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 Parcours en images  de l'exposition
 FACE AU SOLEILUn astre dans les arts
 avec des visuels 
              mis à la disposition de la presseet nos propres prises de vue
 
 
 
 
 
   
                 
                  
                    
                      
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                        | Musée Marmottan Monet  |  
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                          Face au Soleil
 Un astre dans les arts
 
 En 2014, ici-même, les travaux réunis  d'historiens, d'historiens de l’art et d’astrophysiciens ont permis de révéler  de nombreux détails concernant l’histoire d’un des chefs-d'œuvre du musée  Marmottan Monet, Impression, soleil  levant de Claude Monet. Parmi les multiples découvertes qui jalonnaient  l’histoire de ce tableau, la première était celle de la date de sa réalisation  qui était demeurée jusqu'alors hypothétique. La conclusion était on ne peut  plus précise: cette peinture avait vu le jour le 13 novembre 1872, il y a donc  exactement cent cinquante ans.
 Pour célébrer cet anniversaire, le musée Marmottan Monet a souhaité une  fois de plus réunir des historiens et des scientifiques d'horizons variés.  Alors qu'en 2014, leur contribution avait pour objectif d'analyser une œuvre  clé de l’histoire de l’art et d'en percer certains des secrets, ils ont ici  élargi le prisme de leur réflexion et mis en résonance l’évolution des  connaissances et des arts. À travers une réunion de 100 œuvres, une fresque se  dessine alors: celle de l'évolution de la représentation du Soleil dans les  arts depuis la haute antiquité jusqu’à nos jours. Peintures, sculptures,  manuscrits, dessins, gravures, objets d'art, documentation scientifique et  astronomique d’une exceptionnelle rareté mettent en évidence la manière dont  les artistes se sont appropriés croyances et savoirs en les transposant dans  leur création.
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Gérard Fromanger. Le  soleil inonde ma toile, Série « Le tableau en  question », 1966. Glycéro, acrylique sur bois découpé, 145 x 115 cm. Collection  Fanny Deleuze. © Studio Christian Baraja SLB / Fonds de dotation Fromanger. |   
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 1 - Antiquités et Soleil-Dieu (*)
 
 
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                            Scénographie
                            (*) Nous   avons numéroté les sections pour rendre le parcours plus lisible. |  
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                          Antiquités & Soleil-Dieu
 
 Les textes, les images, les objets que nous ont  légué les civilisations antiques ou les plus reculées, font du soleil le dieu  « créateur ». C’est, en effet, la régularité attendue de ses cycles, cette  alternance d'apparitions et de disparitions journalières ou saisonnières dans  une barque (amulette du Dieu Râ) ou sur un char sur lequel prennent place les  dieux demiurges, qui fait vivre et doit faire revivre éternellement la nature  et l’homme.
 « Deux Antiquités » sont ici évoquées à titre  d'exemple. L'Égypte pharaonique et le monde Gréco - Romain illustrent la  variété des représentations de l’astre générateur de vie. Symbolisé par un  disque, il peut être rouge sang (stèle funéraire de la dame Tahy) ou adopter la  couleur des métaux ou pierres semi-précieuses utilisés par les artisans des temps  anciens. Chez les grecs puis les romains, le soleil se fait homme:  Hélios-Apollon sur son char illustre la représentation anthropomorphique de  l'astre, iconographie qui perdure à travers les siècles.
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Stèle funéraire cintrée au nom de la dame Tahy,  VIIe - VIe siècles av. J.-C. Bois, stuc et pigments polychromes, 24.7 cm  x 20.5 cm x 2.2 cm. Genève, Fondation Gandur pour l’Art. © Fondation Gandur  pour l’Art, Genève. André Longchamp. 
                        
 
 
Le soleil est omniprésent  dans la culture et la religion égyptiennes; son rôle est allé en s'élargissant  au fil du temps. Ainsi, sur cette modeste stèle de l'antiquité tardive, il  apparaît à trois reprises, dans le cintre, entre deux ailes et deux uraei  (cobras) - selon un motif connu depuis le début des temps pharaoniques -, il  veille sur le défunt. Entre les formules d'offrandes traditionnelles, la  défunte rend hommage à deux divinités, Horus et Hathor, qui ont progressivement  intégré cet emblème à leur représentation. |  
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                        | Amulette en forme d’enfant, image du soleil renaissant,  3e quart IIe millénaire avant J.-C. Faïence, 7.1 x 3 x 0.5 cm. Genève,  Fondation Gandur pour l’Art. © Fondation Gandur pour l'Art, Genève. Grégory  Maillot. |  | Attribuée au peintre de  vases dit « De Copenhague 4223 ». Hélios sur un quadrige. Situle apullienne à  figures rouges en argile, vers 340-330 av. J.-C. Hambourg, Museum für Kunst und  Gewerbe Hamburg, ancienne collection du Dr. Walter Kropatscheck (Helgoland). 
                        
