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 Parcours en images de l'exposition
 TINA MODOTTIL'œil de la révolution
 avec des visuels 
              mis à la disposition de la presseet nos propres prises de vue
 
 
   
 
                 
                  
                    
                      
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                            L'ŒIL DE LA RÉVOLUTION
 La vie de Tina Modotti (Udine, Italie, 1896 — Mexico, 1942)  a été marquée par quelques-uns des événements historiques les plus importants  de la première moitié du XXe siècle: l’émigration économique des Européens vers  l’Amérique, la naissance du cinéma muet sur la côte ouest des États-Unis, les  mouvements agraires post-révolutionnaires au Mexique, l’essor du muralisme  politique, la revendication de la culture indigène mexicaine, l’émancipation  des femmes dans la sphère publique, l’opposition entre staliniens et  trotskistes après la révolution russe de 1917 et la guerre civile espagnole.  Elle fait partie d’une génération de femmes qui a apporté une contribution  majeure à la photographie des années 1920, et si l’on ne peut à ce jour lui  attribuer que quatre cents photographies environ, leur nombre augmente à chaque  nouvelle découverte, comme en témoigne cette exposition. Tina Modotti a exercé  une grande influence sur la photographie mexicaine ultérieure, de Manuel  Álvarez Bravo à Graciela Iturbide.
 Modotti s’est initiée à la pratique de la photographie  grâce à Edward Weston ; toutefois, son œuvre, qui développe une vision très  personnelle, dépasse l’enseignement formaliste de ce dernier. Après son  émigration économique depuis la ville italienne d’Udine jusqu’à San Francisco  et Los Angeles, Modotti part pour le Mexique, où elle participe à la  «renaissance mexicaine» et à l’effervescence culturelle postrévolutionnaire.  Intégrée au cercle des artistes et des muralistes établis sur place, elle allie  rapidement une «photographie incarnée» au formalisme de Weston : le fait d’être  issue d’une famille modeste, d’être une immigrée et d’être née femme influence  son regard, le rendant particulièrement sensible aux injustices sociales.
 Militante du Parti communiste mexicain (PCM) dès 1927, elle  dénonce la condition des démunis avec son appareil photo, insistant notamment  sur la construction d’un nouvel imaginaire autour des femmes mexicaines. En  1930, Modotti est expulsée du Mexique en raison de son engagement communiste.  Elle vit alors pendant plusieurs années en Union soviétique, où son  militantisme photographique se transforme en activisme: en effet, il semble  qu’elle abandonne la photographie pour se consacrer à la politique.
 Au milieu des années 1930, le Parti communiste soviétique  l’envoie en Espagne. Durant la guerre civile, elle a la charge de la  coordination du Secours rouge international (SRI): elle organise l’évacuation  des «enfants de la guerre», coordonne la gestion des hôpitaux militaires et  mène à bien les missions relatives à la propagande. À la suite de la défaite  des républicains                              en 1939, elle traverse les Pyrénées aux côtés de milliers  d’exilés. Épuisée et désillusionnée par l’issue de la guerre d’Espagne, elle  doit à nouveau quitter l’Europe. Elle décède en 1942 à Mexico.
 
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                        | Abel Plenn. Tina  Modotti, vers 1927. The Museum of Modern Art, New  York. Image digitale. © 2024 Museum of Modern Art, New York/Scala, Florence. |  | Texte du panneau didactique. |   
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 1 - Premières années : d'Udine à Los Angeles
 
 
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                        | Scénographie 
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                          Premières années: d’Udine à Los  Angeles
 Tina Modotti naît à Udine le 16 août 1896, dans une famille  disposant de peu de ressources. Enfant, elle vit en Autriche, où son père,  Giuseppe, travaille comme mécanicien. Après être retourné à Udine en 1905, ce dernier  émigre aux États-Unis dans l’idée d’y faire ensuite venir sa famille. En 1913,  alors qu’elle a seulement 16 ans, Tina Modotti le rejoint à San Francisco, où  vivent près de vingt mille Italiens. Elle commence à travailler dans le secteur  textile, puis s’introduit peu à peu dans le milieu du théâtre amateur. En 1915,  elle rencontre Roubaix de l’Abrie Richey, dit «Robo». Ils emménagent ensemble à  Los Angeles, où elle sera inspirée par le dynamisme culturel et intellectuel de  la ville. C’est là qu’elle rencontre le photographe Edward Weston, pour qui  elle pose à partir de 1920. Par ailleurs, elle écrit et publie ses premiers  poèmes et tente sa chance au cinéma; elle joue à changer d’identité au travers  de vêtements et de costumes, comme on peut le voir sur des photos de famille où  elle pose habillée en danseuse ou vêtue d’un pantalon, affichant l’indépendance  de la «nouvelle femme». Pendant cette période, elle joue dans au moins trois  films. Dans The Tiger’s Coat, Modotti interprète une femme mexicaine. Son physique, ses  cheveux noirs et son teint méditerranéen lui valent d’être cantonnée aux stéréotypes  que les Nord-Américains associent alors à la femme latino, mythifiée sous les  traits d’une figure exotique, romantique et perfide.
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Edward  Weston. Tina Modotti récitant de la  poésie, vers 1924. Tirage gélatino-argentique réalisé en 1977. Fonds  Riccardo Toffoletti. Comitato Tina Modotti. 
 
