Parcours en images et en vidéos de l'exposition

TAMARA KOSTIANOVSKY
La chair du monde

avec des visuels mis à la disposition de la presse
et nos propres prises de vue

Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°598 du 24 juillet 2024




Titre de l'exposition
 
« Et le ciel regardait la carcasse superbe, comme une fleur s'épanouir [...]»
Charles Baudelaire, Une Charogne, Les Fleurs du Mal (1857)

Trouver de la beauté là où on ne l'attend pas, c'est peut-être tout l'enjeu de cette exposition. Tamara Kostianovsky nous invite à une rencontre introspective avec notre propre corps et, plus intimement, avec le sien. Ses créations sont conçues comme une autobiographie textile, rompant avec les habituels mémoires littéraires. Ici, c'est le vêtement recyclé qui prend la forme d'une page blanche.

Tamara Kostianovsky, née en 1974, raconte son enfance à Buenos Aires, se fait historiographe de la colonisation, transcende l'héritage laissé par son père - chirurgien esthétique -, aborde des enjeux contemporains sous un nouvel angle, tels que les violences faites aux femmes ou l'écologie. L'artiste brûle de tous ces récits qui sont aussi les siens.
En parallèle de sa formation aux beaux-arts, elle se rend quotidiennement dans le cabinet de son père, où elle peut observer de près certaines opérations: c'est très jeune que la rencontre avec la chair s'opère. Plus tard, elle déménage à Philadelphie, où elle poursuit ses études artistiques. C’est lors d'une banale lessive à la laverie automatique qu’une erreur de programmation vient à rétrécir ses vêtements. Ce textile abîmé, promis au rebut, devient son médium, l’upcycling* son expression.
Dans ses œuvres, que ce soient les souches d'arbres ou les carcasses d'animaux, Tamara Kostianovsky insuffle la vie à ces corps inertes. Elle donne forme au concept de «chair du monde» développé par le philosophe Maurice Merleau-Ponty (1908-1961): percevoir le monde à travers notre corps.

* recyclage « par le haut », transformation des déchets en objets de valeur ou d'utilité supérieure.

Affiche de l'exposition.
 
Texte du panneau didactique.
Tamara Kostianovsky en résidence à la Cité Falguière – Atelier 11, Paris. Réalisation de la pièce Champignons de Paris.
Production inédite pour l’exposition.
© Musée de la Chasse et de la Nature, Paris, 2024 – Photo Lara Al-Gubory.


1 - Salle d'exposition temporaire

Scénographie
Sur les coupes géantes de séquoias, sur les troncs et les souches d'arbre, Tamara Kostianovsky tisse son histoire.
En 2017, le décès de son père est un moment de profonde tristesse. Comme pour retenir le souffle de cette vie qui s'éteint, elle intègre les pantalons de velours paternels dans ses créations. Elle établit ainsi un pont entre la vie et la mort, symbolisé également par les champignons - organisme se développant sur la matière organique en décomposition - qui deviennent passeurs entre ces deux rives.
Au centre de la salle, un immense tronc d'arbre débité en cinq morceaux semble s'être effondré sous l'effet d'une tempête. Spécialement réalisé pour cette exposition. Second Skin est le plus grand arbre réalisé par l'artiste, où s'enracine un dialogue entre la botanique et l'anatomie humaine.
Les couleurs choisies sont celles se trouvant sous notre peau, dans notre corps. Ce corps quelle connaît si bien, ayant passé de longs moments d'observation dans le cabinet chirurgical de son père. L'utilisation du noir dans cette pièce est une nouveauté pour l'artiste, évoquant tant la dégradation des tissus cellulaires que les arbres calcinés, souvenir funeste d’un incendie de forêt.
Mais Tamara Kostianovsky célèbre avant tout la force de la vie et celle du cycle infini de de la nature.
 
Texte du panneau didactique.
 
