais,  musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris. |  | Armand Guillaumin  (1841-1927). Le Quai de la Râpée à Paris,  1887. Pastel sur papier. Paris, musée d’Orsay.  |  
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                        | Gaston Prunier (1863-1927). Le Déchargement d’un charbonnier, Le  Havre, 1899. Crayon noir et aquarelle sur papier. Le Havre, Musée d’art  moderne André Malraux. |  | Gaston Prunier (1863-1927). Le Transport du charbon, 1899. Fusain  et aquarelle sur papier. Collection particulière. |   
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 3 - Là où tout est mouvement : les chantiers urbains
 
 
 
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                        | Scénographie 
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                            3 - Là où tout est mouvement : les chantiers urbains
 Dans le Paris post-haussmannien, les travaux titanesques se multiplient, en vue                              des expositions universelles, pour l’extension des lignes ferroviaires ou la construction 
                                du métropolitain. La ville, chantier permanent, est un espace en crise ; tentaculaire,                              elle abolit ses limites, s’étend en tous sens, donnant lieu à des formes                              nouvelles, véritables irruptions au coeur des rues. Les dessins parisiens d’Alexandre                              Steinlen révèlent la force graphique des chantiers. L'artiste se délecte de la structure                              géométrique des treuils, des échafaudages et des bourriquets, dessinant
 une architecture sans enveloppe, ascensionnelle et éphémère, portée par une économie du provisoire.
 
 František Kupka et Maximilien Luce offrent deux visions inversées du chantier.                              Kupka fixe le chantier du métropolitain. Pour les travaux de la ligne 4 entrepris                              de 1905 à 1909, premier tracé à passer sous la Seine, de part et d’autre de l’île de                              la Cité, les hommes sont enfermés dans une chambre de travail, fragile poche                              d’air maintenue sous le caisson précédemment construit sur le quai des tuileries, 
                                apporté par flottage puis immergé. Les ouvriers, tantôt debout, tantôt accroupis                              ou agenouillés à même le sol, creusent et déblaient, dans un univers que le                              gris du dessin de reportage sature. À l’opposé de cette vision chtonienne, Luce                              déploie une syntaxe chatoyante, célébrant par la couleur l’énergie collective des                              bâtisseurs. Au coeur de Paris, l'artiste découvre une société autonome, une terre                              ouvrière. Dans ses toiles, les travailleurs se meuvent volontiers sur une petite                              plate-forme au premier plan, au-devant d’un vaste décor et d’un front de scène                            constitué par les échafaudages et les grues.
 
 Luce opère une inversion radicale de la fantasmagorie urbaine : le chantier est                              devenu le lieu de la fabrique de la ville, sa matrice. Si un devenir s’esquisse, ce                              n’est pas tant celui de la ville bâtie pour les besoins d’une classe dominante que                              des travailleurs qui la composent : les ouvriers, soudés par une même énergie, et,                              dans un élan semblable, l’artiste, engagé dans un combat esthétique et social.                              Les oeuvres de Kupka et de Luce relèvent du champ de la peinture d’histoire. Si,                              partout ailleurs, le monde est figé, ici au moins, au coeur des chantiers - celui du                              bâti comme celui de l’art -, les hommes s’emploient à le reconstruire.
 