 
                            Le  premier contact de Tina Modotti avec les arts scéniques a lieu à son arrivée à  San Francisco en 1913, alors qu'elle n’a encore que 16 ans. Malgré son jeune âge,  ses talents de comédienne, de poète et d'artiste sont rapidement reconnus.Elle  rencontre le photographe Edward Weston à Los Angeles en 1920; avec lui elle  accède à un milieu social plus sophistiqué. Après avoir interprété quelques rôles  au théâtre avec un certain succès, elle rejoint le petit monde encore naissant  d'Hollywood. En plus de ses interventions au cinéma ou au théâtre, elle est modèle  devant l'objectif d'Edward Weston.
 La  complicité qui s’installe entre eux est perceptible dans les photographies  réalisées à Los Angeles comme dans les suivantes, effectuées au Mexique. Lors d'une  séance photo, Modotti est immortalisée pendant qu’elle récite de la poésie.  Weston souligne l'expressivité de sa bouche, légèrement entrouverte, et de ses  sourcils levés.
 Ces photographies transmettent l'intensité dramatique  qui a caractérisé l'implication totale - tant physique qu'émotionnelle - de  Modotti dans chacun des moments de sa vie.
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                        | Album de famille  |  
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                        | Edward  Weston. Tina, Glendale, 1922. Tirage  gélatino-argentique. Collection du Center for Creative Photography, University of  Arizona. Fonds Edward Weston. |  | Edward  Weston. Nu, 1923. Tirage  gélatino-argentique. Collection du Center for Creative Photography. University  of Arizona. Fonds Edward Weston. |  
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                        | Tina Modotti.- Rose Richey lisant à la fenêtre de  l'appartement de la rue Abraham González, Mexico.
 - Vue depuis la  fenêtre de Tina Modotti, Mexico.
 - Portrait de Rose  Richey dans l'appartement de la rue Abraham González, Mexico.
 Vers 1927, Tirages  gélatino-argentiques. San Francisco Museum of Modern Art.
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                          Vitrine avec un poème et des photographies de Tina Modotti. |  | 
                          Vitrine avec des photographies de Tina Modotti. |  
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                        |  |  | Edward Weston. Portrait de Tina Modotti, 1924.  Platinotype, tirage d'époque sur panneau. Avec l’aimable autorisation de la  galerie Throckmorton Fine Art, New York. |  
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 2 - Mexique : de l'autre côté de l'objectif
 
 
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                        | Scénographie 
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                         Mexique : de l’autre côté de l’objectif
                            
                            En 1923, Tina Modotti part avec Weston pour Mexico, où ils ouvrent  un studio de portraits. 
                            Parallèlement, ils explorent le pays en le photographiant,  comme le montrent les différentes prises de vue du Convent of Tepotzotlán, Mexico [Couvent de Tepotzotlán, 
                            Mexique] ou les deux versions de Zuno’s House, the Courtyard [Maison de Zuno, le patio], dont on ignore qui est  précisément l’auteur - c’est aussi le cas d’autres œuvres de cette exposition,  d’où la présence des noms des deux photographes sur certains cartels. Cette  section permet ainsi de comparer les regards différents qu’offrent les deux  photographes sur divers motifs et modèles: le chapiteau d’un cirque,  l’anthropologue Anita Brenner et Luz Jiménez, promotrice du nahuatl, un  dialecte mexicain.
                           Durant ces années au cours desquelles le Mexique  postrévolutionnaire vit une «renaissance» artistique et culturelle, Modotti  devient une figure incontournable dans le pays et y transforme le paysage de la  photographie. Elle ajoute à la perfection formelle apprise auprès de Weston un  regard personnel, défini par sa façon de voir et d’appréhender la vie, d’où se  dégagent sa sensibilité à l’être humain et sa dénonciation des injustices  sociales.
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Tina Modotti. Vladimir Maïakovski au  Mexique, 1925. Tirage  gélatino-argentique d'époque. Avec l’aimable autorisation de la galerie  Throckmorton Fine Art, New York. |  
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                        | Tina Modotti. Edward  Weston avec un appareil photo, vers  1923-1924. Tirage gélatino-argentique. Collection Ricardo B. Salinas Pliego, Mexico. |  | Tina Modotti. Mère et bébé à  Tehuantepec, 1929. Tirage gélatino-argentique réalisé par Manuel Álvarez Bravo. Avec  l’aimable autorisation de la galerie Throckmorton Fine Art, New York. |  
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                        | Tina Modotti. Expérience avec formes imbriquées ou Verres,  vers 1924. Platinotype. Avec l’aimable autorisation de la galerie Throckmorton  Fine Art, New York. |  | Tina Modotti. Roses, 1924. Palladiotype, tirage d'époque. Collection et  archives de la Fundación Televisa, Mexico.
 
 
                        Pour l’historienne de l’art Carol  Armstrong, Rosas s'inscrit dans une  «lignée matrilinéaire fragmentaire» qui commence avec les peintures de fleurs  génitales de Georgia O’Keeffe, se poursuit avec les photographies d'Imogen  Cunningham et aboutit à celles de Robert Mapplethorpe. Dans cette photographie,  l'une des premières de Modotti, les formes ne sont pas délimitées: il n'y a pas  de structure ni de centre défini. Les fleurs en passe de mourir sont douces,  vulnérables. Grâce à la connaissance qu'elle a de son sujet, Modotti ajoute une  dimension tactile au visuel. |  
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                        | Scénographie |  
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                        | Tina Modotti. Bâtiment, vers 1926. Platinotype. Avec l’aimable autorisation  de la galerie Throckmorton Fine Art, New York. |  | Tina Modotti. Palmiers, vers 1926. Tirage gélatino-argentique réalisé à  partir du négatif donné par Vittorio Vidali à la Fototeca Nacional INAH. Museo  Nacional de Arte / INBAL, Mexico. |  
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                        | Tina Modotti. Chapiteau de cirque,  Mexico, 1924. Collection du Center for Creative Photography,  University of Arizona. |  | Edward  Weston. Chapiteau de cirque, 1924. Tirage  gélatino-argentique. Collection du Center  for Creative Photography, University of Arizona. Fonds Edward Weston. 
 
