Parcours en images de l'exposition

FRANÇOIS DEPEAUX,
L'HOMME AUX 600 TABLEAUX

avec des visuels mis à la disposition de la presse,
et nos propres prises de vue

Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°508 du 30 septembre 2020




Cour du musée des Beaux-Arts de Rouen. © Photo Laurent Lachèvre.
 
Entrée du musée des Beaux-Arts de Rouen. © Photo Laurent Lachèvre.
 
Portrait de François Depeaux. © Droits réservés.


1 - 1909 - Rouen n'a plus à envier Paris

Scénographie. © Photo Laurent Lachèvre.
« Artiste plus qu'industriel car François Depeaux était l'un et l'autre ». Le Bulletin de la vie artistique, 1er novembre 1920.

Il y a 100 ans, le 11 octobre 1920, disparaissait l’entrepreneur, collectionneur et philanthrope Francois Depeaux. Cette figure haute en couleur a non seulement marqué l'histoire de Rouen, dont il a ardemment promu le développement, mais aussi celle d’un mouvement artistique, l’impressionnisme, qu'il a largement contribué à établir. Pourtant, cette personnalité reste encore peu connue et cette exposition est la première à lui être consacrée.

Francois Depeaux s’est passionné pour l’impressionnisme qu'il a collectionné de façon compulsive à partir de 1884. Bien qu'il soit parfois difficile de les dénombrer, on peut évaluer à près de 600 le nombre d’œuvres qu'il a possédées, dont plus de la moitié est identifiée. On y trouve plus de 60 Sisley, 20 Monet, mais aussi des chefs-d’œuvre de Renoir, Toulouse-Lautrec, Pissarro... et un vaste ensemble de l’École de Rouen.

Cette collection impressionniste, l'une des plus riches de son temps, est en partie dispersée aujourd’hui. Elle a enrichi les collections des plus grands musées du monde mais aussi, selon les propres mots de François Depeaux, fait de sa ville « la première en province à ouvrir toutes grandes les portes de son musée à un art qui, tant critiqué à ses débuts (...) a maintenant conquis (...) sa place parmi les plus belles productions du génie humain. »

 
Texte du panneau didactique.
 
Pierre Auguste Renoir (1841-1919). Bouquet de chrysanthèmes, 1884. Huile sur toile. Rouen, musée des Beaux-Arts, donation François Depeaux, 1909. © Photo Laurent Lachèvre.
 
Joseph Delattre (1858-1912). Péniches au Pré-aux-loups, par temps gris. Huile sur toile. Rouen, musée des Beaux-Arts, donation François Depeaux, 1909. Photo Spectacles Sélection.
 
Claude Monet (1840-1926). La Seine à Port-Villez, 1894. Huile sur toile. Rouen, musée des Beaux-Arts, donation François Depeaux, 1909. © Photo Laurent Lachèvre.
Scénographie. © Photo Laurent Lachèvre.
 
Armand Guillaumin (1841-1927). La Pêcherie à Crozant, 1906. Huile sur toile. Rouen, musée des Beaux-Arts, donation François Depeaux, 1909. Photo Spectacles Sélection.
 
Alfred Sisley (1839-1899). La barque pendant l’inondation à Port-Marly, 1876. Huile sur toile. Rouen, musée des Beaux-Arts, donation François Depeaux, 1909. Photo Spectacles Sélection.
 
Claude Monet (1840-1926). Rue Saint-Denis, fête du 30 juin 1878, 1878. Huile sur toile. © RMM Rouen Normandie / Musée des Beaux-Arts.
 
Claude Monet (1840-1926). Portail de la cathédrale de Rouen, temps gris, 1893. © RMM Rouen Normandie / Musée des Beaux-Arts.


2 - François Depeaux, une vie d'engagements



Scénographie
François Depeaux, une vie d'engagements

Francois Depeaux naît en 1853 dans une famille de commerçants et d’entrepreneurs ; son père et ses oncles ont créé la société familiale « Depeaux frères », qui commercialise du charbon à partir de 1850. Francois n’a que 25 ans lorsqu’il prend la tête de cette société, qui va connaître sous son impulsion un développement fulgurant.

Ouvert aux idées philanthropiques de son temps, il participe à la création de bain-douches sur les quais et d’un restaurant populaire pour les ouvriers du port. Infatigable entrepreneur, il multiplie les projets pour développer l’activité industrielle et portuaire, milite pour le creusement d’un bassin des yachts où il amarre La Dame blanche, son superbe trois-mâts goélette. Défenseur du patrimoine historique au sein de la Société des amis des monuments rouennais, il contribue au sauvetage du pavillon Flaubert à Croisset.