Tamara Kostianovsky. Seconde peau. Textiles recyclés sur bois, production pour l'exposition, 2024. Collection de l'artiste, courtesy: RX&SLAG, Paris - New York.
Scénographie
Tamara Kostianovsky. Petite souche. Textiles recyclés sur bois, 2018. Collection de l'artiste, courtesy: RX&SLAG, Paris - New York.
Tamara Kostianovsky. Entrelacé. Textiles recyclés sur bois, 2018.
Collection de l'artiste, courtesy: RX&SLAG, Paris - New York.
Tamara Kostianovsky. Coupe de bois (Grosse tranche). Textiles recyclés sur bois, 2018.
Collection de l'artiste, courtesy: RX&SLAG, Paris - New York.
Tamara Kostianovsky. Souche d’un homme nouveau. Textiles recyclés sur bois, 2018.
Collection de l'artiste, courtesy: RX&SLAG, Paris - New York.
Tamara Kostianovsky. Champignons de Paris. Textiles recyclés sur bois, production pour l'exposition, 2024.
Collection de l'artiste, courtesy: RX&SLAG, Paris - New York.
 
Tamara Kostianovsky. Champignons de Paris. Textiles recyclés sur bois, production pour l'exposition, 2024. Collection de l'artiste, courtesy: RX&SLAG, Paris - New York.
 
Tamara Kostianovsky. Racine de bois de rose. Textiles recyclés sur bois, 2020. Collection de l'artiste, courtesy: RX&SLAG, Paris - New York.


2 - Salon bleu

Scénographie
 
Tamara Kostianovsky. Peau d’oiseau. Textiles recyclés, 2020. Collection de l'artiste, courtesy: RX&SLAG, Paris - New York.
 
Tamara Kostianovsky. Victorian Bird [Oiseau victorien]. Textiles recyclés, 2021. Collection de l’artiste, courtesy de RX&SLAG. © RX&SLAG, Paris-NY Photo Théo Pitout.


3 - Salon de compagnie

Scénographie
Inspirée par les maîtres anciens tels que Rembrandt, Goya ou Chardin, Tamara Kostianovsky réinvente la tradition des natures mortes des XVIIe et XVIIIe siècles. Certains de ses spécimens semblent adopter des poses similaires à celles des œuvres classiques, tel le Canard à la bigarade (vers 1730) de Chardin, exposé dans la même pièce. Tout en restant fidèle à l’iconographie du trophée de chasse, Tamara Kostianovsky en transforme le médium et le sujet: elle remplace la peinture à l'huile par des tissus d'ameublement et des vêtements recyclés et détrône la faune européenne par la représentation de la richesse ornithologique de l'Amérique du Sud. Ces sculptures évoquent également des thèmes iconographiques religieux - très présents dans la culture argentine -, comme la Crucifixion ou encore le Saint-Esprit, figuré par la colombe.
 
Texte du panneau didactique.
 
Tamara Kostianovsky. Grand vautour. Textiles recyclés, chaînes, moteur rotatif, 2017. Collection de l'artiste, courtesy: RX&SLAG, Paris - New York.


4 - Antichambre

Scénographie
 
Tamara Kostianovsky. Uprooted [Déraciné]. Textiles usagés sur bois, 2021. Collection de l’artiste, courtesy RX&SLAG.
 
Tamara Kostianovsky. Uprooted [Déraciné]. Textiles usagés sur bois, 2021. Collection de l’artiste, courtesy RX&SLAG. © RX&SLAG, Paris-NY Photo Théo Pitout.
De gauche à droite:
Tamara Kostianovsky. Quarter with Tropicalia. Tissus d’ameublement et autres textiles recyclés, clous en acrylique, crochet à viande, chaînes, moteur rotatif, 2022.
Collection de l'artiste, courtesy: RX&SLAG, Paris - New York.
Tamara Kostianovsky. Chair envoûtante. Tissus d’ameublement et autres textiles recyclés, clous en acrylique, crochet à viande, chaînes, moteur rotatif, 2022.
Collection privée.
Tamara Kostianovsky. Tropical Rococo. Tissus d’ameublement et autres textiles recyclés, clous en acrylique, crochet à viande, chaînes, moteur rotatif, 2021.
Collection de l'artiste, courtesy: RX&SLAG, Paris - New York.
La fastueuse et opulente Nature morte du Régent (1716) de François Desportes, peintre des chasses de Louis XIV, constitue la toile de fond des dérangeantes carcasses de vaches de Tamara Kostianovsky.
Mélant répulsion et sublime, cette série intitulée Tropical Abattoir révèle une part importante de la vie de l'artiste. Elle fait écho aux carcasses qu'elle observait enfant dans les rues de Buenos Aires, déchargées par les garçons-bouchers, tout en rendant hommage aux desaparecidos (disparus), victimes de la dictature en Argentine. D'une manière plus intime, elles évoquent les violences faites aux femmes, mais également le brutal assassinat de sa grand-mère.
De ces corps inertes - rendus mobiles grâce à un moteur - se produit une métamorphose surprenante : des oiseaux et de la végétation s'en échappent.
L'œuvre console, l’art répare, la vie renaît.
 
