Parcours en images de l'exposition
TURNER
Peintures et aquarelles. Collections de la Tate
avec des visuels
mis à la disposition de la presse
et nos propres prises de vue
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Introduction. |
Joseph Mallord William Turner (1775-1851) est incontestablement le plus grand représentant de l’âge d’or de l’aquarelle anglaise. Organisée en collaboration avec la Tate (Royaume-Uni), cette exposition révèle le rôle qu’a joué cette technique dans la vie et l'art de Turner, de ses débuts conventionnels comme dessinateur de paysage topographique et d’architecture aux fascinantes expérimentations lumineuses et colorées de sa maturité, qui comptent parmi ses œuvres les plus radicales.
Reçu par la nation britannique en 1854, le legs Turner constitue l'une des collections les plus importantes et révélatrices de l'activité créatrice d'un seul artiste. Aujourd’hui en grande partie conserve à la Tate Britain, l’un des plus grands musées londoniens, ce fonds abrite l’œuvre immense laissé par Turner dans sa maison et dans son atelier. Il comprend, outre une centaine de peintures, de nombreuses esquisses ainsi que des dizaines de milliers d’œuvres sur papier : aquarelles, dessins et carnets de croquis. Ces travaux que Turner avait réalisés « pour son propre plaisir », selon les mots de l’écrivain John Ruskin, sont certainement plus proches de sa vraie nature que les œuvres peintes pour le public. Intime, expressif, expérimental, ce fonds offre un aperçu unique de la pratique privée d'un grand peintre romantique. Une soixantaine d’aquarelles issues de ce legs ont été soigneusement sélectionnées pour l'exposition : associées à quelque dix peintures à l’huile pour illustrer leur influence sur la production publique de Turner, elles demeurent aussi fraîches et spontanées que lorsqu'elles sont nées sur le papier.
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DE L’ARCHITECTURE AU PAYSAGE : LES ŒUVRES DE JEUNESSE
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Scénographie
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1. DE L’ARCHITECTURE AU PAYSAGE : LES ŒUVRES DE JEUNESSE
Les premières études de paysage et d’architecture de Turner témoignent de ses rapides progrès. Élève à la Royal Academy, Turner développe aussi ses talents de dessinateur en travaillant pour plusieurs architectes. Il prend bientôt l’habitude de partir en voyage l’été avec ses carnets de dessins, en quête de sujets d’inspiration pour créer des œuvres destinées à alimenter les expositions de la Royal Academy ou à satisfaire des commandes.
Il s’éloigne un peu plus de Londres chaque année, explorant le sud et l’ouest de l’Angleterre, le pays de Galles et les sites de plus en plus spectaculaires à mesure que l’on progresse vers le nord, comme dans les Highlands en Écosse. À cette époque, l’empire britannique s’étend sur toute la planète mais la guerre contre la France interdit tout voyage outre-Manche. Au cours de ces années, la représentation par les artistes anglais du paysage et du patrimoine nationaux recèle des accents patriotiques. Turner devient un artiste recherché des collectionneurs, comme l’antiquaire Sir Richard Colt Hoare à Stourhead et le très fortuné William Beckford à Fonthill Abbey.
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Cathédrale de Durham : intérieur, vue vers l’est le long de l’aile sud, 1797-1798. Graphite, aquarelle et gouache sur papier, 75,8 x 57,9 cm. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856. Photo © Tate. |
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Vue des gorges de l’Avon, 1791. Crayon, encre et aquarelle sur papier, 23,1 x 29,4 cm. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856. Photo © Tate. |
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Château de Kilgarren, Pembrokeshire, 1798-1799 (exposé en 1799). Huile sur toile. Collections du National Trust, Cragside (Collection Armstrong). Accepté en guise de droits de succession et attribué au National Trust en 1977. |
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Château de Caernarvon, nord Pays de Galles, exposé en 1800. Aquarelle sur papier. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856.
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Un moulin à vent sur une colline surplombant un vaste paysage avec une rivière sinueuse, 1794-1795. Graphite et aquarelle sur papier. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856.
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NATURE ET IDÉAL : L’ANGLETERRE, 1805-1815
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Scénographie
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2. NATURE ET IDÉAL : L’ANGLETERRE, 1805-1815
La brève paix d’Amiens entre le Royaume-Uni et la France (1802-1803) permet à Turner de découvrir la grandeur des Alpes suisses et d’étudier les maîtres anciens au Louvre. Mais l’Europe continentale redevient inaccessible jusqu’à la défaite de Napoléon en 1815, si bien que Turner continue d’explorer l’Angleterre. Il se documente notamment pour répondre à des commandes d’aquarelles destinées à être reproduites en gravures dans des ouvrages comme Vues pittoresques de la côte sud de l’Angleterre et Histoire du comté de Richmond. Ces projets font connaître son art à un public plus vaste.
