Parcours en images de l'exposition

LA FORCE DU DESSIN
Chefs-d'œuvre de la Collection Prat

avec des visuels mis à la disposition de la presse
et nos propres prises de vue

Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°507 du 16 septembre 2020




Hall d'entrée de l'exposition
LA FORCE DU DESSIN. Chefs-d'œuvre de la collection Prat

Commencée il y a plus de quarante-cinq ans, la collection Prat constitue l’une des plus remarquables réunions de dessins de maîtres anciens en mains privées, parmi toutes celles conservées en Europe. Après des études en histoire de l’Art, Véronique Prat s’est tournée vers le journalisme tandis que Louis-Antoine Prat a poursuivi sa carrière de chercheur au Louvre, en assumant également des fonctions d’enseignement et publiant nombre de catalogues raisonnés d’artistes, parallèlement à son œuvre de romancier. Affinée au fil des ans, leur collection illustre l’évolution du dessin français durant plus de trois siècles - de 1600 à 1900 -, à travers 220 feuilles dont plus de 180 sont présentées ici, depuis Poussin et Callot jusqu’à Seurat et Cézanne.
La plupart de ces œuvres ont déjà figuré dans nombre de rétrospectives d’artistes à travers le monde, et la collection

 
elle-même a fait l’objet de plusieurs expositions d’ensemble, dont le catalogue a été rédigé par Pierre Rosenberg : à New York, Fort Worth, Pittsburgh et Ottawa en 1990-1991, puis au Louvre, à Édimbourg et à Oxford en 1995, de nouveau aux États-Unis en 2004-2005, puis à Barcelone en 2007, à Sydney en 2010, ainsi qu’à Venise et à Toulouse (Fondation Bemberg) en 2017. À l’occasion de sa présentation de 1995 au musée du Louvre, une grande première pour une collection privée, une douzaine de dessins avaient été offerts au musée par les collectionneurs, sous réserve d’usufruit ; la plupart sont d’ailleurs présentés ici même. L’actuelle exposition, vingt-cinq ans après celle du Louvre, témoigne de la vitalité de la collection, qui s’est enrichie ces dernières années de pièces majeures révélées ici pour la première fois. C’est un hommage tant à la gloire du dessin français qu’au rôle capital des collectionneurs dans la redécouverte de chefs-d’œuvre oubliés.

Texte du panneau didactique


1 - Les dessinateurs français entre Paris, Rome et la province

Entrée de l'exposition
Scénographie
Les dessinateurs français entre Paris, Rome et la province

Tout au long du XVIIe siècle, l’Italie, et particulièrement la Ville éternelle, attire les artistes français qui n’hésitent pas à accomplir ce long voyage. Nicolas Poussin en demeure l’exemple le plus célèbre, lui qui accomplira presque toute sa carrière à Rome. Il en sera de même pour son ami Claude Gellée dit Le Lorrain, pour qui la campagne romaine demeurera la principale source d’inspiration. Plus épisodiques, les relations avec l’Italie de François Perrier ou de Jacques Callot, qui séjourna un temps à Florence à la cour des Médicis, ont marqué à jamais l’art de ces dessinateurs.
Les artistes français inscrits dans la lignée du Caravage ne dessinèrent en général pas, à l’exception de Simon Vouet dont la manière changea avec son retour définitif en France en 1627, date à laquelle il entreprit une grande carrière de décorateur et de peintre d’histoire. Son style se distingue par son élégance et des recherches formelles qui marquent une inflexion vers le classicisme. Une forme épurée de celui-ci se retrouve chez Eustache Le Sueur comme chez Laurent de La Hyre, dont le style raffiné a pu être qualifié d’« attique », en référence à la pureté de l’art grec.
En province, plusieurs foyers artistiques se développent avec davantage de liberté, comme en témoignent les inventions du peintre lyonnais Thomas Blanchet. En Avignon, Nicolas Mignard affirme une manière plus assagie, tandis qu’à la fin du siècle, les Toulousains Antoine Rivalz et Raymond La Fage fascinent par leurs audaces stylistiques.
 
Texte du panneau didactique.
 
Eustache Le Sueur (1616-1655). Homme drapé, de profil à droite, tenant derrière son dos un rouleau déployé. Pierre noire et rehauts de blanc sur papier beige. Collection Prat.
 
Noël Coypel. Femme projetée en arrière (La Fraude), XVIIe siècle. Pierre noire, lavis brun rehauts, 39,2 x 43,1 cm. Collection Prat.
 