En dehors de son action publique et économique, le personnage de François Depeaux demeure mal connu. Si quelques photographies permettent de l'identifier, aucune n‘est connue de la spectaculaire galerie de peinture aménagée dans sa maison rouennaise à la fin de l'année 1897, avenue du Mont-Riboudet. Véritable musée privé, le lieu est ouvert aux artistes de l’École de Rouen et aux intimes. En l’absence d’un inventaire ou d’un journal de bord, il faut donc se fier à sa correspondance et aux archives des marchands avec qui il traite, notamment le célèbre Paul Durand-Ruel à4 Paris, pour voir se dessiner les contours de sa collection et l’évolution de son goût à travers les années.
 
Texte du panneau didactique.
 
Georges Picard (1857-1943). Alice et Marguerite Depeaux, 1913. Huile sur toile. Collection particulière. Photo Spectacles Sélection.
 
Jean-Louis Forain (1852-1931). Le Repos. Huile sur toile. Paris, musée d’Orsay. Dépôt musée des Beaux-Arts de Dunkerque. Photo Spectacles Sélection.
 
Albert Lebourg (1849-1928). Rouen, le garage des bateaux à vapeur de La Bouille. Huile sur toile. Rouen, musée des Beaux-Arts, donation Jean-Pierre Vincens, ancienne donation François Depeaux, 1909. © Photo Laurent Lachèvre.
Scénographie. © Photo Laurent Lachèvre.
 
Claude Monet (1840-1926). Coucher de soleil à Lavacourt, 1880. Huile sur toile. Collection particulière. © Photo Laurent Lachèvre.
 
Camille Pissarro (1830-1903). Port de Rouen, Saint-Sever, 1896. Paris, musée d’Orsay. © Photo Laurent Lachèvre.


3 - Celui dont la peinture contient le plus de poésie



Scénographie. © Photo Laurent Lachèvre.
Celui dont la peinture contient le plus de poésie

Francois Depeaux aimait la compagnie des artistes et c’est sans aucun doute d’Alfred Sisley qu’il fut le plus proche. Les liens d’amitié qui ont uni les deux hommes expliquent la place considérable que l’artiste occupe dans la collection Depeaux.

Des séjours que Sisley accomplit en Normandie, c'est celui de l’été 1894 qui est le plus productif. Invité par Francois Depeaux à occuper l'une de ses propriétés, il réalise plusieurs tableaux sur les bords de Seine, notamment à Sahurs. À l‘issue de cette campagne, cinq toiles, directement acquises auprès de l’artiste, intègrent la collection, qui en comptera une soixantaine. Outre ces aides directes, Francois Depeaux s‘engage en faveur du peintre et prête par exemple plusieurs tableaux à la grande rétrospective organisée en 1897 par le marchand Georges Petit - mais la manifestation est un échec. Sisley meurt en 1899 dans la gêne, sans avoir jamais atteint de son vivant la notoriété de ses amis impressionnistes.

François Depeaux aura été tout au long de son existence extrêmement sensible aux paysages du peintre. En 1909, alors qu'il réfléchit à la donation qu’il est sur le point de faire au musée de Rouen, il écrit à Paul Durand-Ruel : « Je vous avoue ne pas comprendre que les tableaux de Sisley soient difficiles à vendre, étant donné que, de l’école impressionniste, c'est à mon sens, certainement celui dont la peinture contient le plus de poésie et qui continuera à être le mieux compris. »

 
Texte du panneau didactique.
 
Alfred Sisley (1839-1899). Moret au coucher du soleil, 1888. Cincinnati Art Museum. Offert par M. et Mme Albert P. Striemann. © Photo Laurent Lachèvre.
 
Alfred Sisley (1839-1899). Le Pont de Moret, 1893. Huile sur toile. Paris, musée d’Orsay. Legs du comte Isaac de Camondo, 1911. Photo Spectacles Sélection.
 
Alfred Sisley (1839-1899). L’Église de Moret, temps de gelée, 1893. Huile sur toile. Rouen, musée des Beaux-Arts, donation François Depeaux, 1909. © Photo Laurent Lachèvre.
Scénographie. © Photo Laurent Lachèvre.
 
Alfred Sisley (1839-1899). Sentier au bord de l’eau à Sahurs, le soir, 1894. Huile sur toile. Rouen, musée des Beaux-Arts, donation François Depeaux, 1909. © Photo Laurent Lachèvre.
 