Turner entreprend d’ouvrir sa propre galerie à Londres en 1804 pour y organiser annuellement des expositions personnelles, dans lesquelles il présente des œuvres sur papier et des peintures à l’huile. L’année suivante, il habite quelque temps en bordure de la Tamise à la campagne, à l’ouest de Londres, naviguant sur le fleuve et peignant parfois directement à l’aquarelle d’après nature. En 1807, il est nommé professeur de perspective à la Royal Academy, tout en poursuivant sa production de compositions originales à l’aquarelle.
Il cherche aussi à consolider sa renommée de théoricien du paysage à travers les gravures ambitieuses de son Liber Studiorum (« Livre des Études ») publié entre 1807 et 1819. Élaboré à partir de motifs à l’aquarelle, le Liber établit des catégories de paysage, allant du paysage naturaliste au paysage idéal : « architectural », « historique », « marin », « montagneux », « pastoral » et « pastoral élevé ». À la source de cet ouvrage, le Liber Veritatis, gravé d’après les dessins paysagers de Claude Lorrain (1600 – 1682), exerce une influence constante sur l’art de Turner.
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Vue de Richmond Hill et d’un pont, exposé en 1808. Huile sur toile, 91,4 x 121,9 cm. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856. Photo © Tate. |
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). La Tamise près d’Isleworth : barque et péniches au premier plan, 1805. Graphite et aquarelle sur papier, 25,8 x 36,5 cm. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856. Photo © Tate. |
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Cascade de Mill Hill, près d’Askrigg, Wensleydale, vers 1816. Aquarelle sur papier. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856. |
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). La Tamise et le pont de Kew, avec Brentford Eyot au premier plan et Strand-on-Green derrière les arches : marée basse, 1805. Graphite et aquarelle sur papier. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856.
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Château de Hylton, vers 1817. Gouache et aquarelle sur papier. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856.
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À LA DÉCOUVERTE DE L’EUROPE : 1815-1830
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Scénographie
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3. À LA DÉCOUVERTE DE L’EUROPE : 1815-1830
Avec l’instauration d’une paix durable en Europe, Turner parcourt en 1817 la Belgique, les Pays-Bas et la Rhénanie allemande. Suivent de nombreux voyages sur le continent durant près de trente ans, souvent dans des régions montagneuses ou le long de cours d’eau majeurs.
En 1819-1820, il effectue tard dans sa carrière un « Grand Tour » d’Italie de six mois, à Rome principalement, où il étudie les grands monuments, l’art et les antiquités, et également à Naples et à Venise. Ce long périple dans le sud est volontiers considéré comme une période clé dans la carrière de Turner. Il accentuera durablement son traitement déjà intense de la lumière et de la couleur. En 1828, il séjourne à nouveau plusieurs mois à Rome, où il expose des peintures réalisées sur place.
Parallèlement à ces voyages sur le continent, Turner continue à parcourir l’Angleterre. Constamment sollicité par les éditeurs de gravures, Turner effectue des dessins pour les séries Marines, Les Rivières anglaises et Les Ports anglais. Il explore la vie et le caractère anglais dans l’importante série des Vues pittoresques d’Angleterre et du Pays de Galles (gravée entre 1827 et 1838) |
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Une Villa. Clair de lune (Une villa un soir de bal) pour L'Italie de Samuel Rogers, vers 1826–1827. Crayon et encre, graphite et aquarelle sur papier, 24,6 x 30,9 cm. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856. Photo © Tate. |
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Scarborough, vers 1825. Aquarelle et graphite sur papier, 15,7 x 22,5 cm. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856. Photo © Tate. |
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Le Phare de Shields, vers 1823-1826. Aquarelle sur papier. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856. |
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Vue de l’arc de Titus et du temple de Vénus à Rome, depuis l’arc de Constantin et la fontaine Meta Sudans, Rome, 1819. Gouache, graphite et aquarelle sur papier. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856.
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Venise: San Giorgio Maggiore – tôt le matin, 1819. Aquarelle sur papier, 22,3 x 28,7 cm. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856. Photo © Tate.