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                        | Extrait du dossier de presse. |  | Maximilien Luce  (1858-1941). Constructions – Quai de Passy, 1907. Huile sur toile. ©  Musée de l’Hôtel-Dieu, Mantes-la-Jolie. |   
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                        | Maximilien Luce  (1858-1941). Le Fardier. Huile sur  papier marouflé sur carton. Mantes-la-Jolie, musée de l’Hôtel-Dieu. |  | Maximilien Luce  (1858-1941). La Construction du  Sacré-Cœur, 1900. Huile sur toile. Genève, Association des amis du Petit  Palais. |  
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                          1881-1882. Lois Ferry  rendant l’école obligatoire, laïque et gratuite pour les enfants de 6 à 13 ans. |  
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                        | Scénographie  |  
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                          21 mars 1884. Loi  Waldeck-Rousseau autorisant la création des syndicats professionnels et  instaurant la liberté syndicale. |  
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                        | Jules Charles Aviat  (1844-1931). Le Chantier du lycée Lakanal  à Sceaux, 1884. Huile sur toile. Musée de Chambéry. |  | Stanislas Lépine  (1835-1892). Travaux de terrassement à  Caen, dernier quart du 19e siècle. Huile sur toile. Caen, musée  des Beaux-Arts. |  
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                          1er mai 1890.  Première organisation internationale de la fête du travail. |  
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                        | Gaston Prunier (1863-1927). Le Caisson de la Cité, 1905-1906. Graphite et aquarelle sur papier. Collection particulière. |  | Gaston Prunier (1863-1927). Chantier. Blocs de pierre devant des  usines, vers 1900. Crayon noir et aquarelle sur papier. Collection  particulière. |  
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                        | Scénographie  |  
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                          7-8 février 1892. Réunis à  Saint-Étienne, les représentants ouvriers et syndicaux créent lafédération  des Bourses du travail.
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                        | Théophile-Alexandre  Steinlen (1859-1923).  Échafaudages au  dernier étage et sur le toit d’une maison. Sanguine et mine de plomb sur  papier. © Musée d’Orsay, Paris. |  | Alfred Sisley (1839-1899). Les Scieurs de long, 1876. Huile sur  toile. Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la ville de Paris. |  
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                          2 novembre 1892. Loi  ramenant la durée quotidienne maximale de travail à 10 heures pour les enfants  de 13 ans et à 60 heures hebdomadaires entre 16 et 18 ans.
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                        | František Kupka (1871-1957). Les Mystères de la construction du métropolitain, 1905, Encre de Chine et  gouache sur papier. © Collection Jean Louis Milin. |  | Gaston Prunier (1863-1927). Glaisière de Vanves, vers 1900.  Crayon noir et aquarelle sur papier. Collection particulière. |   
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 4 - Au seuil du travail : entrées et sorties d’usines
 
 
 
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                        | Scénographie 
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                        | 4 - Au seuil du travail : entrées et sorties d’usines
 Dès les années 1880, en réaction à la célébration impressionniste de la lumière                            et dans la foulée du naturalisme sombre de Zola, les peintres entreprennent de
 représenter les lieux de l’industrie, manufactures, mines et aciéries. Pénétrer                            l'usine, cependant, n'est pas chose si facile. Aussi, les artistes observent-ils plus                            souvent encore les cohortes de celles et ceux qui, tôt le matin ou tard le soir,                            presque toujours dans les ténèbres, entrent ou ressortent des mines ou des manufactures.                            Les oeuvres de Jules Adler, Raoul Dufy, Théophile-Alexandre Steinlen ou                            Henri Evenopoel sont sombres, les noirs profonds et les ocres sales, traités d’une                            touche épaisse, traduisant la fatigue et la misère. Parfois, le paysage même a                            disparu, englouti par d’immenses aplats nocturnes devant lesquels défilent les                            personnages.
 
 Cette iconographie de la condition ouvrière aux abords des usines renvoie aux                            images contemporaines que publie par exemple L’Assiette au beurre – à laquelle                            collaborent des artistes, tels Steinlen et Grandjouan – où sont dénoncés, dans                            des livraisons spéciales aux images tonitruantes, le travail des enfants, les métiers                            qui tuent, la catastrophe de Courrières ou la dureté du Pays noir. On y trouve la                            même volonté du constat social, que sert une expressivité du trait et des couleurs                            que tout charbonne.
 
 Ces hommes et ces femmes ont peu à voir avec les cartes postales souvent                            commandées par le patronat de la Belle Époque et moins encore avec les trois                            versions du film des frères Lumière enregistrant, au printemps et à l’été 1895, la
 sortie des personnels de leur usine lyonnaise. Sous l’oeil des Lumière, ils prennent                            part à une expérimentation à vocation promotionnelle en jouant leur propre rôle                          cinémato--graphique.
 
