Parcours en images et en vidéos de l'exposition
MIRIAM CAHN
Ma pensée sérielle
avec des visuels
mis à la disposition de la presse
et nos propres prises de vue
Avertissement :
Cette exposition est conçue par Miriam Cahn comme une installation.
Il n'y a pas de cartel à côté des œuvres exposées.
Les titres de certaines d'entre elles, que nous avons mentionnés, sont indiqués sur un seul et même panneau à l'entrée de l'exposition.
Pour les autres nous n'avons pas les titres.
Un dépliant avec des commentaires sur les principales sections est remis aux visiteurs. Nous avons repris ces commentaires dans le parcours qui suit.
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Titre de l'exposition |
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Miriam Cahn est née à Bâle en 1949. Alors qu'elle est encore étudiante, formée de 1968 à 1973 à la Gewerbeschule de Bâle, elle s'engage dans le mouvement féministe et antinucléaire. Elle pose alors les bases de son œuvre qu'elle envisage comme un site de résistance individuelle et de dissidence dénonçant l’humiliation et la violence. Depuis trois décennies, son œuvre se fait la caisse de résonance des conflits contemporains et de leur médiatisation, de la guerre du Golfe à celle des Balkans dans les années 1990, et des changements géopolitiques qui suivent le «Printemps arabe» aussi bien que des conflits qui depuis le début des années 2000 ont poussé des centaines de milliers de personnes du Moyen-Orient et d’Afrique à migrer vers l’Europe. Aujourd’hui, elle répond avec rage à la guerre en Ukraine.
Miriam Cahn invente de nouvelles incarnations plastiques à ce qui nous dérange, à ce que l’on voudrait pouvoir zapper et qui pourtant nous fait face, nous regarde droit dans les yeux, dans un corps à corps auquel on ne peut échapper. Jour après jour, au sein d’une œuvre picturale intense qui embrasse aussi le dessin, la photographie, les films, l’écriture, Miriam Cahn met sur pause le flux des images volatiles de l’actualité politique et s’en saisit pour témoigner, résister, incarner. Elle est aujourd’hui une des plus importantes artistes de la scène contemporaine.
L'exposition au Palais de Tokyo est la première grande rétrospective consacrée au travail de l’artiste dans une institution française. Elle réunit un ensemble de plus de deux cents œuvres de 1980 à nos jours. Miriam Cahn substitue à l’unicité de l’œuvre, un flux quasi organique d’images, organisées parfois comme dans un récit, en une écriture qui se refuse à toute linéarité au profit de clusters explosifs et d’échappées, autorisant une relecture des catégories de l’histoire de l’art. L'enjeu de l’œuvre n’est pas la quête d’un équilibre mais l’incarnation plastique et spatiale des stridences et du chaos du monde. Les images combinées aux mots s'inscrivent dans un récit cyclique, sériel et infini, sans cesse rejoué, sur les pages des cahiers, à la surface des toiles, dans la prolifération des variations numériques qui défilent dans ses diaporamas. « Une exposition est une œuvre en soi et je l’envisage comme une performance » précise Miriam Cahn.
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Miriam Cahn. Photo Jocelyn Wolff. |
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Texte du panneau didactique. |
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Vue d'ensemble de la première salle. Photo Palais de Tokyo. |
RAUM-ICH / räumlich-ich [ESPACEMOI / spatiale-moi], 2010
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Scénographie
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RAUM-ICH / räumlich-ich
[ESPACEMOI / spatiale--moi], 2010
Miriam Cahn utilise des images du corps humain pour aborder des thèmes existentiels de l’être humain. Elle comprend la nudité comme un symbole de la vie «nue», qui est menacée de toutes parts. Les têtes et les visages en gros plan sont omniprésents dans son œuvre, tout comme les corps humains en pied, montrés sous différentes perspectives et dans différentes poses, forts, fragiles, isolés ou disposés en groupes. L'artiste installe ses tableaux pour que les yeux de ses protagonistes soient à la hauteur de nos yeux.
En confrontant les spectateur.rices avec ces nombreux visages qui nous regardent autant qu'ils nous sondent sur notre impuissance à réagir aux turbulences du monde, Miriam Cahn réveille notre conscience et nous permet de renouer avec l'expérience urgente de l'altérité.