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LES VOYAGES DE TURNER : 1830-1840
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Scénographie
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4. LES VOYAGES DE TURNER : 1830-1840
Dans les années 1820, Turner a visité la France au fil de la Seine et parcouru la Belgique, le Luxembourg et l’Allemagne. Durant les dix années suivantes, il poursuit ses voyages en Europe. À cette époque, il aime peindre les paysages, les petites et les grandes villes à l’aquarelle et à la gouache, sur des papiers teintés qu’il transporte en liasses avec ses carnets habituels. Ses vues des bords de la Loire et de la Seine ont été gravées en petit format pour trois livres de voyages publiés entre 1833 et 1835 intitulés Promenades au bord de la Loire et Promenades au bord de la Seine et commercialisés sous le titre générique de Tour annuel de Turner.
Certaines vues de ce type sont exécutées à partir de premiers contours au crayon vraisemblablement dessinés sur le vif. Turner travaille en effet rarement à l’aquarelle en extérieur car cela demande selon lui trop de temps : il préfère ajouter les détails et la couleur dans un second temps, peut-être le soir même dans une auberge ou à son retour à Londres. Cependant, certains des paysages alpestres qu’il réalise en 1836 en France, en Suisse et dans le Val d’Aoste, font peut-être exception, à en croire un compagnon de Turner qui le décrit travaillant l’aquarelle en plein air.
En 1818, il est chargé pour la première fois d’illustrer, pour des éditions commerciales, les écrits du poète et romancier Sir Walter Scott par des aquarelles aux détails minutieux. Turner illustre par la suite de nombreux ouvrages, parmi lesquels les poèmes de Samuel Rogers, dont les pages bénéficieront de l’imagerie vivante de Turner.
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Le Mont Blanc et le glacier des Bossons au-dessus de Chamonix : le soir, 1836. Graphite et aquarelle sur papier. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856. |
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). La Vision de Colomb, pour les Poèmes de Samuel Rogers, vers 1830–1832. Graphite et aquarelle sur papier, 23,2 x 31 cm. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856. Photo © Tate. |
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Le Château Saint-Ange, gravée en 1832. Aquarelle sur papier. Tate, légué par Beresford Rimington Heaton, 1940. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856. |
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Jumièges, vers 1832. Gouache et aquarelle sur papier, 13,9 x 19,1 cm. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856. Photo © Tate. |
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Dinant, Bouvignes et Crèvecoeur : coucher de soleil, vers 1839. Gouache et aquarelle sur papier, 13,6 x 18,8 cm. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856. Photo © Tate. |
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. M. W. Turner (1775 – 1851). Le Château de Leyen à Gondorf, vers 1839. Gouache et aquarelle sur papier. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856.
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Le Gros-Horloge de Rouen, Normandie, vers 1832. Gouache et aquarelle sur papier. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856.
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LUMIÈRE ET COULEUR
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5. LUMIÈRE ET COULEUR
Sa pratique de l’aquarelle amène parfois Turner à exécuter des études en couleurs détaillées de même format que ses projets aboutis. Même pour ces compositions, il aurait déclaré qu’il ne travaille « pas selon un processus établi, mais joue avec les couleurs jusqu’à ce qu’il ait exprimé les idées qu’il a en tête ». On conserve un grand nombre de ces feuilles réalisées à partir de la fin des années 1810, dites « ébauches colorées » ( colour beginnings).
Ce type d’études colorées, traitées avec une grande liberté, fait écho aux dessins détaillés de ses carnets qui constituent ses sources premières. Les « ébauches colorées » qu’il peint dans l’atelier à partir de ses dessins lui permettent de réintroduire la lumière et la couleur en faisant appel à sa mémoire visuelle phénoménale, à son imagination et à sa maîtrise technique inégalée.
D’amples lavis aux couleurs intenses transparaissent souvent sous le fini délicat d’aquarelles achevées. Sa pratique de la peinture à l’huile suggère des procédés comparables : parfois, les « jours de vernissage » précédant les expositions de la Royal Academy, Turner complète de touches rapides une composition largement inachevée afin de l’unifier.
Les « ébauches colorées » peuvent tout à fait apparaître à des spectateurs modernes comme l’expression d’humeurs et d’atmosphères. Que Turner en ait conservé autant laisse supposer que lui-même retirait une satisfaction esthétique de ces expériences privées. |
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Château de Bamburgh, Northumberland, vers 1837. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856. |
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Le Rameau d’or, exposé en 1834. Huile sur toile, 104,1 x 163,8 cm.