Alfred Sisley (1839-1899). La Seine à Sahurs, coup de vent, 1894. Huile sur toile. Rouen, musée des Beaux-Arts, donation François Depeaux, 1909. © Photo Laurent Lachèvre.


4 - Tableaux modernes provenant de la collection d'un amateur



Scénographie. © Photo Laurent Lachèvre.
Tableaux modernes provenant de la collection d'un amateur

Depuis le triomphe de |’impressionnisme à l’Exposition universelle de 1900, une série de ventes publiques tire les prix vers le haut. Le 7 février 1901, François Depeaux achète à la vente Schœngrun La Barque pendant l’inondation d’Alfred Sisley, pour 15 500 francs, un montant considérable pour une œuvre impressionniste.
La tendance à la hausse se confirme le 11 février lors de la vente d’un autre amateur, le dramaturge Georges Feydeau, dont le produit atteint un demi-million de francs. Edmond Décap, beau-frère de Francois Depeaux, met à son tour en vente le 15 avril 39 tableaux impressionnistes.

Est-ce cette dynamique qui incite François Depeaux à organiser avec l’appui de Paul Durand-Ruel une vente le 25 avril 1901 à Paris, comprenant 63 œuvres dont 16 Sisley, 5 Monet, 4 Toulouse-Lautrec, 2 Pissarro, 1 Renoir ? Il est probable qu’en homme d’affaires avisé, Francois Depeaux ait saisi l'occasion d’un marché en forte hausse pour se séparer d’œuvres qu'il juge redondantes, ou pour lesquelles il n’a plus le même intérêt. C’est ainsi que Toulouse-Lautrec se réduit dans sa collection à un seul tableau dont il se défera en 1906. Dans le même temps il rachète lors de cette vente les œuvres de peintres rouennais qui n’atteignent pas les prix escomptés.

Peut-être cette vente est-elle le premier signe tangible d'une nouvelle orientation de sa collection : Depeaux se consacrera désormais à promouvoir l’École de Rouen, engageant ainsi un nouveau pari sur l'avenir.

 

 
Texte du panneau didactique.
 
Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901). À sa toilette, Madame Fabre, 1891. Huile sur carton. Collection David et Ezra Nahmad.
 
Joseph Delattre (1858-1912). Les Toueurs, brume sur la Seine, après 1902. Huile sur toile. Rouen, musée des Beaux-Arts, donation François Depeaux, 1909. Photo Spectacles Sélection.
 
Alfred Sisley (1839-1899). L’Hiver à Moret, ou le Pont de Moret et les moulins, effet d’hiver, 1890. Huile sur toile. Collection David et Ezra Nahmad. Photo Spectacles Sélection.
Scénographie
 
Joseph Delattre (1858-1912). Rouen, la Seine et le pont transbordeur, 1890-1900. Huile sur toile. Collection particulière. Photo Spectacles Sélection.
 
Alfred Sisley (1839-1899). Temps de neige à Veneux-Nadon, 1890. Paris, musée d’Orsay. Legs du comte Isaac de Camondo, 1911. Photo Spectacles Sélection.


5 - Au Pays de Galles. L'impressionnisme reconnaissant



Scénographie. © Photo Laurent Lachèvre.
Au Pays de Galles.
L'Impressionnisme reconnaissant

Après un premier voyage en 1875 où il visite les ports charbonniers de Cardiff, Newport et Swansea, François Depeaux échafaude un modèle économique qui va faire sa fortune. Considérant les besoins grandissants en combustible de Rouen, alors en plein essor industriel, et la proximité par la mer du Pays de Galles, dont les gisements miniers produisent un anthracite de première qualité, François Depeaux investit de façon croissante dans les sociétés d’extraction et d’exportation de charbon de la région de Swansea. Pour pouvoir accroître les volumes importés, Francois Depeaux obtient la concession de l’île Rollet, située à l’entrée du port de Rouen, qui devient « L’île au charbon » où l’anthracite est concassé par des machines de son invention.

En marge de ces intérêts économiques, Depeaux s‘attache à implanter l’esthétique impressionniste au Royaume-Uni. En 1897, c'est à son invitation que Sisley entreprend sa dernière campagne de peinture sur le motif au Pays de Galles. En 1911, il effectue une donation de six tableaux de l’École de Rouen à la Glynn Vivian Art Gallery de Swansea, où il organise en 1914 une exposition d’ampleur réunissant 43 tableaux (dont 17 lui appartiennent), accompagnée d’un catalogue critique traduit en anglais.

