Parcours en images de l'exposition
GABRIELLE CHANEL
MANIFESTE DE MODE
avec des visuels
mis à la disposition de la presse,
et nos propres prises de vue
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Palais Galliera, vu du parc, côté Seine. Photo GM. |
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Palais Galliera, galerie extérieure ouest. |
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Palais Galliera, galerie extérieure est. Photo GM. |
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Palais Galliera, cour et galerie intérieure. |
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Palais Galliera, entrée depuis la cour. |
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Entrée de l'exposition. |
MANIFESTE DE MODE
Rare créatrice de mode à porter ses propres modèles, Gabrielle Chanel crée d'abord pour elle-même. En incarnant sa mode, celle d’une femme indépendante et active, elle sait plus que tout autre anticiper et répondre aux attentes des femmes de son temps. Cette façon inédite d'aborder la mode et d'inscrire le vêtement dans la réalité lui permet d'ouvrir la voie à une nouvelle élégance féminine.
La haute couture est, pour Chanel, un champ d’expérimentation - elle travaille directement sur le corps des mannequins - et de création nourri d’échanges avec le milieu artistique, intellectuel et littéraire de son époque. La force et le caractère atemporel de ses propositions reposent sur cette capacité à conjuguer ce que lui dicte son instinct, recherche d'absolu et confrontation avec le réel.
Parce qu'elle rejette l'anecdotique, le narratif, pour atteindre le juste équilibre entre la fonction et la forme, ses créations, par leur grande simplicité et leur justesse, sont la preuve que le confort et le naturel sont les clés de la vraie élégance. Ses modèles sont aussi le reflet de son maniement des paradoxes. Elle y mêle l’ordinaire et le chic, le masculin et le féminin, ou compose avec le noir et le blanc. Avec impertinence et audace, Mademoiselle Chanel offre au bijou fantaisie un nouveau statut. Elle fait de l’accessoire un élément essentiel à la cohérence de l’allure de Chanel.
A la nouveauté, à l’originalité, au goût du jour, elle oppose tout au long de sa carrière la constance de ses positions, la pertinence de son esthétique, et révèle ainsi la capacité d’adaptation et le pouvoir d’un style.
Ces lois édictées par Gabrielle Chanel constituent un véritable manifeste. Hors du temps de la mode, elles sont reprises et influencent aujourd’hui encore notre façon de nous habiller.
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Texte du panneau didactique. |
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Coco Chanel – Années 1930. © Ministère de la Culture – Médiathèque de l’architecture et du patrimoine, Dist. RMN-Grand Palais / André Kertész. |
1 - SALON D’HONNEUR
VERS UNE NOUVELLE ÉLÉGANCE
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Scénographie
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SALON D’HONNEUR
VERS UNE NOUVELLE ÉLÉGANCE
Dès le début de sa carrière, Gabrielle Chanel s’inscrit en totale opposition avec la mode de son époque soumise au passage des tendances et à une expression stéréotypée de la féminité.
Première à porter ce qu’elle crée, ses choix reflètent ses propres goûts. Dans les années 1910, ils sont aussi inspirés par l’esprit de liberté qui caractérise la vie mondaine à Deauville, où elle ouvre une boutique en 1912, puis à Biarritz où elle installe sa maison de couture en 1915.
Première aussi à percevoir les évolutions qui se font jour au sortir de la Première Guerre mondiale, elle s’inscrit contre tout ce qui entrave le mouvement et déséquilibre la ligne. Rejetant tout ornement superflu, elle propose des formes simples empreintes de naturel, des vêtements souples et fluides qui, avant tout, respectent le corps des femmes et leur accordent la capacité à se mouvoir avec aisance. Cette conception caractérisée par un étonnant mélange de dépouillement et de précision, pose les bases d’une élégance nouvelle qu’elle défendra tout au long de sa carrière. Chacune de ses créations, vêtements, accessoires, bijoux, parfums, appartient à cette même vision s’inscrivant bien au-delà d’un phénomène de mode éphémère. |
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Texte du panneau didactique. |
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Gabrielle Chanel. Marinière. Été 1916. Jersey de soie ivoire. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Empreinte de la main de Gabrielle Chanel, 1939. Encre sur papier. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Jean Cocteau. Portrait de Gabrielle Chanel, 1937. Dessin à la mine de plomb. Paris, Centre Pompidou. |
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Ensemble robe et veste. Entre 1922 et 1928. Jersey de soie ivoire. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Ensemble corsage, jupe et ceinture. Printemps-été 1927. Toile de soie ivoire. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Robe. Entre 1930 et 1939. Surah ivoire imprimé sur chaîne noire. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Ensemble de jour robe et manteau. Entre 1928 et 1930. Toile de laine vert foncé, mousseline de soie imprimée en camaïeu vert. Santiago du Chili, Fundacion Museo de la Moda de Chile. |
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Scénographie |
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Robe et écharpe. Printemps-été 1929. Dentelle de soie blanche imprimée. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Ensemble de jour rose et manteau, 1929. Toile de laine verte, mousseline de soie imprimée multicolore, application de motifs découpés. Paris, Palais Galliera. Don de Madame Bertin. |
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Robe d’après-midi. Printemps-été 1930. Mousseline de soie blanche imprimée rose pâle et brun. Paris, Palais Galliera. Don de Madame Bertin. |
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Robe, 1935. Organza de soie ivoire imprimé multicolore. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Scénographie avec, à droite : Tailleur veste, jupe et corsage. Vers 1928. Jersey multicolore, jersey uni jaune.
Paris, Musée des Arts décoratifs. Don de Mme Solange Granet |
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Ensemble de jour robe et veste. Entre 1925 et 1929. Jersey de laine noir, maille Jacquard noir et beige. Charlotte (Caroline du Nord), Mint Museum, don de Mme Mildred Taylor Cook. |
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Ensemble robe et cape. Automne-hiver 1935-1936. Étamine de laine ivoire imprimée brun, daim marron, piqué de coton blanc. Paris, Palais Galliera. Don des héritiers de M. Henry Viguier.
