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 Parcours en images et en vidéos de l'exposition
 EDVARD MUNCHUn poème de vie, d'amour et de mort
 avec des visuels 
              mis à la disposition de la presseet nos propres prises de vue
 
 
 
   
 
                 
                  
                    
                      
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                        | Titre de l'exposition  |  
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                        | Scénographie  |  
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                          Un poème de vie , d'amour et de mort
                          
 Cette exposition a pour ambition de  montrer l’ampleur de la production artistique d’Edvard Munch (1863-1944), en explorant son  itinéraire – soixante ans de création – dans toute sa durée et sa complexité.  La peinture de Munch occupe une place singulière dans la modernité artistique,  plongeant ses racines dans le XIXe  siècle pour s’inscrire  pleinement dans le suivant. Sa production tout entière, des années 1880 à sa mort,  reflète une vision du monde marquée par une puissante dimension symbolique.
Le parcours proposé ne suit pas un fil  chronologique mais propose une lecture globale de son œuvre  mettant en avant sa grande unité. La notion de cycle est en cela essentielle  pour la compréhension de sa peinture. Munch exprime en effet fréquemment l’idée  que l’humanité et la nature sont unies dans le cycle de la vie, de la mort et  de la renaissance. Cette vision intervient dans la construction même de son œuvre  où certains motifs reviennent de façon régulière. L’univers de cet artiste est ainsi pleinement cohérent, voire  obsessionnel, et en même temps toujours renouvelé.
 
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Edvard Munch. Autoportrait  à la cigarette,  1895. Huile sur toile, 110,5 × 85,5 cm. Oslo, Nasjonalmuseet for kunst,  arkitektur og design. Photo: Nasjonalmuseet / Høstland, Børre.
 
                         
                            À Berlin, où il séjourne  régulièrement depuis 1893, Munch fréquente les cercles de l’avant-garde  littéraire. Il en adopte les codes vestimentaires dans cet autoportrait en  dandy, costume sombre et cigarette à la main.Il abandonne ici tout  arrière-plan figuratif pour insister sur la dimension symbolique de cet  autoportrait. La figure du peintre, au regard halluciné, se détache d’un fond  sombre rapidement brossé qui renforce l’impression d’instabilité psychologique  et d’inquiétude générale.
 
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 1 - De l'intime au symbole
 
 
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                        | Scénographie 
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                          De l'intime au symbole
 « Nous voulons autre chose que la simple photographie de la  nature. Nous ne voulons pas non plus peindre de jolis tableaux à accrocher aux  murs du salon. Nous voudrions un art qui nous prend et nous émeut, un art qui  naîtrait du Cœur. »
 - Journal, 1889
 
 Le jeune Edvard Munch  (1863-1944) n’a pas suivi de formation artistique académique. Il pratique dès l’enfance  le dessin et la peinture avec sa tante, Karen Bjølstad, qui l’élève depuis le décès  prématuré de sa mère. À l’âge de dix-sept ans, il suit pendant quelques mois  les cours du Collège royal de dessin à Oslo, alors appelé Kristiania, et expose  pour la première fois deux ans plus tard.
 En 1885, une bourse d’études  lui permet de séjourner une première fois à Paris. Il s’y confronte aux œuvres  des naturalistes, appréciés par les peintres norvégiens. Il s’intéresse aussi  aux impressionnistes qui faisaient alors scandale en France. Il leur emprunte  leur facture rapide et leur traitement libre des couleurs.
 Munch se détourne très  rapidement de la peinture de paysage pour peindre des portraits sensibles de  ses proches, principalement ses sœurs Inger et Laura, ou ses amis de la bohème  de Kristiania regroupés autour de l’écrivain Hans Jæger. La dimension  symbolique de ces scènes intimes devient déterminante au tournant des années  1890, apportant à son œuvre toute sa singularité.
 
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Edvard Munch. Hans Jaeger, 1889. Huile sur toile, 109 × 84 cm. Signé en bas à gauche : ≪ E Munch 1889 ≫. Oslo, Nasjonalmuseet for kunst, arkitektur og  design. |  
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                        | Edvard Munch. Heure  du soir, 1888.  Huile sur toile, 75x100.5 cm. Madrid, Museo Nacional Thyssen-Bornemisza ©Munch  Museum / Munch-Ellingsen Group / VEGAP. |  | Edvard Munch. Nuit d’été. Inger sur la plage, 1889. Huile sur toile, 126,5 × 161,5 cm. Bergen,  KODE Art Museum (collection Rasmus Meyer).
 