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                        | Extrait du dossier de presse. |  | Théophile-Alexandre  Steinlen (1859-1923). Trois ouvrières se  tenant par le bras, marchant vers la gauche. Crayon noir sur papier. Paris,  musée d’Orsay. |   
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                        | Raoul Dufy (1877-1953). Étude pour Fin de journée au Havre,  vers 1900-1901. Huile sur toile. Le Havre, Musée d’art moderne André Malraux. |  | Raoul Dufy (1877-1953). Fin  de journée au Havre, 1901. Huile sur toile. © Musée d’art moderne, André  Malraux, Le Havre. |  
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                          9 avril 1898. Loi  établissant le principe de la responsabilité patronale pour les accidents du  travail. |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | Théophile-Alexandre  Steinlen (1859-1923). Les Gueules Noires,  1907. Lithographie en sanguine. Tirage avant la lettre de la couverture des  Gueules Noires d’Émile Morel. Collection particulière. |  | Jules Adler (1865-1952). Au  pays de la mine, 1901. Huile sur toile.  Musée des Beaux-Arts, Dunkerque. |  
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                          30 septembre 1900. Loi  Millerand abaissant à 11 heures la durée journalière du travail. |  
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                        | Théophile-Alexandre  Steinlen (1859-1923).  Ouvriers  sortant de l’usine, 1903. Lithographie en noir et blanc. © Bibliothèque  nationale de France, Paris. |  | Théophile-Alexandre  Steinlen (1859-1923).  Les Trieuses de  charbon, 1905. Huile sur toile. © Musée d’Orsay, Paris. |   
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 5 - L’industrie à domicile : le tisserand et la repasseuse en exemple
 
 
 
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                        | Scénographie 
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                        | 5 - L’industrie à domicile : le tisserand et la repasseuse en exemple
 
 Le tisserand et la repasseuse illustrent la permanence d’une activité domestique,                            proto-industrielle. Les tisserands sont souvent des paysans s’assurant un complément                            de revenus, l’hiver notamment. Ils sont représentés au travail, actionnant                            des métiers à bras traditionnels, moins onéreux que les modèles automatiques,                            d’un usage plus simple, répandus encore dans bien des régions au cours des                            années 1870. Ils sont souvent parmi les villageois les plus pauvres, comme le fond                            de masure dépeint dans un réalisme sombre par Sérusier et Decamps l'évoque. « Tout le monde comprend que l’ouvrier des campagnes, dépensant moitié moins                            que l’ouvrier des villes, peut se contenter d’un salaire moitié moindre » notait                            l'historien Jules Simon dès 1861, révélant à quel point le négoce urbain mettait                            les campagnes au travail, sans réelle négociation possible. « Ce système, rappelle                            l’historienne Rolande Trempé, dans lequel [les ouvriers] apparaissent être leurs                            propres maîtres est l’un des plus astreignants, des moins rémunérateurs et des 
                            plus mystificateurs qui soient. Il est aussi celui qui les isole le plus . »
 
 Vues par Amand Gautier, Edgar Degas ou Alexandre Steinlen, les repasseusses                            paraissent travailler en somnambules. Représentées à contre-jour, de dos ou                            la tête baissée - à moins que, s’apprêtant à boire ce que Julie-Victoire Daubié                            nommait joliment « l’oubli de la vie », elles ne sachent réprimer un baîllement -,                            elles semblent imperméables au monde qui les entoure. Souvent seules, au mieux à deux, elles témoignent de la réalité du travail dit « en chambre » des moins                            qualifiées. Le travail du linge, rappelait Paul Leroy-Beaulieu en 1873, constitue le « dernier refuge de la femme sans appui et sans ressources ». La femme isolée,                            non mariée ou frappée de veuvage, n’est pas seule, du reste, à être contrainte                            de gagner sa vie. Leroy-Beaulieu pointait la nécessité du travail pour l’homme                            comme pour la femme, précisant au passage que cette dernière « est sédentaire                            par faiblesse constitutive », et « par attachement à ces jeunes êtres sortis de                            son sein et qui réclament ses soins » : elle se doit de travailler, mais en restant de                            préférence chez elle. Il y a sûrement quelque avantage à fixer ainsi les paysans à                            la campagne et les femmes en leur foyer. Il s’agit de retarder l’exode rural des uns                            et de maintenir les autres dans une forme de moralité, le travail à domicile valant « toujours mieux pour les mœurs que les manufactures ».
 