 
 
Vase destiné  à préparer les boissons, ce récipient tardif, dérivé du cratère, est  probablement sorti d’un atelier de Tarente, ville ou se concentrèrent les  principaux peintres du « style orné ». Les compositions, contenues entre des motifs  ornementaux, couvrent la panse du vase et sont traitées plus particulièrement  en rouge et en blanc. Les thèmes les plus fréquents sont empruntés à la  mythologie, tel celui du dieu grec Hélios, alors assimilé au romain Apollon,  conduisant son céleste quadrige.
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                        | Sol sous les traits  d’Alexandre le Grand. Buste miniature en argent, 2nde moitié du IIIe siècle av.  J.-C. Collection particulière. |  | Sol, IV-Ve siècle.  Médaillon en argent. Collection particulière. |   
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 2 - Occident Chrétien
 La création du Soleil
 
 
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                        | Scénographie 
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                          Occident  Chrétien
 la  création du Soleil
 
 Avec  les religions du Livre, le statut du soleil change du tout au tout. De  créateur, il devient « créé » comme le dit la Genèse qui fixe au quatrième jour  la création du soleil et de son pendant nocturne, la lune. Alors que dans  l'Antiquité, les artistes assignaient au soleil une position centrale et  dominatrice, l'iconographie chrétienne des premiers siècles lui confère une  place périphérique et accessoire. Au Moyen Âge, l'usage de la perspective  hiérarchique - un principe selon lequel la taille des sujets varie selon leur  importance - renforce ce phénomène. La figure de Dieu domine littéralement les  compositions et se déploie sur toute la hauteur des champs disponibles. Dans la  Biblia Sacra (Schaffhouse), la silhouette du Père habite entièrement les  rinceaux où sont décrits certains épisodes de la Genèse. Dans celui du centre,  à droite, Dieu tient entre ses mains le soleil qu’il vient de créer et qui  n’est pas plus grand qu’une pomme ! On retrouve le même rapport de proportion  dans la Crucifixion ou le soleil et la lune figurent de part et d’autre du  Christ en croix (Plaque de reliure en ivoire, Paris, musée de Cluny). Le Dieu  du Livre éclipse le soleil. Il est la lumière du monde comme le dépeint Gerrit  van Honthorst au XVIe siècle.
 
 
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Anonyme. La Création du  Soleil et de la Lune dans Biblia Sacra. «Détail du feuillet 1 verso»,  1300-1325. Vélin, 339 feuillets. Schaffhouse, Stadtbibliothek Schaffhausen. |  
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                        | Crucifixion, plaque de reliure, vers  l’an mille, Cologne. Ivoire sculpté en bas-relief, 17,4 x 11,7 x 0,8 cm. Paris,  Musée de Cluny - Musée national du Moyen Âge. Photo (C) RMN-Grand Palais (musée  de Cluny – musée national du Moyen Âge) / René-Gabriel Ojeda. |  | Maître de Valence (actif  vers 1450-1460). La Crucifixion, 1450-1460. Huile sur panneau. Madrid, Museo  Nacional Thyssen-Bornemisza. |  
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                        | Soleil sur la ville, Splendor Solis, traité  d’alchimie, XVIe siècle. Folio 35 v – Manuscrit en Vélin, 50 feuillets, 30,8 x  22 x 3,8 cm. Paris, Bibliothèque nationale de France, département des  Manuscrits. © Paris, Bibliothèque nationale de France. |  | Giovanni del Biondo (actif  vers 1356 - 1399). Vision de saint Benoît, fin du XIVe siècle. Tempera et  feuille d’or sur panneau. Toronto, Art Gallery of Ontario, don A.L. Koppel,  1953. |   
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 3 - Du géocentrisme à l'héliocentrisme
 vers le Soleil-Astre
 
 
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                        | Scénographie 
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                         Du  géocentrisme à l'héliocentrisme
 vers  le Soleil-Astre
 
 Pendant  des siècles, à la suite du géographe Ptolémée (90-168), on avait considéré que  la Terre était le pivot du monde autour duquel se mouvaient astres et planètes.  À partir du XVIe siècle, des recherches scientifiques ont permis d'affirmer que  c’est, en fait, le                            Soleil  qui occupe le centre de notre univers, une découverte qui vise à reconsidérer  la place de l’homme.
 Par  ses calculs, Nicolas Copernic (1473-1543) est l’un des premiers à l’affirmer,  un phénomène que Galilée (1564-1642) observe bientôt à l’aide de lunettes  astronomiques de son invention. Du géocentrisme de Ptolémée, la science passe à  l’héliocentrisme qu’illustrent de nombreuses publications: c'est la révolution  copernicienne.
 À  la même époque, les artistes sont animés par le souci de peindre le monde tel  qu’il est en s’appuyant, à l'instar des scientifiques, sur leurs observations.  Considéré jusqu'alors comme un genre mineur, le paysage prend son véritable  essor au début du XVIIe siècle. Le Soleil y occupe toute sa place; celle de  l’astre qui illumine notre terre. Nombreux sont alors les artistes, de Rubens  au Lorrain ou à Vernet, qui composent des vues panoramiques de nos terroirs que  transcendent la présence d’un soleil, tantôt levant, tantôt couchant.
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Luca Giordano. L’astronome, 1655. Huile sur toile, 118 x 97,5. Chambéry, Musée des Beaux-Arts. ©  Musée de Chambéry / Grand Palais - Thierry Olivier. |  
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                        | Entourage de Gerrit Van  Honthorst (1590-1656). L'Adoration des bergers, XVIIe siècle. Huile sur toile.  Collection particulière. 
                        
 
 
 Considéré vers 1620 comme un des principaux représentants du caravagisme aux  Pays-Bas, Gerrit van Honthorst fut un peintre de sujets religieux, de portraits  et de scènes de genre. Chacun de ses tableaux était traité comme une scène  nocturne, la seule lumière, souvent dissimulée, venait d’une bougie. Dans ses  différentes Adorations des bergers,  c’est de l’Enfant-Jésus, en bas et au centre de la composition, que vient la  lumière, illustration de l’Évangile de saint Jean (8, 12): « Je suis la lumière  du monde ». |  | Albrecht Dürer (1471-1528).  Sol Justitiae, vers 1499. Burin. Paris, Bibliothèque nationale de France. |  
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                        | Pierre Paul Rubens. Paysage  du soir à l’oiseleur, avec pleine lune, c. 1635–1640. Huile sur  bois, 45,8 x 84,6 cm.Paris, musée du Louvre, département des Peintures. Photo  © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / Thierry Ollivier.
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                        | Atelier de Claude Joseph  Vernet. Port de mer au soleil levant (matin), 1760-1800. Huile sur bois, 67.6 x 99.7 cm. Dulwich Picture Gallery,  London. © Dulwich Picture Gallery, London. |  | Claude Gellée dit Le  Lorrain (1600-1682). L'Embarquement de  sainte Paule à Ostie, vers 1650. Huile sur toile. Épinal, musée  départemental d'Art ancien et contemporain (MUDAAC), dépôt du musée du Louvre. 
                        