 
                         Inger était la plus jeune  sœur de Munch. Le peintre la représente ici sur la plage  d’Åsgårdstrand, un petit village de pêcheurs  au sud du fjord d’Oslo où la famille séjourne régulièrement. Le paysage aux  rochers arrondis permet d’identifier ce lieu, même si Munch s’éloigne d’une  représentation naturaliste en simplifiant les contours. La silhouette blanche  d’Inger se détache sur un arrière-plan plus sombre, projection de ses pensées  mélancoliques.
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 2 - Explorer l'âme humaine
 
 
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                        | Scénographie 
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                          Explorer l’âme humaine
 « On ne doit plus peindre d’intérieurs, de gens qui lisent et de  femmes qui tricotent. Ce doit être des personnes vivantes qui respirent et s’émeuvent,  souffrent et aiment. Je vais peindre une série de tableaux de ce genre – Les  gens en comprendront la dimension sacrée et ils enlèveront leur chapeau comme à  l’église. »
 - Carnet de notes,  1889-90
 
 Les trois œuvres présentées  dans cette salle annoncent ce qui sera au cœur de la création de Munch durant  plusieurs décennies : l’exploration et l’expression des grands mouvements de l’âme  – l’amour, l’angoisse, le doute existentiel. Il revient ainsi sa vie durant, de  façon quasi obsessionnelle, sur un nombre resserré de thèmes dont il remanie  sans cesse le sens, marquant l’évolution de sa peinture vers le symbolisme au  tournant des années 1890.
 Puberté occupe une place à part dans la peinture de Munch. Elle initie un  questionnement majeur dans son œuvre sur le passage entre deux âges, sur cet état  d’instabilité caractéristique des moments déterminants de la vie. Dans Désespoir, le peintre livre avec une intensité rare l’une des clés de  compréhension de son œuvre : la projection du sentiment humain sur la nature  environnante. Enfin, dans L’Enfant malade, réminiscence de la mort  précoce de sa sœur aînée, il affirme la vocation universelle de ses œuvres, dépassant  par leur force l’évocation d’un événement personnel.
 
 
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                        | Texte du panneau didactique. |  | 
                          Edvard Munch. L’Enfant  malade, 1896.  Huile sur toile, 121,5 x 118,5 cm. Göteborg, Konstmuseum. Prêt exceptionnel. ©  Göteborgs Konstmuseum. Photo Hossein Sehatlou.
                          
 
 
                          Munch,  qui accompagne régulièrement son père médecin dans ses visites, rencontre une  jeune malade dont les souffrances lui font revivre le décès de sa propre sœur  Sophie, morte quand il n’avait que treize ans. Pour tenter de conjurer ce  moment, il reprend le motif toile après toile, rendant la violence de la scène  dans sa manière même de peindre. La première version de ce tableau déclenche un  scandale lors de sa présentation publique en 1886.
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                        | Edvard Munch. Désespoir.  Humeur malade au coucher de soleil. 1892. Huile sur toile, 103 x 98 cm. Stockholm,  Thielska Galleriet. Photo © Thielska Galleriet, Tord Lund.
 
 
Il  s’agit de la première peinture aboutie d’une série consacrée à un motif devenu  iconique, celui du Cri. Il qualifia lui-même ce tableau de « premier Cri ». On  en retrouve en effet tous les éléments constitutifs : le ciel rougeoyant, aux  lignes sinueuses, la forte diagonale de la balustrade, le personnage au premier  plan. Ce tableau trouve son origine dans un événement biographique. Munch dit  en effet dans un poème l'angoisse qui l’a saisi alors que, malade et fatigué,  il observait un coucher de soleil et que le ciel devint rouge sang. |  | Edvard Munch. Puberté,  1894-1895. Huile sur toile, 151,5 × 110 cm.Oslo, Nasjonalmuseet for kunst,  arkitektur og design. Photo Nasjonalmuseet / Høstland, Børre. 
 
 
                        Ce  tableau suscitant un certain sentiment de malaise laisse place au doute sur son  interprétation. Munch semble y suggérer toute la complexité émotionnelle du  passage de l’adolescence à l’âge adulte. L’ombre de la jeune fille projetée sur  le mur, agrandie par l’éclairage latéral, forme un motif étrange qui constitue  presque un deuxième personnage dans le tableau. Cette présence menaçante peut  être lue comme une projection des angoisses de la jeune fille. |   
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 3 - La Frise de la vie
 
 
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                        | Scénographie 
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                        | Edvard Munch. Croquis de la Frise de la vie, 1917-1924. Aquarelle et crayon sur  papier vélin, 43,1 × 62,8 cm. Oslo,  Munchmuseet. |  | Edvard Munch. Tête  du "Cri" et mains levées, 1898. Crayon et pinceau sur papier de vélin. Bergen,  KODE Art Museum (collection Rasmus Meyer). Photo © Dag Fosse / KODE. |  
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                        | Scénographie  |  
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                          La Frise de la vie« La frise de la vie a été pensée comme une série cohérente de  tableaux, qui doivent donner un aperçu de la vie. J’ai ressenti cette fresque  comme un poème de vie, d’amour, de mort… »
                            - Frise de la vie, 1919
 
                            Les premières présentations  publiques des œuvres de Munch suscitent critique ou étonnement.                            Le peintre, soucieux de  se faire comprendre, invente une nouvelle manière de présenter son art afin d’en  souligner la grande cohérence. Il regroupe ainsi ses principaux motifs dans un  vaste projet qu’il finit par intituler La Frise de la vie . Initiée au cours des  années 1890, cette série de tableaux fait l’objet de plusieurs grandes  expositions. Celle de la Sécession de Berlin en 1902 en constitue un jalon important: pour la première fois, Munch pense l’accrochage de ses œuvres sous la forme d’un  véritable discours, insistant sur le cycle perpétuel de la vie et de la mort. 
                            Ce projet occupe à ses  yeux une place résolument centrale au point qu’il pourrait résumer l’essentiel  de sa carrière. Il travaille tout au long de sa vie sur les toiles qui le  composent et en explore les possibilités. Dans les années 1900 et 1910, il se  tourne par ailleurs vers des projets liés au théâtre ou au décor architectural  dans lesquels il en intègre certains thèmes. 
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Edvard Munch. Le Cri, 1895.  Lithographie. Oslo, Collection Gundersen. Photo The Gundersen Collection / Morten  Henden Aamot.
 
