RIEKO KOGA
Never Starting Story

Article publié dans la Lettre n°507 du 16 septembre 2020



 
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RIEKO KOGA. Never starting story. Sous ce titre énigmatique se cache une exposition remarquable de l’artiste japonaise Rieko Koga, née en1971 à Tokyo, qui vit et travaille à Paris depuis 2004. Une partie des œuvres exposées au sein du parcours permanent du musée Champollion – Les écritures du monde, a été réalisée en résidence à Figeac.
Depuis son plus jeune âge, Rieko Koga s’intéresse à la couture et à l’écriture en regardant travailler sa mère, couturière et calligraphe. Elle fait des études de mode à Tokyo puis à Paris et, tout naturellement, elle choisit la broderie comme moyen d’expression artistique.
Au Japon la couture s’avère être un acte spirituel. Les points de couture sont réputés être dotés de pouvoirs magiques. Rieko Koga brode des textes de toutes sortes sur du tissu blanc de lin ou de coton. Elle puise son inspiration tant en elle-même qu’en encourageant les visiteurs à leur confier leurs attentes. C’est ainsi que l’une des œuvres les plus imposantes, Un vœu pour l’éternité, 2018, est composée de plus de 600 vœux qui lui ont été envoyés par le truchement des Archives nationales, qui en sont aujourd’hui propriétaires.
Dans un entretien, Rieko Koga fait remarquer qu’en japonais, une « broderie » et un « recueil de poésies » sont des homonymes, tout comme, en français, « texte » et «  textile » ont la même étymologie. Les rapports entre la couture et l’écriture sont multiples. On parle de la trame d’un texte, on déroule le fil d’une histoire, on brode une histoire, etc. Rien d’étonnant à ce que le musée Champollion– Les écritures du monde ait donné carte blanche à cette artiste qui, assise pour la première fois dans l’église Notre-Dame-du-Puy, qui domine la ville, a éprouvé des « sentiments de gratitude pour l’écriture ». On sent, à travers la vingtaine d’œuvres exposées, le mysticisme qui imprègne cette artiste. Elle déclare : « Pour moi, « coudre »  est une prière, un acte spirituel. Je crois au pouvoir magique du point de couture. L’écriture avec l’aiguille est plus forte, elle ressemble un peu à un tatouage à mon sens. »
À côté d’œuvres brodées, elle a réalisé des sculptures textiles. La plus étrange, Dropping Words, 2019, serait destinée à recueillir les mots qui sont prononcés autour d’elle. Une exposition brillante, bien en phase avec la thématique du musée. R.P. Musée Champollion – Les Écritures du monde, 46 Figeac. Jusqu’au 1er novembre 2020. Lien : www.musee-champollion.fr


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