 
 
Paysages  d'invention, visions idéales et patiemment reconstituées, nombre de  tableaux, à partir du milieu du XVIIe siècle, vont confier un rôle  majeur au soleil. Ainsi, dans cette vision du port d'Ostie réinventée par Claude  Gellée, le soleil, au moment de son coucher, est source de lumière. Il se  répand en variations colorées à l'arrière-plan laissant les premiers plans à  contre-jour. Cette mise en scène ainsi dramatisée anoblit encore le sujet  religieux à peine visible de sainte Paule embarquant pour la Palestine. |   
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 4 - Permanence des mythes
 
 
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                        | Scénographie 
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                        | Joachim von Sandrart. Allégorie du jour, 1643. Huile sur toile,  148 x 123 cm. Schleissheim, Bayerische Staatsgemäldesammlungen, Staatsgalerie  im Neuen. © BPK, Berlin, Dist. RMN-Grand Palais / image BStGS. |  | Charles de la Fosse. Le  Lever du soleil dit aussi le char d’Apollon, 1672. Huile  sur toile, 100 cm de diamètre. Rouen, Musée des Beaux-Arts. © C. Lancien, C.  Loisel / Réunion des Musées Métropolitains Rouen Normandie. 
                        
 
 
Cette esquisse très aboutie  est probablement le premier projet conçu par Charles de La Fosse pour son  morceau de réception à l’Académie royale en 1671. Reprise et développée, elle  est aussi certainement la source d’inspiration du décor du plafond du Salon  d'Apollon conçu pour le Grand Appartements du Roi à Versailles. Chambre royale  puis salle du trône, à partir de 1683 et de l'installation de la Cour à  Versailles, cette salle et son décor répondaient précisément à l’image de «  Roi-Soleil » que voulait imposer Louis XIV. |  
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                        | Carlo Saraceni. Icare-Trilogie, 1606/07. 1- Le Vol d’Icare, Huile sur cuivre, 41 × 53cm. Naples, Museo e Real  Bosco di Capodimonte. © Courtesy of Ministero della Cultura – Museo e Real  Bosco di Capodimonte. |  | Carlo Saraceni. Icare-Trilogie, 1606/07. 2- La Chute d’Icare, Huile sur cuivre, 41 ×  53cm. Naples, Museo e Real Bosco di Capodimonte. © Courtesy of Ministero della  Cultura – Museo e Real Bosco di Capodimonte. |  
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                        | Carlo Saraceni. Icare-Trilogie, 1606/07.  3- La mise au tombeau  d’Icare, Huile sur cuivre, 41 × 53cm. Naples, Museo e Real  Bosco di Capodimonte. © Courtesy of Ministero della Cultura – Museo e Real  Bosco di Capodimonte.
                        
 
 
 Les nouveaux savoirs n’ont  jamais nui à la reprise des grands mythes par les artistes. Parmi ceux-ci celui  d’Icare, tentant d'échapper au labyrinthe de Minotaure en utilisant des ailes  de cire et de plumes, a souvent été traité. Si, le plus souvent, c’est sa chute  qui est évoquée après qu’il se soit trop approché du soleil, le peintre vénitien  Saraceni, en trois volets, conte trois moments de son histoire. Plus que son  personnage, ce sont les lieux où les actions se déroulent et l'aspect du soleil  qui l’intéressent.
  |  | Henri Antoine de Favanne  (1668-1752). La Chute de Phaéton,  vers 1715-1716. Huile sur toile. Tours, musée des beaux-Arts. |   
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 5 - Louis XIV
 roi de tous les soleils
 
 
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                        | Scénographie 
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                          Louis  XIV
 roi  de tous les soleils
 
 Le  soleil des Antiquités, celui des mythes et légendes, ne disparaît pas pour  autant. Au XVIIe des souverains de droit divin s’en emparent, s'identifient à  l'astre céleste triomphant afin de justifier leur place prééminente au sein de  la société. Ils vont, pour cela, convoquer toutes les références antiques, en  particulier apolliniennes, et les confier à leurs artistes qui vont multiplier  les références solaires dans tous les arts. À la demande de ces souverains,  l’astre du jour ou ses manifestations vont régner aux nouveaux plafonds des  palais mais vont également se glisser dans des formes artistiques plus  inattendues. Par exemple, lorsqu'il fallut dessiner le costume de Louis XIV  pour les Noces de Thétis et de Pelée,  de 1654, ballet ou le roi se distingue en habit d’Apollon.
 Si  Louis XIV a mis le soleil à son service, il a aussi mis les érudits de son  temps au service d’un soleil scientifique. C’est à lui que la France doit, en  1666, la création de l’Académie royale des Sciences et de l'Observatoire de  Paris où le souverain n'hésite pas à appeler les plus célèbres astronomes  européens tel le célèbre Giovanni Domenico Cassini, de l’université de Bologne,  ou le vénitien Vincenzo Coronelli. L'Observatoire de Paris s’impose  immédiatement comme un haut lieu de l'astronomie mondiale; il est, encore  aujourd’hui, le plus ancien observatoire astronomique ayant fonctionné sans  interruption depuis sa création. Lieu d'importantes découvertes, il est grâce à  l'Académie des Sciences un organe de diffusion du savoir, ce qui ne sera pas  sans effet sur l’art des siècles à venir.
 
