MICHAEL JACKSON :
ON THE WALL

Article publié dans la Lettre n° 471
du 23 janvier 2019


 
Pour voir le parcours en images et en vidéos de l'exposition, cliquez ici.

MICHAEL JACKSON : ON THE WALL. Né en 1958, à Gary, ville industrielle située non loin de Chicago, au sein d’une modeste famille ouvrière, Michael est le huitième des dix enfants de Joseph et Katherine Jackson. Leur enfance est bercée par la country et le folk. Au début des années soixante, les aînés des Jackson, rejoints en 1963 par Michael, se lancent dans la chanson et forment The Jackson Five. Le groupe accède peu à peu à la notoriété tandis que Michael, dont les producteurs de disques ont saisi le potentiel, se démarque de celui-ci et commence à sortir en 1972 des albums solo. Son ascension est fulgurante et il connaît un succès planétaire avec l’album Thriller, sorti en décembre 1982, dont les ventes dépassent en 2017 les 66 millions d’exemplaires, record inégalé à ce jour. La carrière de Michael Jackson est marquée par de très nombreux succès commerciaux, des tournées gigantesques, de multiples récompenses, y compris les plus prestigieuses, des actions en faveur de l’aide humanitaire en Afrique et en Amérique ou encore pour aider les victimes des attentats du 11 septembre 2001. Alors qu’il préparait une série de cinquante concerts au O2 de Londres entre juillet 2009 et mars 2010, il meurt d’un arrêt cardiaque le 25 juin 2009.
Un tel chanteur n’a pas intéressé que ses fans. Sa gestuelle, sa chorégraphie, tout particulièrement son Moonwalk, cette façon de marcher à reculons, ses vêtements, dont sa veste à paillettes noires et son célèbre gant de golf incrusté de cristaux Swarovski, en ont fait un personnage hors du commun. De nombreux artistes s’en sont emparés dans leurs œuvres. Le tout premier d’entre eux n’est autre qu’Andy Warhol qui le remarque en 1977 à New York où il travaille sur le film The Wiz, adaptation musicale du Magicien d’Oz. En 1982, Andy Warhol choisit l’image du chanteur pour la couverture de son magazine Interview. À sa suite, une large palette d’artistes contemporains, de différentes générations et travaillant dans différents pays, ont fait de même. La présente exposition présente leurs travaux, qui exploitent tous les médiums actuels tels que peinture, dessin, sculpture, photographie, vidéo, performance.
Le parcours présente 121 œuvres, dont certaines ont été réalisées spécialement pour cette exposition, de 54 artistes, selon un ordre chronologique et thématique qui se déploie sur huit salles. Après une introduction où l’on voit un immense pastiche du portrait équestre du Roi Philippe II, remplacé par Michael Jackson, de Kehinde Wiley (2010), les commissaires commencent par évoquer ce « danseur de légende », puis « l’avènement du Roi de la Pop » et « le Roi du Pop Art ». Ils continuent en montrant que Michael Jackson était « un citoyen du monde » qui a joué un rôle important dans la construction d’une identité africaine-américaine et, après avoir évoqué le « masque » du chanteur, sur lequel la société inscrit ses propres préoccupations, comme elle le fait avec des stars du cinéma, ils nous montrent comment Michael Jackson était devenu une « icône et une idole ». Les dernières salles exposent des œuvres d’artistes qui se sont d’avantage intéressés au phénomène Michael Jackson qu’à l’artiste lui-même.
Parmi les œuvres exposées, outre les portraits réalisés par Andy Warhol, on voit des tableaux de Yan Pei-Ming (In Memory of Michael Jackson 1958-2009, 2017), de Keith Haring (Untitled, 1984), de Maggi Hambling (Michael Jackson, 2004), de Sam Lipp (Looking, 2015) pour n’en citer que quelques-uns. Les plus spectaculaires sont les quatre montages photographiques de David LaChapelle dont cet extravagant triptyque où il dépeint le chanteur comme un martyre des temps modernes (Archangel Michael ; The Beatification ; American Jesus, 2009).
De nombreuses vidéos jalonnent le parcours. Outre un extrait du Dangerous World Tour à Bucarest en 1992, qui montre l’attraction de Michael Jackson sur un public en liesse, ces vidéos sont des créations qui s’inspirent du personnage et de l’œuvre du chanteur. La plus spectaculaire est une installation vidéo à 16 canaux de Candice Breitz, King (A portrait of Michael Jackson), 2005, où l’on voit seize personnes chanter a capella la totalité de l’album Thriller.
Une exposition aussi intéressante pour mieux connaître Michael Jackson que les différents courants de l’art contemporain. R.P. Grand Palais 8e. Jusqu’au 14 février 2019. Lien : www.rmn.fr.


Pour vous abonner gratuitement à la Newsletter cliquez ici

Index des expositions

Nota: pour revenir à « Spectacles Sélection » utiliser la flèche « retour » de votre navigateur