François Stellaert, dit Stella (1563-1605). Le Colisée. Plume et encre brune, lavis brun. Collection Prat.
 
Laurent de la Hyre (1606-1656). Allégorie de la régence d’Anne d’Autriche. Pierre noire, pinceau et lavis gris. Collection Prat.
 
Simon Vouet (1590-1649). Femme en buste, vue de profil, tenant une urne. Pierre noire et rehauts de blanc sur papier beige. Collection Prat.
 
Pierre Brébiette (vers 1598-1642). Le Sacrifice du pucelage. Pierre noire, sanguine et rehauts de blanc sur papier crème. Collection Prat.
 
François Perrier (1594-1649). L’Aurore sur son char. Plume et encre brune, lavis gris et rehauts de gouache blanche sur papier crème. Collection Prat.


2 - La couleur face au dessin : Rubéniste et Poussinistes

Scénographie
La couleur face au dessin : Rubénistes et Poussinistes

Le long règne de Louis XIV, dont la production artistique tend avant tout à célébrer la gloire du souverain, assure le triomphe de l’esprit classique. L’établissement de l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1648 permet de canaliser peu à peu la création artistique dans cette direction. Charles Le Brun, premier peintre du roi, en sera jusqu’en 1690 le parfait illustrateur, en particulier au château de Versailles dont il conçoit une grande partie du décor.
Son rival Pierre Mignard, qui le remplacera dans toutes ses fonctions, puis ses successeurs Antoine Coypel et Charles de La Fosse, poursuivront son œuvre de décorateur, mais en s’attachant davantage à la couleur qu’à la ligne pure. C’est la revanche des admirateurs de Rubens sur les héritiers de Poussin.
 
Texte du panneau didactique.
 
Jean-Baptiste de Champaigne (1631-1681). Le Christ mort et études subsidiaires des mains et de la tête. Pierre noire, craie blanche et estompe sur papier gris-beige. Collection Prat.
 
Claude Gellée, dit Le Lorrain (1600 ou 1604-1682). La Madeleine en prière dans le désert. Plume et encre brune, lavis brun et gris et rehauts de blancs. Collection Prat.
 
Hyacinthe Rigaud et son atelier (1659-1743). Louis de France, duc de Bourgogne, devant le siège de Nimègue. Pierre noire, pinceau et lavis brun et rehauts de gouache blanche. Partiellement mis au carreau à la pierre noire. Collection Prat.
 
Charles de La Fosse (1636-1716). Tête de Christ vue de trois-quarts à gauche. Trois crayons sur papier crème. Collection Prat.
 
Le Brun. Femme nue accroupie, XVIIe siècle. Sanguine, rehauts de blanc sur papier crème, 32,4 x 23,4 cm. Collection Prat.
 
Antoine Coypel (1661-1722). Ange tournée vers la gauche. Trois crayons sur papier bleu. Mis au carreau à la pierre noire. Collection Prat.
 
Nicolas Poussin (1594-1665). Pluton enlevant Proserpine. Plume et encre brune, lavis brun. Partiellement mis au carreau à la pierre noire. Collection Prat.


3 - Watteau et la rocaille

Scénographie
Watteau et la rocaille

Au temps de la Régence, l’art devient moins majestueux, plus poétique aussi. Malgré sa courte vie, Antoine Watteau demeure le représentant idéal de cette tendance, avec ses fêtes galantes imaginaires et ses incessantes évocations des progrès de l’amour. Après lui, François Boucher continuera dans cette veine, l’enrichissant de toute une iconographie mythologique à travers laquelle il célébrera les amours des dieux.
En ce XVIIIe siècle réputé d’impiété et de critique religieuse, il subsiste, grâce aux commandes des églises, toute une tradition d’iconographie chrétienne, qui se reflète dans l’art d’un Jean Restout comme d’un Pierre Charles Trémolières, trop tôt disparu. En province, certains foyers artistiques s’illustrent encore par leur originalité, comme le Languedoc avec un Michel-François Dandré-Bardon particulièrement expressif.
 
Texte du panneau didactique.
 
Boucher. Bacchus, XVIIIe siècle. Trois crayons sur papier crème, 35,4 x 25, 1 cm. Collection Prat.
Scénographie
 
Antoine Watteau (1684-1721). Femme à genoux auprès d’un berceau. Sanguine, pierre noire et rehauts de craie. Collection Prat.
 