 
                            En  mars 1924, Modotti et Weston réalisent ensemble une séance photo sous le  chapiteau du Grand Cirque russe à Mexico. Weston se concentre sur les lignes formées  par les coutures de la grande tente, qui soulignent la perspective du motif en  devenant un élément abstrait.Modotti baisse son appareil photo pour prendre la  toile servant d'arrière-plan aux paysans qui observent le spectacle situé hors  cadre. Elle capture l'atmosphère avec un regard bienveillant. Elle n’est  fascinée ni par le spectacle, ni par la forme des objets, ni même par  l’architecture des lieux, mais par les gens qui s’en servent ou qui les  habitent. Entre une approche formaliste et la photographie sociale, Modotti  opte pour une fusion à laquelle elle donne un caractère très personnel.
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                        | Tina Modotti. Escalier intérieur, vers 1924-1925. Tirage gélatino-argentique moderne  réalisé à partir du négatif donné par Vittorio Vidali à la Fototeca Nacional  INAH. Museo Nacional de Arte / INBAL, Mexico. |  | Tina Modotti. Stade, vers 1926. Tirage gélatino-argentique moderne. Museo  Nacional de Arte / INBAL, Mexico. |  
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                        | Scénographie |  
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                        | Tina Modotti. Paysanne avec une petite  fille, 1926. Tirage  gélatino-argentique. Museo Nacional de Arte / INBAL, Mexico. |  | Tina Modotti. Bébé aztèque, 1926. Platinotype estampillé et signé au crayon au  dos. Collection Ricardo B.  Salinas Pliego, Mexico. |  
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                        | Tina Modotti. Lys calla, vers 1924-1926. Platinotype. Avec l’aimable  autorisation de la galerie Throckmorton Fine Art, New York. |  | Tina Modotti. Câbles télégraphiques, vers 1924-1925. Tirage gélatino-argentique moderne.  Museo Nacional de Arte / INBAL, México. 
 
 
Les photographies de câbles électriques  prises par Modotti témoignent de son assimilation de l'esthétique  constructiviste autant que du style issu du mouvement stridentiste  postrévolutionnaire mexicain. Tout comme les constructivistes, les adeptes du  stridentisme rejettent les modes de représentation bourgeois au profit d'une  recherche pour la nouveauté et célèbrent la beauté des machines. Par ailleurs, ils  défendent les arts populaires mexicains, leurs pratiques et leurs motifs  traditionnels datant de l'époque préhispanique. Grâce à un cadrage en contre-plongée,  Modotti met en évidence le réseau sophistiqué de télégraphes qui a contribué à  moderniser les communications mexicaines. Cette photographie a été publiée dans  le magazine Forma en 1927 et est  sélectionnée par l'écrivain Germán List Arzubide pour illustrer l'un de ses  livres.
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                        | Tina Modotti. Petites filles assises chez  Tina, vers 1927. Tirage  gélatino-argentique d'époque, estampillé au dos. Avec l'aimable autorisation de  la galerie Throckmorton Fine Art, New York. |  | Tina Modotti. Figuier de Barbarie, 1925. Platinotype,  tirage réalisé par Manuel Álvarez Bravo. Avec l’aimable autorisation de la  galerie Throckmorton Fine Art, New York. |   
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 3 - La renaissance mexicaine
 
 
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                         La renaissance mexicaine
                            
                            Durant ses premières années mexicaines, Modotti travaille à  des natures mortes représentant principalement des fleurs de lys, des géraniums,  des roses et des cactus, mais elle réalise aussi des portraits dont certains  serviront, dans les revues illustrées de l’époque, d’emblèmes d’une mexicanité  aux origines culturelles indigènes. Elle documente aussi le travail des  muralistes mexicains, dont Diego Rivera et José Clemente Orozco, pour diverses publications,  comme Idols Behind Altars [Des idoles derrière les autels] d’Anita Brenner, la  monographie consacrée à Rivera par Ernestine Evans ou la revue Mexican Folkways .
                           Fin 1926, Edward Weston rentre aux États-Unis. Dès le début  de la même année, Modotti, qui a fait l’acquisition à San Francisco d’un  appareil Graflex plus léger que son ancien Corona, sort dans la rue, pleine  d’énergie, pour photographier Mexico et ceux qu’elle considère désormais comme  ses concitoyens.
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Tina Modotti. Portrait de Diego Rivera  réalisant une peinture murale, vers  1924-1925. Tirage gélatino-argentique d'époque. Collection Ricardo B. Salinas  Pliego, Mexico. 
 
