Parcours en images et en vidéos de l'exposition

ÉDITION LIMITÉE
Vollard, Petiet et l'estampe de maîtres

avec des visuels mis à la disposition de la presse
et nos propres prises de vue

Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°529 du 18 août 2021




Entrée de l'exposition

ÉDITION LIMITÉE
Vollard, Petiet et l'estampe de maîtres

Figure hors norme du marché de l'art au tournant des XIXe et XXe siècles, Ambroise Vollard (1866-1939) se distingue par son audace qui fait de lui le promoteur de Paul Cézanne comme des nabis, du jeune Pablo Picasso comme de Georges Rouault.

Parallèlement à son négoce de tableaux de maîtres modernes, il cultive une passion moins connue pour l’édition d’estampes et de livres d’artiste. Vollard y investit son énergie ainsi que les bénéfices de sa galerie. Ses éditions sont déficitaires d’un point de vue commercial et reçues de manière contrastée par la critique et les collectionneurs, mais elles finissent par être saluées à l’unanimité comme autant de références. Avec ses estampes d’artistes à tirage limité, il contribue à inscrire de nouveau cet art dans le circuit des galeries. De même, son entreprise pionnière de livres d’artiste renouvelle en profondeur le milieu de l’édition de luxe et de la bibliophilie.

Après le décès brutal de Vollard à l’aube de la Seconde Guerre mondiale, le marchand Henri Marie Petiet (1894-1980), qui s’approvisionnait chez lui dès 1924, rachète son fonds d’estampes. Au lendemain du conflit, il met en ordre son stock immense, faisant notamment signer par Picasso les exemplaires de la fameuse Suite Vollard gravée par le maître, et le valorise en France comme aux États-Unis.

Petiet est aussi éditeur et soutient des personnalités aussi diverses que Jean-Émile Laboureur, Marie Laurencin, André Dunoyer de Segonzac et Aristide Maillol. Celui qu’Edouard Goerg surnomme affectueusement « le plus Vollard de tous les marchands » était tout destiné à en reprendre le flambeau.

 

Texte du panneau didactique.
 
Gyula Halász, dit Brassaï. Ambroise Vollard chez lui, 1934. Photographie. © Paris Musées / Petit Palais / Brassaï. © Estate Brassaï - RMN-Grand Palais.


1 - Un marchand-éditeur hors du commun

Scénographie
Un marchand-éditeur hors du commun

Rien ne destine Ambroise Vollard (1866-1939) à devenir un marchand-éditeur à la renommée internationale. Fils de notaire venu de la Réunion pour faire son droit en métropole, il abandonne ses études pour se lancer dans le commerce d’art. Après un bref apprentissage dans la galerie L’Union artistique, il s’installe à son compte dans le 17e arrondissement en 1890, puis prend en 1893 une boutique mieux placée au 37, rue Laffitte. Il déménage plusieurs fois au sein de la même rue quand ses moyens lui permettent de louer un local plus grand. Il est alors au coeur du quartier des marchands de tableaux.

Son procédé commercial atypique consiste à acheter à prix modique des ensembles d’oeuvres, voire des fonds entiers d’ateliers de jeunes artistes d’avant-garde comme Pablo Picasso ou André Derain. Vollard prend des risques en misant sur un succès différé, assurant ainsi la sécurité matérielle de nombreux artistes débutants.

Bien qu’on le connaisse essentiellement comme marchand de tableaux, Vollard s’engage dès ses débuts dans le domaine des arts graphiques et notamment de l’estampe. Il achète puis revend des tirages et s’autorise même les rééditions. Il se fait l’acteur de la reconnaissance des artistes dont il expose, prête et vend les oeuvres à travers l’Europe entière, et jusqu’aux États-Unis. Il contribue ainsi à façonner une certaine histoire de l’art occidental alors que le salon officiel, entravé par une attitude conservatrice, ne reconnaît pas l’art moderne.

 
Texte du panneau didactique.
 
Paul Cézanne (1839-1906). Portrait d’Ambroise Vollard, 1899. Huile sur toile. © Paris Musées / Petit Palais.
 
Pierre Bonnard (1867-1947). Portrait d’Ambroise Vollard au chat, vers 1924. Huile sur toile. © Paris Musées / Petit Palais.
 