 
                        Munch a décliné à de  multiples reprises le motif du Cri. Il s’agit ici de la  première version imprimée de l’œuvre, dont chaque exemplaire était rehaussé à  la main. L’inscription reprend quelques mots du texte qu’il a composé autour de  ce thème : « j’ai ressenti comme un grand cri infini à travers la nature ».Le Cri reprend le motif de Désespoir, mais  transforme le personnage au premier-plan en une silhouette hurlante indéfinie.  L’œuvre n’est plus alors la représentation d’une expérience personnelle mais une  allégorie universelle des sentiments de peur et d’angoisse
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                        | Edvard Munch. Vampire, 1895.  Huile sur toile, 91 × 109 cm. Oslo, Munchmuseet. Photo © CC BY-NC-SA 4.0  Munchmuseet.
 
 
                          Ce tableau s’intitulait  initialement Amour et douleur. Un ami de Munch,  l’écrivain polonais Stanislaw Przybyszewski, y voit l'image de la femme-vampire  qui aspire la force vitale de l’homme. Munch reprend à son compte cette  interprétation et en modifie le titre.L’ombre projetée à  l’arrière-plan dessine une forme menaçante qui se retrouve dans les multiples  variations gravées de l'œuvre.
 |  | Edvard Munch. Mélancolie, 1894-1896.  Huile sur toile, 81x101 cm. Bergen, KODE Art Museum (collection Rasmus Meyer). ©  Dag Fosse / KODE.
 
 
Munch  puise certains des sujets abordés dans La Frise de la vie dans sa propre expérience et celle de ses amis de  bohème. Mélancolie décrit ainsi les sentiments aigus de jalousie et  d’amertume qu’éprouve l’écrivain Jappe Nilssen lorsque son amante Oda le quitte  pour rejoindre son mari, le peintre Christian Krohg. Le couple est d’ailleurs  visible à l’arrière-plan du tableau, s’apprêtant à embarquer au bout de la  jetée. |  
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                        | Edvard Munch. Le  baiser, 1897.  Huile et détrempe sur toile, 100 × 81.5 cm. Oslo, Munchmuseet. Photo © CC BY  4.0 Munchmuseet. |  | Edvard Munch. Danse sur la plage, 1899-1900. Huile sur toile, 99 × 96 cm. Signé en bas à gauche : « E Munch ». Prague, NárodnÍ Galerie. |  
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                        | Edvard Munch. Le lit  de mort (Ved Dødssengen), 1895. Huile et tempera sur toile. Bergen, KODE  Art Museum (collection Rasmus Meyer). Photo © Dag Fosse / KODE.
 
 
Munch  évoque dans plusieurs de ses œuvres le décès de sa sœur aînée Sophie, ici  allongée sur le lit blanc. Il rassemble autour d'elle tous les membres de sa  famille. Au premier plan, il convoque le souvenir de leur mère, pourtant  décédée depuis près de dix ans. Son teint verdâtre et ses yeux enfoncés donnent  à son visage un aspect cadavérique. À ses côtés, le père de Munch, en prière,  les mains jointes, son jeune frère Andreas, ses sœurs Laura puis Inger. |  | Edvard Munch. La Lutte contre la mort, 1915. Huile sur toile, 174 × 230 cm. Oslo, Munchmuseet. 
 
 
                        Cette  version monumentale, d'un expressionnisme intense, reprend vingt ans plus tard  l'exacte composition du tableau Près du  lit de mort, présenté ci-contre. L'effet dramatique est ici accentué par  les couleurs violentes et l'extrême stylisation des personnages aux visages désincarnés.  Les grandes taches de couleur à l'arrière-plan saturent l'espace de la chambre. |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | Edvard Munch. Métabolisme.  La vie et la mort, 1898-1899.  Huile sur toile, 172,5 × 142 cm. Oslo, Munchmuseet. Photo © CC BY-NC-SA 4.0  Munchmuseet. 
 
 
Ce tableau est intégré  pour la première fois à La Frise de la vie lors de l'exposition de la  Sécession à Berlin en 1902. Munch le place symboliquement à l’articulation  entre le début et la fin de sa frise. L’homme et la femme, Adam  et Ève, sont séparés par un arbre qui se prolonge dans le cadre sculpté par  l’artiste. Les branches semblent soutenir une ville, et les racines puisent  leur sève dans la terre rendue fertile par la mort que symbolisent deux crânes,  l’un humain, l’autre animal. Munch a remanié cette toile en 1918 : le couple  était initialement séparé par un buisson, sur lequel reposait un nouveau-né,  illustration plus littérale du cycle de la vie. |  | Edvard Munch. Vampire  dans la forêt,  1924-1925. Huile sur toile, 200 × 138 cm. Oslo, Munchmuseet. Photo © CC  BY-NC-SA 4.0 Munchmuseet.
 