La Première guerre mondiale et son embargo sur les matières premières stratégiques viennent mettre fin à ce commerce florissant qui aura financé le développement considérable de sa collection.

 
Texte du panneau didactique.
 
Alfred Sisley (1839-1899). La Falaise de Penarth, le soir, marée basse, 1897. Huile sur toile. Cardiff, pays de galles, National Museum of Wales. Photo Spectacles Sélection.
 
Albert Lebourg (1849-1928). Un Quai sur la Seine à Dieppedalle, hiver. Huile sur toile. City & County of Swansea. Glynn Vivian Art Gallery Collection. Photo Spectacles Sélection.
 
Narcisse Guilbert (1878-1942). Rives de Seine à Croisset. Huile sur toile. City & County of Swansea. Glynn Vivian Art Gallery Collection. Photo Spectacles Sélection.
Scénographie. © Photo Laurent Lachèvre.
 
Alfred Sisley (1839-1899). Lady’s Cove, Pays de Galles, 1897. Huile sur toile. Rouen, musée des Beaux-Arts, donation François Depeaux, 1909. © Photo Laurent Lachèvre.
 
Alfred Sisley (1839-1899). Coup de vent du Sud-Ouest, 1897. Huile sur toile. Rouen, musée des Beaux-Arts, donation François Depeaux, 1909. Photo Spectacles Sélection.


6 - Le Mouvement qui se fait ici à Rouen



Scénographie. © Photo Laurent Lachèvre.
Le mouvement qui se fait ici à Rouen

Au cours de l‘année 1896, Camille Pissarro séjourne à deux reprises à Rouen et rencontre tous ceux qui s’intéressent à la nouvelle peinture. En septembre, son opinion est faite : « Tu n’as pas idée du mouvement qui se fait ici à Rouen par suite des visites de Monet, moi, etc. [...] parmi de tout jeunes gens [...]. » écrit-il 4 son fils Lucien.

Ces «jeunes gens » sont les peintres Joseph Delattre et Charles Frechon. Ce « mouvement » aura bientôt un nom : à l’occasion de l’exposition que la galerie Durand-Ruel consacre à Joseph Delattre, le critique d’art du Figaro, Arsène Alexandre, écrit en 1902 : « On ignore trop souvent nos écoles des peintures provinciales [...] qui connaît l’École de Rouen, actuellement une des plus vaillantes ?» C'est désormais sous ce terme que se regroupe un ensemble d’artistes normands intéressés par l'impressionnisme et ses suites. Aux côtés de Delattre et Frechon, on trouve notamment Albert Lebourg, Robert-Antoine Pinchon, Léon Lemaitre, ou encore Marcel Couchaux.

Pour Francois Depeaux, cette éclosion de talents représente une opportunité unique : lui qui n’a pas participé à la naissance de l'impressionnisme sera le chantre de cette nouvelle école. Durant plusieurs décennies, il collectionne ces artistes dans des proportions phénoménales, acquérant leurs œuvres par dizaines, faisant pression sur les galeries parisiennes pour qu’elles leur consacrent des expositions. Il promeut jusqu’à la fin de sa vie cette nouvelle génération d’artistes dont beaucoup lui doivent leur carrière.

 
Texte du panneau didactique.
 
Charles Frechon (1859-1929). Rouen, Île Lacroix, cours de la Reine, 1890. Huile sur toile. Rouen, musée des Beaux-Arts, donation François Depeaux, 1909. Photo Spectacles Sélection.
 
Joseph Delattre (1858-1912). Mon Jardin au printemps, 1902. Huile sur toile. Rouen, musée des Beaux-Arts, donation François Depeaux, 1909. Photo Spectacles Sélection.
 
Charles Frechon (1856-1929). Sous-bois en automne. Huile sur toile. Rouen, musée des Beaux-Arts, donation François Depeaux, 1909. Photo Spectacles Sélection.
Scénographie. © Photo Laurent Lachèvre.
 
Robert Antoine Pinchon (1886-1943). Le Pont aux Anglais, soleil couchant, 1904-1905. Huile sur toile. Rouen, musée des Beaux-Arts, donation François Depeaux, 1909. Photo Spectacles Sélection.
 
Albert Lebourg (1849-1928). Vieille ferme au bord de l’eau, 1903. Huile sur toile. Rouen, musée des Beaux-Arts, donation François Depeaux, 1909. Photo Spectacles Sélection.
 
Robert Antoine Pinchon (1886-1943). Vue prise au Mont-Gargan, soleil couchant, 1909. Huile sur toile. Rouen, musée des Beaux-Arts, donation François Depeaux, 1909. Photo Spectacles Sélection.
 