Jean-Louis Forain (1852-1931). Portrait d’Ambroise Vollard, vers 1905. Lithographie. Paris, Petit Palais. Don Florence Valdès-Forain, 2010.
Scénographie
 
 
 
Auguste Renoir (1841-1919). Portrait d’Ambroise Vollard au foulard rouge, 1899-1906. Huile sur toile. © Paris Musées / Petit Palais.
 
Henri Marie Petiet assistant à une vente, vers 1955-1960. Photographie. Collection particulière.
Scénographie
 
Pablo Picasso (1881-1973). Suite les Saltimbanques, Cheval avec deux personnages, Au Cirque, 1905. Estampe. Paris Musées / Musée d’art Moderne / Pablo Picasso. © Succession Picasso 2021.
 
Paul Gauguin (1848-1903). Les Drames de la mer, Bretagne, 1889, réédition de 1894. Zincographie. Paris, Petit Palais.


2 - Vollard, éditeur d'estampes



Scénographie
Vollard, éditeur d’estampes

De 1896 à 1900 environ, Ambroise Vollard édite essentiellement des estampes originales. Sa première publication d’envergure est celle de deux albums qui offrent un véritable panorama de l’estampe au tournant des XIXe et XXe siècles : Les Peintres graveurs, en 1896, puis l’Album d’estampes originales de la galerie Vollard, en 1897.

Dès ces deux premières éditions, il privilégie non pas des graveurs de profession mais des artistes peintres qu’il encourage aussi à pratiquer la sculpture et la peinture sur céramique. Il essaie ainsi d’attirer les amateurs non seulement d’estampes modernes mais aussi de peinture, en proposant des tirages limités, numérotés et signés par les artistes qui s’imposent comme des œuvres d’art à part entière. Vollard tente ainsi de distinguer ses estampes du flux exponentiel des reproductions photomécaniques et de l’estampe populaire.

Malgré ces efforts, les deux albums d’estampes de Vollard sont des échecs commerciaux. Ses premiers pas d’éditeur sont cependant salués par une part de la critique qui défend l’estampe originale et la lithographie en couleurs, longtemps dédaignée car associée à la publicité. Dans son ouvrage La Lithographie originale en couleurs, André Mellerio, critique d’art proche des nabis, souligne et salue l’engagement de Vollard pour cette technique.

 
Texte du panneau didactique.
 
Pierre Bonnard (1867-1947). Affiche pour la Revue Blanche, 1894. Lithographie en quatre couleurs sur papier entoilé. © Paris Musées / Petit Palais. Édition Limitée. Vollard, Petiet et l’estampe de maîtres.
 
Odilon Redon (1840-1916). Et il tomba du ciel une grande étoile, ardente comme un flambeau pour l’album Apocalypse de saint Jean, 1899. Lithographie. Paris, Petit Palais.
 
Henri de Toulouse-Lautrec (1864-1901). La lithographie, couverture pour la première année de L’Estampe originale, 1893. Lithographie en couleurs. Paris, Petit Palais. Don Nicole Massignon, 2015.
 
Vidéo sur la technique de la lithographie.
 
Scénographie
LES ALBUMS INDIVIDUELS

Ambroise Vollard édite plusieurs albums confiés chacun à un artiste qu’il apprécie. Les plus marquants sont les albums des nabis : Amour de Maurice Denis, Quelques aspects de la vie de Paris de Pierre Bonnard, Paysages et intérieurs d’Edouard Vuillard, chacun composé de treize lithographies et publiés en 1899, et Paysages de Ker-Xavier Roussel qui ne sera jamais achevé. Ces quatre albums sont considérés comme un sommet de la lithographie en couleurs. Pour arriver à de tels chefs-d’œuvre, les artistes, avec la collaboration du lithographe Auguste Clot, expérimentent longuement les possibilités techniques, chromatiques et formelles de cet art.

Vollard édite également de manière ponctuelle des estampes des grands peintres qu'il représente, comme Paul Cézanne et Auguste Renoir, les commercialisant sous forme d’ensembles ou séparément. Mais l’essentiel de ses estampes sont éditées durant une période assez courte au début de sa carrière. S’il ne s’en désintéresse pas, c’est l’édition de livres d’artiste, commencée au même moment que celle des estampes, qui prend le dessus à partir de 1900.

 
Texte du panneau didactique.
 
