Parcours en images de l'exposition

HIROSHIGE et l’éventail
Voyage dans le Japon du 19e siècle

avec des visuels mis à la disposition de la presse
et nos propres prises de vue

Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°569 du 3 mai 2023



 

Entrée de l'exposition. © Thierry Ollivier.
 
Hiroshige et l’éventail.
Voyage dans le Japon du 19e siècle


Utagawa Hiroshige (1797-1858) est l’un des derniers grands imagiers du Japon de l’époque d’Edo (1603-1868). Il est célèbre pour ses séries sur les routes du Tôkaidô et du Kisokaidô, grâce auxquelles il introduisit le paysage dans l’estampe au début des années 1830, de pair avec Hokusai. Hiroshige mit aussi son talent au service de l’éventail, en réalisant plus de six cent cinquante illustrations destinées à orner cet accessoire du quotidien en bambou. Les éventails montés ont disparu, à quelques exceptions près, et ne subsiste de cet art éphémère qu’une partie des feuilles, non découpées et miraculeusement préservées par des éditeurs d’estampes ou des collectionneurs.
Cette exposition présente une sélection des œuvres réunies par la fondation Jerzy Leskowicz à Paris, qui possède la plus importante collection privée de feuilles d’éventails de Hiroshige. Beaucoup de ces estampes sont aujourd’hui uniques ou conservées en de très rares exemplaires de par le monde.

Après une introduction à l’art de l’éventail plat (uchiwa), le parcours conduit à découvrir les thèmes de prédilection de Hiroshige, depuis les sites célèbres de la ville d’Edo et les paysages des provinces du Japon, jusqu’aux compositions de fleurs et d’oiseaux, en passant par les portraits féminins, les scènes historiques, littéraires et les images parodiques. Ces feuilles d’éventails d’une grande inventivité graphique, réalisées entre le milieu des années 1830 et la fin des années 1850, révèlent de nouvelles facettes de l’œuvre de Hiroshige.

Affiche de l'exposition
 
Texte du panneau didactique.


1 - La confection de l’éventail plat

Scénographie. © Thierry Ollivier.
La confection de l’éventail plat

L’éventail plat (uchiwa) est une production typique de la région d’Edo (aujourd’hui Tokyo). Sa confection nécessite plus d’une vingtaine d’étapes. Le manche et l’armature sont réalisés à partir d’une seule canne de bambou d’un diamètre de 1,5 cm et d’une longueur de 35 cm, un matériau choisi pour sa légèreté et sa robustesse.

Cette canne est fendue verticalement pour former entre soixante et quatre-vingts brins. Le manche rond a une longueur d’une dizaine de centimètres. Une ouverture latérale y est percée pour faire passer une fine tige de bambou de renfort en forme d’arc de cercle, qui constitue la partie basse de l’éventail. L’encoche au bas de la feuille d’éventail laisse visible ce tressage du bambou et participe à l’esthétique de l’objet. Cette structure d’un seul tenant assure à la fois la solidité de l’éventail et sa souplesse.

Ces éventails d’Edo ont majoritairement un format en ellipse - adapté à celui des estampes -, et plus rarement en trapèze, sans encoche à la base, avec un manche plat. Les deux faces sont recouvertes d’estampes dont les thèmes se répondent ou qui sont indépendantes, le revers étant imprimé avec peu de couleurs et dans des teintes légères.

 
Texte du panneau didactique.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). Les Trente-six génies féminins de la poésie : Kunaikyô (avers) et Paravent orné de dessins abrégés des Trente-six génies féminins de la poésie (revers). Vers 1843-1846, feuilles d’éventail démontées. © Fundacja Jerzego Leskowicza / Thierry Ollivier.
Fabrication d'un éventail plat.
Scénographie. © Thierry Ollivier.
 
Kitagawa Utamaro (v. 1753-1806). La Chasse aux lucioles. Vers 1796-1797. Triptyque d'estampes polychromes (gravures sur bois). Éditeur: Izumiya Ichibei. Collection Georges Leskowicz.