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Manteau, 1933. Tweed de laine chiné ivoire et prune, galalithe verte. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Manteau, 1933. Tweed de laine chiné ivoire et prune, galalithe verte. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Tailleur. Entre 1927 et 1929. Tweed de laine chiné brun et écru. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Robe de jour. Entre 1926 et 1928. Crêpe de Chine ivoire imprimé rouille. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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- Veste. Entre 1928 et 1930. Jersey de laine chiné beige, maille Jacquard multicolore, crêpe de soie beige. Paris, Palais Galliera. Don des héritiers de M. Henry Viguier.
- Pochette, 1928. Crêpe de soie ivoire imprimé multicolore. Tissus Chanel, acier chromé. Paris, Patrimoine de Chanel.
- Paire de gants à crispin, 1933. Velours de coton brun, suède rouille. Paris, Patrimoine de Chanel.
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Pochette. Entre 1920 et 1929. Maille de coton côtelée multicolore, acier, peau blanche surpiquée. Paris, Musée des Arts décoratifs. |
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2 - SALON D’HONNEUR
LA NAISSANCE D’UN STYLE
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Scénographie
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SALON D’HONNEUR
LA NAISSANCE D’UN STYLE
« C’est la matière qui fait la robe et non les ornements que l’on peut y ajouter. »
Gabrielle Chanel
Si dans les années 1920 et 1930, Chanel accompagne l’évolution de la silhouette, elle confirme ses choix esthétiques et sa conception de la mode. D’une élégance épurée, les modèles sont nets et sobres, les matières souples et le plus souvent monochromes.
Sa palette est subtile et nuancée, et si les blancs et les beiges dominent, elle inclut aussi des notes plus intenses de bleu nuit et de rouge ardent.
Dans sa recherche de simplicité, Gabrielle Chanel ne participe qu’à de rares exceptions et de façon très mesurée, aux courants artistiques inspirés par l’historicisme et l’exotisme. Qu’ils soient imprimés ou brodés, elle fait aussi un usage parcimonieux et maîtrisé des décors et des motifs. Les fleurs, exception à la règle, participent par leur traitement et par la fraîcheur de leurs coloris à transmettre une idée de jeunesse et de naturel, unanimement reconnue par la presse.
Tout à la fois pratiques et élégants, ses vêtements s’inspirent des tenues de sport et empruntent certains codes de l’élégance masculine et du dandysme. Détournant techniques et matériaux jusqu’alors étrangers à l’univers de la haute couture, elle associe l’ordinaire et le luxe, fait avec la maille ou le tweed, ces étoffes communes, des tenues à l’allure désinvolte dont la coupe et les proportions cultivent raffinement et distinction. De ce fragile équilibre, Chanel a fait un style identifiable entre tous.
L’ascétisme du noir, parfois à peine éclairé de blanc, lui permet d’affirmer sa vision stricte et minimaliste de la mode. Dispensées de la couleur, la pureté des lignes plus tangible encore et les matières dans leur imperceptible délicatesse se fondent en une composition abstraite ou le vêtement s’efface au profit d’une conception radicalement moderne du chic.
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Texte du panneau didactique. |
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Robe du soir. Automne-hiver 1933-1934. Toile de rayonne noire, organza de soie ivoire. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Ensemble robe et veste. Printemps-été 1926. Toile de soie ivoire, taffetas de soie noir. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Robe. Entre 1920 et 1923. Tulle de soie noir brodé de paillettes noires et de perles de jais. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Ensemble de jour robe et manteau. Vers 1927-1928. Sergé de soie imprimé noir et blanc, crêpe de soie noir. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Robe. Entre 1917 et 1919.Tulle de soie noir brodé de tubes en verre, crêpe de Chine noir, glands de passementerie perlée noirs. Paris, Patrimoine de Chanel. |
3 - GALERIE EST
LE N° 5
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Scénographie
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GALERIE EST
LE N° 5
Créé en 1921, le N° 5, premier parfum composé, est, comme Gabrielle Chanel l’a voulu, radicalement différent. Contrairement aux fragrances proposées à l’époque, il ne renvoie à aucune senteur précise, c’est un parfum construit, comme le sont ses robes, une senteur abstraite et mystérieuse. Le parfumeur Ernest Beaux a choisi pas moins de quatre-vingts composants pour son assemblage. L’alliance de fleurs rares dont l’ylang-ylang, le jasmin de Grasse ou la rose de mai, de notes boisées et épicées, démultipliée par des aldéhydes – matières de synthèse – utilisées pour la première fois en surdosage, rend la formule indéfinissable.
Son contenant et sa présentation sont tout aussi innovants. Aux fioles ornées des Années folles, Chanel oppose un flacon carré aux lignes sobres et anguleuses. Aux titres fleuris et imagés, elle répond par l’abstraction d’un numéro, d’un chiffre porte-bonheur. L’étui en carton blanc surligné de noir est quant à lui minimaliste et le graphisme d’une pureté révolutionnaire pour l’époque.
La radicalité de ces choix est la même que celle dont elle fait preuve à l’égard de la mode. Pensé comme prolongement du vêtement et répondant point par point à sa vision de la modernité, Chanel fait du N° 5 une signature pour sa maison.
Devenu le parfum le plus vendu au monde, une phrase, sorte de confession intime livrée par Marilyn Monroe, lui apporte, s’il en était besoin, un supplément d’âme et le fait entrer à jamais dans la légende.
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Texte du panneau didactique. |
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Parfum N° 5,
1921.
Verre, cordonnet en coton noir, cachet de cire noire, papier imprimé. Paris, Patrimoine de Chanel. © Julien T. Hamon.
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Eau de Cologne N°5, flacon et étuit.