Ker-Xavier Roussel (1867-1944). Deux Baigneuses pour l’album Paysages, vers 1900. Lithographie en couleurs et graphite, épreuve d’état. Paris, Petit Palais.
 
Maurice Denis (1870-1943). Amour, couverture, 1892-1899. Lithographie en trois couleurs. © Paris Musées / Petit Palais.
 
Maurice Denis (1870-1943). Amour, planche. Les crépuscules ont une douceur d’ancienne peinture, 1892-1899. Lithographie en quatre couleurs sur vélin mince. © Paris Musées / Petit Palais.
 
Maurice Denis (1870-1943). Sur le canapé d’argent pâle pour l’album Amour, 1899. Lithographie en couleurs. Paris, Petit Palais. Don Ambroise Vollard, vers 1937.
 
Pierre Bonnard (1867-1947). Coin de rue vu d’en haut pour l’album Quelques aspects de la vie de Paris, 1899. Lithographie en couleurs. Paris, Petit Palais. Don Ambroise Vollard, vers 1937.
 
Edouard Vuillard (1868-1940). Paysages et intérieurs, planche Intérieur aux tentures roses I, 1896-1899. Lithographie en cinq couleurs sur Chine volant. © Paris Musées / Petit Palais.
 
Édouard Vuillard (1868-1940). Intérieur à la suspension pour l’album Paysages et intérieurs, 1899. Lithographie en couleurs. Paris, Petit Palais. Don Ambroise Vollard, vers 1937.
 

 

Album d'estampes originales de la galerie Vollard
Album de 32 estampes, 1897

Paris, Bibliothèque de l'institut national d'histoire de l'art,
collections Jacques Doucet

 

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Les Peintres-graveurs
Album de 22 estampes, 1896


L’album Les Peintres-graveurs, présenté dans son intégralité, frappe par son caractère hétéroclite. Il réunit des estampes de maîtres renommés, tels que Besnard et Fantin-Latour, qui devaient garantir le succès commercial de l’entreprise. S’y ajoutent les œuvres de jeunes artistes dont certains incarnent déjà une nouvelle modernité, comme les nabis, et des étrangers, comme Edvard Munch et Jan Toorop. Les techniques choisies sont elles aussi variées, de la gravure sur bois au papier gaufré, mais l’engouement de Vollard pour la lithographie en couleurs l’emporte dans l’ensemble.
 
Les Peintres-graveurs. Couverture de l'album de 22 estampes.
 
Suzanne Valadon (1865-1938). Étude de nus ou Les Baigneuses (Femmes s’essuyant), 1896. Eau-forte. Paris, Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art. Collections Jacques Doucet.
 
Pierre Bonnard (1867-1947). Album des peintres graveurs, planche La petite blanchisseuse, 1896. Lithographie en couleurs. Paris, Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art. Collections Jacques Doucet, VI P 20.
 
Auguste Renoir (1841-1919). Album des peintres graveurs, planche Mère et enfant (Jean Renoir), 1896. Eau-forte. Paris, Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art. Collections Jacques Doucet, VI P 20.
 
Théo Van Rysselberghe (1862-1926). Le Café-concert, 1896. Eau-forte. Paris, Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art. Collections Jacques Doucet.
 
Félix Vallotton (1865-1925). Le Premier Janvier, 1896. Gravure sur bois. Paris, Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art. Collections Jacques Doucet.
 
Charles Maurin (1856-1914). Étude de femmes nues, 1896. Eau-forte et aquatinte. Paris, Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art. Collections Jacques Doucet.
 
Albert Besnard (1849-1934). La Rêveuse ou La Robe de soie, 1896. Eau-forte, pointe sèche, aquatinte et roulette. Paris, Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art. Collections Jacques Doucet.
 
Armand Guillaumin (1841-1927). Les Rochers rouges, 1896. Lithographie en couleurs. Paris, Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art. Collections Jacques Doucet.
 
Henri Fantin-Latour (1836-1904). Vénus et l’amour, 1896. Lithographie. Paris, Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art. Collections Jacques Doucet.
 
Edvard Munch (1863-1944). Album des peintres graveurs, planche Le Soir : Angstefühl, 1896. Lithographie en deux couleurs. Paris, Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art. Collections Jacques Doucet, VI P 20. Édition Limitée. Vollard, Petiet et l’estampe de maîtres.
 