 
                        Figure de proue du mouvement muraliste et, plus largement, de  la scène culturelle mexicaine, Diego Rivera a très probablement exercé une  influence profonde sur les thèmes, l'approche stylisée et les convictions  politiques qui marquent la photographie de Tina Modotti: cette dernière prend  régulièrement des clichés des compositions murales réalisées par Rivera et  d’autres peintres du mouvement muraliste; elle-même sert de modèle pour le  motif allégorique de La Tierra virgen (1924-1927), une des fresques que Rivera peint pour la nouvelle École nationale  d'agriculture de Chapingo. |  
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                        | Tina Modotti. Détail de l’esquisse de  Diego Rivera pour la peinture murale «L'Histoire du Mexique» au Palais  National, Mexico, vers 1929. Tirage  gélatino-argentique. Avec l’aimable autorisation de la galerie Throckmorton  Fine Art, New York. |  | Photographie d’un portrait de Tina Modotti dessiné par  Diego Rivera, 1926. Tirage  gélatino-argentique d'époque. Avec l'aimable autorisation de la galerie  Throckmorton Fine Art, New York. |  
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                        | Tina Modotti. José Clemente Orozco en  train de peindre, 1926. Collection Ricardo B. Salinas Pliego, Mexico. |  | Tina Modotti. Peinture murale d'Orozco, «Le Tronc»  (ou «Hommage à l'Église»), École préparatoire, vers 1926-1927.  Tirage gélatino-argentique. Collection Ricardo B. Salinas Pliego, Mexico. |  
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                        | Tina Modotti. Peinture murale d’'Orozco,  École préparatoire, vers 1924-1927. Tirage  gélatino-argentique.Collection Ricardo B. Salinas Pliego, Mexico.
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                        | Tina Modotti. Diego Rivera travaillant  à une peinture murale dans la «Chapelle Riveriana» de l’Université autonome de  Chapingo, 1924-1927. Avec l’aimable autorisation de la galerie Throckmorton Fine  Art, New York. |  | Tina Modotti. Pionniers de l’Union  soviétique, Berlin, 1930. Tirage  gélatino-argentique moderne réalisé à partir du négatif donné par Vittorio  Vidali à la Fototeca Nacional INAH. Museo Nacional de Arte / INBAL, Mexico. |  
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                        | Scénographie |  
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                        | Tina Modotti. Ventriloque et sa  marionnette, Allemagne,  1930. Tirage gélatino-argentique. Avec l’aimable autorisation de la galerie  Throckmorton Fine Art, New York. |  | Tina Modotti. Scène de rue, Berlin, 1930. Photomontage réalisé à partir de tirages  gélatino-argentiques modernes. Fonds Riccardo Toffoletti, Comitato Tina  Modotti, Udine. |  
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                        | Tina Modotti. Portrait de Frances Toor,  Mexique, vers 1927. Tirage  argentique d'époque à la gélatine DOP sur papier baryté. Collection et archives  de la Fundación Televisa, Mexico. |  | Tina Modotti. Portrait d’Anita Brenner, 1925. Tirage contemporain sur papier coton.  Collection Ricardo B. Salinas Pliego, Mexico. |  
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                        | Scénographie |  
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                        | Tina Modotti. Judas, groupe de judas, vers 1925. Tirage gélatino-argentique moderne  réalisé à partir du négatif original. Museo Nacional de Arte / INBAL, Mexico. |  | Tina Modotti. Masque sur natte en  feuilles de palmier, 1926. Avec l’aimable autorisation de la galerie Throckmorton Fine Art,  New York. |   
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                        | Tina Modotti. Portrait de Manuel  Rodriguez Lozano, vers 1929. Tirage  argentique à la gélatine DOP. Collection et archives de la Fundación Televisa,  Mexico. |  | Tina Modotti. Ruine avec arches vue d’en  haut, 1923-1929. Tirage gélatino-argentique. San Francisco Museum  of Modern Art. |   
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 4 - Photographie et engagement politique :
 le Mexique, c’est  son peuple
 
 
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                        | Scénographie 
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                          Photographie et engagement politique: le Mexique, c’est  son peuple
 Après son adhésion au Parti communiste en 1927,  l’engagement politique de Tina Modotti s’intensifie. Elle intègre le Secours  rouge international et collabore en tant que traductrice et photographe au  journal El Machete, qui s’adresse à un lectorat de paysans. D’autre part,  elle suit et photographie des manifestations et participe à des associations  politiques telles que Manos Fuera de Nicaragua [Ne touchez pas au Nicaragua]. Évitant de faire poser ses  sujets, elle photographie les individus dans des situations réelles: des  citoyens faisant la queue pour mettre leurs biens en gage, des paysans étudiant  dans les écoles agraires, des vendeurs de tortillas,  de choux, de chapeaux, des porteurs de maïs ou de bois, des lavandières de  Tehuantepec, des mères portant leurs enfants, des enfants très pauvres du  quartier de La 
                            Bolsa, des fêtes populaires… Certaines de ces photos ont  été publiées dans des journaux comme El  Machete, mais aussi dans des revues  étrangères – la plupart du temps d’obédience communiste - telles qu’AIZ et Der  Arbeiter-Fotograf (Berlin), New Masses (New York) ou Put  Mopra (Moscou).
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Tina Modotti. Femme de Tehuantepec  portant un jicalpextle, 1929. Avec l’aimable  autorisation de la galerie Throckmorton Fine Art, New York. |  
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                        | Tina Modotti. Scène de rue à Guanajuato, vers 1926-1929. Tirage gélatino-argentique. San Francisco Museum  of Modern Art. |  | Tina Modotti. Nature morte (Peignoir,  cuvette, broc), vers 1928-1929. Tirage  gélatino-argentique d'époque, estampillé au dos. Avec l’aimable autorisation de  la galerie Throckmorton Fine Art, New York. |  
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                        | Scénographie |  
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                        | Tina Modotti. Femme avec un panier sur la  tête, vers 1929. Platinotype  estampillé au dos. Avec l'aimable autorisation de la galerie Throckmorton Fine  Art, New York. |  | Tina Modotti. Femme de Tehuantepec, 1929. Platinotype. Avec l’aimable autorisation de la  galerie Throckmorton Fine Art New York. 
                        
