TRESORS ENGLOUTIS D'EGYPTE

Article publié dans la Lettre n° 265


TRESORS ENGLOUTIS D’EGYPTE. Dès l’entrée le visiteur est frappé par la scénographie exceptionnelle de cette exposition. En effet tout est fait pour évoquer les fonds sous-marins où l’équipe de Franck Goddio a retrouvé, au cours des fouilles archéologiques qu’elle effectue tous les ans depuis 1996, des milliers d’objets, de sculptures et de fragments d’édifices plus ou moins imposants.
L’exposition est également très didactique avec de nombreux panneaux décrivant très précisément la chronologie des dynasties égyptiennes, tout particulièrement la dynastie lagide - celle des Ptolémées -, les dieux et leurs « équivalents » grecs et romains, l’écriture, etc. Les cartels, pas toujours bien éclairés, il est vrai, sont eux aussi très détaillés. Il n’y a pas un objet présenté dont on n’explique pas l’usage ou la signification. Cela est assez rare dans les grandes expositions archéologiques pour qu’on le signale.
Franck Goddio a fouillé trois anciens sites, immergés pour diverses raisons : affaissement du terrain (subsidence), montée du niveau de la mer, glissements de terrain, poids des monuments s’enfonçant dans le sol, raz de marée et séismes (violents dans cette région de la Méditerranée), tout particulièrement au VIIIe siècle. Les archéologues n’ont d’ailleurs trouvé aucun objet datant d’une époque postérieure à ce siècle. Il en résulte aujourd’hui une différence de niveau de huit mètres par rapport au niveau antique. Les trois sites concernés sont Canope Est, célèbre pour ses « plaisirs », la ville grecque d’Héracleion identifiée, grâce à une stèle trouvée au cours des fouilles, à la ville égyptienne de Thônis, et enfin le grand port d’Alexandrie. La visite se déroule dans cet ordre avec des plans et des maquettes des sites, des explications sur leur histoire, leurs monuments et surtout des vitrines où sont exposés quelque 500 objets, depuis de petites amulettes jusqu’à deux gigantesques statues en granite rose (5 mètres de haut) d’un roi et d’une reine ptolémaïques.
Il y a toutes sortes d’objets exposés. Certains étaient d’un usage courant, dans des villes pleines de sanctuaires, telles ces nombreuses louches ou ces plats à libations. D’autres sont des bijoux, certains en or, merveilleusement conservés. Et puis il y a des objets exceptionnels, des sculptures en particulier. Nous avons déjà mentionné les deux grandes statues royales. Il y en a une troisième, aussi grande, représentant le dieu Hâpy, retrouvée non loin des deux autres. C’est la plus grande statue égyptienne connue d’un être divin. Parmi toutes les autres sculptures, la plus belle est incontestablement celle de la reine Arsinoé II, représentée sous l’apparence de la déesse Isis-Aphrodite, magnifique exemple d’art gréco-égyptien (IIIe siècle avant notre ère). Nous avons aussi cette magnifique stèle de granite noir, déjà évoquée, datant de 380 avant notre ère, haute de deux mètres et dont le texte en hiéroglyphes est finement taillé. Un tableau donne la traduction intégrale, colonne par colonne, de cette stèle et explique comment la lire. Autre découverte exceptionnelle, celle de fragments d’un naos, le Naos des Décades, qui complètent ceux conservés au Louvre depuis 1817. C’est l’occasion pour les organisateurs de nous expliquer le fonctionnement du calendrier égyptien qui divisait l’année en tranches de dix jours ou décades et en rajoutait cinq de plus, offerts par les dieux ! Une exposition vraiment exceptionnelle, à ne pas manquer. Grand Palais 8e. Jusqu’au 16 mars 2007. Pour voir notre sélection de diapositives, cliquez ici.
Lien : www.tresors-engloutis-degypte.fr.


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