Alexandre Lunois (1863-1916). Danseuse espagnole ou Femme espagnole remettant son soulier, 1896. Paris, Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art. Collections Jacques Doucet.
Scénographie
LES CERAMIQUES

En stimulant l’intérêt des peintres pour la céramique, Ambroise Vollard et André Metthey ont, à eux deux, profondément renouvelé les arts du feu au début du XXe siècle. Dans ses Souvenirs, Vollard raconte : « Une visite que j’avais faite à une exposition d’art décoratif avait été, pour moi, une révélation : je n’avais jamais aussi bien vu combien ça peut être beau, une faïence. J’ai eu, dès lors, le plus grand désir d’éditer des vases, des assiettes, des plats. On m’avait indiqué un maître-céramiste, André Metthey. Je lui demandai de mettre ses fours à la disposition de ces jeunes artistes qui s’appelaient Bonnard, Maurice Denis, Derain, Puy, Matisse, Laprade, Maillol, K.-X. Roussel, Rouault, Valtat, Vlaminck... »

De son coté, Metthey précise avoir voulu redonner « un renouveau de vigueur à la décoration sur céramique, complétement abâtardie et annihilée depuis l'invention de l'impression en couleurs sur faïence ou sur porcelaine... Au lieu de reléguer le décorateur dans un rôle de manœuvre condamné à répéter d’un bout à l’autre de son existence le même motif, j’ai voulu rendre à l’artiste le rôle qui lui appartient : celui de collaborateur ».

Quoi qu'il en soit, grâce à la générosité d’Ambroise Vollard, la ville de Paris bénéficia en 1937 d’un don de cinquante-neuf céramiques d’artistes réalisées par Derain, Vlaminck, Puy, Valtat, Laprade, Cassatt, Maillol, en collaboration avec Metthey, aujourd’hui partagées entre le Petit Palais et le musée d’Art moderne de Paris.

 
Texte du panneau didactique.
 
Louis Valtat (1869-1952). Les Trois Grâces, vers 1908. Faïence. Paris, Petit Palais. Don Ambroise Vollard, 1937.
 
Jean Puy (1876-1960). Le Triomphe de Vénus, entre 1907 et 1909. Faïence. Paris, Petit Palais. Don Ambroise Vollard, 1937.
 
Jean Puy (1876-1960). Le Triomphe de Vénus, entre 1907 et 1909. Faïence. Paris, Petit Palais. Don Ambroise Vollard, 1937.
 
Pierre Laprade (1875-1931). Grande potiche à fond blanc au décor bleu et jaune, entre 1903 et 1909. Faïence. Paris, Petit Palais. Don Ambroise Vollard, 1937.
 
Mary Cassatt (1844-1926). La Ronde des enfants, vers 1903. Faïence. Paris, Petit Palais. Don Ambroise Vollard, 1937.


3 - Éditeur de livres d'artiste

Scénographie
Vollard, Éditeur de livres d’artistes

Alors que le livre devient de plus en plus accessible grâce à la production industrielle, Vollard édite ses ouvrages en série limitée, généralement entre 200 et 400 exemplaires, et cible une clientèle riche et élitiste. Il donne un nouveau souffle à l’édition de luxe dès 1900 avec la publication du magistral Parallèlement de Verlaine illustré par Bonnard.

Dès ses premiers projets, des constantes apparaissent : l’amour des caractères anciens et des beaux papiers, la préséance de l’image sur le texte. Pour Vollard, les livres dont s’emparent les artistes sont pensés comme « une succession de tableaux ». Son intelligence éditoriale tient en sa capacité à réunir avec efficacité un texte et un peintre, devenant en quelque sorte créateur à son tour.

Le gigantesque programme éditorial de Vollard frappe par sa diversité. Une part provocatrice révolutionne le livre d’artiste, une autre cherche tant bien que mal à se réconcilier avec les bibliophiles que ses partis pris choquent. Une dernière période de publications, dans les années 1930, voit l’arrivée d’artistes qui renouvellent le vivier des éditions Vollard et en confirment les ambitions. Tout au long de sa carrière, Ambroise Vollard est aussi le fier auteur de textes dont il confie l’illustration aux artistes qu’il apprécie.
 
Texte du panneau didactique.
 