 
 
À la fin de l’été 1929, Modotti voyage  dans l'isthme de Tehuantepec, où elle passe un mois à photographier des femmes  indigènes au travail. Jusqu'alors, certaines de ses photographies étaient mises  en scène, mais ce n’est plus le cas de ces portraits de tehuanas, des travailleuses occupant une position de premier plan  au sein de la vie sociale et politique de Tehuantepec. Dans une lettre envoyée  à Weston à la suite de son voyage, Modotti raconte d’ailleurs qu'elles pressaient  parfois le pas afin de l'éviter lorsqu'elles la voyaient arriver avec son  encombrant appareil Graflex. Nombre de ces femmes - tout comme les hommes et  même les enfants - portent des objets sur leurs têtes ou leurs dos, et dans  certains cas, ces clichés peuvent être interprétés comme une dénonciation de  leurs dures conditions de travail.
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                        | Edward Weston. Marché de paniers, Oaxaca, 1926. Tirage  gélatino-argentique. Collection Ricardo B. Salinas Pliego, Mexico. |  | Tina Modotti. Un quartier de Tehuantepec, 1929. Tirage gélatino-argentique réalisé à partir du  négatif donné par Vittorio Vidali à la Fototeca Nacional INAH. Museo Nacional  de Arte / INBAL, Mexico. |  
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                        | Tina Modotti. Femmes de Tehuantepec, 1929. Tirage gélatino-argentique moderne réalisé à  partir du négatif donné par Vittorio Vidali à la Fototeca Nacional INAH. Museo  Nacional de Arte / INBAL, Mexico. |  | 
                          Edward Weston. Île de  Janitzio, lac de Pátzcuaro, 1925. Tirage gélatino-argentique. Collection Ricardo B.  Salinas Pliego, Mexico.
 
 
 Comme un certain nombre d'autres images présentées dans  cette salle, ces vues de Janitzio sont indirectement liées aux commandes  souvent très précises qu'Anita Brenner passe à Weston et Modotti pour illustrer  son ouvrage sur l’art populaire mexicain, Idols  Behind Altars. Ce projet nécessitera pour Edward Weston, accompagné de son  fils Brett, et de Tina Modotti, une quinzaine de semaines de voyage, dans des  conditions souvent difficiles. À Janitzio, principale île du lac de Pátzcuaro,  à quelque 250 kilomètres à l'est de Mexico, ils trouvent fermée l’église qu'ils  étaient chargés de photographier. Weston prend d’autres clichés qui ne lui ont  pas été commandés par Brenner. La commande passée par Anita Brenner représente  un nombre substantiel des images réalisées par Weston au Mexique; l'attribution  de certaines d’entre elles est encore imprécise. |   
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                        | Tina Modotti. Fête à Huichitlan, Oaxaca,  arène de tauromachie, 1926. Tirage  gélatino-argentique. Avec l’aimable autorisation de la galerie Throckmorton  Fine Art, New York. |  | Tina Modotti. Fabrication de tortillas, vers 1927-1929. Tirage gélatino-argentique avec  titre manuscrit. San Francisco Museum of Modern Art. |   
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 5 - De la description au symbole :
 allégories politiques
 
 
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                        | Scénographie 
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                          De la description au symbole : allégories politiques
 Modotti fait face au dilemme de la représentation: comment  trouver un langage visuel accessible au peuple sans trahir ses principes  esthétiques ? Pour ce faire, elle pratique une photographie à caractère  symbolique et allégorique: Mujer  con bandera [Femme au drapeau] n’est pas seulement  une image du communisme, elle exprime la capacité des êtres humains à acquérir  leur indépendance grâce à la force de leur volonté et à leurs idéaux  politiques. Modotti compose aussi des natures mortes dont les éléments juxtaposés  représentent des concepts abstraits qui évoquent le peuple comme entité  émancipée et l’idéal communiste d’un avenir naissant du travail de la terre (Hoz, canana y mazorca [Faucille, cartouchière et épi de maïs] ou Brazo de guitarra, canana y  mazorca [Manche de guitare, cartouchière et  épi de maïs]). Dans son manifeste photographique de 1929, dont la publication  coïncide avec son exposition individuelle dans le hall de la Bibliothèque  nationale du Mexique, Modotti réfute l’existence d’une imagination créative  individuelle et déclare qu’elle ne se considère pas comme une «artiste», mais  comme une «photographe», métier en accord avec ses idéaux prolétaires.
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Tina Modotti. Sans titre (Indiens  transportant des chargements de feuilles de maïs pour la préparation des «  tamales »), 1926-1929. San Francisco Museum of  Modern Art. Donation de l’Art Supporting Foundation, John « Launny » Steffens,  Sandra Lloyd, Shawn et Brook Byers, Mr. et Mrs. George F. Jewett, Jr., et  donateurs anonymes. |  
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                        | Tina Modotti. Mains manipulant une marionnette, 1929. Tirage gélatino-argentique moderne réalisé à  partir du négatif original. Museo Nacional de Arte / INBAL, Mexico. |  | Tina Modotti. Homme portant une  poutre, 1928. Collection et archives de la Fundación Televisa, Mexico. |  
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                        | Scénographie |  
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                        | Tina Modotti. Marionnette de René  d’Harnoncourt, vers 1929. Tirage  gélatino-argentique. Collection du Center for Creative Photography, University  of Arizona. Acquisition. |  | Tina Modotti. Le marionnettiste Lou Bunin, producteur du «Singe poilu»,  avec des marionnettes,  1929. Tirage gélatino-argentique. Collection du Center for Creative  Photography, University of Arizona. Acquisition. 
 