 
Munch  reprend plusieurs décennies plus tard un motif élaboré à la fin des années  1890. Dans cette variation, le couple est représenté en pied, dans un paysage  luxuriant et presque étouffant. Ce même arrière-plan se retrouve dans d’autres  tableaux peints au même moment, mettant en scène des couples désunis.  L’atmosphère anxiogène de ces œuvres centrées sur le thème de l’amour  destructeur est renforcée par l’évocation de cette forêt primitive. |  
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                        | Edvard Munch. Danse  sur la plage (Frise Linde), 1904. Huile sur toile, 90 × 316 cm. Non signé. Oslo,  Munchmuseet. Photo CC BY-NC-SA 4.0 Munchmuseet.
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                        | Edvard Munch. Soirée  sur l’avenue Karl Johan, 1892. Huile sur toile, 84,5 × 121 cm. Bergen,  KODE Bergen Art Museum (collection Rasmus Meyer). Photo © Dag Fosse / KODE. 
 
 
                        Munch  évoque ici l’habitude prise par la bourgeoisie de la ville de Kristiania de se  promener chaque après-midi sur l’artère principale de la ville, l’avenue Karl  Johan. Il confère à cette scène pourtant banale une dimension angoissante : les  passants deviennent de simples silhouettes aux yeux fixes et exorbités, masse  anonyme convergeant vers le spectateur. Un seul homme marche à rebours au  centre de l’avenue, probable représentation du peintre lui-même. |  | Edvard Munch. Rouge  et blanc, 1899-1900.  Huile sur toile, 93.5 × 129.5 cm. Oslo, Munchmuseet. Photo © CC BY 4.0  Munchmuseet. |  
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 4 - Les vagues de l'amour
 
 
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                        | Scénographie 
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                        | Les vagues de l’amour
 « J’ai symbolisé la communication entre les êtres séparés à l’aide de longs  cheveux ondoyants. La longue chevelure est une sorte de fil téléphonique. »
 - Projet de lettre à  Jens Thiis, vers 1933-40
 
 Parallèlement à ses  peintures, Munch décline les motifs de La Frise de la vie dans de nombreux dessins  et gravures. Il commence à les exposer au même titre que ses toiles, les  intégrant pleinement à son discours, dès 1897 à Kristiania ou en 1902 lors de  la Sécession de Berlin.
 Cette salle est  organisée autour du lien, sentimental ou spirituel, qui unit les êtres humains  entre eux ; Munch le symbolise par la chevelure de la femme, qui relie, attache  ou sépare. Ce motif devient un élément presque incarné, qui matérialise les  relations entre les personnages et rend visibles leurs émotions.
 Dans ses évocations du  sentiment amoureux, l’artiste projette une vision complexe et toujours ambivalente  de la femme. Les figures empreintes de sensualité sont toujours chez Munch une  source de danger ou de souffrance potentielle. Alors qu’il fait de sa Madone une icône, un sujet de dévotion, il l’associe pourtant souvent  au macabre.
 
 
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Edvard Munch. Séparation I, 1896. Lithographie, 50,4 × 65,2 cm. Oslo, Munchmuseet. |  
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                        | Edvard Munch. Madonna, 1895-1896.  Lithographie. Oslo, Collection Gundersen. Photo  The Gundersen Collection / Morten Henden Aamot. |  | Edvard Munch. L’Allée, 1895. Lithographie, 66,1 × 49,1 cm. Oslo, Munchmuseet. |  
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                        | Edvard Munch. Angoisse, 1896. Gravure sur bois, rehauts d’aquarelle, 64,5 × 48,4 cm. Signé et daté au crayon en bas à  droite: « E Munch 1896 / No 2 ». Oslo, Collection Gundersen. |  | Edvard Munch. La Broche. Eva Mudocci, 1903. Lithographie, 75 × 56,5 cm. Oslo, Munchmuseet. |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | Edvard Munch. Métabolisme. Vie et Mort, 1898-1904. Crayon et aquarelle sur papier  vélin, 81 × 55,5 cm. Oslo,  Munchmuseet. |  | Edvard Munch. Femme rousse aux yeux verts. Le Péché, 1902. Lithographie (crayon  et grattoir), 86,5 × 59,2 cm. Signée  au pinceau en bas à droite : « Edv Munch ». Oslo, Collection Gundersen. |  
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                        | Edvard Munch. Près du lit de mort, 1896. Lithographie (crayon et grattoir), rehauts  d’aquarelle, 43 × 57,2 cm. Oslo,  Munchmuseet. |  | Edvard Munch. Vampire II, 1895-1902.  Lithographie et gravure sur bois en couleurs, 42,3 × 58,5 cm. Oslo, Collection  Gundersen. |  
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                        | Edvard Munch. L’Enfant malade I, 1915. Lithographie (crayon et grattoir), motif de la tête en bas à droite ajouté à la  gouache, 43,2 × 57,3 cm. Oslo, Munchmuseet. |  | Edvard Munch. Jalousie II, 1896. Lithographie (crayon et grattoir), rehauts de  gouache et d’aquarelle, 56 × 61,2 cm. Oslo,  Munchmuseet. |   
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 5 - Reprise et mutation du motif
 