La pensée sérielle de Miriam Cahn porte en elle une intranquillité qui doit être partagée ici et maintenant. «Je crois à l'immédiateté plus qu'à l'éternité» précise l'artiste qui compose un portrait polyphonique et collectif où le «"je" signifie toujours "nous"», où dans le temps de l'exposition, est rendu sensible, même dans un état précaire, le rassemblement d’une possible communauté. «Je m'intéresse aux échanges entre l’image et le spectateur» confie Miriam Cahn. Le niveau physique des yeux des images se poursuit dans le traitement égal de tous les formats, matériaux et supports. Sa préoccupation pour les hiérarchies sociales s'incarne non seulement dans le contenu de ses œuvres, mais aussi dans leur présentation.
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Texte du dépliant. |
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Miriam Cahn. ESPACEMOI / spatiale-moi : moisanspitié, 2010. |
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Miriam Cahn. ESPACEMOI / spatiale-moi : au travail ! (aujourd’hui moi), 2010. |
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Miriam Cahn. ESPACEMOI / spatiale-moi : moi comme homme, 2010. |
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Miriam Cahn. ESPACEMOI / spatiale-moi : moipasclaire, 2010. |
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Miriam Cahn. ESPACEMOI / spatiale-moi : moipasmere, 2010. |
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Miriam Cahn. ESPACEMOI / spatiale-moi : moipartir, 2010. |
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Miriam Cahn. ESPACEMOI / spatiale-moi : moijaunatre, 2010. Huile sur toile, 42 x 31 cm. Courtesy de l’artiste et des galeries Jocelyn Wolff and Meyer Riegger. Photo : François Doury. |
LESEN IN STAUB (L.I.S.) — 1 weiblicher monat
[LIRE DANS LA POUSSIÈRE (L.D.L.P.) — 1 mois féminin], 1988
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Scénographie
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LESEN IN STAUB (L.I.S.) — 1 weiblicher monat [LIRE DANS LA POUSSIÈRE (L.D.L.P.) — 1 mois féminin], 1988
L'approche de Miriam Cahn est résolument performative. Au début de sa carrière, elle parcourait la ville la nuit, en violant la loi, créant ses dessins sur les culées des ponts, sur les murs et dans les passages souterrains. Elle avait aussi l'habitude de danser sur du papier ou d'utiliser tout son corps pour créer d'énormes dessins sur le sol. L'artiste aborde rarement ses œuvres plus d'une ou deux fois - un fait dûment noté par les dates au verso de ses tableaux - n'accordant pas plus de deux heures à une seule œuvre. Cette technique reflète le temps réel que l'artiste peut passer dans un état de concentration maximale et d'immersion dans son travail. La pensée sérielle de Miriam Cahn s'arrime à son propre corps, à son métabolisme, à son cycle menstruel, à la façon dont il influe sur son énergie, au même titre que le cycle lunaire agit sur les marées et les métamorphoses de la nature. L'exposition garde en creux la mémoire de ses gestes, lorsqu'elle se penche pour écrire dans ses multiples cahiers comme dans un journal intime; lorsqu'à terre, les yeux fermés, agenouillée dans la poussière qui se mélange à la cendre de la craie noire, elle fait corps avec la peau de ces vastes feuilles de papier pour déployer dans ses dessins sismographiques la chorégraphie de ses émotions : abjection, vulnérabilité, rage, colère, joie, pleurs. Des émotions dans lesquelles elle trouve des titres poétiques qui peinent à être traduits. L'exposition est un champ opératoire qui agit sur les mécanismes de la perception, balayant tout résidu de l'esthétique périmée du white cube. À rebours, l'exposition de Miriam Cahn s'apparente à un organisme, soulevé par les pulsations et pulsions de vie et de mort des corps qui l’habitent. «Mon corps, ma pensée, mon sexe, ce que je suis au moment présent, la manière dont je vis font mon œuvre.»