 
Louis  Bunin est un artiste originaire de Chicago qui a résidé au Mexique jusqu’en  1930. Tout en travaillant comme peintre muraliste, il fait des expérimentations  avec des marionnettes, créant des personnages et des compositions à forte  charge politique. Il rencontre Tina Modotti en 1929 ; ils partagent  immédiatement un intérêt pour le théâtre tant pour sa dimension artistique que  politique, ce qui donne naissance à une collaboration fructueuse.Certaines des photographies réalisées par Modotti sont  centrées autour de l’antihéros Robert «Yank» Smith, personnage issu de la pièce The Hairy Ape Le Singe poilu créée en  1922 par Eugene O'Neill. Dans le cas de Yank  and Police Marionettes, Bunin dramatise la scène en traçant des lignes au  fusain et des ombres sur le mur qui évoquent les barreaux de prison. Le tout  est parfaitement cadré par l’appareil de Modotti. Au-delà de sa portée  politique, cette série de photographies de marionnettes a une dimension pédagogique,  tout comme les mises en scène de Bunin. Modotti et Bunin croient tous les deux  en la capacité de l’art à éduquer et à stimuler les consciences.
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                        | Tina Modotti. Quatre marionnettes, vers 1929. Tirage gélatino-argentique.Collection du  Center for Creative Photography. University of Arizona. Acquisition.
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                        | Tina Modotti. Trois marionnettes, vers 1929. Tirage gélatino-argentique. Collection du  Center for Creative Photography, University of Arizona. Acquisition. |  | Tina Modotti. Mains du marionnettiste, vers 1929. Tirage gélatino-argentique. Collection du Center for Creative Photography,  University of Arizona. Acquisition. |  
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                        | Scénographie |  
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                        | Tina Modotti. Femme portant du bois, vers 1929. Tirage gélatino-argentique. San Francisco Museum  of Modern art. |  | Tina Modotti. Sans titre, vers 1927-1928. Tirage gélatino-argentique. San Francisco Museum  of Modern Art. |  
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                        | Attribué à Tina Modotti. Manifestation avec un homme portant une  pancarte de la «Agrupación de Cuautlalpan», vers 1927-1928. Tirage  gélatino-argentique. San Francisco Museum of Modern Art.
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                        | Tina Modotti. Réunion d'agriculteurs avec  le présidium, 1928. Tirage gélatino  argentique moderne réalisé à partir du négatif original. Museo Nacional de Arte  / INBAL, Mexico. |  | Tina Modotti. Paysans assis à l’avant  lors d’un meeting, 1928. Tirage  gélatino-argentique moderne réalisé à partir du négatif donné par Vittorio  Vidali à la Fototeca Nacional INAH. Museo Nacional de Arte / INBAL, Mexico. |  
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                        | Scénographie |  
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                        | Tina Modotti. Petite fille devant une  porte, vers 1929. Tirage  gélatino-argentique moderne réalisé à partir du négatif donné par Vittorio  Vidali à la Fototeca Nacional INAH. Museo Nacional de Arte / INBAL, Mexico. |  | Tina Modotti. Mère et bébé à Tehuantepec, 1929. Tirage  gélatino-argentique réalisé par Manuel Alvarez Bravo. Avec l’aimable  autorisation de la galerie Throckmorton Fine Art, New York.
 
 
Dans l'imaginaire communiste, le rôle des femmes dans  la société dépasse l'idéal bourgeois de «l'ange du foyer». Les mères ont la  responsabilité politique de transmettre à leurs enfants les principes révolutionnaires  ainsi que les idées de lutte des classes et de collectivisation des moyens de  production entre les mains des paysans et des ouvriers. Modotti a ainsi  photographié de nombreuses mères avec leurs enfants, aussi bien au Mexique qu'à  Berlin. Par contraste, elle a aussi réalisé des portraits d'enfants orphelins  dans le quartier de La Bolsa à Mexico. Ces images d’enfances volées par la  misère qu'elle dénonce à l’aide de son appareil photo ont été publiées dans des  magazines illustrés de l’époque, comme AIZ,  revue présentée dans une vitrine de cette salle.
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                        | Tina Modotti. Petit garçon faisant ses  besoins, 1926-1929. Tirage gélatino-argentique. San Francisco Museum  of Modern Art. |  | Tina Modotti. P. Khankhoje tenant un épi  de maïs, vers 1928. Tirage gélatino-argentique  d'époque. Avec l'aimable autorisation de la galerie Throckmorton Fine Art, New  York. 
 
 
 
                        Cette image, comme un certain nombre d’autres photographies montrées dans  cette salle, est directement liée au mouvement de réforme agraire, enjeu central  de la révolution mexicaine. L'agronome et révolutionnaire d’origine indienne  Pandurang Khankhoje (1886-1967) s’est installé au Mexique au début des années  1920 afin de créer des écoles libres d'agriculture dans plusieurs États du  pays. L'objectif de ces écoles était d'améliorer les méthodes de production  agricole en enseignant de nouvelles techniques aux agriculteurs et en mettant  au point de meilleures variétés, notamment de maïs. Diego Rivera a réalisé des  fresques pour l’École nationale d'agriculture de Chapingo, et Tina Modotti est  l’autrice d'un nombre important de photographies liées à la vie et aux travaux  de l’école, dont certaines ont servi à illustrer un ouvrage de Khankhoje sur le  maïs. |  
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                         Tina Modotti. Sur la photographie. Mexican Folkways,  vol. 5, n°4, octobre-décembre 1929, pages 196-198 (voir ci-dessous).
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                          Tina Modotti. Sur la photographie. |  | 
                          Tina Modotti. Marche de travailleurs, 1926. Platinotype estampillé et  signé au crayon par Ava Vargas au dos. Avec l’aimable autorisation de la  galerie Throckmorton Fine Art, New York.
                          
