UNE PASSION FRANCAISE. LA COLLECTION MARLENE
ET SPENCER HAYS
Article
publié exclusivement sur le site Internet, avec la Lettre
n° 356
du
17 juin 2013
UNE PASSION FRANCAISE. LA COLLECTION MARLENE
ET SPENCER HAYS. Ce qui frappe tout d'abord, en entrant dans
cette exposition, c'est la quantité d'œuvres d'un même artiste,
qui montre l'éclectisme de ce couple de collectionneurs originaires
de l'Oklahoma et du Texas. N'ayant aucune culture artistique, refusant
de faire appel à des conseillers, ils ont commencé à constituer
leur collection, à partir des années 1970, en achetant essentiellement
en ventes publiques, les tableaux qui leur plaisaient. C'est sans
doute la raison qui rend cet ensemble à la fois intime et chaleureux,
très vivant et proche de nous.
Les Hays présentent leur collection dans leur appartement de New
York et dans leur maison de Nashville (Tennessee). Dans leur appartement,
décoré par Renzo Mongiardino, les tableaux s'harmonisent avec du
mobilier précieux, comme cet ensemble de sièges conçu par Paul Follot
dans les années 1920, dont on peut voir quelques spécimens. Quant
à leur maison, ils l'ont fait construire en prenant modèle sur l'hôtel
de Noirmoutier, 138 rue de Grenelle à Paris, appartenant aujourd'hui
à la Préfecture d'Île-de-France.
Pour nous faire partager le bonheur quotidien que leur procurent
leurs « enfants », ils se sont séparés de près de deux
cents œuvres, dont certains chefs-d'œuvre qui compléteraient bien
les collections du musée d'Orsay.
La visite est organisée en sept sections. La première « Vivre
à Paris » nous montre des œuvres de Jean-Louis Forain (8),
Pierre Bonnard ou encore Théophile Alexandre Steinlen (4). Mais
celle que l'on ne peut pas manquer est le tableau de Fernand Pelez,
Grimaces et Misère : les saltimbanques (1887-1888), une huile
de 3 mètres de long, qui précéda l'immense toile (222 x 610 cm)
présentée au salon de 1888, que possède aujourd'hui le musée du
Petit Palais (Lettre
302).
La plus grande partie de leur collection est consacrée à Pont-Aven
et aux Nabis. C'est ainsi que dans la section des « arts graphiques
», nous pouvons voir quelque quatre œuvres de Maurice Denis,
treize de Pierre Bonnard, six d'Edouard Vuillard, deux d'Edgar Degas,
etc. Les Hays s'intéressent à tout : dessins, projets d'affiches,
illustrations de livres ou de partitions, etc.
D'autres peintres font leur apparition, parmi les précédents, dans
les sections « Vanités » et «Intimités ».
Citons Henri Fantin-Latour, Gustave Caillebotte, Camille Corot,
Berthe Morisot, Georges Lemmen ainsi que Pissarro et Manet. Mais
c'est dans la section « Chefs-d'œuvre symbolistes et Nabis
» que l'on trouve les plus belles pièces. Parmi celles-ci
on s'arrêtera plus longuement sur ce Paravent à trois feuilles
de Bonnard (1889), le diptyque Le Printemps et l'Automne
de Maurice Denis (1894), autour duquel les Hays ont construit leur
maison de Nashville !, La Fleur rouge d'Odilon Redon (1905),
la Dame à la fenêtre de Vuillard et surtout le panneau
Les Premiers pas (1894), également de Vuillard, septième panneau
d'un ensemble de neuf, dont cinq sont au musée d'Orsay et les trois
autres dans des musées à Bruxelles, Cleveland et Houston.
La dernière section, « Au temps des fauves », présente
des œuvres de Maillol, Modigliani (Chaïm Soutine, 1917), Matisse,
Rodin, Derain, van Dongen, Marquet, Dufy … Nous y trouvons aussi
bien des huiles, que des dessins et des sculptures, comme L'Été
de Maillol (1911) ou la Petite Ève de Rodin (1916-1917).
Une exposition passionnante et chaleureuse. Musée d'Orsay 7e.
Jusqu'au 18 août 2013. Pour
voir notre sélection de visuels, cliquez ici.
Lien : www.musee-orsay.fr.
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