 
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Henri de Gissey  (1621-1673). Apollon - Le Roy.  Description particulière du grand ballet et comédie des Noces de Thétis et de  Pelée, 1654. 22 pages imprimées, suivies de 73 portraits de danseurs à l'encre  et aquarelle sur papier, rapportés sur vélin. Paris, bibliothèque de l’Institut  de France. |  
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                        | Jean Mauger (1648-1722).  Médaille de Louis XIV. Soleil et globe terrestre, 1667. Bronze. Paris,  Bibliothèque nationale de France.  
                        
 
 
L'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres fut fondée en 1663. Elle était  chargée à l’origine - et ce fut sa seule fonction jusqu'en 1701 -, de fournir  les devises latines et françaises qui devaient être inscrites sur les édifices,  les médailles et les monnaies royales. Ces médailles-objets illustraient tout  autant le rôle symbolique du « Roi-Soleil » que ses actions. En 1667, le  graveur Mauger était ainsi aussi bien chargé d'honorer l'astre royal que ses  victoires de Courtrai et d’Oudenarde. |  | Johann Melchior Dinglinger. Ornement du harnais d'Auguste le Fort en forme de soleil, 1709. Corps en cuivre, ciselé, doré, poinçonné, percé; serti de pierres  précieuses, cristal, 18,5 x 15,2 cm. Rüstkammer, Staatliche Kunstsammlungen  Dresden. © Rüstkammer, Staatliche Kunstsammlungen Dresden, Foto: Jürgen Karpinski. |  
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 6 - Romantisme
 
 
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                        | Scénographie  |  
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                        | Caspar David Friedrich  (1774-1840). Croix dans les bois,  vers 1812. Huile sur toile. Stuttgart, Staatsgalerie, acquis en 1956. 
 
 
À la fin du XVIIIe  siècle et plus encore au début du suivant, une scission s'établit entre  recherches scientifiques et esthétiques. Tandis que le matériel qui permet les études  solaires se complexifie et que les résultats ne concernent plus qu'un nombre  restreint de spécialistes, un soleil «mystique» apparaît qui suit un autre  chemin dans la peinture. Son apparition est toujours liée à celle du paysage  mais, désormais, il n’est plus le simple faire-valoir d'un coin de nature mais  l'expression d'une relation particulière de l’homme avec l'infini. Sa place,  tout comme les variations de son intensité, souvent noyée dans un autre phénomène  naturel tel que le brouillard, vise à exprimer et à faire ressentir une émotion  spirituelle. Ce nouveau soleil, tout imprégné de littérature romantique et de  sens du sublime, révèle l’état d’âme dans lequel baignent les quelques  minuscules modèles qu'on voit avancer sur le chemin d'un destin inconnu,  enfants de Goethe imaginés par Caspar David Friedrich. |  | Caspar David Friedrich. Matin de Pâques, c. 1828/1835. Huile sur  toile, 43,7 x 34,4 cm. Madrid, Museo Nacional Thyssen-Bornemisza, Madrid. ©  Museo Nacional Thyssen-Bornemisza, Madrid. |  
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                        | William Turner. Le soleil couchant à travers la vapeur (The Sun Setting Through Vapour), c. 1809. Huile sur  toile, 69,2 x 101,6 cm. The Barber Institute of Fine Arts, University of  Birmingham. © The Henry Barber Trust, The Barber Institute of Fine Arts,  University of Birmingham. 
                        
 
 
S’appropriant les découvertes  scientifiques de plus en plus nombreuses, les peintres, à partir de la fin du  XVIIIe siècle, vont intégrer à leurs travaux une vision réaliste de tous les  phénomènes astronomiques et météorologiques. Le peintre anglais Turner, grand admirateur  de Claude Gellée, reprendra le goût de ce dernier pour la représentation du  soleil. Il complète cependant l’œuvre de son devancier à l’aune des connaissances  nouvelles par exemple en intégrant les données relatives à la diffraction des  rayons du soleil. |  | William Turner. Mortlake Terrace, 1827. Huile sur toile,  92,1 x 122,2 cm. National Gallery of Art, Washington, Patrons’ Permanent Fund,  1990.1.1. © Courtesy National Gallery of Art, Washington. |  
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                        | Jean-Nicolas Fortin  (1750-1831). Cercle répétiteur, avant 1831. Laiton, ivoire (?), os (?), verre.  Paris, bibliothèque de l'Observatoire de Paris.
                        
 
 
 La création d’observatoires en Europe dès  la seconde moitié du XVIIe siècle a permis de développer et moderniser des  instruments scientifiques d'observations et de calculs pour mesurer et  comprendre l’univers. L'Observatoire de Paris en possède plusieurs témoins  comme ce cercle répétiteur conçu par Nicolas Fortin (1750-1831). Il était utilisé  en géodésie (science qui étudie les dimensions et la forme de la Terre) et en  astronomie pour mesurer les coordonnées horizontales et zénithales. Le présent  modèle a notamment été commandé par le Bureau des longitudes pour l'étude du  prolongement de la méridienne de France en Espagne. |  | Thomas Cole (1801-1848). La Croix dans la solitude, dit aussi La Croix dans la contrée sauvage, 1845.  Huile sur toile. Paris, musée du Louvre, département des Peintures. |   
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 7 - Impression, soleil levant
 