 
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                        | Scénographie 
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                         Reprise et mutation du motif
 « Il y a toujours une évolution et jamais la même – je construis  un tableau à partir d’un autre. »
 - Projet de lettre à  Axel Romdahl, 1933
 
 Munch, comme beaucoup d’artistes  de son temps, pratique l’art de la reprise. Il décline aussi bien les motifs  que la composition générale de ses œuvres, au point que l’on peut considérer de  nombreuses toiles ou gravures comme des variations de productions antérieures.  Loin de se limiter à une simple question formelle, cette pratique est pour lui  pleinement intégrée à la nature cyclique de son œuvre. Les éléments communs d’une  composition à une autre sont un véritable vecteur de continuité entre ses œuvres,  quelle que soit leur date de création ou la technique utilisée.                            Par ailleurs, cet art de  la variation lui permet d’approcher à chaque fois un peu plus l’émotion qu’il cherche  à provoquer. Grâce aux multiples versions de ses œuvres, il peut en outre  garder près de lui un souvenir de sa production, creuset de réalisations  futures.                            Afin de diffuser toujours  plus largement son art, Munch s’initie à la gravure au milieu des années 1890.  Il trouve dans ce médium un vaste terrain d’exploration dont il s’approprie  rapidement les techniques traditionnelles pour produire des œuvres à l’expressivité  toujours plus poussée.
 
 
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Edvard Munch. Nuit d’été à Åsgårdstrand, 1904. Huile sur toile, 99 × 103,5 cm. Signé en bas à droite : « E.  Munch ». Paris, musée d’Orsay.
 
 
Munch  isole ici l’un des éléments de composition des toiles des Jeunes Filles sur le pont pour en faire le sujet principal de son tableau. Il  s’intéresse à l’un des plus beaux bâtiments du port d’Åsgårdstrand : la villa  Kiøsterud, que l’on devine à peine tant le large tilleul occupe l’espace de la  toile et domine le mur qui en clôture le jardin. |  
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                        | Edvard Munch. Neige  fraîche sur la route, 1906. Huile sur toile, 100 × 80 cm. Oslo,  Munchmuseet. Photo © CC BY 4.0 Munchmuseet. |  | Edvard Munch. Les  Dames sur le pont,  1934-1940. Huile sur toile, 110 × 129 cm. Oslo, Munchmuseet. Photo © CC  BY-NC-SA 4.0 Munchmuseet. |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | Edvard Munch. Jeunes  filles sur le pont,  1918. Impression combinée avec gravure sur bois et zincographie, 63 × 53 cm. Oslo,  Munchmuseet. Photo CC BY-NC-SA 4.0 Munchmuseet. |  | Edvard Munch. Les  jeunes filles sur le pont, 1927. Huile sur toile, 100 × 90 cm. Oslo,  Munchmuseet. Photo © CC BY 4.0 Munchmuseet. 
 
 
Ce  motif est à l’origine de très nombreuses œuvres peintes et gravées entre la fin  des années 1890 et le milieu des années 1930. Il illustre les différents  aspects du travail de reprise de Munch. Le groupe de jeunes filles se déplace  au fil des versions et évolue en âge. Il s’oppose parfois à un groupe de  figures masculines, dont les habits noirs contrastent avec les robes colorées.  La dimension symbolique des couleurs fait de ces toiles autant d’allégories du-  passage de la puberté à l’âge adulte. |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | Edvard Munch. Sur le  pont,  1912-1913. Lithographie 48 × 64,7 cm. Oslo, Munchmuseet. Photo CC BY-NC-SA 4.0  Munchmuseet. |  | Edvard Munch. Jeunes femmes sur la plage II, 1907. Pointe sèche sur papier vélin, 31,3 × 44,9 cm. Oslo,  Munchmuseet. |  
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                        | Edvard Munch. Le Baiser, 1894-1895. Pinceau et crayon sur papier vélin, 60,5 × 39 cm. Oslo, Munchmuseet. |  | Edvard Munch. Le Baiser, 1895. Pointe sèche et brunissoir sur plaque de cuivre, 63 × 45 cm. Oslo,  Munchmuseet. |  
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                        | Edvard Munch. Le Baiser II, 1897.  Gravure  sur bois à la gouge, 66,1 × 85,2 cm. Oslo,  Munchmuseet. |  | Edvard Munch. Baiser dans les champs, 1943. Gravure sur bois, 40,4 × 49 cm. Oslo, Munchmuseet. |  
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                        | Edvard Munch. L'œuvre gravé. Vidéo. |  |  |   
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 6 - Le drame du huis clos
 
 
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                        | Scénographie 
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                          Le drame du huis-clos                            
                          