 
 
Malgré sa courte carrière, Modotti a créé plusieurs images  emblématiques, parmi lesquelles figure Worker's  Parade Marche de travailleurs. Depuis un toit, Modotti photographie une foule d'ouvriers lors d’une  manifestation du Premier Mai. De dos, les ouvriers paraissent s'être incarnés  par leurs chapeaux identiques, qui remplissent toute l'image. Cette répétition  est à la fois une caractéristique distinctive de la photographie moderniste et  une métaphore visuelle de la notion d'unité de classe. Cette image représente  l’union des ouvriers au sein d'une lutte commune et continue en faveur d’un  changement politique.
 Tout au long de la vie de Modotti, Worker's  Parade a été publiée sur de nombreux supports, notamment dans la revue Mexican Folkways d’août-septembre 1926.
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 6 - Après la photographie :
 l’action politique, 1930-1942
 
 
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                        | Scénographie 
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                          Après la photographie : l’action politique, 1930-1942
 En 1930, Tina Modotti est expulsée du Mexique et retourne  en Europe après avoir été accusée à tort d’avoir participé à un attentat contre  le président Pascual Ortiz Rubio. Elle séjourne brièvement à Berlin, où elle essaye,  sans succès, de se consacrer à la photographie, mais repart rapidement pour  l’Union soviétique. Dès lors, elle se concentre sur ses activités en tant que  membre du Secours rouge international (SRI). On ne trouve plus trace d’une  activité photographique professionnelle de Modotti après cette date.
 
 Le Parti communiste soviétique l’envoie en Espagne  républicaine. Pendant la guerre civile, elle coordonne le SRI: elle réorganise l’hôpital  de Maudes à Madrid, qui accueille les miliciens blessés; elle supervise Ayuda. Semanario de la solidaridad, le journal du SRI, où elle signe quelques articles sous  différents pseudonymes, «María», «Carmen Ruiz» ou «Vera Martini». Dépendant  politiquement du parti communiste, le SRI est alors la principale organisation  dédiée à l’aide et au secours des prisonniers politiques et de leurs familles.
 
 |  | En 1937, Modotti prend part à l’organisation du IIe Congrès  international des écrivains pour la défense de la culture à Madrid, Valence et  Barcelone. Parmi les participants se trouvent André Malraux, Anna Seghers,  Ernest Hemingway, Alexis Tolstoï, Octavio Paz, Elena Garro, Rafael Alberti,  María Teresa León, Robert Capa et Gerda Taro. En 1939, elle retourne à Mexico avec  Vittorio Vidali, un agent secret et homme politique communiste italien qui est  alors son compagnon. Elle meurt prématurément d’une crise cardiaque en 1942.  Après son décès, ses amis mexicains et des républicains espagnols exilés lui  rendent un hommage dans la ville de Mexico. Peu à peu tombé dans l’oubli, son œuvre  photographique recommence à être exposé et étudié à partir des années 1970. |  
                        | Texte du panneau didactique. |  
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                        | Tina Modotti. Cartouchière, faucille et  guitare, 1927. Tirage gélatino-argentique d’époque. 19,1 × 24,1 cm. Collection  et archives de la Fundación Televisa, Mexico. |  | Tina Modotti. Sans titre (Marche  politique avec banderole), vers 1928-1929. Avec  l’aimable autorisation de la galerie Throckmorton Fine Art, New York. |  
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                        | Tina Modotti. Faucille, cartouchière  et épi de maïs, 1927. Collection et archives de la Fundación Televisa, Mexico. |  | Tina Modotti. AIZ (Arbeiter  Illustrierte Zeitung - Journal illustré des travailleurs),  Berlin, Neuer Deutscher, no 11, 1948. Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía,  Madrid. |  
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                        | Tina Modotti. Mexican Folkways, vol. 3, n° 4, août-septembre 1927. Revue. Museo  Nacional de Arte / INBAL, Mexico. |  | Tina Modotti. Mère et bébé à Tehuantepec,  Oaxaca, 1929. AIZ (Arbeiter-lllustrierte-Zeitung),  Berlin, n° 41,1930. Revue. Museo Nacional Centro de Arte Reina Soffa, Madrid. |  
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                        | Tina Modotti. Femme au drapeau, 1927. Palladiotype, tirage réalisé par Richard  Benson en 1976. The Museum of Modern Art, New York. 
 