La «chasse aux lucioles » (hotaru-gari) était un divertissement familial qui se pratiquait au début de l'été au bord des rivières, à la tombée de la nuit. Ce jeu féminin consistait à capturer les insectes luminescents en les frappant avec un éventail plat, puis à les placer dans une cage confectionnée à l'aide de bambou et de tissu de kimono transparent dont les motifs apparaissaient alors sous l'effet de la lumière émise par la luciole.
 
Utagawa Toyokuni I (1769-1825). Le Sixième Mois. Série La Mode d'aujourd'hui au fil des douze mois, 1822. Estampe polychrome (gravures sur bois) pour éventail (avers). Éditeur: lbaya Senzaburô. Collection Georges Leskowicz.

Les imagiers rivalisèrent d'inventivité pour tirer parti du format particulier de l'éventail, comme Toyokuni I dans cette estampe appartenant à une série qui représente des jeunes beautés du moment et des courtisanes célèbres, en jouant sur l'avers et le revers de l'éventail où se prolonge le motif de leur vêtement. Cette œuvre fut éditée par le grand marchand d'éventails lbaya Senzaburé (dit lbasen), fondé en 1792, qui fut aussi le principal commanditaire de Hiroshige à partir des années 1830. Il est le dernier marchand d'éventails d'Edo toujours en activité aujourd'hui.
Éventail et estampes démontées. Vers 1843-1846. Monture en bambou et estampes polychromes (gravures sur bois). Éditeur: Enshûya Matabei. Collection Georges Leskowicz.

L'éventail plat, à partir du 19e siècle, est composé d'un support en bambou et de deux estampes (gravures sur bois) formant la face et le revers. Ces deux images sont souvent réalisées par le même artiste. Au thème des «Trente-six génies féminins de la poésie » répond, au dos, un paravent orné de portraits dans un style simplifié de quinze de ces mêmes poétesses, accompagnés de vers célèbres de chacune d'elles. Les gravures de revers de Hiroshige ont très rarement été conservées: seule une dizaine sont connues.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). Colporteur d'éventails. D'après Tenmei Rôjin, Poèmes bouffes sur des personnages aux quatre saisons, 1855. © Metropolitan Museum of Art.

Reproduction d'une page de livre xylographique. Sur cette illustration d'un recueil de poèmes drolatiques, Hiroshige a représenté un jeune colporteur d'éventails qui porte à l'épaule ses marchandises enfilées sur deux simples cannes de bambou et les vend à la criée.
 
Suzuki Harunobu (v. 1725-1770). L'Été. Série Scènes de mœurs: Fleurs des quatre saisons. Vers 1769-1770. Estampe polychrome (gravure sur bois). Collection Georges Leskowicz.
Scénographie (acteurs célèbres)


2 - Sites célèbres d’Edo

Scénographie. © Thierry Ollivier.
Sites célèbres d’Edo

Hiroshige, qui doit sa réputation à ses estampes paysagères à partir des années 1830, a représenté dans ses œuvres pour éventails les « sites célèbres » (meisho) de la ville Edo (aujourd’hui Tokyo), métropole de plus d’un million d’habitants à cette époque, dont il était originaire et où il passa toute sa vie.
On découvre dans ses feuilles pour éventails des vues urbaines, des jardins d’agrément, des temples, des restaurants, ainsi que le quartier des plaisirs de Yoshiwara. Ces représentations marquées par les saisons, des moments particuliers de la journée, des rituels ou des fêtes, sont toujours animées de personnages, souvent féminins.

La Sumida, le fleuve qui borde la ville à l’est, où étaient tirés des feux d’artifice en été, ou les environs du «grand Edo», sont d’autres lieux de distraction et d’excursion des citadins, notamment à la saison des cerisiers en fleur. Beaucoup de ces paysages sont déclinés dans des séries de trois, quatre, cinq et jusqu’à huit vues

 
Texte du panneau didactique.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). Vue authentique des huit ponts de la capitale de l'Est, 1849. Estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail. Éditeur: Ibaya Senzaburô. Collection Georges Leskowicz.