 «                          Pas un de ces tableaux ne m’a laissé une impression comparable  à certaines pages d’un drame d’Ibsen. »
 - à Olav Paulsen, 14  décembre 1884
 
 Munch se confronte régulièrement  au théâtre de ses contemporains, qu’il l’envisage comme source d’inspiration  littéraire ou qu’il s’intéresse à la mise en scène moderne et son nouveau  rapport à l’espace dramaturgique.
 Ses premières expériences avec le monde du  théâtre datent de sa rencontre en 1894 avec Aurélien Lugné-Poe, directeur du  nouveau Théâtre de l’Œuvre. À l’occasion d’un séjour en France, il réalise en  1896  puis en 1897 les programmes illustrés de deux pièces du dramaturge norvégien  Henrik Ibsen, Peer Gynt et John Gabriel Borkman.
 Dix ans plus tard, Munch s’investit  dans la production d’une pièce, entamant ainsi sa première véritable  collaboration avec un metteur en scène. L’allemand Max Reinhardt, fondateur des  Kammerspiele, une salle de théâtre berlinoise qui renouvelle le rapport entre  la scène et le public, fait appel à lui pour réaliser les éléments de décor d’une  autre pièce d’Ibsen, Les Revenants. Cette collaboration se  poursuivra pour le drame Hedda Gabler. Ces expériences ont une  incidence immédiate dans l’œuvre de Munch ; son approche de la construction de  l’espace s’en trouve indéniablement transformée, notamment dans la série  resserrée de toiles de 1907, « La Chambre verte ».
 
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Edvard Munch. La Meurtrière, 1907. Huile sur toile, 89 × 63 cm. Oslo, Munchmuseet. 
 
 
                        Cette  œuvre fait partie d’une série homogène de six tableaux intitulée « La Chambre  verte ». Elle a pour cadre une pièce exiguë dont les motifs du papier peint  viennent saturer l’espace, accentuant le sentiment de claustrophobie qui s’en  dégage. Le pan de table au premier plan semble se prolonger à l’extérieur du  tableau, impliquant le spectateur dans la scène. Munch reprend ici les partis  pris scénographiques de Reinhardt et de son théâtre intimiste. |   
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                        | Edvard Munch. La  Mort de Marat, 1907.  Huile sur toile, 153 × 149 cm. Oslo, Munchmuseet. Photo CC BY-NC-SA 4.0  Munchmuseet.
 
 
Le choix de ce sujet est  étonnant dans l’œuvre de Munch, où les références historiques sont quasiment  absentes. Il transpose dans son univers intime l’épisode de l’assassinat du  révolutionnaire Marat par Charlotte Corday en 1793. Il donne à la jeune femme  les traits de Tulla Larsen, son ancienne  compagne avec qui les relations étaient très conflictuelles. Le peintre fait  ici allusion à leur dernière dispute, particulièrement violente, au cours  laquelle il a été blessé à la main gauche par un tir de revolver.                           |  | Edvard Munch. Femme en pleurs, 1907-1909. Huile et crayon sur toile, 110,5 × 99 cm. Oslo, Munchmuseet. |   
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 7 - Mise en scène et introspection
 
 
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                        | Edvard Munch. « Les Revenants » d’Ibsen. Esquisse pour un décor, 1906. Détrempe  sur toile. Oslo, Munchmuseet. |  | Edvard Munch. Peer Gynt. Programme de théâtre, 1896. Lithographie, 24,9 × 29,8 cm. Signé dans la pierre en bas à  gauche : « E. Munch ». Oslo, Munchmuseet. |  
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                        | Scénographie  |  
                        | Mise en scène et introspection
 « La maladie, la folie et la mort étaient les anges noirs qui se  sont penchés sur mon berceau. »
 - Carnet de notes, non  daté
 
 Certains thèmes du théâtre d’Henrik Ibsen mais  aussi du dramaturge suédois August Strindberg, comme la solitude ou l’impossibilité  du couple, font directement écho à l’univers pictural de Munch.                            Celui-ci va jusqu’à  emprunter des scènes précises de leurs pièces dans la mise en scène de certains  autoportraits.
 Il se représente ainsi à plusieurs reprises dans l’attitude de  John Gabriel Borkman, un personnage issu du répertoire d’Ibsen, cloîtré dans sa  chambre pendant de longues années et prisonnier de ses pensées obsédantes.  Cette identification trouve d’autant plus de sens que l’artiste vit dans un  certain isolement à partir de 1916, date de son installation à Ekely, au sud d’Oslo.                            La pratique de l’autoportrait  chez Munch ne se limite pas à son dialogue avec le genre dramatique. Au-delà de  l’exercice proprement introspectif, s’y exprime un certain rapport de l’artiste  aux autres et au monde, oscillant entre implication dans le monde extérieur et  retrait intérieur.                            Souvent augmentés d’une  dimension allégorique, les portraits de Munch expriment également une conscience  aiguë de la souffrance de la vie, de la difficulté à créer, et du caractère  inéluctable de la mort.
 
