UNE BRÈVE HISTOIRE
DE L’AVENIR

Article publié exclusivement sur le site Internet, avec la Lettre n° 388
le 16 novembre 2015


 
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UNE BRÈVE HISTOIRE DE L’AVENIR. Pour Jacques Attali, « L’histoire du passé est traversée par des invariants et il existe comme une structure de l’Histoire permettant de prévoir l’organisation des décennies à venir ». La présente exposition, rompant avec les expositions thématiques ou monographiques traditionnelles, cherche à illustrer les propos de Jacques Attali dans son livre publié en 2006, Une brève histoire de l’avenir. Pour cela elle fait dialoguer des œuvres insignes du passé avec des créations contemporaines, dont certaines ont été réalisées spécialement pour cette exposition, afin de retracer au présent un récit du passé susceptible d’éclairer notre regard sur l’avenir. Le projet est ambitieux et les choix qui ont été faits par les commissaires questionnent les visiteurs. Ceux-ci sont d’ailleurs invités à en débattre dans la dernière salle où l’artiste Ait Weiwei a installé des bases de colonnes (Fondation, 2015) sur lesquelles les visiteurs peuvent se tenir et discuter entre eux.
Le parcours se déroule autour de quatre thématiques, avec des panneaux didactiques décrivant avec précision ce que les commissaires ont voulu faire. Après une brève introduction dans le hall, avec une installation de Geoffrey Farmer qui a collé sur des baguettes en bois des photographies d’œuvres de l’art occidental (Boneyard, 2013-2015) et une Roue de la loi (Thaïlande, VIIIe-IXe siècle), se succèdent l’ordonnancement du monde, les grands empires, l’élargissement du monde et le monde d’aujourd’hui. On pourra adhérer ou pas aux choix qui ont été faits. En revanche tout le monde sera intéressé par la présence de certaines œuvres de toutes les époques et de tous les continents.
C’est ainsi que dans la première partie nous pouvons voir, à côté d’un Autel des douze dieux (Ier siècle après J.-C.) et d’une tapisserie d’Aubusson d’après Fernand Léger, Les constructeurs à l’aloès, des œuvres étonnantes de Tomás Saraceno réalisées par des araignées ! L’ordonnancement du monde est aussi illustré par des objets en relation avec l’écriture, les monnaies, les poids et mesures, ainsi que par des panneaux et des carreaux de céramique turcs et d’autres décors évoquant des « Paradis naturels et artificiels ».
La deuxième partie, les Grands empires, commence par une évocation des guerres avec des casques et des armes de diverses époques, une série de tableaux de Thomas Cole (1801-1848) sur le Destin des empires (1834 - 1836) et un grand paravent de Wael Shawky, La Conquista (2015), réinterprétant le célèbre Paravent de la conquête de Mexico. Une place très importante est accordée à la transmission des savoirs avec des livres (Aristote, Averroès, etc.) et des cartes (Mercator, Thornton, etc.) dont la possession était d’une importance capitale pour la concurrence sur les mers et le commerce. Plus surprenant ici, une installation de Ugo Rondinone, Diary of Clouds (2007-2008) représentant toutes sortes de nuages, pour évoquer les horizons.
La troisième partie, l’élargissement du monde, présente différents thèmes comme les révolutions industrielles, les luttes pour la liberté, la naissance de l’homme moderne, l’homme martyrisé, les nouvelles utopies et la chute des géants. Les illustrations sont diverses : Paravent des portugais relatant l’arrivée des portugais au Japon (Japon, XVIIe siècle) ; installation d’isabelle Cornaro (Paysage VII, 2015) avec un vaste panorama peint, des modelages en cire de plantes et de fruits grandeur réelle (1802-1806) et des dessins de végétaux (Redouté, Garnier …) ; tableaux ; photographies ; maquettes ; films.
Enfin la dernière partie sur le monde d’aujourd’hui, qui s’interroge sur ce que sera demain, nous présente quelques œuvres, tout particulièrement en relation avec l’art divinatoire ! Au final nous restons sur notre faim, espérant que l’humanité restera maître de son destin. Heureusement nous avons pu contempler quelques objets et œuvres exceptionnelles. Musée du Louvre 1er. Jusqu’au 4 janvier 2016. Lien : www.louvre.fr.


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