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                        | Extrait du dossier de presse. |  | Paul Sérusier (1864-1927). Le  Tisserand, 1888. Huile sur toile. © Musées de Senlis, Senlis. |  
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                        | Scénographie  |  
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                          25 octobre 1906. Création  du ministère du travail et de la prévoyance sociale, dont le maroquin est  confié par Georges Clémenceau à René Vivien.
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                        |  |  |  |  
                        | Edgar Degas (1834-1917). Repasseuses, vers 1884-1886. Huile sur toile. © Musée d’Orsay, RMN-Grand Palais. |  | Edgar Degas (1834-1917). La  Repasseuse en bonnet tuyauté ou Repasseuse à contre-jour, vers 1874. Huile  et essence sur toile. © Musée Angladon, Avignon. |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | Marie Petiet (1854-1893). Repasseuses, 1882. Huile sur toile. Limoux, musée Petiet.  |  
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                        | Louis Joseph Anthonissen  (1849-1913). Atelier de repasseuses à  Trouville, 1888. Huile sur toile. Pau, musée des Beaux-Arts. |  | Henri Matisse (1869-1954). La  Fileuse bretonne, 1895. Huile sur toile. © Musée départemental Matisse, Le  Cateau-Cambrésis. |   
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 6 - Le siècle de l’ouvrière : la femme à l’usine
 
 
 
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                        | Scénographie 
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                        | 6 - Le siècle de l’ouvrière : la femme à l’usine
 La main-d’oeuvre féminine, déjà importante dans la proto-industrie, pénètre                            massivement l’usine au gré de la mécanisation : le travail des femmes (et des                            enfants) s’exporte pour la première fois hors du foyer, et pour un salaire moyen                            de 43 % inférieur à celui des hommes. Les peintres témoignent peu, pourtant, de                            l’incursion des femmes dans l’industrie. La Scène de triage de la laine dépeinte en                            1913, apparaît comme une remarquable exception. Gueldry opte pour une scène                            exclusivement féminine : nulle trace des contremaîtres, des hommes, toujours,                            recrutés pour l’encadrement et le contrôle des ouvrières. Ces dernières trient les                            laines brutes, les répartissant dans des corbeilles destinées au peignage. L'année                            précédant la réalisation du tableau, les trieurs roubaisiens avaient déclenché                            une grève, protestant précisément contre la perte de leurs postes, confiés à des                            femmes.
 
 Outre le textile et le verre, la porcelaine détermine l’un des secteurs les plus mécanisés,                            depuis le travail du kaolin, la fabrication des moules jusqu’au tournage ou                            au pressage. L’étape ultime de la retouche, seule, demeure manuelle. Auguste                            Aridas lui consacre une toile lumineuse dans laquelle les femmes restent accaparées                            par leur tâche, le regard fatigué, tentant de traquer la moindre imperfection à la surface des pièces. Isolées en elles-mêmes, ses ouvrières baignent dans                            une douce harmonie de bruns rosés, de blancs et de bleus. L’une d’elles, de dos à l’arrière-plan, la tête légèrement inclinée, paraît se détacher un instant de son                            ouvrage pour mieux recevoir la caresse du soleil. Elle compose un motif charmant,                            si proche d’une ménagère occupée à quelques travaux de couture, dans la chaleur                            de son foyer. Cette vision rassurante du travail dans les petites manufactures                            vibre tel un discret hommage aux qualités censément propres à la femme, comme                            la délicatesse ou la patience.
 
 Tout autre est le regard au réalisme tranchant de Jules Adler. Dans l’atelier de                            taille de faux diamants, l’espace est organisé de manière rationnelle. Chacun,                            homme ou femme, est vissé à son poste, seul ou par deux, en fonction de la                            machine dont il a la responsabilité. Les corps, pas plus que les regards, ne circulent                            : la seule énergie qui vaille est celle du travail, inscrite dans le croisement                            de l’oeil et de la main. Bien loin des doreuses d’Émile Adan penchées sur leur cadre,                          nuque et taille fines, l’ouvrière de Jules Adler révèle une forme d’hébétude sourde.
 