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4 - GRANDE GALERIE
L’EXPRESSION D’UN LUXE AUSTÈRE
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Scénographie
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GRANDE GALERIE
L’EXPRESSION D’UN LUXE AUSTÈRE
Dans les années 1930, le sens de ligne propre à Gabrielle Chanel s’exprime au plus haut point. Les robes précisent le corps sans excès. L’harmonie des proportions, la cohérence entre matériaux et formes, révèlent une fois encore sa recherche de la simplicité. L’allure, cette tension entre le vêtement et le corps, est, pour la couturière, portée par le sentiment d’élégance et de liberté affranchie de toute solennité imposée.
Pour le soir, elle accomplit un subtil dosage d’invention et de classicisme, combinant les matériaux les plus légers, les dentelles noires ou blanches et le tulle. Elle fait des robes de mousseline miraculeusement simples, des robes floues dont les décors incrustés s’intègrent à la coupe pour mieux souligner les formes. Sans jamais déséquilibrer la ligne, elle joue avec l’asymétrie, les mouvements enveloppants et les longueurs inégales. Avec elle, le vocabulaire de la mode féminine fait preuve de retenue, les volants ne sont froncés que très légèrement, les drapés à peine esquissés, les pans se font légers et flottants.
Chanel fait aussi un usage très personnel des techniques de décor. Ne retenant que la quintessence du procédé, elle recouvre entièrement la surface des tissus légers de perles, de paillettes ou de franges se fondant en une matière brillante et mouvante. À l’excès d’excentricité, elle oppose la monochromie des matières et la simplicité de la ligne.
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Texte du panneau didactique. |
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- Robe du soir. Automne-hiver 1918-1919. Tulle de soie noir brodé de paillettes en acier et de perles de jais, lamé or. Paris, Patrimoine de Chanel
- Robe du soir. Entre 1930 et 1935. Tulle de soie noir brodé de tubes et paillettes argent. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Robe du soir, 1924. Lamé or, dentelle or brodée de cabochons or. Paris, Palais Galliera, acquisition Ville de Paris. |
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Robe du soir. Vers 1930-1931. Tulle de coton entièrement brodé de paillettes or. Bruxelles, Musée de la Mode et de la Dentelle. |
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Scénographie |
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Robe du soir. Printemps-été 1930. Mousseline de soie ivoire, incrustations. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Ensemble robe et veste. Vers 1930-1931. Satin de soie ivoire. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Scénographie |
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Robe. Printemps-été 1936. Dentelle beige. New York, collection Hamish Bowles. |
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- Robe, 1939. Organdi de coton blanc brodé de fil de soie blanc. Paris, Patrimoine de Chanel
- Robe habillée, 1930-1935. Tulle et entre-deux de dentelle beige, satin de soie beige. Paris, Palais Galliera. Don de Mme Bertin . |
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Scénographie |
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Portrait de Gabrielle Chanel Cassandre. Années 1930. Peinture à l’huile. Archives Balenciaga. |
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Robe du soir. Automne-hiver 1937-1938. Velours de soie, entre-deux de dentelle, taffetas et tulle de soie rouges. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Robe du soir, 1930. Mousseline de coton et entre-deux de dentelle blanche. Paris, Palais Galliera, don de Mme Bertin. |
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Robe. Printemps-été 1930. Tulle de soie vert d’eau. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Christian Bérard. Dessins de modèles. Automne-hiver 1937-1938. Aquarelle et encre de Chine sur papier.
Paris, Palais Galliera. Don de M. Antonio Canovas del Castillo. |
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Scénographie |
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Robe. Vers 1922-1923. Crêpe de soie noire brodée de perles de jais. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Robe, 1923. Façonné en laine noire et filet argent, pongé de soie noir. Paris, Palais Galliera. Don de Mme Louis Nouguier. |
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Manteau. Automne-hiver 1918-1919. Satin de soie noir, fourrure brune (probablement de Castor). Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Manteau, 1922. Crêpe brodé au point de chaînette en soie multicolore et filet or. Fourrure moderne. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Scénographie |
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Cape. Printemps-été 1925. Crêpe de soie ivoire, plume de coq. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Robe du soir courte. Automne-hiver 1927-1928. Crêpe de soie bleu brodé de perles en verre bleues. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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- Robe du soir. Automne-hiver 1929-1930. Tulle de soie bleu brodé de paillettes fantaisie bleues. Paris, Patrimoine de Chanel.
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Robe du soir. Automne-hiver 1929-1930. Tulle de soie beige rosé brodé de paillettes beige rosé. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Robe du soir. Automne-hiver 1938-1939. Tulle de soie noir brodé de paillettes noires. Paris, Patrimoine de Chanel. |
5 - GALERIE OUEST
« BIJOUX DE DIAMANTS »
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Jean Cocteau. Manuscrit du texte écrit pour « Bijoux de Diamants », 1932. Papier. Bibliothèque historique de la Ville de Paris.
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GALERIE OUEST
« BIJOUX DE DIAMANTS »
En 1932, alors qu’elle prône l’usage des bijoux fantaisie, Gabrielle Chanel, crée une collection de haute joaillerie uniquement composée de diamants montés sur platine.
Commanditée par l’International Diamond Corporation de Londres, cette collection est exposée du 7 au 19 novembre, non pas dans la boutique de Mademoiselle Chanel mais chez elle, dans les salons de son hôtel particulier, au 29 rue du Faubourg-Saint-Honoré, et fait courir le tout-Paris.
S’écartant des codes habituels de présentation, les parures de pierres précieuses sont mises en scène sur des mannequins de cire réalistes et expressifs. Tout aussi originale pour l’époque, leur facture est à l’image des vêtements qu’elle crée, sobre et graphique. Leurs montures, légères, précisent la ligne. Leurs dessins, qu’elle confie à différents illustrateurs dont Paul Iribe, et les thèmes qu’elle choisit évoquent la légèreté, la souplesse des étoffes ou le caractère aérien et cristallin des corps célestes. Comètes, plumes, franges et rubans soulignent, avec délicatesse, un décolleté, une nuque ou un poignet. Au caractère immuable des pierreries véritables, elle adjoint une dimension supplémentaire, un esprit de liberté et conçoit des bijoux modulables. Le motif étoilé d’un collier peut se porter en broche ou en centre de bracelet.
