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 Parcours en images  de l'exposition
 LOUIS-PHILIPPE ET VERSAILLES
 2 - L'EXPOSITION
 avec des visuels 
              mis à la disposition de la presse,d'autres glanés sur le Web
 et nos propres prises de vue
 
 
 Parcours 
              accompagnant l'article publié dans la Lettre n°469 du 26 décembre 2018
 
 
 
 
   
                 
                  
                    
                       
                        | Entrée de l'exposition etSalle 1 : Louis-Philippe héritier de l'ancien régime ?
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                        | Horace Vernet. Le roi Louis-Philippe entouré de ses cinq fils sortant par la grille d'honneur du château de Versaillesaprès avoir passé une revue militaire dans les cours, 10 juin1837, 1846.  © Château de Versailles.
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                        | Louis-Philippe et Versailles
 En 1830, Louis-Philippe devint roi des Français. Dès le                            début de son règne, il réunit Versailles au domaine de                            la Couronne et décida de transformer le château pour                            l’ouvrir à tous. Il avait compris que le Versailles de Louis                            XIV était un mythe qui ne pouvait être conservé qu’en                            devenant un musée consacré « à toutes les gloires de                            la France », comme l’indique encore l’inscription aux                            frontons des pavillons. Le roi apparaît à cheval avec ses                            fils devant la grille du château de Versailles, le jour de                            l’inauguration des premiers aménagements, le 10 juin                            1837.
 
 Travailleur acharné, le roi suivit les travaux de son                            architecte Frédéric Nepveu pendant quinze ans, jusqu’en                            1847. Autour de la résidence royale, au coeur du palais,                            dans les ailes du Nord et du Midi, des travaux ont                            fait naître des Galeries Historiques consacrées aux                            batailles du Moyen Âge, aux croisades, aux guerres de                            la Révolution et de l’Empire, à la conquête de l’Algérie.                            Des milliers de peintures ont été encastrées dans des                            boiseries. Les oeuvres commandées sous la monarchie de                            Juillet répondent aux critères attendus d’un art officiel                            et l’exposition met en évidence les ressorts de cette                            propagande : comment l’histoire de France a-t-elle été écrite, à quelles fins ? Louis-Philippe montra son goût                            pour l’éclectisme et les différents courants artistiques                            qu’il avait introduits dans ses demeures privées.
 
 Mille récits dessinent une histoire, car au lieu de nier le                            passé, Louis-Philippe favorisa le dialogue : le nouveau                            Versailles répond à celui de Louis XIV, opposant la                            galerie des Batailles à la galerie des Glaces et rivalisant                            dans la somptuosité et la richesse décorative. Passionné                            par toutes les nouveautés techniques, le roi n’a pas hésité à introduire des structures métalliques dans la galerie                            des Batailles ou les salles d’Afrique afin d’éclairer ces                            immenses galeries par des verrières zénithales.
 
 Éclectique, complexe, arbitraire dans ses partis pris,                            le Versailles de Louis-Philippe est celui que nous                          connaissons aujourd’hui.
 
 
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                        | Texte du panneau didactique |  | Elisabeth-Louise Vigée Le Brun (1755-1842). Portrait de Louise Marie Adélaïde de Bourbon-Penthièvre, duchesse d'Orléans. Salon de 1789. Huile sur bois. Paris, Banque de France. |   
                        | Louis-Philippe, héritier de l’Ancien                            régime ?
 Louis-Philippe naquit au Palais-Royal, au coeur de Paris,                            le 6 octobre 1773. Par son père, Louis-Philippe-Joseph,                            il appartenait à la famille d’Orléans qui descendait de                            Philippe, frère cadet de Louis XIV. Par sa mère, Louise                            Adélaïde de Bourbon-Penthièvre, il était l’arrièrepetit-fils du comte de Toulouse, fils de Louis XIV et                            d’Athénaïs de Montespan.
 
 Son père, Louis-Philippe-Joseph, n’était pas un familier                            de la cour de Louis XVI à Versailles. À Paris, dans sa                            résidence du Palais-Royal, la famille d’Orléans accueillait                            les idées des Lumières et de la Révolution alors en vogue.                            Louis-Philippe naquit pourtant dans un cadre princier,                            que Nicolas Bernard Lépicié a représenté dans une scène                            intime. L’artiste a même réalisé un dessin préparatoire                            pour transcrire fidèlement les traits du nourrisson.
 
 Cousins de Louis XVI et de ses frères le comte de                            Provence et le comte d’Artois, les parents de Louis-Philippe furent pourtant représentés avec magnificence :                            portant l’habit de l’ordre du Saint-Esprit, Louis-Philippe-Joseph est magnifié par François Callet, dans tout l’éclat                            d’un prince de sang. Louise Adélaïde, sa mère, a choisi Élisabeth Vigée Le Brun, une artiste à la mode, très                            appréciée de Marie-Antoinette. Son portrait met en                            valeur son charme et son élégance raffinée.
 