Cette vue panoramique à vol d'oiseau du centre de la ville d'Edo, avec la face est du château du shôgun et le mont Fuji en arrière-plan, présente la totalité des ouvrages d'art qui étaient visibles depuis le pont Ichikoku - communément appelé Yatsumi-bashi ou «pont aux huit vues» -, représenté au milieu de l'estampe, à l'intersection des trois cours d'eau.
Scénographie. © Thierry Ollivier.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). La Sumida sous la neige. Série Sites célèbres de la capitale de l'Est, vers 1851-1852. Estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail. Éditeur inconnu (Yama-naka). Collection Georges Leskowicz.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). Neige au temple Mokubo-ji. Série Trois vues de la Sumida. Vers 1849-1852. Estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail. Éditeur inconnu (Yama-ta). Collection Georges Leskowicz.
Scénographie. © Thierry Ollivier.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). La Lune. Série Sites célèbres d'Edo. Vers 1849-1851. Estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail. Éditeur: Ibaya Senzaburô. Collection Georges Leskowicz.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). Les Fleurs. Série Sites célèbres d'Edo. Vers 1849-1851. Estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail. Éditeur: Ibaya Senzaburô. Collection Georges Leskowicz.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). La fête de Tanabata à Yushima. Série Festivités annuelles dans les sites célèbres d’Edo. Vers 1837-1844, estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail, éditeur inconnu, 21,5 × 28,4 cm. © Fundacja Jerzego Leskowicza / Dominique Baliko.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). La Neige. Série Sites célèbres d’'Edo. Vers 1849-1851. Estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail. Éditeur: Ibaya Senzaburô. Collection Georges Leskowicz.

Cette estampe fait partie d'une série consacrée au quartier de Yoshiwara au nord de la ville d'Edo, haut lieu des plaisirs nocturnes de la capitale de l'Est. Les trois estampes de la série portent respectivement comme titre un caractère chinois - Neige, Lune et Fleurs -, dont la combinaison évoque un thème pictural traditionnel consistant à représenter trois paysages saisonniers : la neige en hiver, la lune d'automne et la floraison des cerisiers au printemps.
Scénographie. © Thierry Ollivier.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). Le fleuve Tone-gawa à Kōnodai, province de Shimōsa. Vers 1849-1851, estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail, éditeur inconnu, 22 × 27 cm. © Fundacja Jerzego Leskowicza / Dominique Baliko.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). La rivière Takino-gawa. Série Tournée des cascades d’Ōji dans la capitale de l’Est. Vers 1849-1852, estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail, éditeur Kakutsuji (Iseya Ichiemon), 22,8 × 28,8 cm. © Fundacja Jerzego Leskowicza / Dominique Baliko.

Cette estampe appartient à une série sur les cascades d’Ōji, au nord d'Edo, un site réputé pour ses sept chutes d'eau situées sur la rivière Takino, que les citadins appréciaient en particulier à la saison des érables rouges. Hiroshige juxtapose le site naturel - représenté telle une estampe dans l'estampe - et des personnages féminins se délassant dans une des nombreuses auberges du lieu.


ROTONDE DU 2e ÉTAGE

Entrée de la rotonde. © Thierry Ollivier.


3 - Paysages des provinces

Scénographie. © Thierry Ollivier.
Paysages des provinces

Avec les vues de sites célèbres de la ville d’Edo, les paysages des provinces du Japon représentent plus de la moitié des sujets connus des feuilles d’éventails de Hiroshige. Ces estampes sont le pendant des séries que l’artiste consacra, à partir des années 1830, aux grandes routes de communication du Tôkaidô et du Kisokaidô, qui menaient d’Edo à la capitale impériale, Kyoto.

Hiroshige a représenté, avec une grande fidélité documentaire, des sites qu’il avait lui-même parcourus et dessinés sur le motif. Stations thermales comme Hakone, sites de pèlerinage comme Enoshima, Ôyama et Ise, ou traversées de fleuves fournissent autant de scènes pittoresques. Vues maritimes et sites lacustres font l’objet de séries parmi les plus remarquables, comme celle des « Huit vues d’Ômi » autour du lac Biwa, dont seuls deux exemplaires complets sont connus. Kyoto, ses sites remarquables comme Arashiyama, ou sa célèbre fête estivale de Gion, fournissent d’autres thèmes particulièrement adaptés aux éventails.