Charles Natoire (1700-1777). Vue intérieure du Colisée à Rome. Sanguine, plume et encre brune, lavis de sanguine et gris, rehauts de blanc sur préparation à la pierre noire, sur papier gris. Collection Prat.
 
Jean-Charles Delafosse (1734-1789). Young composant ses « Nuits ». Plume et encre brune, lavis brun et gris sur quelques traits de pierre noire sur deux feuilles accolées. Collection Prat.
 
François Boucher (1703-1770). David jouant de la harpe sous la menace de Saül. Plume et encre brune, lavis gris, brun et de sanguine sur préparation à la sanguine. Collection Prat.


4 - La seconde moitié du XVIIIe siècle

Scénographie
La seconde moitié du XVIIIe siècle

C’est déjà sous le règne de Louis XV (mort en 1774) que se fait jour la réaction néoclassique, influencée par les écrits de Winckelmann et du comte de Caylus, et le regain d’intérêt pour l’Antique suscité par les fouilles de Pompéi et d’Herculanum. Les frères Challe, Desprez ou Petitot reflètent ainsi ce goût archéologique diffusé par le grand graveur romain Piranèse.
Porté parallèlement par une nouvelle bourgeoisie d’affaires qui ne se reconnaît plus dans les sujets d’histoire, le réalisme – les sujets dits de genre – s’impose peu à peu, en même temps que s’affirme le goût pour la peinture nordique du siècle précédent. Un Greuze, un Hoin expriment une tendance nouvelle à l’analyse psychologique, au réalisme du portrait.
Le voyage d’Italie demeure néanmoins l’ambition de nombre de jeunes artistes, avec l’indispensable séjour à Rome, pour les lauréats du Grand prix, au palais Mancini, siège de l’Académie de France. Charles Natoire dirigera longtemps l’institution et poussera beaucoup d’artistes à dessiner sur le motif, souvent à la sanguine, comme Hubert Robert, parfois à l’aquarelle, comme Houël.
 
Texte du panneau didactique.
 
Claude Hoin (1750-1817). Jeune femme en buste. Trois crayons sur papier bleu, 52 x 38 cm. Collection Prat.
Scénographie
 
Jean-Pierre Houël (1735-1813). Vue de la fontaine de l’Orgue à la villa d’Este à Tivoli. Aquarelle et gouache. Collection Prat.
 
Philibert-Benoît de La Rue (1718-1780). Une bataille. Plume et encre brune, lavis brun, gris et rose sur traits de pierre noire. Collection Prat.


5 - Le néoclassicisme ou le triomphe de la vertu

Scénographie
Le néoclassicisme ou le triomphe de la vertu

Autour de Jacques-Louis David se cristallise un nouvel évangile, celui de l’exemplum virtutis (exemple de courage physique ou moral) hérité des Anciens. Grands lecteurs de Plutarque et de Tacite, les jeunes rénovateurs du style, adeptes de la ligne froide et du récit héroïque, cultivent un répertoire nouveau dont leurs dessins constituent une approche essentielle. Avant même Le Serment des Horaces qui triomphe au Salon de 1785, David célèbre la vertu d’Andromaque, veuve d’Hector, le suicide exemplaire d’Artémise ou le respect par Régulus de la parole donnée. Exilé à Bruxelles après le retour définitif des Bourbons en 1815, il dessine des portraits d’un réalisme acerbe.
Son succès prodigieux ne laisse que peu de chances à ses rivaux, comme Peyron, lointain continuateur de la ligne attique, ou Vincent, dont les changements de manière successifs n’entachent en rien la grande habileté.
Bien d’autres dessinateurs pratiquent une veine semblable, tandis que Louis-Léopold Boilly, peintre réaliste de la bourgeoisie contemporaine, ou Prud’hon, vaporeux héritier du Corrège, s’affirment chacun par un style bien à eux.
 
Texte du panneau didactique.
 
Prud’hon. L’âme quittant les liens, XIXe siècle. Pierre noire, 44,7 x 33,2 cm. Collection Prat.
 
Alexandre-Évariste Fragonard (1780-1850). François Ier, accompagné de la reine de Navarre sa sœur et entouré de sa cour, reçoit les tableaux et les statues rapportés d’Italie par le Primatice. Plume et encre brune, rehauts d’aquarelle et de gouache sur graphite. Collection Prat.
 