 
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                        | Scénographie 
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                          Impression,
 soleil  levant
 
 L'émotion  que provoqua la première présentation de ce tableau sur les cimaises des  anciens ateliers de Nadar, boulevard des Capucines, à Paris, en 1874, tient  probablement aux prolongements qu’il offrait de l'évolution picturale du  paysage et du regard respectueux désormais porté sur la nature. En effet, ce  tableau intègre les transformations de la peinture de paysage, dominée par une  volonté réaliste, depuis les années 1830 et le souci de représenter la nature  telle qu’elle s'offre à nos yeux (voir ici Courbet et Boudin). Alors que ses aînés  avaient pour habitude de travailler en atelier d’après des esquisses faites sur  nature, Monet va plus loin et peint directement sur le motif, l'avant-port du  Havre en l'occurrence. Il brosse sa toile en quelques heures, seul moyen, selon  lui, de saisir avec exactitude et précision sa vision. Il s'intéresse  particulièrement à retranscrire les brumes matinales qui au petit matin  confèrent au port normand une allure fantomatique. Peinture de la vision,  d’aucuns diraient de l'observation; peinture des phénomènes atmosphériques et  célestes, Impression, soleil levant illustre  magistralement l’aboutissement des aspirations réalistes des peintres paysagistes  et clôt, en ce sens, un chapitre de l’histoire de la représentation du soleil  dans les arts.
 
 
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Claude Monet. Impression, soleil levant, 1872. Huile sur toile,  50 cm x 65 cm. Paris, musée Marmottan Monet. © Musée Marmottan Monet, Paris /  Christian Baraja SLB. |  
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                        | Eugène Boudin. Le Havre : Coucher de soleil sur la mer, 1885. Huile sur toile, 65 x 92,5 cm. Potsdam, Hasso Plattner Collection.  © Hasso Plattner Collection / Recom Art, Berlin. |  | Camille Pissarro. Bazincourt, effet de neige. Coucher du soleil, 1892. Huile sur toile, 32 x 41 cm. Potsdam, Hasso Plattner Collection. ©  Hasso Plattner Collection / Recom Art, Berlin. |   
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 8 - Néo et suivants
 
 
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                        | André Derain. Big Ben, 1906. Huile sur toile, 79 x 98 cm. Troyes, musée d’art  moderne de Troyes, collections nationales Pierre et Denise Levy. © Olivier  Frajman photographe. © ADAGP, Paris 2022. 
                        
 
 
Dès 1895, Signac modifie  les principes originaux du néo-impressionnisme. La génération qui l’admire et  qui découvre à sa suite les sites de Saint-Tropez ou de Collioure, celle des  Fauves, reprend ses méthodes mais d’une manière plus libre et plus arbitraire  encore. La touche, désormais de taille et de formes variables, se substitue au  dessin. La couleur s'affranchit de la réalité et le peintre renoue avec les  aplats. La connaissance et les expériences cèdent le pas à la liberté de  création. |  | Paul Signac. Le  Port au soleil couchant, Opus 236 (Saint-Tropez), 1892. Huile  sur toile, 65 x 81 cm. Potsdam, Hasso Plattner Collection. © Hasso Plattner  Collection / Recom Art, Berlin. |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | Paul Signac (1863-1935).  Gammes chromatiques comparatives (palettes seconde moitié), 1897. Huile sur  bois. Paris, Archives Signac.
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 9 - Variations solaires :
 les artistes et l'astronomie
 
 
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                        | Scénographie 
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                          Variations  solaires :
 les  artistes et l'astronomie
 
 Au début du XXe siècle, tous les regards se tournent  vers le soleil. Les recherches des astronomes sont dévoilées au plus grand  nombre, par le truchement de publications scientifiques et d'articles qui nous rapprochent  - symboliquement du moins - du soleil. À travers ce phénomène de vulgarisation,  la vie des astres s’immisce jusque dans notre quotidien et celui des artistes.  Qu'ils intègrent ces dernières découvertes ou s’en détournent, les peintres  endossent cette réalité à différents degrés. Maurice Denis semble imperméable à  la science, dans ses œuvres où il réactualise un soleil chrétien dont les  rayons structurent la composition de son Saint-François. S’il vise lui aussi au  renouveau de la peinture religieuse, Franz von Stuck s'inspire en revanche de  l'imagerie scientifique des éclipses pour traduire ce moment des évangiles où,  selon Matthieu, « il y eut des ténèbres sur tout le pays ». Son soleil noir  fait écho au soleil glacial d’Otto Dix qui, à la veille de la Première guerre  mondiale, augure de l'histoire tragique. D'autres représentants des  avant-gardes, à l'instar de Sonia Delaunay, puisent plus directement dans  l'expérience solaire et la littérature astrologique pour tracer le chemin de la  « peinture pure ». Qu’il soit spontané ou savant, qu’il s’ancre dans la  tradition ou participe des recherches formelles des avant-gardes, le soleil et  sa représentation évoluent : bien plus qu’un simple cercle, il revêt désormais  des aspects multiples, protéiformes et inédits.
 
 
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Sonia Delaunay. Contrastes  simultanés, 1913. Huile sur toile. 46 x 55 cm. Madrid, Museo Nacional  Thyssen-Bornemisza, Madrid. © Pracusa S.A. Courtesy Museo Nacional  Thyssen-Bornemisza, Madrid. 
                        