 Quarante ans plus tard, dans ses portraits privés                            comme dans ceux destinés au château de Versailles,                            Louis-Philippe sut lui aussi équilibrer le faste des                          représentations par une noble simplicité.
 
 
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                        | Texte du panneau didactique |  | Nicolas Bernard Lépicié (1735-1784). Louis-Philippe, duc de Valois, au berceau. Salon de 1775. Huile sur bois. Château de Versailles. |   
                        | 2 - La jeunesse de Louis-Philippe 
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                        | Scénographie 
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                        | La jeunesse de Louis-Philippe
 De 1782 à 1789, l’éducation de Louis-Philippe fut 
                            confiée à Stéphanie-Félicité de Genlis, acquise aux                            idées de Jean-Jacques Rousseau. Comme ses cousins, les                            enfants de Louis XVI et de Marie-Antoinette, Louis-Philippe apprit l’histoire, la géographie, les langues                            variées, l’algèbre, les sciences naturelles et la botanique.                            L’apprentissage suivait un emploi du temps strict, avec                            une austérité particulière, afin d’éloigner le jeune prince                            du luxe et de l’oisiveté. L’enseignement était autant                            pratique qu’intellectuel. Outre les maquettes présentant                            des travaux manuels, Madame de Genlis visita les                            principales collections de peinture de la capitale, ainsi                            que l’atelier de Jacques Louis David qui venait d’achever                            Pâris et Hélène pour le comte d’Artois. Elle inclua aussi                            dans on éducation, l'exercice physique.
 
 Louis-Philippe venait peu à Versailles. Il fut baptisé dans                            la chapelle royale du château le 12 mai 1788. Le 5 mai                            1789, il assista à l’ouverture des États Généraux près de                            la famille royale, tandis que son père siégeait avec les                            députés. Bientôt appelé Philippe-Égalité, le duc d’Orléans était favorable à la Révolution, il vota même la mort                            de Louis XVI. Louis-Philippe, alors duc de Chartres,                            prêta le serment civique en février 1790 avant d’entrer                            au club des Jacobins en novembre. Il décida de prendre                            le commandement de son régiment à Vendôme en juin                            1791 puis, accompagné par son jeune frère Montpensier,                            il rejoignit l’armée du nord et participa aux batailles de                            Valmy et de Jemmapes. En mars 1793, la trahison de                            Dumouriez l’obligea à quitter la France. Il resta plus de                            vingt ans en exil, parcourant l’Europe et l’Amérique du                            Nord sous divers noms d’emprunt.
 
 L’exil a tout changé : après l’exécution de son père en                            1793, Louis-Philippe, devenu duc d’Orléans, acquit                            une grande clairvoyance politique, sachant analyser les                            divers régimes européens et les forces en présence.
 
 De retour en France sous la Restauration, il passa                            des commandes à Horace Vernet, d’abord quelques                            portraits qui mettaient en scène son exil en Suisse, puis                            les batailles qui rappelaient son engagement patriotique                            et révolutionnaire à Valmy et à Jemmapes. L’artiste                            proposa de compléter ces sujets par deux batailles de la                            fin de l’Empire, Hanau et Montmirail, auxquelles le duc                            d’Orléans ne prit pas part. Au Palais-Royal, cette série était exposée dans l’un des salons d’apparat. Devenu roi,                            Louis-Philippe fit réaliser quatre copies pour le château                            de Versailles : deux sont toujours en place dans la salle                          de 1792.
 
 
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                        | Texte du panneau didactique |  | Horace Vernet (1789-1863). Louis-Philippe, duc d'Orléans, dans un paysage suisse, 1817. Huile sur toile. Château de Versailles.  © Château de Versailles. |  
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                        | François-Étienne Calla (1760/1762-1836). Maquette d'un atelier de fabrication de l'eau-forte, 1783. Bois, alliage ferreux et terre cuite. Paris, musée des Arts et Métiers. |  | François-Étienne Calla (1760/1762-1836). Maquette d'un atelier de menuiserie, 1783. Bois et alliage ferreux. Paris, musée des Arts et Métiers. |   
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                        | Charles Hippolyte Lecomte-Vernet (1821-1900), d'après Horace Vernet (1789-1863). Le Duc de Chartres sauve de la noyade l'ingénieur Siret à Vendôme, le 3 août 1791. Huile sur toile. Château de Versailles. |  | Horace Vernet (1789-1863). La Bataille de Valmy, le 20 septembre 1792, 1826. Huile sur toile. Londres, The National Gallery. |   
                        | 3 - a - L'Exil de Louis-Philippe 
                             |   
                        |  |   
                        | Scénographie 
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                        | L’exil de Louis-Philippe
 En 1795, Louis-Philippe parcourut la Scandinavie                          jusqu’au cap Nord. Dans la suite des épisodes de l’exil                          mis en scène, il commanda deux tableaux à Auguste                          Biard pour le Palais-Royal : Le Duc d’Orléans reçu dans                          un campement de Lapons et Le Duc d’Orléans descend                          le grand rapide de l’Eijampaïka. L’artiste n’a pas cherché                          le réalisme scientifique, il préféra le pittoresque et le                          dépaysement, l’isolement arctique, l’impuissance devant                          les éléments dans un esprit proche de la scène de genre :                          d’un côté, la nature déploie ses fureurs ; de l’autre, le duc                          d’Orléans reste imperturbable au milieu des rapides.
 