De cette unique incursion de la couturière dans le monde de la joaillerie ne restent aujourd’hui que cette broche Comète et une « plume ».
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Texte du panneau didactique. |
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Bijoux de diamants. Texte de Gabrielle Chanel. |
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Broche « Comète ».
Collection « Bijoux de Diamants »,
1932.
Platine, diamants taille ancienne. Paris, Patrimoine de Chanel. © Julien T. Hamon. |
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Citation |
6 - REZ-DE-JARDIN – GALERIE COURBE
LE TAILLEUR OU LES FORMES DE LA LIBERTÉ
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Scénographie
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REZ-DE-JARDIN – GALERIE COURBE
LE TAILLEUR OU LES FORMES DE LA LIBERTÉ
En 1954, dans un contexte encore marqué par l’esprit du New Look caractérisé par le retour à une silhouette exaltant les anciens canons de la féminité, Mademoiselle Chanel, à plus de soixante-dix ans, relance sa maison de couture, et plus que jamais, se positionne contre la mode du moment.
Synthèse des grands principes qui ont fait sa particularité et son succès, l’extrême dépouillement de son tailleur, est à lui seul, un véritable manifeste exprimant sa vision de la femme moderne. Tous les aspects de sa construction sont pensés dans le respect de l’anatomie, le juste équilibre de la silhouette et une conception de l’élégance alliant simplicité et naturel.
La veste s’apparente ainsi davantage à une sorte de cardigan tant elle est souple et légère. La jupe quant à elle, n’enserre pas la taille mais repose sur la pointe des petites hanches ; légèrement basculée vers l’arrière et d’une longueur s’arrêtant sous le genou, elle est confortable, mobile et laisse toute liberté au mouvement. Les petites ganses de couleurs contrastées qui font aussi sa singularité soulignent et structurent visuellement la silhouette tout en lui conservant sa souplesse. La précision et le raffinement des finitions, tout aussi essentiels, deviennent une signature.
Le magazine Vogue déclarait en septembre 1959 : « Chaque tailleur recèle les secrets du luxe de Chanel. Et ce luxe tient à des détails. »
Ce vêtement, devenu un archétype, est encore aujourd’hui une référence en matière de mode féminine.
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Texte du panneau didactique. |
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- Manteau porté par Gabrielle Chanel. Avant 1961, modifiés en 1961-1962. Vison brun. Marseille, Château Borély – Musée des Arts décoratifs, de la faïence et de la mode.
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Pyjama porté par Gabrielle Chanel, 1954. Toile de soie ivoire. Marseille, Château Borély – Musée des Arts décoratifs, de la faïence et de la mode. |
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Scénographie avec, à gauche : Tailleur. Automne-hiver 1958-1959. Tweed chiné marron et blanc de Lesur, métal doré.
Paris, Patrimoine de Chanel |
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Ensemble manteau, corsage et jupe. Automne-hiver 1965-1966. Lainage pied-de-coq ivoire et gris, vison blanc, tweed ivoire, métal doré. Paris, Palais Galliera. Acquisition de la Ville de Paris. |
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Robe. Printemps-été 1971. Jersey de laine ivoire, imprimé marine, métal doré, galalithe marine. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Scénographie |
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7 - GALERIE COURBE
LES CODES DE CHANEL
LE TAILLEUR EN DÉTAIL
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GALERIE COURBE
LES CODES DE CHANEL
Élément essentiel à l’harmonie de la silhouette, l’accessoire, pour Chanel, répond aussi à sa vision pragmatique de la mode tout en participant à la codification et à l’unité de son style.
Lancé en février 1955, le sac 2.55 identifiable entre tous par sa forme, son rabat, ses surpiqûres et son fermoir à tourniquet a été pensé pour être avant tout pratique. Sa bandoulière, une chaîne bijou ou entrelacée d’un lien en cuir pour éviter le cliquetis du métal, devenue elle-même emblématique, permet de le porter à la main ou à l’épaule. En écho à la conception du tailleur, l’intérieur est doublé de basane ou de gros-grain rouge et comporte de nombreuses poches permettant de mieux en retrouver le contenu, notamment le rouge à lèvres auquel un compartiment est dédié. Réalisé en agneau, en jersey ou en satin de soie, le 2.55 est aussi décliné en trois tailles pour répondre aux différentes activités et circonstances de la journée.
À partir de 1957, le soulier bicolore parachève la silhouette définie par Chanel et apporte une note supplémentaire à l’élégance de son style. Après plusieurs essais avec différents bottiers, elle adopte le modèle réalisé par Raymond Massaro. Parfait accord entre l’usage et la forme, il est réalisé dans une peau beige pour allonger la jambe, tandis que son bout noir le protège des marques du temps et fait paraître le pied plus petit. La bride asymétrique et le talon, d’une hauteur mesurée, garantissent confort et liberté de mouvement.
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Texte du panneau didactique. |
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Elle. Numéro du 2 mars 1970. « Chanel. Des blancs éblouissants ». Paris, Palais Galliera. |
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Sac 2.55, entre 1955 et 1971.
Agneau teint en noir matelassé, métal doré, fermoir à tourniquet.
Paris, Patrimoine de Chanel. © Julien T. Hamon. |
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Prototype du soulier bicolore.
Création Chanel,
réalisée par Massaro.
Vers 1960-1962.
Chevreau beige, satin de soie noir.