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Texte du dépliant. |
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Miriam Cahn. LIRE DANS LA POUSSIÈRE — 1 mois féminin, O2-24.01.1988 |
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Miriam Cahn. LIRE DANS LA POUSSIÈRE — 1 mois féminin, O2-24.01.1988.. Photo Palais de Tokyo. |
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Miriam Cahn. LIRE DANS LA POUSSIÈRE — 1 mois féminin, O2-24.01.1988 |
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Miriam Cahn. LIRE DANS LA POUSSIÈRE — 1 mois féminin, O2-24.01.1988 |
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Miriam Cahn. LIRE DANS LA POUSSIÈRE — 1 mois féminin, O2-24.01.1988 |
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Miriam Cahn. LIRE DANS LA POUSSIÈRE — 1 mois féminin, O2-24.01.1988 |
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Miriam Cahn. LIRE DANS LA POUSSIÈRE — 1 mois féminin, O2-24.01.1988 |
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Scénographie. Photo Palais de Tokyo. |
Cahiers, 2023
La pensée sérielle 2022, 2023
CLUSTER ANNÉES 2000
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Scénographie
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Accès à la section suivante. Photo Palais de Tokyo. |
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Scénographie
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Miriam Cahn. maloja- lac de lunghin-lai ner, 04-05.09.2022. |
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Miriam Cahn. devant ma maison, 24.10.2020. |
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Miriam Cahn. baumtheorie im herbst, 18.9.21, 2021. Huile sur toile, 380 x 214 cm. Courtesy de l’artiste et des galeries Jocelyn Wolff and Meyer Riegger. Photo : François Doury. |
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Miriam Cahn. j’habite ici, 13.05.2021. |
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Miriam Cahn. traîner par terre, 03.07 + 14.10.2017.
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Miriam Cahn. montre !, 18-19.04 + 24.08 + 01.09.2020.
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FLÜCHTENMÜSSEN + WESENWESENTLICH
[ DEVOIRFUIR + ESSENCESSENTIELLEMENT ] 1996-2022
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Scénographie
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FLÜCHTENMÜSSEN + WESENWESENTLICH [DEVOIRFUIR + ESSENCESSENTIELLEMENT] 1996-2022
Les œuvres sur toile de Miriam Cahn sont avant tout une tentative de traduire des émotions dans le langage de la peinture: des émotions qui ne peuvent être transmises par le langage verbal face aux traumatismes, aux actes de violence, aux conflits armés, au racisme et aux relations humaines toxiques. Les figures de ses tableaux sont souvent représentées sans traits du visage et sans vêtements, comme si l'artiste voulait leur prêter la signification la plus universelle, la plus primitive, réduisant le corps à une vie nue et vulnérable. Pour Miriam Cahn, la sexualité, jusqu'à celle représentée dans la pornographie, ne relève pas seulement de la sphère de l’intime mais du collectif et du politique. Elle démultiplie la représentation assumée de l’acte sexuel : pénétration, jouissance, viol, accouchement. Le vagin est l'organe qui tout à la fois engendre l'humanité et figure aussi le terrain de bataille, où l'humanité se perd dans la bestialité et l’obscurantisme. Miriam Cahn puise dans le vivier de la pornographie pour dénoncer la violence des médias, la banalisation de l’obscénité et les stigmates de la guerre. Elle s'inscrit dans la pratique d’autres artistes qui l'ont inspirée, à l’image de VALIE EXPORT qui, dans Genital Panic (1968), exhibe son pubis dans un cinéma porno de Munich armée d’une mitraillette. L'art de Miriam Cahn est psycho-corporel et performatif, dans son exécution, dans son incarnation. Elle se sert de sa morphologie, de ses sensations, pour explorer les thèmes qui hantent son œuvre : le sexe, la violence et la mort. Un des enjeux est chez elle est de capter des forces, de faire ressentir les émotions comme la violence. Dans l’œuvre de Miriam Cahn, la fluidité de la peinture évoque le sang des menstruations autant que la sève et les éléments qui irriguent le panthéisme tourmenté de ses paysages. Il y a dans l’œuvre de Miriam Cahn une semblable pulsation de la vie inscrite dans l'ADN confondu des différents règnes et espèces qui composent sa conscience d’un monde partagé. «Je ne sais pas d'emblée si ça va être une personne ou un animal, ça arrive juste» confie l'artiste qui compose et accouche de peintures comme autant d’antidotes fertiles à la ségrégation du vivant.