Tate, offert par Robert Vernon, 1847. Photo © Tate |
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Le Rameau d’or (détails), exposé en 1834. Huile sur toile, 104,1 x 163,8 cm.
Tate, offert par Robert Vernon, 1847. Photo © Tate |
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Un paysage italianisant idéalisé avec des arbres au-dessus d’un lac ou d’une baie, éclairé par un soleil rasant, vers 1828–1829. Aquarelle sur papier, 31,2 x 43,9 cm. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856. Photo © Tate.
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Marly-sur-Seine : ébauche colorée, vers 1829-1830. Aquarelle sur papier. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856.
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UNE APPROCHE SENSIBLE DE L’ART
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Scénographie
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6. UNE APPROCHE SENSIBLE DE L’ART
Turner vient régulièrement se détendre sur les terres de son protecteur Lord Egremont à Petworth dans le Sussex, où il peint des aquarelles intimistes du manoir et de ses habitants. Ces œuvres à la touche enlevée traduisent la grande liberté de l’artiste qui se plaît à expérimenter, tant dans le choix des motifs que dans celui des matériaux qu’il emploie. Sont également présentés dans cette salle une palette et un cabinet à pigments ayant tous deux appartenu à Turner et qui témoignent directement de son audace dans l’utilisation des couleurs et en particulier d’un usage fréquent des couleurs primaires, le rouge, le jaune et le bleu. Ce goût pour les coloris éclatants va s’exacerber dans les œuvres de sa maturité.
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Cabinet à pigments de l’artiste. Tate archive. |
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Palette « Chelsea » en bois, dernière palette de l’artiste. Tate archive. |
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). L’Artiste et ses admiratrices, 1827. Aquarelle et pigments opaques sur papier, 13,8 x 19 cm. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856. Photo © Tate. |
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Coucher de soleil sur le parc depuis la terrasse de Petworth House, 1827. Gouache et aquarelle sur papier. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856.
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). La Galerie nord de nuit : personnages contemplant la statue de Flaxman « Saint Michel triomphant de Satan », 1827. Encre, aquarelle et pigments opaques sur papier. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856.
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MAÎTRE ET MAGICIEN : LES OEUVRES DE LA MATURITÉ
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7. MAÎTRE ET MAGICIEN : LES OEUVRES DE LA MATURITÉ
Durant la dernière décennie de sa carrière, jusqu’au milieu des années 1840, Turner va produire certaines de ses plus belles aquarelles. Créées dans un contexte de changement, tant des goûts que des classes de sa clientèle, elles ne sont plus destinées à des expositions ou à des éditeurs, mais à un cercle restreint de collectionneurs ou d’admirateur avant-gardistes. Au fur et à mesure que la pression des grands projets d’estampes diminue, Turner redevient plus prolifique dans sa production privée. Il retrouve le plaisir de peindre sans se plier à la nécessité de dessiner.
Un troisième et dernier voyage à Venise en 1840 inspire la production d’une multitude d’aquarelles et de plusieurs toiles présentant la cité à toute heure du jour et de la nuit. L’interaction de la lumière et des reflets sur l’eau de la lagune dissout les formes architecturales dans des lavis limpides. À propos d’une vue de Venise peinte à l’huile, un critique qualifie Turner de « magicien » qui « commande aux esprits de la Terre, de l’Air, du Feu et de l’Eau ».
Ces œuvres mêlant les éléments entre eux prennent également forme durant ses voyages estivaux dans les Alpes, entre 1841 et 1844. Elles évoquent tantôt les masses simplifiées de montagnes accrochant une aube fugace, tantôt un coucher de soleil sur des lacs miroitants.
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Venise : vue sur la lagune au coucher du soleil, 1840. Aquarelle sur papier, 24,4 x 30,4 cm. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856. Photo © Tate. |
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Quai de Venise, palais des Doges, exposé en 1844. Huile sur toile, 62,2 x 92,7 cm. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856. Photo © Tate. |
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Le Lac Léman, avec la Dent d’Oche, au-dessus de Lausanne, 1841. Graphite et aquarelle sur papier, 23,5 x 33,8 cm. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856. Photo © Tate. |
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Venise, la Piazzetta avec une cérémonie du Doge épousant la mer, vers 1835. Huile sur toile, 91,4 x 121,9 cm. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856. Photo © Tate.