Paris, Patrimoine de Chanel. © Julien T. Hamon. |
LE TAILLEUR EN DÉTAIL
Créé par Hélène Gordon-Lazareff en novembre 1945, le magazine Elle n’est pas une simple revue de mode et occupe une place particulière dans la presse féminine. Élaborée par des femmes et usant d'un ton plus libre que ses concurrents, sa ligne éditoriale s’attache à promouvoir l'évolution de la condition féminine et encourage |’émancipation.
Hebdomadaire, moderne et pratique, il propose reportages et articles d'actualité, recettes et points de vue sur les nouvelles façons de s’habiller.
Il est un des rares magazines féminins à soutenir, dès 1954, le retour de Mademoiselle Chanel et à défendre avec autant de conviction son iconique tailleur. L’hebdomadaire lui consacre régulièrement articles et reportages, lui offre pleines pages et couvertures, détaille ses qualités et révèle point par point les secrets de sa fabrication. Avec la complicité de la couturière, il offre même à ses lectrices un patron de ce que le magazine nomme tout simplement « un petit Chanel».
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Elle. Numéro du 15 octobre 1956. « Les 12 secrets de fabrication de Chanel ». Paris, Musée des Arts décoratifs.
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Texte du panneau didactique. |
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Elle. Numéro du 29 septembre 1969. « Les séduisants petits Chanel : de vrais bijoux ». Paris, Palais Galliera. |
8 - GALERIE D’HONNEUR
AUX SOURCES DE LA CRÉATION
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Scénographie
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GALERIE D’HONNEUR
AUX SOURCES DE LA CRÉATION
Le goût pour les bijoux anciens et l’association de matériaux divers sont des principes récurrents chez Mademoiselle Chanel.
Pour réaliser ses créations mêlant perles, pierres précieuses, diamants et verre, la couturière s'entoure de paruriers dont la spécificité et le savoir-faire répondent à sa conception du bijou, alliant liberté d’expression et remise en question.
Vers 1924, elle fait appel au comte Etienne de Beaumont pour imaginer ses premières pièces fantaisie. Vers 1933, Fulco di Verdura réalise des bijoux en or ornés de gros cabochons colorés puisant dans ses racines et s'inspirant des mosaïques byzantines. Dans les années 1930, Gabrielle Chanel développe avec la Maison Gripoix des bijoux inspirés notamment du monde végétal. Fleurs, feuilles, glands et autres motifs sont traduits en verre multicolore, opaque ou translucide. Ces parures font écho aux tenues sophistiquées, que Chanel présente à la fin de cette décennie. A la même époque, l'orfèvre Francois Hugo réalise pour elle bijoux et boutons en matériaux non précieux.
L'expression des influences historiques trouve son aboutissement dans les pièces du parurier et orfèvre Robert Goossens. Dans les années 1960, celui-ci trouve les sources de sa création à Venise, à Byzance, en Perse ou chez les Celtes. Reprenant pour ces « bijoux barbares » les formes, les matières et le sertissage cloisonné des bijoux anciens, il va même jusqu’à la réplique d'une croix reliquaire byzantine ou de broches en forme d’aigle à la manière des fibules du VIe siècle.
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Texte du panneau didactique. |
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Collier. Chanel et Gripoix. Printemps-été 1938. Métal doré, pâte de verre. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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- Croix reliquaire byzantine. IXe-XIe siècle. Bronze. Paris, Patrimoine de Chanel.
- Croix. Chanel et Goossens. Entre 1954 et 1971. Bronze doré. Paris, Patrimoine de Chanel.
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- Pendentif croix. Chanel et Goossens. Années 1960. Or jaune, cristal de roche. Paris, Patrimoine de Chanel.
- Pendentif croix. Chanel et Goossens. Années 1960. Or, cristal de roche. Paris, Patrimoine de Chanel.
- Pendentif croix. Chanel et Goossens. Années 1960. Or, cristal de roche, quartz fumé. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Paire de fibules. Fin du Vie siècle. Provenance : Castelsagrat. Bronze, grenats. Paris, musée de Cluny, musée national du Moyen-Âge. |
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Broche. Chanel et Goossens. Années 1960. Vermeil, tourmaline. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Pendentif. Entre 1954 et 1964. Métal doré, pâte de verre, perle. New York, collection Mark Walsh. Leslie Chin, Vintage Luxury. |
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Pendentif croix. Chanel et Goossens. Automne-hiver 1969-1970. Métal doré, pâte de verre. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Scénographie |
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- Collier. Chanel et Gripoix. Vers 1930. Métal, pâte de verre, strass. New York, collection Mark Walsh.
- Collier, 1930. Métal doré, pâte de verre. New York, collection Mark Walsh. Leslie Chin, Vintage Luxury.
- Collier. Chanel et Gripoix. Vers 1938-1939. Métal doré, pâte de verre, perle. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Collier. Chanel et Goossens. Années 1970. Vermeil, cristal de roche. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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- Collier. Chanel et Goossens. Années 1960. Bronze doré. Paris, Patrimoine de Chanel.
- Collier. Chanel et Goossens. Années 1960. Bronze doré, vermeil. Paris, Patrimoine de Chanel.
- Collier. Chanel et Goossens. Années 1960. Bronze doré, pâte de verre. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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- Broche (2). Chanel et Gripoix. Entre 1930 et 1939. Métal doré, pâte de verre. Paris, Patrimoine de Chanel.
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Collier (1). Chanel et Gripoix, 1939. Métal doré, pâte de verre. New York, collection Mark Walsh. Leslie Chin, Vintage Luxury.
- Collier (3). Chanel et Gripoix. Printemps-été 1938. Métal doré, pâte de verre. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Collier. Chanel et Goossens. Automne-hiver 1965-1966. Bronze doré. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Collier. Chanel et Goossens. Automne-hiver 1965-1966. Bronze doré. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Collier. Chanel et Goossens. Printemps-été 1970. Bronze doré, perle d’imitation. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Collier. Entre 1935 et 1940. Or, topaze. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Colliers. Chanel et Goossens. Entre 1954 et 1974. Métal doré, améthyste, perle de verre, perle d’imitation. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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- Collier-plastron. Vers 1925. Métal argenté, strass. Paris, Patrimoine de Chanel.