 
 
« Nous irons jusqu’au  soleil », tel est le mot d'ordre que se sont donné Sonia et Robert Delaunay.  C'est dans l'étude de la lumière solaire, de son spectre et de ses effets sur  la vision que les époux trouvent le chemin de la « peinture pure ». En  s’inspirant de la loi du « contraste simultané » (Chevreul), Sonia Delaunay  perçoit dans le travail de la lumière, qui brise les contours et dissout les formes,  l’occasion d’une nouvelle organisation picturale par plans colorés. Dans ce  paysage « simultaniste », le soleil devient le vecteur d’un éclatement et d’une  recomposition coloriste du réel. |  
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                        | Valdemar Schønheyder Møller. Coucher de soleil, Fontainebleau, c. 1900. Huile sur toile, 116,2 x 88,3 cm. SKM, National Gallery of  Danemark. © SKM Photo / Jakob Skou-Hansen. |  | Otto Freundlich  (1878-1943). Cercles de lumière  (arc-en-ciel cosmique), juin 1922. Gouache et pastel sur papier. Genève,  Fondation Gandur pour l'Art. |  
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                        | Maurice Denis. Saint-François recevant les stigmates, 1904. Huile sur panneau, 60,5 x 115,5 cm. Paris, Collection particulière.  © Christian Baraja SLB.
 
 
 
Agenouillé en prière,  Saint-François reçoit les stigmates au premier plan de ce paysage inondé des  rayons du soleil. Peint en 1904, à la veille de la fondation des Ateliers de l’art  sacré, ce tableau illustre le retour vers un « nouveau classicisme » prôné par  Maurice Denis au tournant du XXe siècle. Réagissant contre l’impressionnisme,  le peintre reprend un sujet classique de la peinture religieuse, traité notamment  par Giotto, dans une manière plus solide. Il ne s’agit plus de traduire  subjectivement l’éblouissement, mais bien de mettre en scène une expérience  mystique du soleil, qui pourrait être celle de l’artiste lui-même.  |  
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                        | Albert Trachsel. Soleil, 1909. Huile sur toile, 57x73 cm. République et Canton  du Jura, Collection jurassienne des beaux-arts. |  | Wilhelm Morgner  (1891-1917). Composition astrale XII,  1912. Huile sur toile. Soest, Museum Wilhelm Morgner mit Raum Schroth,  Kunstsammlung der Stadt Soest. |  
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 10 - De l'astronomie à l'astrophysique
 Soleil-Lumière
 
 
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                        | Scénographie  |  
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                         De  l'astronomie à  l'astrophysique
 Soleil-Lumière
 
 Dans  le courant du XIXe siècle, la connaissance du soleil fait un bond. À la science  de l'observation, l’astronomie, s’adjoint celles de la physique et bientôt de  l’astrophysique. Le Soleil n’est plus seulement un astre que l’on décrit; il  est également un « corps » dont on découvre certaines des composantes. L'étude  de la lumière solaire et de sa décomposition au moyen d’un prisme en spectre de  couleurs identiques à celles de l’arc-en-ciel, la spectroscopie, va permettre  de révéler la composition chimique du Soleil. Les éclipses solaires – parce qu’elles  permettent d'analyser l'atmosphère solaire ordinairement noyée dans un très  fort éclat - constituent à cet égard - des jalons essentiels dans l’avancée des  connaissances.
 Au  début du XXe siècle, on sait que le Soleil est une boule de gaz dont la surface  granulaire est en perpétuel renouvellement et qui est doté d’une atmosphère  dans laquelle de gigantesques protubérances s’échappent de la chromosphère  solaire et s'élèvent dans la couronne. Peintures, pastels, gravures et  photographies présentés dans cette section sont en partie l'œuvre d’astronomes  actifs au XIXe siècle. Citons parmi eux Trouvelot, Janssen, Lhose dont les  illustrations témoignent des liens ténus qui peuvent unir la science et l'art.  Les peintres ne sont pas indifférents à ces découvertes. Ainsi, les néo-impressionnistes  s'appuient sur la spectroscopie pour reconstituer l'intensité de la lumière  solaire. Ils développent une méthode de travail scientifique consistant à  juxtaposer des touches de couleurs pures selon une stricte combinaison issue de  la décomposition du prisme chromatique. Parmi les fauves, Derain interprète  librement cette touche chromo-luminariste devant un motif, Big Ben, qui rappelle Le Havre ou le Londres de Monet.
 
 
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Étienne Léopold Trouvelot  (1827- 1895). Éclipse totale du Soleil du  29 juillet 1878, 1878. Pastel sur papier. Paris, bibliothèque de  l'Observatoire de Paris. |  
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                        | Gustave Courbet  (1819-1877). Soleil couchant,  1875. Huile sur toile. Qrnans, musée  départemental Gustave-Courbet. |  | Otto Dix (1891-1969). Soleil levant, 1943. Huile sur papier et carton. Dresde, Städtische Galerie. 
                        
 
 
Ce lever de  soleil montre l'influence de Van Gogh, exposé à Dresde en 1912, sur le jeune Otto  Dix, qui lui emprunte notamment sa touche épaisse et sinueuse, dans un paysage  à la portée symbolique. Loin de la chaleur du Midi, le soleil devient ici un  astre glacial qui, dans une explosion de rayons jaunes et noirs, se lève sur un  paysage enneigé peuplé de corbeaux. Cette aurore, aussi effrayante que la  tombée du jour, nous rappelle toute l'ambivalence du soleil à la veille d'une  guerre qui marquera profondément Dix. |  
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 11 - Face au soleil
 
 
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                        | Scénographie  |  
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                          Face  au soleil
 
 Au  lendemain d’Impression, soleil levant,  l’astre devient un leitmotiv de la peinture moderne, un motif rayonnant  par-delà les clivages esthétiques qui scandent l'histoire de l’art au tournant  du XXe siècle. Ainsi la précision naturaliste des peintres de Skagen – qui empruntent  à la tradition, à l’impressionnisme et à la photographie - est bousculée par un  soleil éblouissant qui, chez Schonheyder Moller, absorbe la représentation sous  un halo lumineux. Vallotton et les symbolistes explorent les potentialités  décoratives de cet astre, qui mue le monde en « féerie ». Enfin, Munch révèle  la puissance expressive du soleil qui, dans une perspective plus vitaliste,  devient la source d’une énergie picturale débordante. L’astre solaire n’est  plus seulement la composante d’un paysage, le détail - fût-il central - d’une vision  panoramique; il devient le « dieu de la peinture moderne » (Maurice Denis), un  sujet à part entière qui s’impose dans le monde des arts et envahit dorénavant  toute la surface de la toile.
 