Robert Antoine Pinchon (1886-1943). Effet de neige. Huile sur toile. Rouen, musée des Beaux-Arts, donation François Depeaux, 1909. Photo Spectacles Sélection.
Scénographie. © Photo Laurent Lachèvre.
 
Gustave Loiseau (1865-1935). Une Rue à Mortain, neige, 1896 ? Huile sur toile. Rouen, musée des Beaux-Arts, donation François Depeaux, 1909. Photo Spectacles Sélection.
 
Robert Antoine Pinchon (1886-1943). Les dahlias, vers 1910. Huile sur toile. Collection particulière. Photo Spectacles Sélection.
 
Marcel Couchaux (1877-1939). Vieux paysan fumant sa pipe. Huile sur toile. Rouen, musée des Beaux-Arts, donation François Depeaux, 1909. Photo Spectacles Sélection.
 
Henri Ottmann (1877-1927). La Dame au balcon, 1906-1907. Huile sur toile. Rouen, musée des Beaux-Arts, donation François Depeaux, 1909. Photo Spectacles Sélection.


7 - 1906. Fin et renaissance



Scénographie. © Photo Laurent Lachèvre.
1906. Fin et renaissance

« Il va bientôt disparaître au feu des enchères une collection de tableaux des plus intéressantes, la collection qu’avec un goût très sûr avait formée, depuis une vingtaine d’années notre concitoyen M. Depeaux. » C’est ainsi que le journaliste Georges Dubosc annonce, dans Le Journal de Rouen les ventes du 31 mai et du 1° juin 1906, qui viennent clore trois ans de bataille de procédure et engager le règlement du divorce du couple Depeaux / Décap.
Le collectionneur, son marchand Paul Durand-Ruel, et les artistes ne pouvaient que redouter la mise en vente brutale de 250 tableaux et dessins sur le marché parisien, qui risquait de faire plonger la cote de l’impressionnisme.

Au dernier moment, Francois Depeaux charge Paul Durand-Ruel d’acheter pour son compte une cinquantaine d‘œuvres qu'il espère sauver de la dispersion. En deux jours de vacation, la vente totalise 551 437 francs. C'est un succès. Adjugé 47 000 francs à Edmond Décap, beau-frère de Francois Depeaux qui lui dispute certains des meilleurs tableaux, Le bal de Renoir (Boston Museum of Fine Art) établit un record mondial pour l’artiste. « Ce qu'il y a d'intéressant dans cette vente, c'est que plusieurs tableaux ont été achetés par de grands collectionneurs (...), qui jusqu’ici n’avaient pas voulu laisser entrer chez eux une seule œuvre de cette école», écrit Paul Durand-Ruel.

Loin d’être le naufrage d’un rêve de collectionneur, la vente Depeaux va finalement assurer le triomphe de l’impressionnisme. Les artistes sortent confortés par des prix très soutenus, de nombreuses œuvres rejoignent les meilleures collections privées et publiques du monde entier et, un an après le prononcé du divorce en 1908, la donation au musée de Rouen devient réalité.

 
Texte du panneau didactique.
 
Pierre Auguste Renoir (1841-1919). Lise ou La Bohémienne à l'ombrelle. Allemagne, Berlin, National galerie, Staatliche Museen zu Berlin. © BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais / Jörg P. Anders.
 
Claude Monet (1840-1926). Les Trois bateaux de pêche, 1885. Huile sur toile. Budapest, Hongrie. Musée des Beaux-Arts. © Photo Laurent Lachèvre.
 
Claude Monet (1840-1926). Le Dîner, 1868-1869. Huile sur toile. Zurich, Suisse. Collection Emil Bührle. © Photo Laurent Lachèvre.
 
Claude Monet (1840-1926). Les Dindons, 1877. Paris, Musée d’Orsay. Legs de Winaretta Singer, princesse de Polignac. © Photo Laurent Lachèvre.
 
Claude Monet (1840-1926). Route, effet de neige, soleil couchant, 1869. Huile sur toile. Rouen, Musée des Beaux-Arts. Œuvre en attente de restitution à ses légitimes propriétaires. © Photo Laurent Lachèvre.
 
Gustave Caillebotte (1848-1894). Boulevard Haussmann, effet de neige, entre 1879 et 1881. © Musée du Château de Flers.
 
Alfred Sisley (1839-1899). Chemin montant au soleil, 1891. Huile sur toile. © RMM Rouen Normandie / Musée des Beaux-Arts.