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Ehrenbreitstein avec un arc-en-ciel, 1840. Graphite, aquarelle et gouache sur papier, 14,1 x 19,3 cm. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856. Photo © Tate.
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LA MAIN ET LE COEUR : LES DERNIÈRES ŒUVRES
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8. LA MAIN ET LE COEUR : LES DERNIÈRES ŒUVRES
Après plus d’un demi-siècle de travail et de voyages, la santé de Turner se met à décliner alors qu’il atteint l’âge de soixante-dix ans. Il fait encore deux brefs séjours dans le nord de la France et sur la côte normande en 1845, « à la recherche de tempêtes et d’épaves ». Il y produit des études limpides mêlant la mer, le rivage et le ciel. Très semblables à celles qu’il exécute depuis des années pour son propre plaisir, elles n’affichent aucun indice de date ou de lieu, mais n’en sont pas moins assurées et réalisées de main de maître.
Durant ses dernières années, Turner se rend régulièrement dans la ville balnéaire anglaise de Margate. Là, les limites de la Tamise se confondent avec l’horizon infini de la mer sous les ciels « les plus beaux de toute l’Europe », selon ses propres mots. Bien des études du soleil et des nuages brossées là ou ailleurs se passent entièrement de détails topographiques. Baignées de lumière, elles sont devenues de pures méditations de l’artiste sur le monde.
Une même démarche semble présider à l’élaboration des peintures à l’huile que réalise Turner à cette époque, tant sur le plan conceptuel que formel. Son style se fait plus vif, la touche plus empâtée et les compositions figuratives cèdent le pas à des toiles qui suggèrent plus qu’elles ne décrivent, en s’appuyant sur une appréciation subtile de la lumière, de la couleur et des effets atmosphériques. Cette dissolution des formes au profit d’effets sensibles, d’abord visible dans ses marines, est également à l’œuvre dans les dernières toiles que l’artiste expose au public à la Royal Academy en 1850. Turner s’éteint l’année suivante, en laissant derrière lui un fonds d’une richesse et d’une variété exceptionnelle.
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Yacht approchant de la côte, vers 1840-1845. Huile sur toile. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856. |
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). Coucher de soleil, vers 1845. Aquarelle sur papier, 24 x 31,5 cm. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856. Photo © Tate. |
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J. M. W. Turner (1775 – 1851). La Visite de la Tombe, exposé en 1850. Huile sur toile, 91,4 x 121,9 cm. Tate, accepté par la nation dans le cadre du legs Turner 1856. Photo © Tate. |
BIOGRAPHIE DE J. M. W. TURNER
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TURNER (1775 - 1851) EN QUELQUES DATES
Vers le 23 avril 1775 : Joseph Mallord William Turner naît à Londres.
1789 : Il entre à l’école de la Royal Academy, tout en travaillant auprès d’architectes et de dessinateurs d’architecture parmi lesquels Thomas Malton qu’il évoquera par la suite comme « [s]on véritable maître ».
Avant 1794 : Il assiste aux séances de l’« académie » du soir du docteur Thomas Monro, où il copie les œuvres d’autres artistes.
À partir de 1790 : Il expose des aquarelles à la Royal Academy jusqu’à ce qu’il envoie en 1796 sa première peinture à l’huile, Pêcheurs en mer.
À partir du milieu des années 1790 : Turner adopte un rythme qu’il conservera presque toute sa vie : il voyage en été et travaille dans son atelier durant les mois d’hiver, le dessin exécuté sur le motif servant de base à son travail en atelier. Il est bientôt soutenu et recherché par des collectionneurs comme Richard Colt Hoare, William Beckford à l’abbaye de Fonthill et le duc de Bridgewater.
1799 : Élu membre associé de la Royal Academy, puis académicien en 1802, il est considéré comme un artiste prodige appelé à devenir le peintre majeur de sa génération.
1802 : Pendant la paix d’Amiens, Turner effectue un voyage dans les Alpes suisses, ainsi qu’un séjour à Paris qui lui permet d’étudier les maîtres anciens au Louvre.
1804 : Turner ouvre sa propre galerie. Il y expose ses œuvres sur papier et des peintures plus petites et plus intimes que ses tableaux envoyés à la Royal Academy. Ces expositions attirent beaucoup de collectionneurs, dont Walter Fawkes et George Wyndham, 3e comte d’Egremont. Les mécènes de Turner lui ouvrent leurs domaines de Farnley Hall dans le Yorkshire et de Petworth dans le Sussex, sites où l’artiste peut venir se détendre et peindre des études colorées intimistes. Ses aquarelles évoquent avec allant la vie des manoirs et la haute société qu’il est amené à fréquenter.
