EFFETS SPÉCIAUX
Crevez l’écran !

Article publié dans la Lettre n° 459
du 18 juillet 2018


 
Pour voir le parcours en images et en vidéos de l'exposition, cliquez ici.

EFFETS SPÉCIAUX. Crevez l’écran ! Voici une exposition spectaculaire qui nous apprend tout sur les effets spéciaux dans le cinéma. Ceux-ci comprennent l’ensemble des techniques utilisées dans l’audiovisuel pour créer l’illusion d’actions et simuler des objets, des personnages, des paysages ou des phénomènes (sonore, physique, météorologique) qui n’existent pas dans la réalité ou qui ne pourraient pas être filmés au moment du tournage. Certaines sont mécaniques, comme le maquillage, l’utilisation de maquettes, miniatures ou animatroniques, alors que les effets visuels (VFX) sont obtenus dans la caméra. Ces derniers regroupent l’ensemble des techniques numériques et de postproduction. On le voit, le domaine est immense et aujourd’hui, il y a des effets spéciaux dans tous les films, que ce soit dans Amour, de Michel Haneke (15 plans truqués) ou dans Avatar, de James Cameron (3000 plans truqués réalisés par 1636 personnes citées au générique !).
Le parcours de l’exposition est divisé en quatre grandes parties : « Le bureau » ; « Le plateau » ; « Le studio » et « La salle de cinéma ». La visite étant essentiellement interactive, le.la visiteur.euse, pour écrire comme les concepteurs de cette exposition (!), a droit à une accréditation lui permettant de récupérer sur Internet les bouts de scènes qu’il a tournés tout au long du parcours. Il peut même voir à la sortie une bande-annonce réalisée avec ses prises de vues !
Dans « Le bureau » sont expliquées les différentes étapes de la conception d’un film avant le tournage. Il y a bien sûr le scénario mais aussi le « dépouillement » de celui-ci, au cours duquel on fait l’inventaire de tout ce qui sera nécessaire, les acteurs, les décors et aussi les effets spéciaux, le « story-board » où l’on dessine plan par plan le futur film, le « concept art » permettant de définir par des dessins ou des modèles les choix artistiques du film, tel le Marsupilami du film d’Alain Chabat, les « maquettes » et enfin les « prévis », sorte de story-boards réalisés sous forme de simulations virtuelles animées.
« Le plateau » est particulièrement animé avec des techniques que le visiteur peut utiliser en laissant libre court à son imagination. Avec la « motion capture », vous pouvez vous mettre dans la peau d’un monstre ou d’une créature imaginaire qui va évoluer de la même façon que vous. Le processus, très sophistiqué, est expliqué en détails au moyen de grands panneaux et d’exemples de films. Mais cette technique est issue de procédés plus anciens comme la marionnette, le « stop motion » (on filme les objets image par image, comme pour les 115 200 images de Chicken Run), le costume spécial (Le voyage dans la lune, de Méliès, 1902) et l’image de synthèse (Mondwest, 1973).
Une large place est consacrée au maquillage, que ce soit pour vieillir un acteur, lui ajouter des blessures ou en faire une créature étrange comme Mystic, l’héroïne de X-Men. Pour ce maquillage intégral, il fallait, pour le premier film, 50 prothèses de silicone appliquées par six professionnels durant sept heures.
Autre temps fort dans cette deuxième partie, « l’écran vert » qui permet de mixer le réel et le virtuel. Là aussi nous avons un plateau reconstituant la prise de vue d’une scène du film Le Petit Spirou, de Nicolas Bary (2017) et surtout une passerelle où l’on est filmé au milieu de requins ou de ptérodactyles. Parmi les autres animations il y a un wagon avec des images qui défilent derrière les fenêtres donnant ainsi l’illusion du déplacement (technique de « transparence ») et un plateau vert où l’on peut se livrer à des acrobaties insensées mais sans risques, puisqu’on les fait couchés sur le sol !
Avec « Le studio », nous avons affaire aux techniques de postproduction. Elles sont très nombreuses et nécessitent des moyens informatiques de plus en plus gigantesques. C’est là qu’intervient la création de paysages ou l’intégration de foules, que l’on retouche les images pour supprimer une antenne sur un toit de 1900, que l’on crée des explosions spectaculaires, etc. Technique ancienne, le « Matte painting » permet de combiner en un même plan un décor et son prolongement sous forme de peinture. Dans une installation multimédia, les visiteurs peuvent également voir leur corps désintégré en une multitude de particules qui suivent les mouvements de ce dernier.
Enfin on pénètre dans une salle de cinéma où est projeté un film faisant la synthèse de ce que nous avons vu. A l’entrée un panneau nous rappelle que « Ce n’est pas la réalité qui compte dans un film, mais ce que l’imagination peut en faire » (Charlie Chaplin). Une exposition qui plaira à tous les publics, surtout les plus jeunes. R.P. Cité des Sciences et de l’Industrie 19e. Jusqu’au 19 août 2018. Lien : www.cite-sciences.fr.


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