MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE CAEN

Article publié dans la Lettre n°524 du 12 mai 2021



 
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MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE CAEN. La plupart des touristes qui se rendent à Caen s’empressent de visiter le Mémorial, puis les plages du débarquement et laissent de côté les multiples monuments et musées de la ville. Parmi ces derniers, le musée des Beaux-Arts de Caen est l’un des plus intéressants tant par la richesse que par la qualité de ses collections.
En 1801, le gouvernement choisit 15 villes pour y déposer les œuvres d’art confisquées aux émigrés ou acquises au cours des guerres révolutionnaires et napoléoniennes. Une fois le lieu destiné à les accueillir ayant été choisi (une aile de l’ancien séminaire des Eudistes), 46 toiles sont envoyées en 1804 à Caen, soit le plus gros contingent après celui de Lyon. Parmi les artistes représentés, les plus connus sont Pérugin, Tintoret, Simon Vouet, Poussin, Philippe de Champaigne, Rubens, etc. Plus tard, d’autres envois (1806 ; 1811 ; 1863) complèteront la collection. Aujourd’hui encore, le musée du Louvre, le musée d’Orsay et le musée national d’Art moderne procèdent à des dépôts de tout premier ordre. Ceux-ci sont complétés par de nombreux dons et legs (des centaines de tableaux et des milliers d’objets divers) et par une politique d’acquisition régulière, dès les années 1820 et surtout depuis les années 1960 jusqu’à nos jours.
Du 7 juin au 7 juillet 1944, la ville de Caen est bombardée par les alliés, le musée est détruit, une grande partie des œuvres qui n’avaient pas pu être mises en lieu sûr disparaissent. Il faut attendre 1967 pour qu’un nouveau site soit choisi pour y implanter le musée. Il s’agit de la cour du vaste château fort construit vers 1060 par Guillaume le Bâtard. Le nouvel édifice, sur deux niveaux, est tout à fait remarquable et permet de bien mettre en valeur les collections. Celles-ci concernent trois grandes écoles : l’Italie, la France et les écoles du Nord.
Le parcours commence par l’Italie des XIV au XVIe siècle avec, en particulier, Le Mariage de la Vierge (1504) et Saint Jérôme dans le désert, tous deux du Pérugin ; le Saint Jacques (1475-1480) de Cosmè Tura ; la Pietà de Luis de Moralés et une Vierge aux rochers de Lombardie d’après Léonard de Vinci.
La salle suivante réunit des tableaux, pour la plupart de grand format, de la Venise du XVIe siècle. On remarque l’Apparition du Christ à saint Pierre et saint Paul et Judith et Holopherne de Véronèse ; la Descente de Croix de Tintoret ; l’Annonciation de Bordone et surtout le très curieux Baptême du Christ de Lambert Sustris.
On aborde ensuite le XVIIe siècle, en Italie puis en France. Pour l’Italie on peut s’intéresser au Coriolan supplié par sa mère par Guerchin ; au Couronnement d’épines d’après Ribera ; à l’Enlèvement d’Hélène par Giordano et aussi à la grandiose Victoire de Tullus Hostilius sur les forces de Veies et de Fidena parLe Cavalier d’Arpin. La France est particulièrement représentée par le Saint Charles Borromée donnant la Communion de Mignard ; La Vierge et l’Enfant à l’ange et L’Homme à la figue de Simon Vouet ; La Charité de Le Brun ; Vénus pleurant Adonis de Poussin et par le célèbre Le Vœu de Louis XIII de Philippe de Champaigne.
Nous laissons ces vastes salles aux canapés confortables pour les petites salles où sont rassemblés les tableaux des Écoles du Nord du XVe au XVIIe siècle. Parmi les tableaux les plus remarquables citons, en dehors des nombreux paysages, Vénus et Adonis (1614) de van Haarlem ; La Vierge à l’Enfant de van der Weyden ; Le Dénombrement de Bethléem de Pieter Bruegel Le Jeune ; Marie-Madeleine pénitente de Johannes Moreelse ; un Portrait de dame âgée de Frans Floris ; le Combat d’Hercule et d’Acheloüs de Coypel et le Triomphe de l’Amour, un grand format d’après Frans II Francken. Retour dans les grandes salles pour admirer les tableaux des Flandres du XVIIe siècle, dont plusieurs sont de grande taille comme l’Abraham et Melchisédech de Rubens ou l’Adoration des bergers de Bertholet Flemal. Citons aussi L’Assomption de la Vierge, une huile sur cuivre de Rubens, la Danse paysanne de van Yperen  et l’étonnant Intérieur d'office ou Nature morte de gibier, de volaille et de fruits deFrans Snyders.
Retour en France avec des tableaux du XVIIIe siècle jusqu’à nos jours. La plupart des peintres sont représentés. Citons pêle-mêle Vigée-Lebrun, Boucher, Tournières, Lépine, Henry Moret, Boudin, Guillaumin, Delacroix, Daubigny, Monet, Chassériau, Géricault, le baron Guérin, Gérôme, Scheffer, Van Dongen, Bonnard, Denis, Valadon, Dufy, Marquet, pour ne mentionner que les plus connus. Parmi les dizaines d’autres artistes, il y a des peintres régionaux très intéressants. Le musée possède aussi des tableaux de contemporains, comme Soulages, et un parc de sculptures, tout autour du musée, où l’on trouve à côté de La Grande Ombre de Rodin et le Grand Guerrier de Bourdelle, One Man, nine animals (1999) de Huang Yong Ping et Lou (2015) de Jaume Plensa. Un très beau musée, riche et varié, qui vaut le détour. R.P. Musée des Beaux-Arts, 14 Caen. Lien : mba.caen.fr.


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