- Bracelets-manchettes. Vers 1925. Métal argenté, strass. Paris, Patrimoine de Chanel . |
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Collier. Chanel et Goossens. Années 1960. Métal doré, pâte de verre. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Scénographie |
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Pendentif.
Création Chanel
réalisée par Goossens.
Années 1960.
Or jaune, turquoise, tourmaline, perle.
Paris, Patrimoine de Chanel. © Julien T. Hamon. |
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Broche. Chanel et Gripoix. Entre 1930 et 1939. Métal doré, pâte de verre, strass, perle d’imitation. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Boucles d’oreilles. Chanel et Goossens. Années 1960. Métal doré, cuivre, perle d’imitation, strass. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Boucles d’oreilles. Années 1950. Argent, perle Mabé, diamant. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Bracelet. Chanel et François Hugo. Printemps-été 1938. Métal doré, verre taillé. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Bracelet.
Création Chanel
réalisée par Goossens.
Entre 1965 et 1971.
Vermeil, pâte de verre polychrome.
Paris, Patrimoine de Chanel. © Julien T. Hamon. |
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- Ceinture. Chanel et Goossens. Printemps-été 1971. Métal doré, pâte de verre, perle d’imitation. Paris, Patrimoine de Chanel.
- Ceinture. Chanel et Goossens. Années 1960. Métal doré, élastique. Paris, Patrimoine de Chanel.
- Ceinture. Chanel et Goossens. Printemps-été 1970. Métal doré. Paris, Patrimoine de Chanel.
- Ceinture. Chanel et Goossens. Automne-hiver 1967-1968. Métal doré, pâte de verre, élastique. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Ceintures. |
9 - GALERIE SUD
L’ALLURE RENOUVELÉE
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Entrée des galeries créées grâce au mécénat de Chanel
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GALERIE SUD
L’ALLURE RENOUVELÉE
Si, à partir de 1954, Mademoiselle Chanel fait du tailleur la pièce emblématique de ses collections, elle fait aussi de la robe du soir un exercice de style.
Alors que la plupart des grands couturiers font appel aux brodeurs pour orner de pierreries et de paillettes leurs tenues de soirée, Chanel donne une version assouplie de la mode habillée, discrète et raffinée.
Sans jamais dévier de la ligne qu’elle s’est fixée, elle reprend chacun des fondements qui président à son esthétique et ont jalonné son parcours. Pour le cocktail, compromis entre le jour et le soir, elle décline les robes noires toutes simples dans les matériaux les plus divers, des classiques dentelles, velours et voiles de soie aux tissus en nylon et autres matières synthétiques. Aux plus austères, elle accorde la préciosité d’une ceinture ou d’un bijou en métal doré, illuminés de pierres colorées. Dans cet esprit de continuité, les broderies de paillettes, semblables à celles des années 1930, sont monochromes. La mousseline dans son élégante simplicité, la gaze dans toute sa légèreté, incarnent la souplesse des débuts, revisitent l’art du flou et la liberté de mouvement. Fidèle à la gamme de couleurs qui est une de ses signatures, elle choisit des tissus où le blanc cassé et l’or s’unissent. Pour les mousselines, le rouge apporte du piquant, le noir le chic.
Jusqu’à la collection printemps-été 1971, sa dernière, Mademoiselle Chanel n’a de cesse de réinterpréter, d’actualiser, de parfaire ses règles et principes. Des créations les plus emblématiques à celles aujourd’hui oubliées, toutes témoignent de la permanence de son style.
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Texte du panneau didactique. |
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Ensemble pull-tunique et jupe. Printemps-été 1970. Laine rose et lurex irisé au crochet point d’éventail et double-bride, métal doré, verre taillé. Paris, Palais Galliera. Don de la maison Chanel. |
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Scénographie |
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Tailleur. Automne-hiver 1961-1962. Tweed de laine et fil métallique or, pongé de soie framboise, métal doré. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Tailleur. Automne-hiver 1965-1966. Lamé argent, vison blanc, galon de fil métallique or, satin de soie ivoire. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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- Robe. Printemps-été 1971. Organza ivoire façonné, lamé or. Paris, Palais Galliera. Don de Chanel.
- Ceinture. Chanel et Goossens, 1971. Métal doré, pâte de verre rouge et verte, perle d’imitation. Paris, Patrimoine de Chanel.
- Robe du soir. Automne-hiver 1970-1971. Mousseline de soie ivoire façonnée lamé or. Paris, Patrimoine de Chanel.
Pour ses robes habillées, Gabrielle Chanel utilise parfois des ceintures bijoux. Elles permettent tout à la fois de structurer la silhouette et d’apporter une note sophistiquée.
Dans les années 1960, le métal doré se marie à la perfection avec les reflets or des lamés.
En écho aux bijoux, les matières utilisées, comme la pâte de verre polychrome et les décors d’arabesques, rappellent le caractère historicisant de certaines parures créées pour Mademoiselle Chanel.
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- Robe du soir. Automne-hiver 1970-1971. Mousseline de soie rouge. Paris, Palais Galliera. Don de Chanel.
- Robe du soir. Printemps-été 1955. Mousseline de soie rouge. Paris, Patrimoine de Chanel.
De la nuance la plus éclatante à celle plus subtile de cerise, le rouge ponctue toutes les collections de Gabrielle Chanel. Pour le jour, on le retrouve associé à la douceur des lainages ; pour le soir, à la somptuosité des velours de soie, à la transparence des mousselines ou celle des dentelles mécaniques.
À chaque défilé, la couturière présente un modèle de couleur rouge, celui-ci arrive souvent en 5e position, son chiffre fétiche.
«Le rouge, parce que c'est la couleur du sang et nous en avons tant à l’intérieur de nous qu’il faut bien en montrer un peu au-dehors », disait-elle.