 Louis-Philippe eut une nouvelle opportunité d’acquérir                          des oeuvres rappelant son périple septentrional : en                          1846, un peintre danois, Peder Balke, le sollicita pour                          lui montrer des paysages nordiques. Louis-Philippe lui                          commanda deux tableaux, dont la Vue du cap Nord, où il                          est représenté avec ses compagnons de voyage.
 
 Le Directoire fit pression pour que Louis-Philippe parte                          en Amérique du Nord avec ses frères Montpensier et                          Beaujolais. Ils se retrouvèrent à Philadelphie en février                          1797 et parcoururent les territoires de l’Est des États-Unis. La simplicité du duc d’Orléans fut appréciée outre-Atlantique, surtout quand il remplaça l’épée des nobles                          par un parapluie !
 
 Durant son exil, le 26 novembre 1809, Louis-Philippe épousa Marie-Amélie de Bourbon-Siciles à Palerme. Elle était la fille de Marie-Caroline, une soeur de Marie-Antoinette, et de Ferdinand IV, roi de Naples. Les époux                          avaient un point commun : tous deux étaient contraints à l’exil.
 
 
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                           Antoine Philippe, duc de Montpensier (1775-1807). Vue des chutes du Niagara, 1804. Huile sur toile. New York, Historical Society, Luce Center.
 
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                        | Texte du panneau didactique |  | Peter Balke (1804-1887). Vue du cap Nord, 1847. Commandé par Louis-Philippe en 1847. Huile sur carton. Paris, musée du Louvre. |  
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                        | François Auguste Biard (1798-1882). Le Duc d'Orléans descend le grand rapide de l'Eijampaïka sur le fleuve Muonio en Laponie en août 1795. Salon de 1841. Commandé par Louis-Philippe en 1840. Château de Versailles.  © Château de Versailles. |  
                        | 3 - b - La collection de Louis-Philippe  |  
                        |  |  
                        | Scénographie.  © Château de Versailles. |  
                        | La collection de Louis-Philippe
 À partir de 1817, Louis-Philippe, duc d’Orléans,                          constitua une collection conforme à son rang, véritable                          démonstration de richesse et de puissance qui participait à l’apparat d’une maison princière. Contrairement à                          ses ancêtres, il se détourna de la peinture ancienne et                          privilégia l’art contemporain.
 
 Après une première prédilection pour l’école lyonnaise, 
                          il conserva le goût des scènes minutieusement peintes,                          par Étienne Bouhot ou Martin Drolling. Bientôt, il                          rechercha des scènes de genres réalisés par de jeunes                          artistes : Victor Schnetz, Auguste Couder. Les sujets                          simples et pittoresques rapportés par les peintres après                          un séjour italien étaient nombreux. Mais les sujets                          historiques se rapportant à sa propre histoire ont eu                          sa préférence, en particulier ceux d’Horace Vernet.                          Le duc d’Orléans acheta tous les genres. Ses choix qui                          suivaient les modes, y compris dans leur éclectisme, font                          comprendre le positionnement des artistes au moment                          où Louis XVIII ouvrait le musée du Luxembourg, galerie                          des artistes vivants.
 
 À partir de 1824, la collection prit un tournant plus                          novateur : de nouveaux noms sont apparus, comme                          Eugène Delacroix ou Ary Scheffer, professeur de dessin                          des enfants d'Orléans. Louis-Philippe saisit l’opportunité                          des ventes après décès de Géricault et de Girodet pour                          acquérir des oeuvres majeures. Il se tourna vers le                          genre du paysage et fut un des premiers à s’intéresserà                          Bonington et à Michalon.
 
 Si la collection de Louis-Philippe exposée au Palais-Royal affichait sous la Restauration un réel contre pouvoir                          artistique, comment considérer celle de                          Versailles ? Car les artistes sollicités dans les années                          1820 par le duc d’Orléans l’ont été quinze ans plus                          tard par le roi pour les Galeries Historiques. Les                          choix iconographiques et artistiques permettent                          de comprendre le goût de Louis-Philippe, ainsi que                          les solutions de continuité et les ruptures, puisque                          l’éclectisme a servi de fil conducteur éminemment                        politique à l’aménagement de Versailles.
 