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                        | Extrait du dossier de presse. |  | Ferdinand Joseph Gueldry  (1858-1945). Filature du nord, scène de triage de la laine, 1913. Huile  sur toile. © La Piscine - Musée d’art et d’industrie André Diligent, Roubaix. |   
                        |  |  |  |   
                        | Émile Adan (1839-1937). Chez  le doreur, 1905. Huile sur toile. © Musées d’Angers, Angers. |  | Auguste Aridas (1848-1929). Les Retoucheuses de porcelaine, vers  1903. Huile sur toile. © Musées d’Angers, Angers. |  
                        |  |  |  |  
                        | Albert Decamps (1862-1908). L’Apprenti tisserand. Huile sur  toile. Abbeville, musée Boucher de Perthes. |  | Jules Adler (1865-1952). Atelier  de taille de faux-diamants au Pré- Saint-Gervais (intérieur d’usine), 1893.  Huile sur toile. © Collection MAHB – Musée d’Art et d’Histoire Baron Gérard,  Bayeux. |   
                        | 
 7 - Le travail des hommes : bâtisseurs et ouvriers
 
 
 
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                        |  |   
                        | Scénographie 
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                        | 7 - Le travail des hommes : bâtisseurs et ouvriers
 Confrontée aux fortes tensions économiques provoquées par une phase de                            concentration du capitalisme d’industrie, la Troisième République a mis en œuvre                            une politique de conciliation visant à endiguer tout risque d’embrasement social,                            par des mesures qui ne contrarieraient pas le patronat (réglementation de la                            durée du travail, aide à la fondation des caisses de retraite, principe de la représentation                            ouvrière, autorisation des syndicats…). C’est dans ce contexte de tensions                            et de négociations qu’il faut appréhender le corpus des œuvres naturalistes,                            s’attachant à représenter, par le dessin, la peinture ou la sculpture, le travail des                            bâtisseurs et des ouvriers, alors qu’éclosent en France comme en Belgique des                            projets de monuments publics dédiés au travail et aux travailleurs, émanant de                            sculpteurs tels Constantin Meunier, Jules Dalou et Henri Bouchard.
 
 Mais nombre de peintres – du naturaliste Cormon au néo-impressionniste Luce,                            en passant par Grandjouan, Marec et Bergès – s’attachent à des représentations                            plus elliptiques et plus lyriques des mondes du travail industriel, et plus                            particulièrement des fonderies, des forges et des aciéries. Usant du contre-jour                            que permettent le feu et la fusion, ils peignent des théâtres de ténèbres où s’activent                            les silhouettes expressives des ouvriers, à la gueule des fours ou au pied                            des creusets, manoeuvrant des pièces de métal rougies jusqu’à l’éclat de l’or. Par                            synesthésie, les halos éclatants de lumière forment les nuages d’une chaleur étouffante qui célèbre l’héroïsme des hommes tout en menaçant de diluer leurs                            corps qui deviennent des silhouettes, d’une solide constitution physique, aux 
                            postures et gestes expressifs, parfois énigmatiques. Ces personnages sont les                            héros anonymes et douloureux du monde ouvrier, où leurs conditions de travail                            parfois extrêmes les mettent à l’épreuve.
 
 Peintres, sculpteurs et dessinateurs du travail actifs à la Belle Époque sont partagés                            entre des ambitions contradictoires : louer les vertus de la figure du travailleur 
                            dans des oeuvres où l’efficacité des formes à l’œuvre participe d’une célébration                            aux accents parfois lyriques ou représenter dans leur âpreté la vie ouvrière afin                            d’en dénoncer les conséquences humaines et sociales, en résistant à toute forme                            de pittoresque. Le tableau de Georges Bergès représentant la visite mondaine                            d’une usine, après une soirée chez le directeur, montre toute l’incongruité de la                            scène où les ouvriers ont été éclipsés par des hommes en redingote et chapeau                            haut-de-forme et par des femmes en toilette. L’exotisme de l’aciérie nourrit ici un 
                            rapport de classes dont le tableau fait implicitement mais ostensiblement son                          sujet.
 
 |  |  Victor Marec (1862-1920). Les  Fondeurs retirant le creuset du four, 1901. Huile sur toile. © Musée  Crozatier, Le Puy-en-Velay. 
 
