L'OR DES MING
Fastes et beautés de la Chine impériale (14e-17e siècle)

Article publié dans la Lettre n°605 du 27 novembre 2024



 
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L’OR DES MING. Fastes et beautés de la Chine impériale (14e-17e siècle). Le musée Guimet nous offre la chance d’admirer la magnifique collection Dong Bo Zhai, rassemblée par Peter Viem Kwok, qui fait la gloire du musée des Beaux-Arts de Qujiang (Xi’an, Chine). C’est la plus remarquable collection de parures féminines et de vaisselle d’or de la Dynastie Ming (1368-1644). Ces objets sont d’autant plus précieux que la plupart de ceux de cette époque ont été fondus pour en faire d’autres plus à la mode. Sous les Ming l’or était utilisé exclusivement pour les bijoux ou la vaisselle de luxe, en principe réservés à l’empereur et à ses proches. Pour la monnaie ils utilisaient l’argent.
Quand les Ming renversent le pouvoir mongol des Yuan en 1368, ils restaurent les traditions chinoises, le confucianisme, les coutumes et les vêtements des dynasties Tang (618-907) et Song (960-1279). Les vêtements, les parures et les bijoux d’or, de jade ou d’argent font office d’indicateur de rang et de statut social.
Les chinois maîtrisaient toutes les techniques du travail de l’or : fonte, martelage, repoussé, ciselure, sertissage, filigrane, granulation. Les objets exposés illustrent ces techniques, souvent associées entre elles. Au fil du temps, les artistes du Bureau impérial d’orfèvrerie ajoutèrent des pierres précieuses, du jade et des perles à ces magnifiques parures.
L’exposition commence par la présentation de vases et de vaisselle en or, du XVIe siècle pour la plupart. La trentaine d’objets présents dans cette section sont remarquables tant par leurs dimensions que par la finesse de leur décor, le plus souvent en filigrane d’or.
La deuxième partie, exposée tout autour de la rotonde, est composée d’un grand nombre de parures regroupées selon leur usage. On y trouve ainsi des épingles à cheveux, des boucles d’oreilles, des bagues, un collier, des pendants d’écharpe, des bracelets et divers ornements. Ces bijoux sont classés selon leurs motifs. Nous avons ainsi des motifs animaliers: phénix, dragons, tous deux réservés en principe à l’empereur et à sa famille, crabes, papillons, chauve-souris; des motifs végétaux: fleurs, branches florales, chrysanthèmes, fleur de prunus, lotus, etc. éventuellement associés à des animaux; des motifs divers tels des lanternes, des calebasses et enfin des motifs religieux. Il y a aussi des motifs de «bon augure» comme le décor de ruyi (« selon vos désirs ») ou le caractère shou («longévité»). Faisant abstraction de ces significations et de ces usages, ce qui nous passionne dans ces bijoux et que nous admirons, ce sont avant tout leur diversité, leur finesse et la complexité de leur réalisation. C’est ce que nous retiendrons de cette exposition très bien présentée et d’une exceptionnelle richesse. R.P. Musée Guimet 16e. Jusqu’au 13 janvier 2025. Lien : www.guimet.fr.


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