MAISON DE BALZAC (réouverture). De l’ancien village de Passy il ne reste que cette petite maison aux volets verts et au toit d’ardoise avec son jardin de 650 m2 dans laquelle Balzac (1799-1850) vécut de 1840 à 1847. Située à sept mètres en contrebas de la rue Raynouard, son accès était difficile. C’est pourquoi la Ville de Paris, propriétaire des lieux depuis 1949, a fait aménager un accueil situé à l’autre extrémité du jardin, avec ascenseur pour les personnes à mobilité réduite, locaux pour le personnel et salon de thé avec une terrasse donnant sur le jardin. Ce dernier, qui offre une vue exceptionnelle sur la Tour Eiffel, a lui aussi été repensé dans l’esprit de ce qu’il pouvait être à l’époque de Balzac.
Classée Monument historique depuis 1913, il n’était pas possible de modifier la maison elle-même. Cependant le parcours à l’intérieur de celle-ci a été réaménagé afin de mettre en exergue l’œuvre de Balzac, la Comédie humaine. On commence par la pièce qui fut sa chambre. Pas de lit mais des bustes, des portraits, des citations qui montrent qui était Balzac et comment il était perçu, non seulement par ses contemporains mais aussi par d’autres comme Rodin, Derain, Picasso, etc.
La salle suivante, l’ancien salon, nous montre le souci de perfection de cet écrivain hors pair. On le voit avec une page du manuscrit de La Vieille Fille et les dix modifications qu’il fit subir aux épreuves successives, finissant par lasser les typographes qui n’acceptaient de travailler qu’une heure par jour sur ces épreuves, d’autant plus que Balzac, ancien imprimeur, leur donnait des instructions techniques très précises ! Une fois l’ouvrage publié, Balzac le corrigeait encore pour les rééditions. Dans cette pièce on voit aussi la cafetière que Zulma Carraud, une fidèle amie, lui avait offerte en 1833 et la fameuse canne en or et turquoise, commandée en 1834 au célèbre joaillier Le Cointe, dont Balzac ne se séparait pas et « qui faisait jaser tout Paris » pour son prix exorbitant de 700 francs.
On pénètre ensuite dans la seule pièce d’atmosphère du parcours, le cabinet de travail. On y voit la petite table de travail achetée par Balzac avant qu’il ne devienne écrivain ainsi que divers objets personnels tels un crucifix qu’il attribuait à Bouchardon, puis à Girardon, alors qu’il ne s’agissait que de l’œuvre d’un sculpteur anonyme du XVIII siècle, une bibliothèque, un buste en marbre sculpté par son ami David D’Angers, une cheminée, etc.
On se dirige ensuite vers l’ancienne salle à manger où l’on voit comment Balzac, au fil du temps, avait imaginé l’architecture de sa Comédie humaine qu’il estimait « plus vaste littérairement parlant, que la cathédrale de Bourge, architecturalement ». Cette œuvre, malgré ses 93 romans, est restée inachevée. Balzac l’avait imaginée avec 145 volumes.
Dans la pièce suivante, l’ancienne chambre d’amis, on perçoit mieux l’ampleur de la tâche avec ces 250 plaques typographiques représentant des personnages et des scènes des romans de Balzac, et surtout ce tableau synoptique avec la généalogie et les liens des 2 500 personnages de la Comédie humaine.
La visite se termine par l’ancienne cuisine avec son évier en grès, sa cuisinière en fonte, ses carreaux en terre cuite et surtout l’évocation de la famille et des amours de Balzac. On y voit des portraits de ses parents et de sa sœur ainsi que des portraits ou de petits objets de ses nombreuses amies et amantes.
Les trois pièces accessibles au public de l’étage inférieur sont consacrées aux expositions temporaires. Plus qu’une maison d’écrivain, c’est un lieu d’étude de Balzac avec une collection d’imprimés riche de 23 000 références et un parcours dont l’objectif est de « susciter le désir de lire ou de relire l’œuvre de Balzac ». R.P. Maison de Balzac 16e. Lien : www.maisondebalzac.paris.fr