KAREL APPEL
L’art est une fête !

Article publié dans la Lettre n° 427
du 15 mai 2017


 
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KAREL APPEL. L’art est une fête ! En six grandes étapes, le Musée d’Art moderne de la Ville de Paris nous offre une rétrospective des soixante ans de carrière artistique de l’artiste néerlandais Karel Appel (1921-2006). C’est l’occasion de présenter, parmi une cinquantaine de peintures et de sculptures et un ensemble de dix-sept sujets, les vingt-et-une œuvres que la Karel Appel Foundation d’Amsterdam vient de lui donner.
Dès le seuil de l’exposition, nous sommes accueillis par une grande installation colorée et amusante, faite avec des objets trouvés, Les Ânes chanteurs (1992). Vient ensuite une introduction à la vie et à l’œuvre de cet artiste qui, prônant un art dénué de toute idéologie ou « isme », ne se laissera pas longtemps enfermé dans des classifications arbitraires.
La première section (1948-1951) est consacrée à ses premières œuvres notables qu’il réalisa alors qu’il appartenait au groupe CoBrA, du nom des capitales (Copenhague, Bruxelles, Amsterdam) des pays d’où venaient les artistes. On est touché par ses toiles d’inspiration naïve comme Petit Hip Hip Hourra (1949) ou La Promenade (1950), ou ses sculptures constituées d’objets trouvés comme Personnage debout (1947) ou l’Arbre (1949). Dans cette salle est exposée une œuvre singulière, le Carnet psychopathologique (1948-1950). Bouleversé par une exposition d’art de malades mentaux à l’hôpital Sainte-Anne à Paris, Karel Appel recouvre le catalogue de l’exposition, dénué d’illustrations, de ses propres dessins réalisés dans un style proche de celui des dessins d’enfant. Il dira plus tard « C’est la grande exposition à Sainte-Anne qui m’a permis de me libérer du poids du classicisme européen ».
La salle suivante, « Véhémence expressive (1952-1957) », nous montre les peintures et les céramiques réalisées par Karel Appel après sa rupture avec le groupe CoBrA en 1951. Il peint en répandant généreusement des tubes de peintures sur la toile. Il est alors remarqué par le critique et organisateur d’expositions, Michel Tapié, qui l’intègre dans des expositions de groupes et le présente à la galeriste new-yorkaise Marthe Jackson. L’artiste partage alors sa vie entre Paris et New York. On verra que Karel Appel, qui a vécu de 1950 à 1977 à Paris, est un grand voyageur. Il a parcouru l’Amérique du Sud, le Mexique, le Japon, l’Indonésie, l’Inde, le Népal. Il a acquis des résidences à Paris, New York, Mercatale (Toscane), Darien (dans le Connecticut) et enfin, pour des raisons de santé, à Zurich où il meurt. Il est enterré au cimetière du Père-Lachaise à Paris.
Un intermède vidéo nous montre Karel Appel réalisant en direct devant la caméra un grand tableau, sur fond de « musique barbare » composée par lui-même et le jazzman Dizzy Gillespie. Il s’agit de L’Âge archaïque qui est exposé dans la salle suivante. La performance est époustouflante.
Vient ensuite une section intitulée « Classicisme et véhémence tempérée (1959-1969) » où l’on voit l’évolution de Karel Appel. Les formats deviennent très grands. Les sujets animaliers ou enfantins cèdent la place à des paysages archaïques quasi abstraits ou à des nus, comme Machteld (série des nus) (1962) où il représente sa compagne. Celle-ci mourra prématurément de maladie en 1970 et Appel rachètera la toile l’année suivante.  L’artiste s’intéresse aussi à la sculpture à partir de souches d’oliviers brûlés, comme L’Homme hibou n°1 (1960).
Avec « Entre-deux (1969-1980) », nous voyons un changement radical dans sa manière de peindre. Fini les tubes de peinture. Place aux pinceaux plats, aux couleurs vives, aux sujets de tradition hollandaise (Arbre n°6, 1979). Dans cette section est exposé un ensemble de dix-sept éléments sur le thème du cirque, réalisés avec des assemblages de contreplaqué peints à l’acrylique, emprunts d’une joie de vivre exubérante.
La dernière section, « Années 1980 » nous montre les ultimes évolutions de Karel Appel. Celui-ci se lance dans des polyptiques monumentaux comme Les Décapités, 1982, et plus tard dans des compositions en noir et blanc, à la composition épurée (Nu, 1989). L’exposition se termine comme elle avait commencé, avec une installation monumentale faite de jouets de grand format, La Chute du cheval dans l’espace silencieux, 2000. Une exposition ludique et enjouée malgré quelques sujets dramatiques. Musée d’Art moderne de la Ville de Paris 16e. Jusqu’au 20 août 2017. Lien : www.mam.paris.fr.


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