Maurice Denis (1870-1943). Le Vol d’un séraphin pour Francis Thompson, Poèmes, vers 1931-1936. Lithographie en couleurs. Paris, Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art. Collections Jacques Doucet.
Scénographie
 
Honoré de Balzac, Le Chef-d’œuvre inconnu,  1931. Illustrations de Pablo Picasso (1881-1973). Paris, musée d’Art moderne de Paris.
 
Ambroise Vollard (1866-1939). Réincarnations du Père Ubu, 1932.
 
Jean Puy (1876-1960). La Cuillère à pot, insigne du commandement, illustration hors texte pour Ambroise Vollard, Le Père Ubu à la guerre, bon à tirer, 1919-1920.
 
Jean Puy (1876-1960). Le Père Ubu à la guerre, 1923. Exemplaire broché. Corps d’ouvrage : impression sur vélin d’Arches Illustrations à l’eau-forte. © Paris Musées / Petit Palais. © ADAGP, Paris, 2021.
Scénographie
Scénographie
Livre d’artiste

Ouvrage relevant de l’édition de luxe et tiré à un petit nombre d’exemplaires, le livre d’artiste est une œuvre d’art à part entière. Il est illustré d’estampes de préférence originales dues à un artiste, le plus souvent un peintre, sélectionné par l’éditeur. Ces images ne sont pas littérales et subordonnées au texte mais nouent avec ce dernier un dialogue créatif. Une attention particulière est portée à la matérialité du livre, notamment au choix du papier et des caractères typographiques, afin de parvenir à un résultat harmonieux et de grande qualité.
 
Texte du panneau didactique
 
Paul Cézanne (1839-1906). Ambroise Vollard, Paul Cézanne, 1915. Paris, Bibliothèque historique de la Ville de Paris.
Scénographie
DE L’ÉCHEC COMMERCIAL À
LA RECONNAISSANCE INTERNATIONALE

Dans le domaine de l’édition, le cheminement d’Ambroise Vollard est long, de l’échec commercial à la reconnaissance internationale. Dès 1892, il lance une ambitieuse politique d’expositions pour se faire connaître tout autant que les artistes qu'il soutient. Jusqu’en 1910, ses galeries successives de la rue Laffitte voient défiler les monographies. Vollard arrête ensuite progressivement ces accrochages : sa réputation et sa sécurité financière sont assurées grâce à son commerce de tableaux.

Il continue cependant à prêter à de nombreux salons, expositions et événements qui accordent une place aux estampes et aux livres d’artiste. La somme des éditions Vollard devient si importante, tant par le nombre que par sa qualité, que des expositions leur sont entièrement consacrées en France et à l’étranger dans les années 1930. Symbole fort de reconnaissance internationale, le catalogue de l’exposition « Modern painters and sculptors as illustrators » au Museum of Modern Art de New York en 1936 est même dédié à Ambroise Vollard.

 
Texte du panneau didactique.
 
Auguste Renoir (1841-1919). Baigneuse, debout, en pied, 1896. Lithographie en couleurs. Paris, Bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art. Collections Jacques Doucet.
 
Paul Cézanne (1839-1906). Les Baigneurs (grande planche), 1896-1897. Lithographie en couleurs. Collection particulière.
 
Pablo Picasso (1881-1973). Honoré de Balzac, Le Chef-d’œuvre inconnu,  1931. Paris, musée d’Art moderne de Paris.
Émile Bernard (1868-1941). Illustrations pour Pierre de Ronsard, Les Amours, 1915.
De gauche à droite : Pan et Syrinx; Orphée et Eurydice ; Apollon et Daphné. Eaux-fortes et aquatintes.

Paris, Bibliothèque nationale de France. Réserve des livres rares.

Georges Rouault (1871-1958). Hors-textes extraits de Georges Rouault, Cirque de l’étoile filante, 1935. Aquatintes en couleurs.
Paris, musée d’Art moderne de Paris, legs Maurice Girardin, 1953.
LES DERNIERS PROJETS EDITORIAUX

Les années 1920 et surtout 1930 voient la publication de projets menés en partenariat avec des artistes nouveaux venus aux éditions Vollard. Certains ont été lancés bien plus tôt, mais leur commercialisation tardive participe à une forme de renouvellement.
Quand Ambroise Vollard publie ses derniers ouvrages, le milieu de fa bibliophilie a beaucoup évolué. Le marchand a joué à cet égard un rôle important en associant le livre aux artistes de la modernité. Il a ainsi ouvert la voie à d’autres éditeurs ambitieux.
C’est à ce moment qu'il parvient à écouler ses éditions plus aisément et à gagner une notoriété générale qui évince les critiques acerbes des premiers temps.