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Texte du dépliant. |
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Scénographie. Photo Palais de Tokyo. |
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À PROPOS DE L'ŒUVRE FUCK ABSTRACTION !
Le tableau fuck abstraction! a été réalisé pendant la guerre en Ukraine, après que les images du charnier de Butcha aient été diffusées ainsi que des images de nombreux viols sur des femmes et des hommes, dénoncés comme crimes de guerre. Miriam Cahn réagit sur le vif à la violence de ces images qui ont circulé sur les réseaux sociaux et fait le tour du monde. L'artiste représente dans ce tableau une personne adulte aux mains liées, contrainte à une fellation. Cette scène, issue du contexte de la guerre, vise à dénoncer ces actes barbares. L'artiste précise : «Ce tableau traite de la façon dont la sexualité est utilisée comme arme de guerre, comme crime contre l’humanité. Le contraste entre les deux corps figure la puissance corporelle de l’oppresseur et la fragilité de l’opprimé agenouillé et amaigri par la guerre».
L'équipe de médiation est présente pour échanger avec vous.
Nota : Selon une ordonnance rendue le 28 mars 2023, le tribunal administratif de Paris a débouté des associations de défense des droits de l’enfant (Juristes pour l’enfance, l’Enfance en partage, Face à l’inceste et Innocence en danger) demandant le décrochage du tableau fuck abstraction! qu’elles considéraient comme pédoporno--graphique. |
Miriam Cahn. fuck abstraction!, 2022. |
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Cartel apposé à côté du tableau ci-contre et note de la Rédaction. |
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Miriam Cahn. liegen, 1. + 13.10.96, 1996. Huile sur toile, 20.5 x 25.5 cm. Courtesy de l’artiste et des galeries Jocelyn Wolff and Meyer Riegger. Photo : François Doury. |
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Photo Palais de Tokyo |
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KRIEGSRAUM frühling 2022 [ESPACE DE GUERRE printemps 2022]
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Scénographie. Photo Palais de Tokyo.
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KRIEGSRAUM frühling 2022
[ESPACE DE GUERRE printemps 2022]
Les armes, les tanks, les navires de guerre et les bombes atomiques ont été le sujet de dessins à la craie noire et d’aquarelles colorées de Miriam Cahn depuis les années 1980. L'artiste a examiné les images de la guerre et de la souffrance des gens depuis la deuxième guerre du Golfe, les guerres dans les Balkans et la guerre civile en Syrie. L'expulsion, la fuite et la migration des êtres humains font toujours partie de ces conflits armés et continuent de préoccuper l'artiste. «La guerre, dit l'artiste, fait partie de l'histoire de ma famille.» L'installation KRIEGSRAUM frühling 2022, qui se saisit des déflagrations de la guerre en Ukraine, est comme un corps en sursis tapi dans cette salle du Palais de Tokyo. Squelettes de maisons brossés au noir de fusain se détachant d’une nappe d’un vert émeraude quasi phosphorescent, variation chromatique de l’incarnat au rouge profond habillant un corps de femme dénudée surgissant d’un sfumato de gris sans fond, lignes de fuite à peine ébauchées qui ne permettent aucune échappée, vert acide et fluorescent des plantes irradiées, horizons bleutés qui pèsent de tout leur poids sur ce qu'il reste de l'humanité, terre qui régurgite les corps martyrisés de Boutcha. En temps réel, on peut y prendre le pouls d’une œuvre qui, jour après jour, s'écrit au présent et qui laisse advenir, alors qu'on les pensait enfouies, la rémanence d'images liées à d’autres guerres, à d’autres temps. Aux coups de poings qui matraquent l'actualité où les images télévisuelles sont banalisées par leur usure cathodique, l’art-manifeste de Miriam Cahn cogne. Dans la lignée des peintures noires de Goya ou des convulsions de Guernica, il donne forme à la violence.
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Texte du dépliant. |
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Scénographie. Photo Palais de Tokyo. |
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Scénographie. Photo Palais de Tokyo. |
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Scénographie. Photo Palais de Tokyo. |
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