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Edvard Munch. La  Fleur de douleur,  1898. Gravure sur bois, 59,3 × 43,4 cm. Oslo, Munchmuseet. Photo CC BY-NC-SA  4.0 Munchmuseet. |  
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                        | Edvard Munch. August  Strindberg,  1896. Lithographie, 60 × 49,5 cm. Oslo, Munchmuseet. Photo CC BY-NC-SA 4.0  Munchmuseet. 
 
 
                        Strindberg  et Munch sont amis depuis le début des années 1890, et leurs réunions au café  Zum Schwarz Ferkel, où se retrouvaient artistes et intellectuels berlinois. Ce  portrait est toutefois probablement à double sens : la faute d’orthographe  (Stinberg au lieu de Strindberg) pouvant se traduire par « imbu de lui-même ».  Ce jeu de mots serait en réaction au texte assez critique publié par Strindberg  dans La Revue Blanche à propos de l’une des expositions de Munch. |  | Edvard Munch. Autoportrait  au bras de squelette, 1895. Lithographie. Oslo, Collection Gundersen.  Photo The Gundersen Collection / Morten Henden Aamot.
 
 
Munch  donne à cet autoportrait graphique la signification d’un memento mori : «  souviens-toi que tu vas mourir », nous rappelle-t-il. Le crâne souvent utilisé  dans cette iconographie traditionnelle est ici remplacé par le bras de  squelette fermant la composition. En inscrivant en miroir deux lettres de son  nom, dans le bandeau supérieur, Munch insiste sur la dimension réflexive de  cette œuvre et matérialise ses interrogations sur son identité. |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | Edvard Munch. L’Artiste et son modèle, 1919-1921. Huile sur toile, 120,5 × 200 cm. Oslo, Munchmuseet. |  | Edvard Munch. Autoportrait après la grippe espagnole, 1919. Huile sur toile, 59 × 73 cm. Oslo, Munchmuseet. |  
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                        | Edvard Munch. Autoportrait. Le Promeneur nocturne, 1923-1924. Huile sur toile, 90 × 68 cm. Oslo, Munchmuseet. |  | Edvard Munch. Nuit  blanche. Autoportrait au tourment intérieur, 1920. Huile sur toile,  150 × 129 cm. Oslo, Munchmuseet. Photo CC BY-NC-SA 4.0 Munchmuseet. 
 
 
Munch réalise de nombreuses  œuvres qui mettent en scène les personnages des pièces d’Ibsen. Il s’agit de  productions libres où le peintre livre ses impressions de lecteur. Dans cet  autoportrait, comme dans L'Artiste et son  modèle présenté dans cette salle, il adopte pour lui-même les traits qu'il  prête à John Gabriel Borkman, un personnage en proie au tourment auquel il  s’identifie particulièrement. |   
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 8 - Le grand décor
 
 
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                         Le grand décor
 « C’est moi, avec la frise Reinhardt il y a trente ans, et l’aula  et la frise Freia, qui ai initié l’art décoratif moderne. »
 - Lettre de Munch à la  communauté des travailleurs d’Oslo, 6 septembre 1938
 
 Dans les premières années  du XXe siècle,  Munch participe à plusieurs grands projets décoratifs et se confronte à la  question de la peinture monumentale. Les programmes iconographiques qu’il élabore  s’intègrent pleinement à ses réflexions en reprenant des thèmes et des motifs déjà  présents dans ses œuvres.
 En 1904, pour répondre à  une commande de son mécène Max Linde, il réalise une série de peintures pour  décorer la chambre de ses enfants. Il y reprend certains sujets constitutifs de La Frise de la vie et ajoute des évocations  plus directes de la nature. Les œuvres lui sont finalement restituées par le  commanditaire qui les juge, à regret, inappropriées.
 Entre 1909 et 1916, Munch  répond à un concours national organisé à l’occasion du centenaire de l’indépendance  de la Norvège, et réalise son grand œuvre en matière de décoration  architecturale : un décor pour la salle d’honneur de l’université de  Kristiania. Munch joue dans ce projet à dimension politique une grande part de  sa renommée internationale. Il lui faudra de nombreuses années pour convaincre  le jury et réaliser plusieurs essais avant d’arriver au résultat final,  toujours en place de nos jours.
 
 
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Edvard Munch. Jeunes  filles arrosant des fleurs (Frise Linde), 1904. Huile sur toile, 99,5 × 80 cm. Oslo,  Munchmuseet. Photo CC BY-NC-SA 4.0 Munchmuseet. |   
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                        | Edvard Munch. Hommes  se baignant,  1907-1908. Huile sur toile, 206 × 227 cm. Helsinki, Finnish National Gallery,  Ateneum Art Museum, collection Antell. Photo Finnish National Gallery / Jaakko  Holm. 
 
 
                          En  parallèle de son travail sur ses grands programmes décoratifs, Munch réalise  plusieurs toiles de baigneurs peintes en plein air sur la plage de Warnemünde,  station balnéaire au bord de la mer Baltique. En exaltant la puissance  créatrice du corps, Munch témoigne de son intérêt pour la philosophie vitaliste  de Friedrich Nietzsche telle qu’elle était comprise à cette époque. |  | Edvard Munch. Le  soleil, 1912.  Huile sur toile, 123 × 176.5 cm. Oslo, Munchmuseet. Photo © CC BY-NC-SA 4.0  Munchmuseet. 
 