Armand-Charles Caraffe (1762-1822). Phalaris tue d’un coup de flèche le fils de l’un de ses favoris pour prouver aux convives qu’il avait encore la main sûre. Plume et encre noire, lavis noir et brun et rehauts de gouache blanche. Collection Prat.
 
Boilly. Portrait de seize hommes, XVIIIe siècle. Pierre noire, rehauts de blanc sur papier beige, 57,5 x 47,5 cm. Collection Prat.
 
 Prud’hon. Psyché enlevée par les Zéphyrs, XIXe siècle. Pierre noire, rehauts de blanc sur papier bleu, 33 x 17 cm. Collection Prat.


6 - Multiplicité du premier XIXe siècle

Scénographie
Multiplicité du premier XIXe siècle

La gloire de Napoléon sera illustrée bien sûr par David, mais aussi par ses élèves comme Girodet et Gros. C’est précisément avec Gros que se manifestent les tensions entre la rigueur néoclassique et l’impulsion romantique, contradictions si violentes qu’elles le conduiront au suicide.
Pour son contemporain Géricault, la problématique s’avère différente : les héros qu’il représente sont populaires et souvent coupables, bien souvent déjà condamnés ; leur stature michelangelesque contrastent avec la puissance du fatum qui les accompagne.

Ingres se voulait, quant à lui, l’apôtre d’un classicisme respectueux des formes, mais ses audaces graphiques, jointes à une habileté déconcertante, feront de lui « un homme à part ». Ses portraits au graphite, où il se montre l’héritier des Clouet et d’Holbein, contraste avec des moments d’audacieuse bizarrerie, un primitivisme qui s’affirme dans ses « grandes machines » historiques.
Davantage impulsif, bien qu’il se soit voulu lui aussi « un pur classique », son grand rival, Delacroix, incarne la mouvance et l’élan romantiques par l’affirmation d’une imagination sans cesse renouvelée, cette imagination que Baudelaire célébrait chez lui comme « la reine des facultés ».
 
Texte du panneau didactique.
 
Prud’hon. La Fortune, XIXe siècle. Pierre noire, rehauts de blanc sur papier bleu, 35 x 22 cm, don Louis-Antoine et Véronique Prat sous réserve d’usufruit au musée du Louvre en 1995.
 
Ingres. Pierre Baillot, XIXe siècle. Graphite, 36, 1x 28 cm. Collection Prat.
 
François-André Vincent (1746-1816). La Mélancolie. Plume et encre noire. Collection Prat.
 
Eugène Delacroix. Cheval ruant, XIXe siècle. Aquarelle, gouache, 15,1 x 13 cm. Collection Prat.
 
Ingres. Songe d’Ossian, XIXe siècle. Plume et encre brune, aquarelle, mis au carreau à la pierre noire, 30,5 x 30,2 cm. Collection Prat.
 
Eugène Delacroix. L’amoureuse au piano, XIXe siècle. Pinceau et lavis brun, 21,8 x 17,5 cm. Collection Prat.
 
Girodet. Turc brandissant sa lance, XIXe siècle. Pierre noire, fusain, estompe, rehauts de blanc, rehauts de pastel sur papier gris, 42,9 x 27, 2 cm. Collection Prat.


7 - Académismes et réalismes après 1850

Scénographie
Académismes et réalismes après 1850

Les oppositions classiques entre novateurs et académiques après 1850 n’ont guère lieu d’être dans le monde du dessin où la liberté inventive des uns ne contrarie en rien la pureté graphique de ceux que l’on a trop longtemps qualifiés de « pompiers ». Il n’est plus juste aujourd’hui d’opposer Jean-Baptiste Carpeaux, Jean-François Millet ou Théodore Rousseau aux décorateurs de l’Opéra-Garnier que sont Isidore Pils ou Paul Baudry, ni aux puristes comme Pierre Puvis de Chavannes, alors que certains artistes comme Thomas Couture, Camille Corot ou Gustave Courbet poursuivent un chemin à part et très personnel.
 
Texte du panneau didactique.
 
Honoré Daumier (1808-1879). L’Entracte. Fusain et estompe, plume et encre brune, lavis gris et beige. Collection Prat.
 
Alexandre Cabanel (1823-1889). Un homme et deux femmes dansant dans les airs. Sanguine. Collection Prat.
 
Henri Regnault (1843-1871). Buste de jeune Italienne, la tête de profil à droite. Crayon noir. Collection Prat.
 
Gustave Courbet (1819-1877). Paysage vallonné avec des sapins à droite. Graphite et estompe. Collection Prat.
 
