GÉOMÉTRIES SUD. Du Mexique à la Terre de Feu. Cette exposition fait dialoguer tous les domaines de la création et met à l’honneur les liens et correspondances visuels qui unissent artistes, peuples, cultures, rites et symboles. L’accent est mis sur la richesse et la variété des motifs, couleurs et figures dans l’art latino-américain, de l’art populaire à l’art abstrait, de la céramique à la peinture corporelle, en passant par la sculpture, l’architecture ou la vannerie.
Rassemblant près de 250 œuvres de plus de 70 artistes, il n’est pas possible d’en rendre compte d’une manière exhaustive. Nous ne mentionnerons donc que les plus marquantes et, en premier lieu, la salle de bal réalisée par l’architecte bolivien d’origine Aymara, Freddy Mamani. Il a construit une de ces salles aux tons éclatants et vifs avec une profusion de motifs géométriques et des lustres fantaisistes. Des photos et une vidéo montrent quelques-unes de ses réalisations spectaculaires en Bolivie.
Dans la grande salle du rez-de-chaussée, ce sont deux architectes paraguayens, Solano Benitez et Gloria Cabral, lauréats du Lion d’or à Venise en 2016, qui ont construit une œuvre monumentale formée de panneaux de briques brisées et de béton, assemblés à la façon d’un château de cartes. À côté de cette installation, nous avons une vingtaine d’œuvres de l’artiste allemande Gertrud Louise Goldschmidt (1912-1994), qui trouva refuge au Venezuela à l’époque nazi. Il s’agit d’objets de grandes dimensions faits à partir de fils de fer très fins et d’autres matériaux, assemblés comme des toiles d’araignées, en trois dimensions.
À l’étage inférieur sont réunis quelque 220 œuvres de toutes sortes. Au milieu de la première salle sont disposées cinq grandes toiles minimalistes de Carmen Herrera, une artiste née à Cuba en 1915 et qui vit aujourd’hui à New York. Tout autour de la salle sont disposés des tableaux, des photographies, des dessins divers. Citons également les tirages jet d’encre de Pablo López Luz et Anna Mariani. Une place particulière est accordée aux Kadiwéu, une communauté indigène vivant au Brésil dans le Mato Grosso du Sud dont les peintures faciales, d’une exceptionnelle richesse, ont fasciné les anthropologues et inspiré les artistes contemporains.
Au même étage, dans la petite salle, nous avons une immense installation suspendue au plafond composée de six éléments réalisés en fils colorés par Olga de Amaral (Brumas E, B, C, A, G, D, 2013). Deux toiles figuratives monumentales de Luiz Zerbini, A Primera Missa (2014) et Coisas do Mundo (2018), occupent l’un des angles de la salle, tandis que sur les autres murs sont disposés des masques, des bâtons de commandement, des ceintures, des photographies, etc. dont beaucoup proviennent du Paraguay. Une exposition qui nous fait voyager à travers tout un continent. Fondation Cartier pour l’art contemporain 14e. Jusqu’au 24 février 2019. Lien : www.fondation.cartier.com.