FERNELL FRANCO
Cali clair-obscur

Article publié dans la Lettre n° 394
le 21 mars 2016


 
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FERNELL FRANCO. Cali clair-obscur. C’est la première rétrospective en Europe consacrée à ce photographe colombien, né dans un petit village, Versalles, en 1942 et mort d’une crise cardiaque en 2006, à Cali, une ville qui connut une croissance extraordinaire dans les années 1960 avant son déclin, en partie dû au cartel de la drogue. La famille de Fernell Franco fuit la guerre civile qui fait rage en Colombie entre 1948 et 1953. Il a alors huit ans. Cali le fascine. Il adore le cinéma mexicain, le film noir et le néoréalisme italien, qui auront une grande influence sur lui.
En 1956, il commence à travailler comme coursier pour un studio photo, puis il devient fotocinero (il photographie les passants dans la rue et leur vend leur portrait) et enfin reporter-photo pour des journaux. Il supporte difficilement le travail qu’on lui demande : des reportages sur les massacres dans les villages. Il se tourne alors vers la photographie de mode et la publicité avant de se lancer dans un travail personnel. Cela l’amène à réaliser diverses séries : Galladas (1970), consacrée aux bandes de jeunes de Cali ; Prostitutas (1972) sur les dernières maisons closes du port de Buenaventura, en plein délabrement ; Interiores (1972) sur les vieilles demeures abandonnées et transformées en logements de fortune pour les populations pauvres et réfugiées ; Amarrados (1978) où il photographie des marchandises emballées et ficelées ; Demoliciones (1980) où il documente la démolition de bâtiments historiques qui font place à des édifices modernes ; Retratos de ciudad (1985) avec des vues de Cali et de villes nord-américaines.
Ses photos font l’objet de nombreuses expositions collectives ou personnelles dans le monde entier. Aujourd’hui nous pouvons voir des extraits des différentes séries mentionnées ci-dessus ainsi que des catalogues d’exposition et ouvrages qui lui sont consacrés. Très intéressant également les planches contacts où l’on voit les annotations de l’artiste pour ne conserver qu’une partie d’une photo et le travail complexe (virage, solarisation …) qu’il réalise pour obtenir les effets désirés. Fascinant. Fondation Cartier pour l’art contemporain 14e. Jusqu’au 5 juin 2016. Lien : www.fondation.cartier.com.


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