 
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                        | Texte du panneau didactique |  | Victor Schnetz (1787-1870). Un pâtre dans la campagne de Rome. Salon de 1824. Huile sur toile. Collection de Louis Philippe. Luxembourg, musée d'Art, Villa Vauban. |  
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                        | Anne Louis Girodet de Roussy-Trioson (1767-1824). Atala, étude pour la tête, vers 1808. Huile sur toile. Collection de Louis-Philippe. Châtenay-Malabry, Maison de Chateaubriand. |  | Horace Vernet (1789-1863). Le Duc d'Orléans quitte le Palais-Royal pour l'Hôtel de Ville, le 31 juillet 1830. Salon de 1833. Huile sur toile. Collection de Louis-Philippe. Château de Versailles. |  
                        |  |  |  |  
                        | Louis Charles Auguste Couder (1789-1873). La Mort de Masaccio, Salon de 1817. Huile sur toile. Collection de Louis-Philippe. Grenoble, musée. |  | Théodore Géricault (1791-1824). Esquisse pour le portrait équestre de M.D. (Officier de chasseurs à cheval chargeant), 1812. Huile sur toile. Paris, musée du Louvre. |  
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                        | Eugène Delacroix (1798-1863). Esquisse pour Le Cardinal de Richelieu dans sa chapelle du Palais-Royal, 1828. Huile sur toile. Paris, musée Eugène Delacroix. |  | François Dubois (1790-1871). Érection de l'obélisque de Louxor sur la place de la Concorde, le 25 octobre 1836, Salon de 1837. Huile sur toile. Collection de Louis-Philippe. Paris, musée Carnavalet. |   
                        | 4 - Portraits et représentations 
                             |   
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                        | Scénographie 
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                        | Portraits et représentation
 Jusqu’en 1830, le duc d’Orléans s’est mis en scène, héros 
                            de son histoire inscrite dans l’histoire nationale. S’il                            ignora l’imagination, la poésie et détestait les romans,                            il comprit qu’il devait contrôler son image et celle de sa                            famille.
 
 Les principaux artistes furent François Gérard, Ary                            Scheffer, puis Franz Xaver Winterhalter. Rompus aux                            règles du portrait de cour, ils proposaient à la fois une                            vision dynastique et une conception progressiste de la                            famille.
 
 Les portraits en pied étaient présentés en boiseries,                            dominant parfois de petites scènes de genre, selon une                            organisation hiératique démodée. La juxtaposition des                            portraits s’inspirait des galeries d’illustres personnages                            du XVIIe siècle. C’est ainsi qu’au château d’Eu,                            Louis-Philippe avait créé une galerie Victoria. Cette                            présentation particulière inspira, plus tard, celle des                            portraits dans les Galeries Historiques de Versailles.                            Quant aux représentations des mariages des enfants                            d’Orléans sous la monarchie de Juillet, commandées                            pour le château de Versailles, elles faisaient partie                            de l’histoire du temps présent incorporée à la longue                            histoire de France.
 
 Les costumes, qui sont toujours de la dernière mode,                            sont souvent traités comme des morceaux de bravoure.                            Ainsi le buste de Marie-Amélie par Antonin Moine échafaude une construction ostentatoire de dentelles et                            de rubans, à peine animée par un châle négligemment                          noué.
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                        | Texte du panneau didactique |  | Franz Xaver Winterhalter (1805-1873). Louis-Charles-Philippe, duc de Nemours, Salon de 1844. Huile sur toile. Château de Versailles. |  
                        |  |  |  |  
                        | Coupe de la Famille royale, 1836-1837. © Château de Versailles. |  | Félix Philippoteaux (1815-1884). Le Mariage du duc de Nemours avec Victoire de Saxe-Cobourg dans la chapelle du château de Saint-Cloud, le 27 avril 1840, 1847-1848. Huile sur toile. Château de Versailles. |  
                        |  |  |  |  
                        | Coupe de la Famille royale, détail, 1836-1837. © Château de Versailles. |  | François Gérard (1770-1837). Portrait de Marie-Amélie, duchesse d'Orléans, et de son fils Ferdinand-Philippe, duc de Chartres, Salon de 1819. Huile sur toile. Naples, Museo e real Bosco di Capidimonte. |  
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                        | Franz Xaver Winterhalter (1805-1873). Portrait de Marie-Amélie, Salon de 1842. Huile sur toile. Château de Versailles.. |  | Antonin Moine (1796-1849). Marie-Amélie, Salon de 1833. Marbre. Paris, musée Carnavalet. |   
                        |  |  |  |   
                        | Franz Xaver Winterhalter (1805-1873). Portrait d'Hélène Louise de Mecklembourg-Schwerin, duchesse d'Orléans, Salon de 1839. Huile sur toile. Château de Versailles. |  | Franz Xaver Winterhalter (1805-1873). Portrait d'Eugénie Adélaïde Louise d'Orléans, dite Madame Adélaïde, Salon de 1842. Huile sur toile. Château de Versailles.. |   
                        | 5 - L'entente cordiale au château d'Eu 
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                        |  |   
                        | Scénographie 
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                        | L’entente cordiale au château d’Eu
 L’exil de Louis-Philippe en Angleterre de 1800 à 1809,                            puis de 1815 à 1817, démontre son anglophilie. Les liens                            de la France avec la Grande-Bretagne ont été renforcés,                            plus tard, avec l’avènement de la reine Victoria en                            1837. En signe de rapprochement, Victoria, qui avait                            commandé son portrait officiel à Winterhalter, en                            adressa une version à Louis-Philippe pour le château de                            Versailles.
 