 
Texte du panneau didactique.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). Contemplation des cerisiers en fleur à Arashiyama, Kyoto. Série Sites célèbres des provinces, vers 1835-1836. Estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail. Éditeur: Dansendô (Ibaya Senzaburô). Collection Georges Leskowicz.

La capitale impériale, Kyoto, a fait l'objet de très rares estampes pour éventails par Hiroshige, dont ces deux vues consacrées au site naturel d'Arashiyama à l'ouest de la ville, réputé pour ses cerisiers en fleur, ou à la fête estivale de Gion et à ses célèbres chars.
Scénographie. © Thierry Ollivier.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). Le fleuve Fuji-kawa. Série Les fleuves sur la route du Tōkaidō. Vers 1849-1851, estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail, éditeur Kojimaya Jūbei, 22 × 29 cm. © Fundacja Jerzego Leskowicza / Dominique Baliko.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). Sans titre [La fête de Gion à Kyōto], 1858, estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail, éditeur Sagamiya Kyūzō (?), 23,8 × 28,7 cm. © Fundacja Jerzego Leskowicza / Dominique Baliko.
Scénographie


4 - Du monde des plaisirs à la fiction

Scénographie. © Thierry Ollivier.
Du monde des plaisirs à la fiction

Les éventails de Hiroshige représentent, outre des paysages, une grande variété de sujets, à commencer par des personnages féminins élégants, dans leur cadre quotidien ou associés à des sites célèbres. L’artiste y illustre aussi des thèmes littéraires, classiques ou issus du répertoire contemporain du théâtre kabuki, voire du roman burlesque. Ces images font écho à des œuvres fictionnelles à la mode appréciées par le public populaire d’Edo. Certains éventails à thème parodique reposent sur un procédé ludique de « transposition » (mitate) qui fait appel à des références historiques et littéraires, où la dimension humoristique est souvent présente.
 
PORTRAITS DE FEMMES

Bien qu'il n'ait pas établi sa réputation comme portraitiste, contrairement à d'autres artistes de sa génération tel Kunisada, Hiroshige représente sur un certain nombre d'éventails des personnages féminins. En gros plan ou par groupes, il les associe à des sites célèbres, généralement d'Edo, et parfois à des sites de province connotés par l’histoire littéraire. Les portraits de groupes renvoient pour certains à des rituels religieux ou à des jeux à la mode à son époque.
Texte du panneau didactique.
 
Texte du panneau didactique.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). La fête des étoiles à Yanagishima. Série Sites célèbres d’Edo associés aux trois astres, 1856, estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail, éditeur Ibaya Senzaburō, 22,2 × 28,7 cm. © Fundacja Jerzego Leskowicza / Dominique Baliko.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). Le message de l’hirondelle, 1853, estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail, éditeur Kitaya Magobei, 22,4 × 28,4 cm. © Fundacja Jerzego Leskowicza / Dominique Baliko.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). Le Jeu de mains totetsuruken. Vers 1847. Estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail. Éditeur: Ibaya Kyûbei. Collection Georges Leskowicz.

Trois jeunes femmes, assises autour d'un cruchon de saké, pratiquent un jeu de mains lors duquel le perdant doit boire une coupe. L'engouement pour ce divertissement vient d'une pièce de théâtre kabuki jouée en 1847 à Edo. Dans le registre supérieur figurent les paroles d'une chansonnette entonnée au début du jeu.
 
Panneau didactique pour le jeune public.
HISTOIRE ET LITTÉRATURE

Pas moins de quatre-vingts éventails de Hiroshige se réfèrent à des faits historiques ou légendaires, à travers des personnages de l'Antiquité ou du Moyen Âge. Certaines de ces estampes comportent des cartouches explicatifs ou des poèmes célèbres, dont ils sont la mise en image. Les plus grands textes de la littérature classique, comme le Dit du Genji ou les anthologies poétiques impériales sont cités, mais aussi des légendes à caractère moral adaptées à l'époque d'Edo pour le très populaire théâtre kabuki.
 