Texte du panneau didactique.
 
Tamara Kostianovsky. Quarter with Tropicalia. Tissus d’ameublement et autres textiles recyclés, clous en acrylique, crochet à viande, chaîne, moteur rotatif, 2022. Collection de l’artiste, courtesy RX&SLAG. © RX&SLAG, Paris-NY Photo Théo Pitout.
 
Tamara Kostianovsky. Tropical Rococo. Tissus d’ameublement et autres textiles recyclés, clous en acrylique, crochet à viande, chaîne, moteur rotatif, 2021. Collection de l’artiste, courtesy RX&SLAG. © RX&SLAG, Paris-NY Photo Théo Pitout.
 
Tamara Kostianovsky. Tropical Rococo – Détail. Tissus d’ameublement et autres textiles recyclés, clous en acrylique, crochet à viande, chaîne, moteur rotatif, 2021. Collection de l’artiste, courtesy RX&SLAG. © RX&SLAG, Paris-NY Photo Théo Pitout.


5 - Salon des oiseaux

Scénographie
 
Tamara Kostianovsky. French Tropics II. Textiles recyclés sur bois, 2022. Collection de l'artiste, courtesy: RX&SLAG, Paris - New York.
 
Tamara Kostianovsky. Tondo avec oiseau du matin. Textiles recyclés sur bois, 2024. Collection de l'artiste, courtesy: RX&SLAG, Paris - New York.


6 - Salle de la forêt

Scénographie
À la fin du XVIIIe siècle, les intérieurs bourgeois se couvrent de papiers peints inspirés par les nouveaux territoires de l'expansion coloniale. Dans le sillage des conquêtes militaires, les voyages d'artistes s’intensifient, ouvrant ainsi un imaginaire visuel inédit. Un nouveau vocabulaire ornemental composé de fleurs et d'oiseaux exotiques investit les arts décoratifs, reproduisant une vision fantasmée de l’ailleurs, éloignée de toute recherche de vérité scientifique ou historique. Dans son travail, Tamara Kostianovsky revisite cette production, notamment les papiers peints de la fabrique française Zuber. En remplaçant les oiseaux imaginaires présents sur ces lés par des espèces endémiques d'Amérique du Sud, elle remet en question la notion d'exotisme et l'héritage colonial.
 
Texte du panneau didactique.
 
Tamara Kostianovsky. Foul Decorations [Sordides décorations] (détail). Triptyque, textiles recyclés sur bois, 2020. Collection de l’artiste, courtesy RX&SLAG. © RX&SLAG, Paris-NY Photo Théo Pitout.
Tamara Kostianovsky. Becoming Native [Devenir indigène]. Textiles recyclés sur bois, 2022.
Collection de l’artiste, courtesy RX&SLAG. © RX&SLAG, Paris-NY Photo Théo Pitout.
Scénographie
Tamara Kostianovsky. Biophilia. Textiles recyclés sur bois, 2022.
Collection de l’artiste, courtesy RX&SLAG. © RX&SLAG, Paris-NY Photo Théo Pitout.
 
Tamara Kostianovsky. Foul Decorations [Sordides décorations] (détail). Triptyque, textiles recyclés sur bois, 2020. Collection de l’artiste, courtesy RX&SLAG. © RX&SLAG, Paris-NY Photo Théo Pitout.
 
Tamara Kostianovsky. Foul Decorations [Sordides décorations] Panneau 1. Triptyque, textiles recyclés sur bois, 2020. Collection de l’artiste, courtesy RX&SLAG.
 
Tamara Kostianovsky. Foul Decorations [Sordides décorations] Panneau 2. Triptyque, textiles recyclés sur bois, 2020. Collection de l’artiste, courtesy RX&SLAG.
 
Tamara Kostianovsky. Foul Decorations [Sordides décorations] Panneau 3. Triptyque, textiles recyclés sur bois, 2020. Collection de l’artiste, courtesy RX&SLAG.