 
                          Munch articule son cycle de  peintures pour la salle de réception de l'université de Kristiania autour de  trois motifs majeurs, Alma Mater, Histoire et Le Soleil. Ce dernier occupe la  place centrale de son programme décoratif, et s'en détache par sa puissance  symboliste et quasiment non-figurative. Munch veut y représenter La puissance  régénératrice de la lumière, l'espoir qui naît avec le jour nouveau, et  l’éblouissement de l'éveil au savoir. |  
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                        | Edvard Munch. L’Été au parc. Frise Linde, 1904. Huile sur toile, 91 × 172 cm. Oslo, Munchmuseet. |  | Edvard Munch. Jeunes gens au bord de la plage. Frise Linde, 1904. Huile sur toile,  90 × 174 cm. Oslo,  Munchmuseet. |  
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                        | Scénographie  |  
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                        | Edvard Munch. La Montagne humaine, 19096-1910. Huile sur toile, 70 × 125 cm. Oslo, Munchmuseet. 
 
 
                        La Montagne humaine fait partie du projet de décor initial pour  l’université de Kristiania, finalement rejeté par le jury. Munch choisit cette  iconographie, un enchevêtrement de corps s’élevant vers le ciel, pour  symboliser l’élévation progressive de l’espèce humaine vers le savoir. Elle  prend tout son sens quand elle est mise en regard de Vers la lumière, une figure face au soleil levant : l’Homme nouveau  au sommet de la montagne, éclairé par la connaissance. |  | Edvard Munch. Deux êtres humains. Les Solitaires, 1906-1907. Tempera sur toile, 89,5 × 159,5 cm. Essen, Museum Folkwang. 
 
 
                        Munch réalise une première  version de ce motif en 1892, mais le tableau sera détruit en 1901. Il en  reprend la composition dans de nombreuses variations graphiques ainsi que dans  cette peinture à la détrempe, conçue comme élément de décor pour le foyer du  théâtre de Max Reinhardt à Berlin. Le peintre y simplifie à l'extrême le  paysage, soulignant le vide qui sépare les deux êtres. |  
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                        | Edvard Munch. Couples  s’embrassant dans un parc (Frise Linde), 1904. Huile sur toile, 91 × 170,5 cm. Oslo,  Munchmuseet. Photo CC BY-NC-SA 4.0 Munchmuseet. |  | Edvard Munch. Arbres  au bord de la plage (Frise Linde), 1904. Huile sur toile, 93 × 167 cm. Oslo,  Munchmuseet. Photo CC BY-NC-SA 4.0 Munchmuseet. |  
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                        | Edvard Munch. Les grands décors. Vidéo. |  |  |   
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 9 - Épilogue
 
 
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                        | Edvard Munch. Autoportrait en enfer, 1903. Huile sur toile, 82 × 66 cm. Signé en bas au centre : « E Munch ».  Oslo, Munchmuseet. 
 
 
                        Peu de  temps après sa rupture tragique avec Tulla Larsen, Munch se représente dans une  grande souffrance affective. Le tableau est construit selon le même procédé que  l’Autoportrait à la cigarette (présenté dans la première  salle de l’exposition) où la silhouette du jeune artiste émerge à mi-corps d’un  fond coloré nébuleux. L’effet produit est pourtant radicalement différent, sa  nudité renforçant l’impression de profonde vulnérabilité. |  | Edvard Munch. Autoportrait, 1940-1943.  Huile sur toile, 57,5 × 78,5 cm. Oslo, Munchmuseet. Photo CC BY-NC-SA 4.0  Munchmuseet. 
 
 
                        Au soir de sa vie, Munch  n'a plus besoin du recours à l’allégorie, et fait face sans détour au grand âge  et à la mort. Plus de Danse macabre,  mais un autoportrait sans concession où il se représente en vieillard, dont les  habits deviennent le squelette. On distingue à l'arrière-plan son ombre  projetée, présente dans d'autres autoportraits. Souvenir de son allure passée,  elle rappelle la permanence de son être. |  
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                        | Edvard Munch. Nuit  étoilée, 1922-1924.  Huile sur toile, 120.5 × 100 cm. Oslo, Munchmuseet. Photo © CC BY 4.0  Munchmuseet. 
 
 
                        Munch  réalise entre 1890 et 1930 plusieurs tableaux portant ce titre, probable écho à La Nuit étoilée (1888) de Van Gogh découverte lors d’un séjour à  Paris. Munch exprime ici avec force un thème central de son œuvre,  l’inscription de l’homme dans la nature. Il projette son ombre dans le tableau  non pas une, mais trois fois : deux silhouettes et le profil de son visage se  découpent sur la neige déposée au pas de sa porte. Par ce procédé, le peintre  fusionne ainsi littéralement avec la nature. |  | Edvard Munch. Le Mort joyeux. Illustration pour Les Fleurs du Mal, 1896. Encre  indienne sur papier vélin, 28 × 20,5 cm. Oslo, Munchmuseet. |  
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 CHRONOLOGIE
 
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