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                        | Extrait du dossier de presse. |  | 
                          Ernest-Georges Bergès  (1870-1935). Visite à l’usine après une soirée chez le directeur, 1901.  Huile sur toile. © Musée d’Art moderne et contemporain, Saint-Etienne Métropole.   |   
                        |  |  |  |   
                        | Ernest-Georges Bergès  (1870-1935). Dans les forges de l’Adour,  1901. Huile sur toile. Amiens, musée de Picardie.  |  | Jules Grandjouan  (1875-1968).  Ouvrier aux bras cassés, 1907. Dessin préparatoire pour la page 2 du supplément de L’Assiette au  beurre, no 303, du 19 janvier 1907 titré Les métiers qui tuent. Crayon  sur papier. © Château des ducs de Bretagne, musée d’Histoire de Nantes.   |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | Fernand Cormon (1845-1924). Une forge, 1893. Huile sur toile. © Musée d’Orsay, Paris. |  | Maximilien Luce  (1858-1941). Fonderie à Charleroi, la  coulée, 1896. Huile sur toile. Mantes-la-Jolie, musée de l’Hôtel-Dieu. |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | Édouard Dantan (1848-1897). Serre en construction, 1890. Huile  sur toile. Limoux, musée Petiet. |  | Mathieu Merlin (1853-1913). Les Ravaleurs, 1886. Huile sur toile.  Nevers, musée de la Faïence et des Beaux-Arts. |  
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                          5 avril 1910. Loi sur les  retraites ouvrières et paysannes. |  
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                        | Jules Dalou (1838-1902). Études pour un Monument aux ouvriers,  1889-1898. Terre cuite. Petit Palais. Musée des  Beaux-Arts de la Ville de Paris, Paris. |  | Jules Dalou (1838-1902). Terrassier  chargeant, entre 1889 et 1898. Terre cuite. Petit Palais. © Musée des  Beaux-Arts de la Ville de Paris, Paris. |  
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                        | Soufleurs de verre  |   
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 8 - Le travail suspendu
 
 
 
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                        |  |   
                        | Scénographie 
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                        | 8 - Le travail suspendu
 Les raisons pouvant conduire à la suspension du travail sont multiples, par                            contrainte ou par choix : le chômage, l’accident, la grève, la manifestation. Très                            différents, ces contextes sont cependant liés, les mauvaises conditions de travail                            et les licenciements pouvant conduire à des formes de mobilisation sociale qui                            s’expriment dans l’espace public.
 
 La fin du XIXe siècle connaît une importante stagnation économique et avec elle                            une multiplication du nombre de chômeurs, ouvriers licenciés par les grandes                            entreprises industrielles, mais aussi artisans ou paysans ruinés. Peu à peu, la                            notion moderne du chômage, entendue comme une réalité liée à la conjoncture,                            indépendante du caractère et de la moralité des individus, apparaît. Une première                            mesure statistique du taux de chômage est définie en 1895. L’iconographie du                            chômage demeure rare dans la peinture. De ce point de vue, le tableau de Louis                            Adolphe Tessier vaut d’être remarqué.
 
 La grève et les manifestations fournissent en revanche des sujets d’actualité                            récurrents à nombre de peintres. Cette iconographie sombre, qui entend montrer                            la dureté des luttes et la détermination des grévistes, est aussi reproduite avec                            une très grande liberté de ton dans Les Temps nouveaux ou L’Assiette au beurre,                            ainsi que dans des brochures, des tracts et des chansons illustrés. Luce, Steinlen                            ou Grandjouan manifestent ainsi leur engagement auprès des causes socialistes                            ou anarchistes. Leurs oeuvres ont peu à voir avec La Grève à Saint-Ouen, où Paul                            Delance célèbre une véritable mystique de la grève, en teintant son naturalisme                            d’une forme d’idéalisme presque symboliste. Dans un paysage baigné de lumière,                            une procession religieuse et un cortège d’ouvriers se retrouvent au premier plan                          de la composition, en favorisant la rencontre d’une mère tenant son nourrisson.
 