 Dès lors, les deux souverains ont travaillé à établir                            une entente cordiale. En 1843, Victoria se rendit en                            France, au château d’Eu, résidence du duc de Bourbon-Penthièvre dont Louis-Philippe hérita en 1821. La                            souveraine britannique invita l’année suivante le                            roi français au château de Windsor et revint à Eu en                            septembre 1845, comme le montre l’exceptionnel tableau                            de Winterhalter.
 
 Louis-Philippe commanda de nombreuses oeuvres pour                            commémorer ces trois voyages. Il adressa des aquarelles à la reine Victoria qui collectionnait les souvenirs de ces                            déplacements dans de grands albums et il conserva la                            plupart des tableaux désormais conservés au château de                          Versailles.
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                        | Texte du panneau didactique |  | Franz Xaver Winterhalter (1805-1873). Louis-Philippe recevant la Reine Victoria et le prince Albert au château d'Eu le 8 septembre 1845, 1845. Huile sur toile, 220 x 178 cm. Château de Windsor, Windsor,  Grande-Bretagne.  © Château de Versailles. |  
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                        | Eugène Lami (1800-1890). Concert donné par les chanteurs de l'Opéra-Comique offert à la reine Victoria dans la galerie des Guise au château d'Eu, 1844-1848. Huile sur toile. Commandé par Louis-Philippe pour le château d'Eu.  Château de Versailles.  © Château de Versailles. |   
                        |  |  |  |   
                        | Joseph Mallord William Turner (1775-1851). Le Débarquement de Louis-Philippe sur les quais du Royal Clarence Yard à Gosport, le 8 octobre 1844, vers 1844-1845. Huile sur toile. Londres, The Tate Gallery. |  | Édouard Pingret (1788-1875). L'Arrivée de Louis-Philippe au château de Windsor, 1845. Huile sur toile. Château de Versailles. |   
                        | 6 - Le goût de Louis-Philippe 
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                        | Scénographie 
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                        | Le goût de Louis-Philippe
 Chez lui, dans ses demeures privées, puis dans les                            palais de la Couronne comme au château de Versailles,                            Louis-Philippe ne cessa de marquer son intérêt pour                            l’éclectisme. Au Palais-Royal, il afficha un goût princier                            pour les intérieurs luxueux, les draperies opulentes, les                            meubles en acajou soulignés par des bronzes dorés. Au                            château d’Eu, sa résidence d’été, Louis-Philippe choisit                            de présenter les oeuvres dans des boiseries, alors que                            des commodités pratiques faisaient leur apparition.                            La simplicité prima à Neuilly, véritable maison de                            campagne, comme à Randan, résidence qu’Adélaïde                            d’Orléans acheta en Auvergne.
 
 Dans les demeures royales, les Tuileries, Compiègne,                            Saint-Cloud, Pau ou Fontainebleau, des aménagements                            furent confiés à l’architecte Pierre François Léonard                            Fontaine dans un esprit classique. Le mode de vie                            familial imposa de nouvelles distributions dans les                            appartements, les soirées se déroulant généralement dans                            un salon de famille meublé d’imposantes tables rondes à tiroirs permettant de ranger les ouvrages de broderie                            et les livres. L’éclairage à l’huile introduisit un véritable                            bouleversement.
 
 Les intérieurs furent remplis de meubles et d’objets à la                            mode, acquis par Louis-Philippe aux expositions des                            produits de l’industrie de 1834, 1839 et 1844. Le roi                            pratiqua une véritable politique d’encouragement aux                            arts utiles, commandant en particulier des meubles de                            style néo-Renaissance ou néo-Louis XIV, ainsi que des                          pièces exceptionnelles à la manufacture de Sèvres.
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                        | Texte du panneau didactique |  | Vase |  
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                        | Guillaume Grohé (1808-1885) et Jean-Michel Grohé (1804-après 1861). Étagère tournante, 1844. Poirier noirci et bronze. Osborne House, The Royal Collection.  © Château de Versailles. |  | Vue du château de Pau, 1843.  © Château de Versailles. |  
                        |  |  |  |  
                        | Manufacture de Sèvres. Hyacinthe-Jean Régnier (1803-1870) et Pierre Huart (1783-1847). Déjeuner chinois réticulé, 1832-1838. Porcelaine dure et bronze doré. Paris, Musée du Louvre.  © Château de Versailles. |  | Edme-Pierre Balzac (1705-1786), Robert-Joseph Auguste (1723-1805) et Charles-Nicolas Odiot (1789-1868).  Pot à oille, 1758-1826. Argent. Service Penthièvre-Orléans. Paris, musée du Louvre.  © Château de Versailles. |   
                        |  |  |  |   
                        | - École française, XIXe siècle. Louis-Philippe et sa famille, vers 1832. Huile sur toile. Château de Versailles.- Georges-Alphonse Jacob-Desmalter (1799-1870). Armoire du salon des concerts au château des Tuileries, 1834. Ébène, écaille rouge et laiton. Paris, Mobilier national en dépôt au miusée du Louvre.
 |  | Franz Xaver Winterhalter (1805-1873). Portrait de la reine Victoria, 1842. Huile sur toile. Commandé en 1842 par la reine Victoria pour le château de Versailles. Château de Versailles.  © Château de Versailles. |   
                        | 7 - Versailles ancien et moderne 
                             |   
                        |  |   
                        | Scénographie 
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                        | Versailles ancien et moderne
 Palais de la Couronne transformé en musée ouvertà                            tous, le château de Versailles surmonté d’un drapeau                            tricolore, conserva la structure centrale de la résidence                            royale, encadrée par les ailes du Nord et du Midi,                            aménagées en Galeries Historiques.
 