Théodore Rousseau (1812-1867). Le Chemin d’Arbonne à Macherin. Plume et encre brune, lavis brun et graphite sur papier crème. Collection Prat.
Scénographie
 
Gustave Doré (1832-1883). La Mendiante anglaise. Aquarelle et rehauts de gouache blanche. Collection Prat.
 
Jean-François Millet (1814-1875). La Cardeuse de laine. Fusain. Collection Prat.
 
Pierre Puvis de Chavannes (1824-1898). Étude pour Le Martyre de saint Sébastien. Sanguine sur quatre feuilles de papier accolées. Collection Prat.
 
Luc-Olivier Merson (1846-1920). Étude pour l’Éclairage. Crayon noir et rehauts de blanc sur papier brun. Mis au carreau à la craie blanche. Collection Prat.


8 - Dessinateurs littéraires et tendances symbolistes

Scénographie
Dessinateurs littéraires et tendances symbolistes

Si Delacroix, selon le mot encore de Baudelaire, s’est voulu « un peintre littéraire », c’est aussi l’importance des rapports entre l’écrit et le dessiné qu’illustrent les oeuvres d’artistes, sou­vent rompus à l’art de l’estampe, comme Honoré Daumier ou Rodolphe Bresdin. Des écrivains-dessinateurs, prolixes (Victor Hugo, plus de trois mille dessins) ou rarissimes (Charles Baude­laire, à peine trente dessins), participent de la même énergie. Les rapports entre l’art et la littérature nourrissent également l’ima­gination d’un Gustave Moreau comme d’un Odilon Redon, que l’on considère comme les fondateurs du courant symboliste.
 
Texte du panneau didactique.
 
Gustave Moreau (1826-1898). Phaon : étude de costume pour l’opéra Sapho. Aquarelle sur graphite. Collection Prat.
 
Rodolphe Bresdin (1822-1885). Femmes se baignant dans une rivière entourée de falaises rocheuses. Plume et encre de Chine sur bristol. Collection Prat.
 
Victor Hugo. La Tour des rats, XIXe siècle. Plume et encre brune, lavis brun, 17 x 30 cm. Collection Prat.
 
Jules Dalou (1838-1902). Étude pour Les Châtiments de Victor Hugo. Plume et encre brune. Collection Prat.
 
Baudelaire, Femme en buste, XIXe siècle. Plume et encre brune, 20 x13 cm. Collection Prat.


9 - Vers la modernité

Scénographie
Vers la modernité

La modernité graphique qui prépare les conquêtes plastiques du XXe siècle n’est pas à chercher dans l’impressionnisme pur, dont les grands maîtres du plein air (Monet, Sisley, etc.) dessinent sans véritable génie. Elle est plutôt le fait d’un Manet ou d’un Degas, qui, à leurs débuts, feront cependant référence dans leurs des­sins aux grands ancêtres italiens de la Renaissance et à leurs figures idéales. Elle réside aussi dans une affirmation de la plas­ticité spectaculaire des formes, comme chez Rodin, tandis qu’un autre langage s’élabore en ces mêmes années à Pont-Aven autour de Gauguin, Bernard et Sérusier.
Avec Toulouse-Lautrec, comme avec Seurat et Cézanne, l’acte graphique s’affirme conquérant, d’une extrême acidité chez le premier, d’une étonnante maîtrise technique chez le deuxième, sorte d’« inventeur du noir », enfin d’une audace inouïe chez le troisième. Cézanne cherche à rapprocher le rendu de sa « petite sensation », longuement méditée, de sa haute conception de « l’art des musées », à travers une quête d’harmonie formelle d’une puissance inégalée.


 
Texte du panneau didactique.
 
Paul Cézanne, Les grands arbres, XIXe siècle. Aquarelle, graphite, 47 x 58 cm. Collection Prat.
 
Odilon Redon, Tête suspendue par une chaîne, XIXe siècle. Fusain sur papier beige, 45 x 37 cm. Collection Prat.
 
Paul Cézanne (1839-1906). Charles Le Brun d’après Coysevox. Mine de plomb. Collection Prat.
 
Seurat, La femme accoudée à un parapet, XIXe siècle. Crayon Conté, 24,1 x 16 cm. Collection Prat.
 
Auguste Rodin (1840-1917). Médée. Graphite, plume et encre brune, lavis brun, rehauts de gouache blanche sur papier découpé et collé sur un support gravé. Collection Prat.