 
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Edward Munch. Le Soleil, 1910–1913. Huile sur toile, 162 x 205 cm. Oslo,  Munchmuseet. © Oslo, Munchmuseet.
                        
 
 
 À partir de 1910, Edvard  Munch se lance dans une série d’études du soleil qui aboutiront à sa grande  décoration pour le hall de l’Université d’Oslo. Le peintre transpose la  puissance de ce motif impossible - que l’on ne peut soutenir, sans se brûler  les yeux - sous la forme d’un ciel électrique, tissé de faisceaux et de rayons  qui expriment sa propre expérience de l’éblouissement. Ce soleil-œil devient le  noyau d’une énergie vitale débordante, transparaissant dans la présence visible  du geste du peintre qui étire ses rayons jusqu'aux limites du cadre. |  
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                        | Charles Marie Dulac. Soleil levant à Assise, 1897. Huile sur toile,  38 x 46 cm. Collection Lucile Audouy. © Collection Lucile Audouy, photo Thomas  Hennocque. |  | Franz von Stuck  (1863-1928). Crucifixion, 1906. Huile  sur bois. Poznan, National Museum in Poznan. 
 
 
Franz von Stuck a peint plusieurs toiles sur le thème de  la Crucifixion. Il s’agit pour lui de représenter « l'instant le plus  dramatique de la mort, lorsque le soleil s’est obscurci et qu’un coup de  tonnerre a retenti dans toute la nature. » En d’autres termes, le peintre  associe le climax de la Passion au  phénomène de l'éclipse, qui augmente le pathétique de la scène, plongée dans  une pénombre quasi surnaturelle. Plus encore, ce soleil noir contraste avec le  visage rayonnant du Christ, qui illumine les figures de Marie-Madeleine et de  la vierge. D'un astre à l’autre, cette composition manichéenne permet ainsi à  l’artiste d'orchestrer la naissance du Christ-Soleil. |  
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                        | Laurits Tuxen (1853-1927). Coucher de soleil à Hojen, étude, 1909.  Huile sur toile. Skagen, Art Museums of Skagen. |  | Félix Vallotton  (1865-1925). Coucher de soleil, ciel  orange, 1910. Huile sur toile. Winterthur, Kunst Museum, achat réalisé  grâce à une contribution de Charles et Lisa Jäggli-Hahnloser, 1976.
                        
 
 
 Ce « Coucher de  soleil, ciel orange, derrière un coteau très en silhouette », peint à Honfleur  en 1910, est la première occurrence de ce motif dans l’œuvre de maturité de  Vallotton. Entre 1910 et sa mort en décembre 1925, l'artiste réalise une  quarantaine de soleils couchants: il s’agit principalement de paysages  recomposés en atelier, à partir des impressions saisies sur le motif par  Vallotton à l’occasion de ses nombreux séjours normands. De la gravure à la  peinture, ces huiles sur toile qui prolongent les recherches décoratives du  symbolisme lui permettent de déployer les qualités graphiques de son art. |   
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 12 - Le soleil, une étoile parmi tant d'autres
 
 
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                        | Scénographie 
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                          Le  soleil,
 une  étoile parmi                            tant  d'autres
 
 En  1915, une nouvelle révolution s'impose. Dans sa théorie de la relativité  générale, Einstein démontre que l’univers n'est pas un décor immuable dans  lequel évoluent les corps célestes, mais qu’il est lui-même un objet en  expansion depuis sa naissance, une sorte de gélatine (l’espace-temps) qui  évolue, se déforme et vibre. Non seulement l’univers n’est plus éternel mais  nous comprenons, avec Einstein, que la Voie Lactée n’est qu’une galaxie parmi  des milliards... et le soleil, une modeste étoile située en périphérie de  l'univers. Cette découverte s'accompagne de nouvelles représentations qui  rendent précisément compte de ce changement d'échelle. Des poétiques «  Constellations » de Miro aux sculptures de Calder, l'astre se (re)découvre  parmi d’autres étoiles, dans des œuvres qui ne sont pas sans rappeler les  peintures de nébuleuses commandées à Hippolyte Guénaire par l'Observatoire de  Paris. C’est encore cette dilatation de l’espace que traduit Fromanger, dans  son hommage en forme de vortex à Impression,  soleil levant, qui renouvelle le point de vue proposé par Monet il y a 150  ans. S'ils sont nombreux à fondre la Voie Lactée dans la multitude des  galaxies, d’autres n’en continuent pas moins de peindre des foyers ronds et  lumineux. C’est même dans une proximité inédite que Piene et Pousette-Dart  confrontent le spectateur à un soleil tout à la fois classique, monumental et  abstrait qui, dans son impersonnalité, n’est peut-être plus notre étoile, mais une  autre brillant dans l’univers.
 