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                        | Extrait du dossier de presse. |  | Théophile-Alexandre Steinlen  (1859-1923). Le Dernier Salut. Tu t’en  iras les pieds devant, 1895. Encre et aquarelle sur papier. Collection  particulière. |   
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                        | Jules Grandjouan  (1875-1968). Syndicat national des  chemins de fer, 1910. Affiche. Collection Dixmier. |  | Jules Grandjouan  (1875-1968). Dans les chemins de fer, 1910.  Affiche. Collection Dixmier. |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | Théophile-Alexandre  Steinlen (1859-1923).  Manifestation  populaire, vers 1903. Huile sur toile. © MUba Eugène Leroy (dépôt du musée  d’Orsay), Tourcoing. |  | Louis Adolphe Tessier  (1858-1915). Le Chômage, 1886. Huile sur toile. © Musée d’Angers, Angers. |  
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                          28 décembre 1910. Loi  instaurant le Code du travail. |  
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                        |  |  |  |  
                        | Maximilien Luce  (1858-1941). La Grève, 1909. Huile  sur carton. Collection particulière. |  | Théophile-Alexandre  Steinlen (1859-1923). Caisse de grève,  1901. Lithographie en couleurs. Paris, Bibliothèque nationale de France. |  
                        |  |  
                        | Scénographie  |  
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                        | Paul Signac (1863-1935). L’Ouvrier ou Le Démolisseur, 1896. Lithographie en noir et blanc.  © Musée d’Art et d’Histoire Louis-Senlecq,  L’Isle Adam. |  | Jules Grandjouan  (1875-1968). Les Victoires de la IIIe  République !!! Villeneuve-Saint-Georges, 1908. Affiche. Collection  Dixmier. |  
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                          « Au mois de février 1896 j’allais voir, chez Bing, la première exposition que                          faisait de son oeuvre le grand sculpteur belge Constantin Meunier. Je fus ébloui.                          Jamais on n’avait élevé au Travail un monument pareil. Le labeur humain le plus                          obscur, le plus ingrat, le plus pénible, apparaissait compris, rendu, glorifié par                          un artiste ému et sincère […]. Le Borinage, le pays noir, vivait et respirait dans                          ces figures d’hommes de la mine, de l’usine et du champ ; dans ces créatures de                          somme ployant sous les fardeaux, grattant la glèbe, rampant dans les galeries à trois cents pieds sous terre et gagnant la pâture aux enfers où des animaux                          répugneraient à chercher la leur. Je sortis bouleversé de cette exposition et j’y                          retournai plusieurs fois, comme à un spectacle unique dont je voulais m’emplir                          les yeux, dans le doute où j’étais de jamais le revoir. »
 Lucien Descaves, préface à Léon et Maurice Bonneff, La Vie tragique des travailleurs,                        1908. Source Gallica bnf.fr / Bibliothèque nationale de France.
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                        | Paul-Louis Delance  (1848-1924). Grève à Saint-Ouen, 1908. Huile sur toile. © Musée d’Orsay,  RMN-Grand Palais. |  | Citation mentionnée en fin d'exposition. |  
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                        | Jules Grandjouan  (1875-1968).  8 heures de travail, 8  heures de loisir, 8 heures de sommeil. Illustration de couverture,  Supplément de L’Assiette au beurre, no 265, du 28 avril 1906 titré 1er mai. ©  Collection Dixmier. |  | Maximilien Luce  (1858-1941). Bilan des victimes de l’État  social, 1891. Encre de Chine, crayon de couleur et gouache sur papier.  Collection Dixmier. |  
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                          20 août 1914. Création d’un  fonds national de chômage. |  
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                        | Léonie Humbert-Vignot  (1878-1960). Un jour de grève (Triptyque), 1910. Huile sur toile.L’Attente ; Le Défilé ; Le Mort. © Lyon musée des  Beaux-Arts, Lyon.
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                        |  |  |  |  
                        | František Kupka (1871-1957). Liberté. Supplément de L’Assiette au beurre n°41 titré L’Argent,  11 janvier 1902. Collection Dixmier. |  | Cartes postales de grève. |  |