 De 1833 à 1847, l’architecte Frédéric Nepveu fut le maître                            d’oeuvre des travaux. Les grandes coupes montrent les                            aménagements dans l’ancienne résidence des souverains,                            qui comprenait les Grands Appartements du roi et                            de la reine, séparés par la galerie des Glaces. Espaces                            d’apparat conservant leur appellation d’origine, ils                            adhéraient magistralement au programme du nouveau                            musée. Louis-Philippe y opéra un remeublement partiel.                            Surtout, il y exposa des tableaux d’histoire présentés                            dans un panneautage lambrissé, généralement peint en                            blanc rehaussé d’or. L’accrochage, était à la fois, dense et                            symétrique.
 
 Louis-Philippe sut aménager les appartements royaux                            pour la visite. Le public pouvait admirer le cadre de                            vie des rois tout en revivant les souvenirs glorieux de                            la nation. Si l’arbitraire domine parfois ce dispositif,                            moitié résidence, moitié musée, il en fait l’originalité                            incomparable, et le Versailles d’aujourd’hui conserve                          cette double identité.
 
 
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                        | Texte du panneau didactique |  | « Palais de Versailles. Aile du Midi. Élévation de la salle de 1830. Étude du premier projet », janvier-octobre 1834.  © Château de Versailles. |  
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                        | « Coupe sur la galerie de Louis XIII, les salons de la Guerre, de la Paix et la galerie de Louis XIV. Principal corps », 1834.© Château de Versailles.
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                        | Vue du château de Versailles prise de l'avant-cour, 1847.  © Château de Versailles. |  |  Fréderic Nepveu. « Coupe sur la largeur de l'Opéra royal, aile du Nord ».  © Château de Versailles. |   
                        | 8 - Les salles d'Afrique 
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                        | Vue d'une des salles d'Afrique.  © Château de Versailles.  |  
                        | Les salles d’Afrique
 L’aménagement des salles d’Afrique a commencé en                          1837 sous la direction de l’architecte Frédéric Nepveu.                          Louis-Philippe entendait commémorer la conquête de                          l’Algérie où s’étaient illustrés ses fils. La décoration des                          trois salles, Constantine, Smala et Maroc, fut confiée à                          Horace Vernet qui réalisa neuf grands tableaux, et avec                          l'aide d'Éloi-Firmin Féron pour les voussures.
 
 Aucun programme global n’a jamais existé : après le                          siège d’Anvers en Belgique en 1832, le choix des sujets                          africains a été décidé au fur et à mesure de l’avancée des                          troupes françaises.
 
 L’avancée militaire de la conquête et le discours colonial                          de la France passionnaient Horace Vernet. S’il se rendit                          sur place après les combats de Constantine et de Taguin                          pour réaliser des dessins préparatoires, il travailla                          aussi d’après les relevés effectués par les ingénieurs et                          dessinateurs de l’armée.
 
 Les trois tableaux de Constantine visent à rendre une                          image patriotique facilement compréhensible : les                          héros sont devenus des hommes. Dans La Prise de la                          smala d’Abd el-Kader, l’artiste a repoussé les combats                          vers l’horizon au profit d’une multitude de scènes de                        bivouac. La guerre en images impose ici un exotisme colonial, doublant la rudesse et la violence des combats                        par une curiosité ethnographique fantaisiste : la mission                        civilisatrice de la France est traitée en creux par des                        personnages propulsés en avant par leurs couleurs éclatantes – un marabout lit le Coran, un juif s’enfuit                        en emportant ses biens, les femmes tombent des                        palanquins, un esclave noire embroche une pastèque–                        et une profusion d’accessoires décrits avec une netteté                        maniaque, des gazelles et des dromadaires sortis tout                        droit du Jardin des plantes. L’artiste a remplacé la                        grandeur et le drame par la légèreté, le pittoresque, le                        trivial qui trahissent autant son exaltation romanesque                        que son racisme.
 