 
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Anonyme. Éclipse totale de  Soleil du 7 août 1869 observée à Ottumwa, Iowa [États-Unis] : première épreuve  de la totalité [temps d'exposition 6 secondes], 1869. Tirage photographique sur  papier albuminé. Paris, bibliothèque de l'Observatoire de Paris. |  
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                        | Gérard Fromanger. Impression,  soleil levant 2019, 2019. Acrylique sur toile, 200 x 300 cm. Collection Anna Kamp. © Studio  Christian Baraja SLB / Fonds de dotation Fromanger.
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                        | J. Manais (dates  inconnues). Éclipse solaire, 28 mai 1919.  Pastel sur papier. Potsdam, Leibniz-Institut für Astrophysik Potsdam. |  | Hippolyte Guénaire  (1848-?). Nébuleuse des Chiens de chasse,  Chacornuc 1862, C. Wolf 1876, 1878. Huile sur toile. Paris, bibliothèque de  l'Observatoire de Paris.
                        
 
 
  Ce tableau fait partie d’un ensemble de six peintures de nébuleuses commandé  par l'Observatoire de Paris pour l'ouverture du Musée astronomique en 1879.  Réalisé par Hippolyte Guénaire, astronome auxiliaire, il confronte deux  représentations de la galaxie M51, l’une exécutée d’après un dessin de Jean  Chacornac en 1862 (haut), l'autre d’après les observations de Charles Wolf en  1876 (bas). Ces représentations qui relèvent d’un grand degré de précision sont  rendues possibles grâce au développement de télescopes plus performants. À la  suite de cette commande, Hippolyte Guénaire exécutera pour l'Observatoire  d’autres peintures à visées pédagogiques et illustratives témoignant de la  vulgarisation de l'astronomie auprès du grand public et de l’intérêt  grandissant de ce dernier pour cette science du ciel et des étoiles. |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | Alexander Calder  (1898-1976). Black II, 1949. Tôle et  fil de fer peints. Collection David et Ezra Nahmad. |  | Alexander Calder  (1898-1976). Petit mobile sur pied,  1953. Tôle peinte roulée et fil de fer. Collection David et Ezra Nahmad. |  
                        |  |  |  |  
                        | Vladimir Baranov-Rossiné  (1888-1944). Nymphes et Centaures,  1914. Huile sur toile. Vaduz, Kunstmuseum Liechtenstein, dépôt de la collection  Tsarenkov. 
                        
 
 
Installé  à Paris entre 1910 et 1914, Baranov-Rossiné fréquente étroitement les cercles  modernistes, et plus particulièrement Sonia Delaunay, sa compatriote ukrainienne.  Dans cette œuvre, le peintre superpose ses Nymphes  et Centaures en mouvement et un enchevêtrement de cercles concentriques aux  couleurs du spectre qui évoquent, tantôt une machine futuriste, tantôt un  système solaire. Les figures mythologiques semblent ainsi flotter dans un  univers abstrait. Dans un même geste, le peintre assimile ainsi le langage des  avant-gardes et réactualise les thèmes classiques, dans une peinture d’histoire  résolument moderne. |  | Joan Miró (1893-1983). Femme et oiseau, 1940. Gouache et huile  sur papier. Collection David et Ezra Nahmad. 
 
 
                        C'est en terre impressionniste, à Varengeville, que Miró  peint fin 1939 le tableau Femme et  cerf-volant parmi les constellations. Les œuvres qu'il réalise par la  suite, entre 1939 et 1941, selon le même principe iconographique mêlant poésie,  humour, abstraction et référence à l'enfance forment le groupe dit des «  constellations ». Femme et Oiseau appartient à cet ensemble qui inspira au poète surréaliste André Breton un  recueil de poésie également intitulé Constellations. |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | Richard Poussette-Dart. Golden Center, 1964. Huile sur toile,  152.4 x 152.2 cm. Munich, Collection particulière. © Courtesy American  contemporary art Gallery, Munich. © ADAGP, Paris 2022. 
                        
 
 
L'intérêt de Richard  Pousette-Dart pour les formes primitives du sacré le conduit, au début des  années 1960, à peindre ce qu'il nomme des « Radiances » (rayonnements). Dans  ces visions cosmiques à la figuration élémentaire - un ou plusieurs astres  rayonnant - l'artiste nous plonge ainsi au cœur d'une expérience primordiale du  divin, dans le spectacle des étoiles qu'il isole ou dispose en constellations. Ce Golden Center - dont le cœur semble  incrusté de pierres précieuses - évoque plus particulièrement la diffusion des rayons  du soleil. |  | Otto Piene (1928-2014). Soleil noir, 1961. Huile et suie sur  toile. Ulm, Museum Ulm, Fondation Collection Kurt Fried. 
 
 
 « Le soleil est zéro ». Forme pure et  lumière pure, l'astre devient le vecteur d’un renouveau esthétique et spirituel  pour l’art ZERO, dont Otto Piene est l’un des fondateurs. Au début des années  1960, l'artiste réactualise le thème du soleil noir: sur un fond monochrome  rouge à l'huile, il dessine à la suie, avec la fumée d’une bougie et un pochoir  circulaire, la forme de l’astre dans des œuvres qui font écho aux « peintures  de feu » que réalise Yves Klein en 1961. |  
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                        | Arthur G. Dove. Soleil rouge, 1935. Huile sur toile, 51,4 × 71,1 cm. Washington,  The Phillips Collection. © Washington, courtesy The Phillips Collection.
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 13 - Œuvres exposées parmi les collections permanentes
 
 
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                           Jean Lurçat. Soleil de Paris, 1962.  Tapisserie, Aubusson. 
 
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                        | Escalier d'accès au premier étage. |  | Vicky Colombet. Rising sun. |  |