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Ensemble robe et veste. Automne-hiver 1960-1961. Façonné de soie multicolore lamé or de Pétillaut. Paris, Palais Galliera. Acquisition de la Ville de Paris. |
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Robe du soir, 1954. Tulle de soie, broderie d’application cernée de cordonnet noir. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Ensemble robe et manteau. Automne-hiver 1967-1968. Cloqué lamé or. Paris, Palais Galliera. Don de Chanel. |
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Ensemble du soir robe et cape. Automne-hiver 1967-1968. Cloqué lamé or, organza de soie or, métal doré, perle nacrée. Paris, Palais Galliera. Don de Chanel. |
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Robe du soir. Automne-hiver 1957-1958. Velours de soie rouge, mousseline de soie crêpée noire. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Robe du soir. Automne-hiver 1964-1965. Façonné en fil de chenille noir et lurex noir, velours de soie rouge. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Scénographie avec, à gauche : Robe. Automne-hiver 1961-1962. Cloqué lamé or et argent.
Paris, Palais Galliera. Don de Chanel. |
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Robe, 1960. Tulle de coton ivoire brodé de coton et de fils d’or, lamé or, organdi blanc, crêpe de soie ivoire. Paris, Palais Galliera. Don de Chanel.
La broderie de cette robe, au décor composé de fleurs des champs et d’une moisson d’épis dorés, rappelle le goût de Mademoiselle Chanel pour les signes et symboles.
Le lion, son animal fétiche, l’étoile ou les blés sont présents dans le décor de son appartement rue Cambon et de ses maisons et font partie des motifs qu'elle utilise dans tous les domaines de sa création. On les retrouve interprétés aussi bien pour faire des bijoux que des boutons.
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Tailleur. Automne-hiver 1962-1963. Lamé or, ottoman de soie absinthe. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Scénographie |
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- Robe, 1964. Cloqué de coton et organza noirs. Paris, Palais Galliera. Don du Comité de développement et de promotion de l’habillement.
- Broche. Automne-hiver 1961-1962. Métal doré, cristal, pâte de verre. Paris, Patrimoine de Chanel.
La petite robe noire, exercice de style sans cesse renouvelé par Chanel, s'accompagne bien souvent dans les années 1920 d'une rose en mousseline posée à l’épaule ou sur la hanche.
Dans les années 1930, elle se pare de fine ceinture aux boucles géométriques. Alors que pendant les années 1960, Chanel accessoirise les déclinaisons de son modèle phare avec des bijoux fantaisie comme ce modèle orné d'une broche en métal doré incrusté de strass.
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Robe habillée. Printemps-été 1960. Mousseline noire, ruban en satin de soie noir. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Robe de cocktail. Printemps-été 1965. Mousseline de soie noire, ruban en satin de soie noir. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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- Robe de cocktail. Printemps-été 1959. Dentelle noire de Dognin. Paris, Patrimoine de Chanel.
- Broche. Chanel et Goossens. Printemps-été 1959. Métal doré, pâte de verre turquoise, strass. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Scénographie |
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Tailleur veste, jupe et blouse. Automne-hiver 1961-1962. Velours de cellophane noir, satin duchesse ivoire, galalithe noire. Paris, Palais Galliera. Don de Mme Nicole Alphand. |
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Robe portée par Romy Schneider. Automne-hiver 1963-1964. Toile de soie entièrement brodée de paillettes noires. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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- Robe habillée. Printemps-été 1954. Tulle de coton ivoire brodé, filet or, lamé or et organdi blanc. Paris, Patrimoine de Chanel.
- Robe, 1962. Organdi de coton et broderie anglaise ivoire. Paris, Palais Galliera. Don de Chanel.
- Robe habillée. Automne-hiver 1929-1930. Dentelle de soie ivoire brodée de paillettes irisées, sergé de soie ivoire. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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- Ensemble boléro et jupe. Automne-hiver 1963-1964. Toile de soie entièrement brodée de paillettes blanc nacré. Paris, Palais Galliera. Don de Mme Leonelli.
- Robe du soir. Automne-hiver 19655-1966. Soie entièrement brodée de paillettes blanc nacré. Paris, Patrimoine de Chanel.
- Robe du soir. Automne-hiver 1967-1968. Résille de nylon, chenille en rayonne blanche et cellophane irisés, crêpe, mousseline et charmeuse de soie ivoire, métal doré, strass et perle nacrée. Paris, Palais Galliera. Don de Chanel. |
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- Robe du soir. Automne-hiver 1957-1958. Velours de gaze de soie noirs. Paris, Palais Galliera.
- Robe du soir. Printemps-été 1933. Tulle de soie noir, pongé de soie ivoire. Paris, Patrimoine de Chanel.
- Robe du soir. Automne-hiver 1929-1930. Tulle de soie, crêpe de soie, dentelle mécanique noirs. Paris, Patrimoine de Chanel.
- Robe du soir, 1930. Dentelle de soie noire. Paris, Patrimoine de Chanel. |
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Robe. Automne-hiver 1966-1967. Mousseline de soie noire, applications de dentelle noire. Paris, Palais Galliera. Don de Chanel. |
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Robe portée par Delphine Seyrig dans « L’année dernière à Marienbad », 1961. Lamé or. Paris, Cinémathèque française. Don de Delphine Seyrig.
Tout au long de sa carrière, Gabrielle Chanel personnifie son propre style. Elle accorde aussi une importance particulière à la diffusion de ses modèles par des femmes qui lui ressemblent.
Son amie, la comédienne Gabrielle Dorziat, sera la première personnalité en vue à s'approprier l'esprit et l’élégance de ses créations. À partir de 1954, les actrices de la Nouvelle Vague, Jeanne Moreau et Delphine Seyrig tout comme Romy Schneider, incarnent elles aussi la femme Chanel, à la ville comme sur les plateaux de cinéma.