 
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                        | Texte du panneau didactique |  | Horace Vernet (1758-1836). Frère Philippe copiant le portrait du chancelier Étienne Pasquier dans la salle de Constantine du château de Versailles, après 1842.  © Château de Versailles. |  
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                        | Horace Vernet (1758-1836), Bataille d’Isly, 14 août 1844, 1846, huile sur toile, 5,14 × 10,40 m.  © Château de Versailles. |   
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                        | France, XIXe siècle. Chariot de visite et ses fauteuils. Sapin, drap vert, cuivre, fer. Château de Versailles.  © Château de Versailles. |  | Adrien Dauzats (1804-1868). Seconde muraille des Portes de Fer. Arrivée du 17e régiment d'infanterie légère, le 28 octobre 1839, 1840. |  
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                        | Vue d'une des salles d'Afrique.  © Château de Versailles.  |   
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                        | Jean-Antoine Siméon Fort (1793-1861). Vue générale de l'itinéraire suivi par la colonne expéditionnaire depuis Constantine jusqu'à Alger en octobre 1839, 1840.  © Château de Versailles. |  | Théodore Gudin (1802-1880). Attaque d'Alger par la mer le 29 juin 1830, 1831. Huile sur toile. Château de Versailles. |   
                        | 9 - Les artistes témoins de la conquête de l'Algérie 
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                        |  |   
                        | Vue d'une des salles d'Afrique
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                        | Les artistes témoins de la conquête de                            l’Algérie
 Horace Vernet avait découvert l’Algérie en 1833. Il avait été fasciné par ses habitants, leurs coutumes et leurs                            costumes. Il aimait revêtir un costume d’inspiration                            ottomane.
 
 Avant de réaliser ses immenses toiles sur Constantine,                            la Smala et Isly, Horace Vernet partait sur les lieux qui                            avaient connu des combats. Il y réalisait de nombreux                            dessins de paysages qu’il reprenait en atelier de retour                            en France afin d’y ajouter les divers protagonistes. Une                            fois son cadre mis en place, il disposait au premier plan                            des accessoires pittoresques qu’il avait rapportés de                            ses voyages, des ballots de marchandise, une théière,                            un pain de sucre. Ces objets passent parfois d’une                            composition à une autre. Les dessins sont mis au carreau                            afin de faciliter le report de la composition sur la toile.
 
 En octobre 1839, Adrien Dauzats était attaché comme                            dessinateur à l’expédition militaire du maréchal Valée                            et du duc d’Orléans dans les Portes de Fer qui établit la                            route entre Alger et Constantine. Il exécuta plusieurs                            dessins sur place, puis réalisa en atelier ces grandes                            aquarelles représentant le passage des Bibans dans la                            chaîne du Djurjura. Chaque composition s’appuie sur                            l’architecture spectaculaire des défilés, les roches en équilibre, les ravins abrupts. Les uniformes des soldats                            sont bien précisés, mais les figures ne sont là que pour                          rappeler le caractère sublime du paysage.
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                        | Texte du panneau didactique |  | Vue générale de Constantine pour servir à l'intelligence des opérations de siège, du 6 au 31 octobre 1837, 1840.  © Château de Versailles. |  
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                        | Horace Vernet (1758-1836), Combat de la forêt de l’Habrah, 3 décembre 1835, 1840, huile sur toile, commandé en 1840 par Louis‑Philippe pour Versailles. |  | Horace Vernet (1758-1836), Le duc de Nemours repousse une attaque kabyle  des hauteurs de Coudiat-Ati, 10 octobre 1837, 1838, huile sur  toile, 5,12 × 5,18 m. . |  
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                        | Horace Vernet (1758-1836), Les colonnes d’assaut se mettent en mouvement lors du siège de Constantine, 13 octobre 1837.Huile sur toile, commandé en 1838 par Louis‑Philippe pour Versailles.
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                        | Horace Vernet (1758-1836), Prise du fort de Saint-Jean d’Ulloa, 27 novembre 1838, 1841, huile sur toile, 5,12 × 7,12 m. |  | Horace Vernet (1758-1836), Occupation du col de Mouzaïa, 12 mai 1840, 1841, huile sur toile, commandé en 1840 par Louis‑Philippe pour Versailles. |   
                        | 10 - Les galeries historiques
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                        | Prosper Lafaye (1806-1883). Louis-Philippe, la famille royale et le roi Léopold Ier visitant les salles des Croisades, Salon de 1845.© Château de Versailles.
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                            Les galeries historiques
 
 Au rez-de-chaussée du corps central et dans les ailes 
                              du Nord et du Midi, plusieurs galeries présentaient le                              récit de l’histoire de France. L’iconographie primait et                              les chefs-d’oeuvre jouxtaient parfois des copies dans un                              souci didactique. Les scènes historiques se concentrent                              sur l’histoire militaire. La Révolution française n’était                              plus un obstacle au récit de l’histoire et Louis-Philippe,                              qui introduisit l’époque contemporaine, n’hésita pas à                              mettre face à face dans une même salle l’Empire et la                              Restauration.
 Dans un décor palatial, les portraits des rois ou ceux des                              maréchaux s’inscrivaient dans des boiseries blanc et or,                              selon une présentation rappelant celle des portraits au                              château d’Eu.
 