Texte du panneau didactique.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). Ukiyo Matahei. Série Collection d’artisans célèbres : le peintre. Vers 1844-1846, éditeur Ibaya Kyūbei, 22 × 28,8 cm. © Fundacja Jerzego Leskowicza / Dominique Baliko.

Ukiyo Matahei est un peintre légendaire à qui on attribue l'origine de l'imagerie populaire appelée Ôtsu-e qui se développa entre le 17e et le 19e siècle à Ôtsu, ville relais proche de Kyoto, sur la route du Tôkaidô. Dans son atelier on distingue quatre peintures sur des thèmes célèbres du répertoire: la jeune fille à la glycine, le porteur de lance, le fauconnier et le démon travesti en moine.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). Image d'antan de la barrière de Kasumigaseki. Série Sites historiques d’Edo,  vers 1837-1844. Estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail. Éditeur: Ibaya Kyûbei. Collection Georges Leskowicz.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). Saigū no nyōgo. Série Les Trente-six génies féminins de la poésie. Vers 1843-1846, estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail, éditeur Enshūya Matabei, 23,3 × 29,2 cm. © Fundacja Jerzego Leskowicza / Dominique Baliko.

Saigû no nyôgo (929-985) est une poétesse qui fait partie des Trente-six génies féminins de la poésie. L'estampe illustre une composition du Nouveau recueil des poèmes de jadis et de maintenant (1216), qui évoque à travers les saunières de la plage de Suma à Kobe, le destin des liens amoureux.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). Ide dans la province de Yamashiro et La rivière aux Joyaux de Noda dans la province de Michinoku. Série Les Six rivières aux Joyaux des différentes Provinces, 1855, estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail, éditeur Ibaya Senzaburō, 22,8 × 29,8 cm. © Fundacja Jerzego Leskowicza / Dominique Baliko.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). L’attaque du char. Série Chronique de Tenjin. Vers 1851-1852, estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail, éditeur Ibaya Senzaburō, 22,5 × 29,4 cm. © Fundacja Jerzego Leskowicza / Dominique Baliko.
Scénographie
IMAGES PARODIQUES

Une cinquantaine de feuilles d'éventails de Hiroshige présentent une dimension ludique ou humoristique, qui nécessite un décodage pour être appréciées. Ces œuvres reposent souvent sur le principe de la «parodie» (mitate), c'est-à-dire la référence à un sujet historique, transposé dans un autre contexte. Les thèmes tirés du théâtre, dans ses formes les plus populaires, y sont fréquents.
 
Texte du panneau didactique.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). Le pavillon du Grand Bouddha de Kyoto. Série Moineaux voyageant par le Tôkaidô sur le destrier genou. Vers 1835-1839. Estampe polychrome (gravure sur bois). Éditeur: Kôshodô (Tsutaya Jûzaburô). Collection Georges Leskowicz.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). La danse de la fête des morts. Série Collection de danses anciennes. Vers 1842-1846, estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail, éditeur Ibaya Kyūbei, 21,4 × 24,8 cm. © Fundacja Jerzego Leskowicza / Dominique Baliko.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). Sans titre [Les divinités du temple d’Asakusa au théâtre], 1846, estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail, éditeur Ibaya Senzaburō, 22,7 × 29 cm. © Fundacja Jerzego Leskowicza / Dominique Baliko.

Dans cette feuille d'éventail parodique Hiroshige transporte neuf divinités ou personnages mythiques vénérés au temple Sensô-ji d'Asakusa à Edo, dans la salle d'un imaginaire théâtre kabuki dont le rideau est fermé.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). Marchands prospères du quartier des Musiciens, 1853, estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail, éditeur Ibaya Senzaburō, 22,3 × 29 cm. © Fundacja Jerzego Leskowicza / Dominique Baliko.
 
Panneau didactique pour le jeune public.