Les mannequins qu'elle choisit, sont aussi à son image: très minces, coiffés comme elle et adoptant les mêmes gestes, dans les années 1960, on les appellera les « Chanel girls».
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GABRIELLE CHANEL
REPÈRES CHRONOLOGIQUES
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1883 Gabrielle Chanel naît à l’hospice de Saumur (Maine-et-Loire), le 19 août. Sa famille vient d’un milieu modeste. Dès 1907, attirée par la scène, Coco Chanel chante dans les cafés à Moulins. Elle garde de cette époque son surnom, «Coco» car elle chantait « Qui qu’a vu Coco sur le Trocadéro ? ».
1909 Chanel ouvre un atelier de chapeaux au 160, boulevard Malesherbes à Paris, avec l’aide de la modiste experte Lucienne Rabaté.
1910 Ouverture de la boutique « Chanel – Modes » au 21, rue Cambon, à Paris. Le 1er octobre, Comoedia Illustré publie deux portraits de Gabrielle Chanel portant ses créations et en fait sa couverture.
1912 Première mention des chapeaux de Chanel dans la presse américaine, le 1er octobre, dans le célèbre journal Women’s Wear Daily.
Toujours en tant que modiste, Chanel ouvre une boutique à Deauville. Aux chapeaux s’ajoute rapidement le sportswear, avec l’apparition de marinières, de vestes et de blouses.
1915 Pendant la guerre, Chanel ouvre sa première maison de couture, à Biarritz, dans une villa face au casino. La Côte basque attire alors une riche clientèle cosmopolite.
1916 Le 3 juillet, le mensuel Les Élégances parisiennes publie trois tenues de Chanel en jersey.
1918 Ouverture d’une maison de couture au 31, rue Cambon, à Paris, qui deviendra l’adresse emblématique de Chanel.
1921 Le parfum N° 5 est créé à Grasse avec Ernest Beaux.
Première apparition du monogramme double C.
1922 Création du parfum N° 22.
1923 Gabrielle Chanel achète l’immeuble du 29, rue Cambon.
Ouverture d’une boutique à Cannes.
1924 Ayant rencontré Pierre et Paul Wertheimer, Gabrielle Chanel s’associe avec eux pour créer la Société des Parfums Chanel le 4 avril.
La première ligne de maquillage Chanel voit le jour.
Vers 1924 Chanel ouvre dans sa maison de couture parisienne un rayon de bijoux fantaisie, qu’elle confie au comte Étienne de Beaumont.
1925 Lancement du parfum Gardénia.
1926 Consécration de la « petite robe noire » surnommée « la Ford de Chanel » par Vogue US.
En avril, Gabrielle Chanel achète l’immeuble du 25, rue Cambon.
1927 Ouverture d’une maison de couture à Londres.
Lancement du parfum Cuir de Russie.
En octobre, Gabrielle Chanel acquiert les immeubles des 23 et 27, rue Cambon.
Création de la première gamme de soins.
1928 En mars, pour obtenir des tissus exclusifs et de grande qualité, Chanel crée une usine de tissage à Asnières-sur-Seine, près de Paris, sous l’enseigne Tissus Chanel, qui inclut la société Tricots Chanel.
1932 Création de la collection de joaillerie « Bijoux de Diamants », que Chanel expose du 7 au 19 novembre dans son hôtel particulier, au 29, rue du Faubourg-Saint-Honoré.
1933 Dépôt de la marque Tissus Chanel.
1936 Dans un contexte de grève générale, le personnel de la maison Chanel occupe les locaux de la rue Cambon.
1939 Dès la déclaration de guerre de la France, le 3 septembre, la maison de couture ferme ses portes.
La boutique de parfums et d’accessoires (31, rue Cambon) restera ouverte pendant toute la guerre.
1944 Chanel est arrêtée au Ritz par les Forces françaises de l’intérieur en raison de sa relation avec un officier allemand, le baron Hans Günther von Dincklage. Elle est relâchée après un bref interrogatoire. Pendant dix ans Chanel vit retirée du monde de la couture et partage son temps entre Lausanne, Paris, La Pausa (sa villa sur la Côte d’Azur) et ses voyages en Italie et aux États-Unis.
1952 Le 7 avril, dans le magazine Life, à la question « Que portez-vous au lit ? », Marilyn Monroe répond « Seulement Chanel N° 5 ».
1953 Réouverture de la maison de couture après quatorze ans d’absence.
1954 Gabrielle Chanel dévoile sa nouvelle collection le 5 février. Elle a soixante et onze ans.
Mannequin française et « Chanel girl », Marie-Hélène Arnaud pose pour le photographe américain Henry Clarke, habillée en tailleur Chanel, pour le magazine Vogue.
1955 Chanel crée en février le sac en agneau plongé matelassé avec une bandoulière en chaîne, qu’elle baptise 2.55.
Lancement de la première eau de toilette masculine Pour Monsieur.
1957 Création du premier soulier bicolore avec le bottier Massaro.
L’homme d’affaires américain Stanley Marcus, propriétaire des grands magasins Neiman Marcus à Dallas, remet à Mademoiselle Chanel l’« Oscar de la Mode », qui honore « la créatrice la plus influente du XXe siècle ».
1959 Le flacon du N° 5 est présenté lors de l’exposition « The Package », de septembre à novembre au Museum of Modern Art (MoMA), à New York.
1963 Le 22 novembre, jour de l’assassinat du président des États-Unis John F. Kennedy à Dallas, Jackie Kennedy porte un tailleur Chanel rose, de la collection automne-hiver 1961.
1969 Le 18 décembre, la comédie musicale Coco est présentée à New York, au Mark Hellinger Theatre. L’actrice américaine Katharine Hepburn y incarne Gabrielle Chanel.
1971 Gabrielle Chanel meurt à Paris le 10 janvier, dans sa chambre du Ritz. Elle est enterrée au cimetière du Bois-de-Vaux, à Lausanne.
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