 Au centre du Château, la chambre du roi constituait le                              point d’orgue de la visite qui permettait à Louis-Philippe                              de prendre possession du passé. Louis-Philippe prit                              possession du passé en élevant la chambre de Louis XIV                              au rang de mythe. Autour d’un lit néo-Louis XIV aux épaisses volutes, commandé à Georges Jacob-Desmalter                              (actuellement présenté dans le salon de Mercure), le                              meuble textile fut directement emprunté à l’ancienne                              salle du trône de Louis XVIII au palais des Tuileries.
 L’ensemble était certes fantaisiste, anachronique, mais si
 symbolique.
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                        | Texte du panneau didactique |  | Franz Xaver Winterhalter (1805-1873). Portrait de Louis-Philippe Ier dans la galerie des Batailles, 1841. Château de Versailles.  © Château de Versailles. |   
                        | 11 - L'inauguration du 10 juin 1837 
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                        | François Joseph Heim (1787-1865). Louis-Philippe inaugurant la galerie de Batailles, le 10 juin 1837.  © Château de Versailles. |   
                        | L’inauguration du 10 juin 1837
 L’ouverture des Grands Appartements et de l’aile du                            Midi réaménagés par Louis-Philippe eut lieu le 10                            juin 1837. Cinq mille invités se pressèrent à une fête                            magnifique, avec visite des galeries, et banquet dans                            la galerie des Glaces. La galerie des Batailles, avec sa                            perspective à perte de vue, son éclairage zénithal et ses                            trente-six tableaux intégrés au décor, devint l’emblème                            de ce nouveau Versailles. Les nombreux guides de visite                            et les Galeries Historiques publiées par Charles Gavard                            n’ont cessé de reproduire ce nouveau Versailles.
 
 La soirée du 10 juin 1837 s’acheva par un spectacle                            somptueux à l’Opéra. Miraculeusement conservé, l’un                            des décors, un Palais de marbre rehaussé d’or, réalisé                            par Pierre-Luc-Charles Cicéri pour cette fête, est planté                            exceptionnellement sur la scène de l’Opéra royal du                            château de Versailles jusqu'au 4 novembre 2018.
 
 Si le roi avait pris des libertés dans la présentation de                            l’ancienne résidence royale, il s’affranchit dans les                            Galeries Historiques des règles d’un musée. Versailles ne                          ressemblait ni au Louvre ni au musée du Luxembourg.
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                        | Texte du panneau didactique |  | Auguste Vinchon (1789-1865). Louis-Philippe et la famille royale, visitant les Galeries   Historiques du musée de Versailles, s'arrêtent devant la statue de   Jeanne d'Arc, 1848. Château de Versailles.  © Château de Versailles. |   
                        | 12 - L'abdication de Louis-Philippe 
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                            L’abdication de Louis-Philippe
 Les décès de deux enfants de Louis-Philippe, Marie                            d’Orléans, duchesse de Wurtemberg en 1839 et le duc                            d’Orléans en 1842, ont ralenti les travaux au château de                            Versailles. La crise économique et les difficultés sociales                            de 1847 ont presque arrêté le chantier. Cette année-là, le                            roi ne réalisa qu’une vingtaine de visites. Le 31 décembre                            mourait Adélaïde d’Orléans, sa soeur, véritable soutien                            politique, qui avait toujours vécu avec la famille royale.
 
 Certainement, Louis-Philippe n’a pas compris                            l’importance de la révolution de 1848. Il n’a pas vu que                            son pouvoir était ébranlé, d’autant que son entourage                            minimisa l’importance de l’émeute. Pourtant le 23                            février, il ne fut plus possible de reculer. Selon un témoin,                            le tocsin de Notre-Dame résonnait lugubrement. Le roi,                            portant l’uniforme de la garde nationale, était assis dans                            son cabinet, entouré par la famille royale, ses ministres                            et quelques généraux. Il resta silencieux plusieurs                            heures, puis, au petit matin du 24, il s’entretint avec la                            reine Marie-Amélie. Calme, résolu, il rédigea son acte                            d’abdication, signa et en fit la lecture à voix haute. Il                            quitta le palais des Tuileries le jour même et partit pour                            l’Angleterre où il s’installa à Claremont dans le Surrey.
 
 L’héritage de ce roi constructeur est toujours visible à                            Versailles. À côté de la résidence dans le corps central,                            les Galeries Historiques proposent une double lecture.                            Aux oeuvres présentées dans les Grands Appartements                            revient le rôle de raconter une histoire royale, tandis                            que les Galeries Historiques préservent la mémoire de                            la nation vue par le XIXe siècle. Les choix politiques                            répondent au culte des grands hommes et reflètent les                            principes moraux qui prévalaient sous la monarchie de                          Juillet.
 
 
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                        | Texte du panneau didactique |  | Scénographie avec le bureau de Louis-Philippe aux Tuileries, 1819.  © Château de Versailles. |   
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                        | Acte d'abdication de Louis-Philippe, 24 février 1848. © Château de Versailles. |  | Bureau de Louis-Philippe aux Tuileries, 1819.  © Château de Versailles. |  |