PASTEUR
L'expérimentateur

PASTEUR. L’expérimentateur. Voici une exposition qui s’adresse à tous publics, à partir de neuf ans. Dans une scénographie spectaculaire conçue comme une pièce de théâtre en six actes avec un prologue et un épilogue, nous découvrons les grandes étapes de la carrière de Louis Pasteur (1822 – 1895), l’un des rares savants à avoir connu une telle réussite scientifique et sociale, comme en témoigne le nombre d’avenues, écoles et institutions scientifiques qui portent son nom.
Pour décrire un tel parcours scientifique, les commissaires, scénographes et muséographes, aidés par un comité scientifique et culturel de quinze personnes ont conçu une exposition aux propos clairs, vivante, interactive, avec de nombreuses vidéos et panneaux didactiques.
Le parcours commence par un prologue qui nous présente Louis Pasteur. On y parle de lui, de ses études, de sa famille, de ses travaux et de ses débats passionnés avec d’autres scientifiques.
Nous assistons ensuite au premier acte consacré aux « Cristaux et dissymétrie (1847-1857) ». A 25 ans, le jeune agrégé propose à Balard, son directeur, de résoudre le mystère de l’acide paratartrique. Deux acides qui semblent identiques n’ont pas le même comportement face à la lumière. Pour en savoir plus sur ces substances, Pasteur prépare des cristaux à partir des deux acides et les étudie. Le visiteur peut réaliser une expérience d’optique et un jeu de tri de cristaux pour comprendre la démarche de Pasteur.
Dans le deuxième acte, « Fermentations (1857-1876) », on nous explique comment Pasteur a identifié les bons et les mauvais ferments intervenant dans les différents types de fermentation (alcoolique, acétique, lactique) et a mis au point le processus que l’on baptisa rapidement « pasteurisation ».
Vient ensuite « Générations spontanées ? (1859-1864) ». Félix Pouchet avait publié un traité sur les générations spontanées dans lequel il affirmait que des matières inertes peuvent produire de petits organismes vivants. Avec habileté, Pasteur déclara qu’il ne pourrait pas démontrer l’impossibilité de la génération spontanée mais qu’il mettrait en défaut les expériences qui le montreraient. C’est ce qu’il fit avec son invention du ballon à col de cygne. L’Académie des sciences lui donna raison. Un multimedia où l’on voit dans un décor réel les deux protagonistes se quereller nous décrit cette controverse.
Le quatrième acte « Maladie des vers à soie (1865-1869) » correspond à la première découverte de Pasteur ayant de grandes retombées économiques. Il montre aux sériciculteurs français comment éradiquer deux maladies des vers à soie qui font des ravages dans les cultures.
Nous arrivons enfin, avec « Maladies infectieuses et vaccins (1876-1895) », au moment le plus attendu de l’exposition. Nous voyons comment Pasteur, avant de soigner la rage, avait résolu le très grave problème de la maladie du charbon, qui provoquait des hécatombes dans les élevages ovins et bovins. Il trouva l’explication des « champs maudits » et le moyen d’éradiquer la maladie. Divers dispositifs muséographiques nous expliquent tout cela avec une vidéo particulièrement réussie et claire sur la transmission de la maladie du charbon.
Le dernier acte « Les successeurs (1895-1930) » raconte comment Pasteur, qui avait pu trouver les fonds nécessaires pour la création de son institut à Paris, grâce à son vaccin contre la rage, envoya en mission à l’étranger ses collaborateurs. Ceux-ci devaient développer la recherche sur les maladies et infections tropicales et les maladies familières au continent européen, former les scientifiques étrangers aux nouvelles méthodes de prophylaxie et les rendre disponibles pour les populations. Ces missions conduisent à la création d’Instituts Pasteur dans plusieurs pays du globe.
Une exposition passionnante et instructive. R.P. Palais de la Découverte 8e (01.56.43.20.20). Jusqu’au 19 août 2018. Lien : www.palais-decouverte.fr