 
Cette image, une des plus  célèbres photographies de Tina Modotti, fait partie des quelques compositions allégoriques  sur le thème de la révolution qu’elle a réalisées dans les années de son  adhésion au Parti communiste mexicain (PCM). Ses contacts étroits avec Diego  Rivera et Xavier Guerrero - dessinateur, graveur et surtout leader du PCM,  alors engagé dans les luttes des campesinos pour la réforme agraire - ont sans doute favorisé son adhésion au Parti à cette  période. L'image est une variation sur le thème de la Liberté guidant le  peuple; Modotti semble en proposer une version apaisée, sereine, dans laquelle la  femme se drape véritablement dans le drapeau de la révolution - un drapeau que  l’on ne peut imaginer que rouge, malgré le noir et blanc. La photographie paraît  en couverture de la revue allemande AIZ en 1931. |  | Tina Modotti. Mains tenant un manche  de pelle, vers 1926-1927. Collection et archives de la Fundación Televisa, Mexico. |  
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                        | Scénographie |  
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                        | Tina Modotti. Cabane avec clôture en  branchages et montagnes, vers  1924-1929. Tirage gélatino-argentique moderne. Museo Nacional de Arte / INBAL,  Mexico. |  | Tina Modotti. Femme jouant de la guitare  et groupe, 1928. Tirage  gélatino-argentique moderne réalisé à partir du négatif donné par Vittorio  Vidali à la Fototeca Nacional INAH. Museo Nacional de Arte / INBAL, Mexico. |  
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                        | Tina Modotti. Jeune homme et enfant  paysan, vers 1927. Tirage gélatino-argentique  moderne réalisé à partir du négatif original. Museo Nacional de Arte / INBAL,  Mexico. |  | Tina Modotti. Petit garçon avec un poncho, vers 1928. Tirage gélatino-argentique moderne  réalisé à partir du négatif donné par Vittorio Vidali à la Fototeca Nacional  INAH. Museo Nacional de Arte / INBAL, Mexico. |  
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                        | Tina Modotti. «  Pulqueria », marionnette sur scène, vers  1929. Tirage gélatino-argentique d'époque. Avec l'aimable autorisation de la  galerie Throckmorton Fine Art, New York. |  | Tina Modotti. Réservoir no 1, 1927. Tirage  gélatino-argentique réalisé par Manuel Álvarez Bravo. Avec l’aimable  autorisation de la galerie Throckmorton Fine Art, New York. |  
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                        | Tina Modotti. La lutte des classes dans  les campagnes, les éleveurs et les paysans sans terre. El Machete,  n° 165, 18 mai 1929. Revue. Museo Nacional de Arte / INBAL, Mexico. |  | Tina Modotti. Mère et enfant de  Tehuantepec, Oaxaca. Photographie publiée dans  un article de Frances Toor, «Exposición de fotografías de Tina Modotti»  Exposition de photographies de Tina Modotti. Mexican Folkways, vol. 5, n° 4,  octobre-décembre 1929. Revue. Museo Nacional de Arte / INBAL, Mexico. |  
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                        | Scénographie |  
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                        | Tina Modotti. Hommes lisant El  Machete, vers 1929. Collection et archives de la Fundación Televisa, Mexico. |  | Tina Modotti. Paysanne zapotèque  portant une cruche sur son épaule, 1926. Collection et  archives de la Fundación Televisa, Mexico. |  
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                        | Tina Modotti. Scène  de rue devant une pulqueria, vers  1927. Tirage gélatino-argentique. Avec l'aimable autorisation de la galerie  Throckmorton Fine Art, New York. |  | AIZ (Arbeiter-Illustrierte-Zeïtung), Berlin, Neuer  Deutscher, n° 48, 1928. Revue. Museo  Nacional Centro de Arte Reina Soffa, Madrid. |  
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                        | Attribué à Tina Modotti. Diego Rivera dans un meeting, 1928.  Tirage gélatino-argentique moderne réalisé à partir du négatif original.Museo  Nacional de Arte / INBAL, Mexico.
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                        | Tina Modotti. Chargement de bananes, Veracruz, 1927. Platinotype, tirage réalisé Manuel  Álvarez Bravo. Avec l’aimable autorisation de la galerie Throckmorton Fine Art, New  York. |  | Tina Modotti. Travailleur lisant El  Machete, vers 1929. Tirage  gélatino-argentique d'époque réalisé par Manuel Alvarez Bravo. Avec l'aimable  autorisation de la galerie Throckmorton Fine Art, New York. 
 
 
«Toute la terre,  pas des bouts de terre!» peut-on ici lire sur la une d'El Machete, le journal du Parti communiste mexicain fondé en 1924  par le muraliste David Alfaro Siqueiros. Cette image évoque les revendications liées  à la réforme agraire, mais elle est également une célébration de la diffusion  de l’esprit et de la pensée révolutionnaires grâce à l'écrit. Ainsi, elle  aborde directement la question de l'instruction publique, centrale pour le  Parti communiste à l’époque. Sarah Lowe, biographe de Modotti: avec le jeune ouvrier  lisant El Machete nous rappelle que  la promesse révolutionnaire de l’alphabétisation universelle ne peut être  accomplie qu'à travers l’activisme du peuple. |  
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                        | Tina Modotti. Julio Antonio Mella, vers 1928. Tirage gélatino-argentique d'époque,  signé à l'encre au dos. Avec l’aimable autorisation de la galerie Throckmorton  Fine Art, New York. |  | Tina Modotti. Sans titre, 1927. Tirage gélatino-argentique. San Francisco Museum of Modern Art. |   
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                        | Tina Modotti. La machine à écrire de  Julio Antonio Mella, 1928. Tirage  gélatino-argentique moderne réalisé à partir du négatif original. Museo  Nacional de Arte / INBAL, Mexico. 
 
 
Cette image de Modotti peut être lue à la  fois comme une allégorie de la force politique du mot, de l'écrit, et comme un  portrait symbolique, métonymique et indirect de son compagnon Julio Antonio  Mella. Ce dernier, originaire de Cuba - où il a participé à la fondation du  Parti communiste -, se réfugie au Mexique dans la deuxième moitié des années  1920. Exclu du Parti communiste mexicain alors qu'il se rapproche des idées de  Trotski et tente d'organiser, depuis le Mexique, la lutte contre le président  cubain Machado, il est assassiné en janvier 1929 dans la rue, probablement par  des agents cubains, sous les yeux de Modotti. Cette dernière doit ensuite faire  face à une campagne de dénigrement organisée par la presse populaire mexicaine  pour l’accuser d'être impliquée dans cet assassinat et la discréditer. |  | Tina Modotti. Mains de femme lavant du  linge, 1928. Tirage  gélatino-argentique réalisé postérieurement par Manuel Alvarez Bravo.  Collection et archives de la Fundaciôn Televisa, México. 
 
 
Tout au long de sa  carrière, Modotti a réalisé de nombreuses photographies de mains et de pieds en  très gros plan. Convaincue que l'image est un instrument de transformation  sociale, elle fait de ses clichés de mains de travailleurs ou de pieds de  paysans se reposant entre les sillons des métonymies de leurs conditions de  travail. Modotti a également pris une photographie des mains de sa mère -  visible dans la première section de cette exposition -, et certains auteurs  pensent qu'en Espagne, pendant la guerre civile (1936-1939), elle a utilisé une  de ses photographies pour illustrer le recueil de poèmes de Miguel Hernández Viento del pueblo (1937), ouvrage dont  elle était l'éditrice et que nous présentons dans une vitrine à la fin de cette  exposition. |  |