À partir de 1806 : Turner établit une classification de l’histoire et de la pratique de la peinture paysagère – de la montagne à la marine, du paysage naturel au paysage idéal – et prouve sa maîtrise de ces différentes catégories dans une série de gravures originales, le Liber Studiorum (« Livre des Études »), dont le titre fait référence au Liber Veritatis de Claude Lorrain.
1807 : Il est nommé professeur de perspective à la Royal Academy, où il débute son enseignement en 1811 après plusieurs années de recherche et de préparation. Ses cours et son Liber révèlent son talent de pédagogue et témoignent, avec les œuvres exposées dans sa galerie et ailleurs, de son énergie exceptionnelle et de sa détermination à s’imposer auprès du public.
1810, 1811, 1813 : Outre les périples effectués dans le Sussex, le Kent (1810) et le West Country (1811), le voyage de 1813 fournit à Turner le matériau de son livre Vues pittoresques de la côte sud de l’Angleterre. Il s’agit de la première série importante de sujets topographiques gravée d’après ses aquarelles.
Ces gravures, riches en souvenirs et en évocations de la vie contemporaine, avec son industrie et ses loisirs, sont comme un miroir de l’Angleterre du début du XIXe siècle.
1815 : Sa galerie accueille, entre autres visiteurs de renom, le sculpteur italien Antonio Canova qui reconnaît en Turner un grand génie.
1817 : La paix durablement instaurée en Europe permet à Turner de visiter la Hollande et la Belgique. Durant cette période, plusieurs expositions lui sont consacrées dans les propriétés de ses collectionneurs et à la Royal Academy.
1818 : Il inaugure une veine topographique et littéraire en visitant l’Écosse pour illustrer Antiquités provinciales et Scènes pittoresques de l’Écosse de Walter Scott. Les années suivantes, il persévère dans cette voie en illustrant des poésies de Lord Byron, Samuel Rogers, Thomas Campbell et Thomas Moore, ainsi que certaines œuvres de John Milton.
1819 : Premier voyage de Turner en Italie, l’un des plus importants et décisifs de sa carrière. Il séjourne à Venise, Rome et Naples.
1821-1832 : Il visite la France, parcourt les rives de la Seine et de la Loire.
1828 : Second voyage en Italie. Il s’installe à Rome, où il peint et expose de nouvelles œuvres.
1829 : Son père meurt en septembre. Ce deuil est suivi de la perte de son ami Thomas Lawrence, pour lequel Turner était « incontestablement le premier peintre de paysages en Europe ».
1833-1835 : Longs voyages en Europe. Durant cette période, il publie trois volumes de gravures intitulés Promenades au bord de la Loire et Promenades au bord de la Seine, commercialisés sous le titre générique « Turner’s Annual Tour ».
1841-1844 : La visite de la Suisse offre de nouveaux sujets d’inspiration. Turner la représente souvent dans ses peintures qui reflètent la dimension cosmopolite et européenne de sa maturité artistique, ainsi qu’une technique consommée.
1843 : Ruskin publie le premier volume de son livre Les Peintres Modernes et place Turner à la tête de ces artistes. Il devient le porte-drapeau d’une nouvelle génération d’admirateurs de Turner, qui saluent la modernité de son œuvre. Leur enthousiasme pour ses aquarelles et ses huiles est une source renouvelée de travail qui occupera Turner jusqu’à la fin de sa vie.
1845 : Turner devient président par intérim de la Royal Academy.
1848 : Pour la première fois depuis 1824, Turner n’expose aucune œuvre à la Royal Academy. La même année, il modifie sa succession et ajoute un codicille à son testament, mentionnant un « legs » et proposant un accrochage biennal de ses œuvres achevées.
1849-1850 : La santé de Turner décline rapidement et il expose pour la dernière fois à la Royal Academy en 1850. Il mène à présent une vie recluse, plus particulièrement lors de ses séjours à Margate, où sa compagne depuis 1833, Mrs Booth, prend soin de lui.
Le 19 décembre 1851 : Mort de Turner. Il est inhumé le 30 décembre dans la crypte de la cathédrale Saint-Paul, à côté de Sir Joshua Reynolds et de Sir Thomas Lawrence, selon son vœu « d’être enterré parmi [s]es frères en art ».
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