5 - Fleurs, oiseaux et animaux

Scénographie. © Thierry Ollivier.
Fleurs, oiseaux et animaux

Les éventails sur les thèmes des fleurs, des végétaux, des oiseaux et des animaux occupent une place importante dans l’œuvre de Hiroshige, avec environ quatre-vingt-dix œuvres connues. L’artiste leur consacra par ailleurs plusieurs centaines d’estampes. Ces sujets apparaissent dès les débuts de Hiroshige dans ce genre, dans les années 1830. On y trouve les feuilles d’éventails parmi les plus élaborées graphiquement, présentant un grand nombre de couleurs et de nuances, ce qui en fit des œuvres particulièrement recherchées et pour certaines aujourd’hui rarissimes, sinon uniques

 
Texte du panneau didactique.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). Sans titre [Branche de pin et bourriche], 1854. Estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail. Éditeur inconnu (Yama-ta). Collection Georges Leskowicz.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). Le chrysanthème de la longévité. Série Fleurs associées au bonheur, à la fortune et à la longévité. Vers 1844-1845. Estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail. Éditeur inconnu. Collection Georges Leskowicz.

Ces deux feuilles d'éventails représentent des chrysanthèmes, qui étaient utilisés dans la pharmacopée traditionnelle en Chine et au Japon. Cette plante est associée à la longévité, voire à l'immortalité, en référence à un personnage légendaire, Ju Citong, qui vécut en exil dans une mythique vallée aux chrysanthèmes où il atteignit l'immortalité en buvant la rosée déposée sur les fleurs.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). Sans titre [Les sept plantes d'automne sous la lune], 1840. Estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail. Éditeur: Ibaya Kyûbei. Collection Georges Leskowicz.

Sous un grand disque lunaire sont figurées les sept plantes qui fleurissent en automne, c'est-à-dire à partir du huitième mois selon le calendrier traditionnel. Ce choix de plantes remonte à des poèmes qui figurent dans la plus ancienne anthologie japonaise, le Recueil des dix mille feuilles.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). Sans titre [Pin sous la pleine lune, à travers un store]. Vers 1849-1852, estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail, éditeur Sanoya Kihei, 23,5 × 30,2 cm. © Fundacja Jerzego Leskowicza / Dominique Baliko.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). Sans titre [Lièvres sous la lune d’automne], 1849-1852. Estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail. Éditeur: Mikawaya Heiroku. Collection Georges Leskowicz.

Le motif pictural qui associe le lièvre et la pleine lune trouve son origine dans des légendes bouddhiques indiennes diffusées au Japon et les exemples en sont nombreux dans l'art décoratif. Hiroshige supprime les lignes de contour du dessin pour n'utiliser que des aplats de couleurs, et joue sur les effets de motifs en réserve.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). Sans titre [Perroquet sur un bambou]. Vers 1833-1835. Estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail. Éditeur: Dansendô (Ibaya Senzaburô). Collection Georges Leskowicz.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). Mésange sur un cerisier. Vers 1849-1851. Estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail. Éditeur inconnu. Collection Georges Leskowicz.


6 - Vitrines autour de la balustrade de la rotonde

Scénographie. © Thierry Ollivier.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). Images parodiques de guerriers, 1852. Estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail. Éditeur: Kitaya Magobei. Collection Georges Leskowicz.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). L'Île de Chikubu-shima sur le lac Biwa, province d'Ômi, 1858. Estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail. Éditeur inconnu (Yama-ta). Collection Georges Leskowicz.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). Pièces de Teriha à la mode. Suite. Le moine qui loge sous un chapeau. Le serviteur à la force factice. Le lieu qui commence par « I », 1857, estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail, éditeur Ibaya Senzaburō, 23,2 × 29,9 cm. © Fundacja Jerzego Leskowicza / Dominique Baliko.

Cette feuille d'éventail évoque trois pièces du Teriha kyôgen, un genre de théâtre comique qui porte le nom de sa créatrice présumée. Ce théâtre apparut à Osaka et se diffusa à Edo à partir du milieu des années 1850 dans les salles de spectacles populaires.
 
Utagawa Hiroshige (1797-1858). Le repiquage du riz à Fuchū, 1836, estampe polychrome (gravure sur bois) pour éventail, éditeur Ibaya Kyūbei, 22,8 × 28,5 cm. © Fundacja Jerzego Leskowicza / Dominique Baliko.