NOUS LES ARBRES. Avec cette exposition, la Fondation Cartier poursuit l’exploration des questions écologiques et de la relation de l’homme à la nature, comme ce fut le cas avec Le Grand Orchestre des Animaux en 2016 (Lettre 399). Avec la collaboration d’artistes, de botanistes et de philosophes, elle se fait l’écho des plus récentes recherches scientifiques qui portent sur les arbres un regard renouvelé. Si ces recherches transparaissent à travers des tableaux synoptiques, c’est surtout les travaux de la trentaine d’artistes invités, soit quelque 200 œuvres, qui retiennent avant tout notre attention. Au rez-de-chaussée, dans la grande salle, on est impressionné par l’installation de l’artiste brésilien Luiz Zerbini qui compte pas moins de huit grands tableaux, plus quelques autres le long des murs et, au centre, un arbre dressé au-dessus d’une immense table-herbier. Des dessins d’artistes indigènes vivant en Amazonie (yanomami) ou au Paraguay (nivaclé et guarani) complètent cette salle. Au même niveau, dans la petite salle, on peut voir Mon Arbre, un film de Raymond Depardon et Claudine Nougaret, qui dresse le portrait d’une dizaine d’arbres remarquables. Sont également exposés ici toutes sortes d’outils et d’ex-voto sculptés en bois. À côté de ces usages anciens du bois, Fabrice Hyber expose cinq toiles offrant une observation poétique et personnelle du monde végétal tout en rejoignant les recherches scientifiques les plus actuelles sur l’intelligence des plantes ou la communication des arbres.
Dans la grande salle de l’étage inférieur sont exposés des tableaux, des photographies et des dessins de toutes sortes, d’une vingtaine d’artistes, architectes et botanistes. Dès l’entrée les toiles d’Alex Cerveny évoquent le thème de l’interdépendance entre humains et arbres. Nous ne citerons pas tous les artistes présents ici d’autant plus que la magnifique brochure remise à l’entrée permet de les retrouver avec d’abondants commentaires. Par contre nous devons mentionner les œuvres de Francis Hallé, botaniste et dessinateur, inspirateur de cette exposition. C’est lui qui a montré que l’architecture de tous les arbres se limite à vingt-quatre modèles selon la répartition des branches sur le tronc, l’orientation des branches et la position des fleurs. On voit quelques extraits de ses fameux carnets de dessins, une technique plus longue mais plus précise que la photographie.
Au même niveau la réalisatrice Paz Encina (Paraguay) présente une vidéo créée pour l’exposition, Aromas que trae el viento, qui célèbre l’arbre comme lieu d’asile entre le ciel et la terre. Une exposition qui allie la beauté à la science. R.P. Fondation Cartier pour l’art contemporain 14e. Jusqu’au 5 janvier 2020. Lien : www.fondation.cartier.com.