 
Texte du panneau didactique.
 
Auguste Renoir (1841-1919) et Richard Guino (1890-1973). Venus victrix, entre 1914 et 1916. Bronze. Paris, Petit Palais. Don Ambroise Vollard, 1931.


4 - Les successeurs de Vollard

Scénographie
Les successeurs de Vollard

Véritable drame pour ses collaborateurs et surtout pour les artistes, le décès accidentel d’Ambroise Vollard à l’aube de la Seconde Guerre mondiale laisse une vingtaine de livres d’artistes à divers états d’achèvement. Le marchand- éditeur meurt sans héritier direct et ne laisse derrière lui qu’un testament datant de 1911. Or, sa situation a bien changé : il a accumulé dans son hôtel rue de Martignac une fortune en oeuvres de maîtres très difficile à estimer.

Dès juillet 1939, Lucien Vollard, frère d’Ambroise, demande à
Roger Lacourière de dresser un état des travaux éditoriaux en cours. Aidé de Martin Fabiani, marchand d’art tristement célèbre pour avoir participé aux spoliations et au trafic illégal d’oeuvres d’art pendant la Seconde Guerre mondiale, il entreprend d’achever et d’assurer la distribution de quelques projets de son frère. D’autres sont repris par les artistes eux-mêmes ou par de nouveaux éditeurs comme Tériade et Maeght.

L’intégrité du stock d’estampes est quant à elle préservée par Henri Marie Petiet qui le rachète en bloc et prend la relève du marchand-éditeur, commercialisant la fameuse Suite Vollard de Picasso et éditant des artistes que Vollard avait fait émerger tel Aristide Maillol.



 
Texte du panneau didactique.
 
Pablo Picasso (1881-1973). Les Grenouilles, illustration pour Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon, Eaux-fortes originales pour des textes de Buffon, 1936. Aquatinte au sucre, brunissoir et pointe sèche, épreuve avant la lettre. Collection Galerie de l’Institut.
 
Aristide Maillol (1861-1944). La Vague, gravure sur bois, 1895-1898. Petit Palais, don Indivision Petiet 2020. © Paris Musées / Petit Palais.
 
Aristide Maillol (1861-1944). La Vague, vers 1898. Huile sur toile. Paris, Petit Palais. Don Ambroise Vollard, 1937.
 
Marc Chagall (1887-1985). Manilov pour Nicolas Gogol, Les Âmes mortes, 1927. Eau-forte ; ouvrage édité par Tériade. Paris, Bibliothèque nationale de France. Département des Estampes et de la photographie.
 
Marc Chagall (1887-1985). Le Meunier, son fils et l’âne, gouache préparatoire pour Jean de La Fontaine, Fables, 1926. Gouache sur papier. Collection particulière.
 
Marc Chagall (1887-1985). Les grenouilles qui demandent un roi (gouache préparatoire pour les Fables de La Fontaine). Livre troisième, fable IV, vers 1927. Gouache sur papier. Collection particulière. © ADAGP, Paris, 2021.
 
Aristide Maillol (1861-1944). Femme agenouillée sur le coude gauche, le coude sur le genou droit (Guérin 327). Épreuve numérotée 125/150 et signée du monogramme, 1927. Eau-forte. © Paris Musées / Petit Palais.
Pablo Picasso (1881-1973). Estampes extraites de la Suite Vollard. Paris, Musée d’art moderne de Paris.
 
Pablo Picasso (1881-1973). Suite Vollard : série Le Minotaure aveugle guidé par une petite fille dans la nuit (97), 1932. Estampe. © Paris Musées / Musée d’art moderne / Pablo Picasso. © Succession Picasso 2021.
 
Pablo Picasso (1881-1973). Estampe extraite de la Suite Vollard. Paris, Musée d’art moderne de Paris.
 
Pablo Picasso (1881-1973). Estampe extraite de la Suite Vollard. Paris, Musée d’art moderne de Paris.
 
Pablo Picasso (1881-1973). Estampe extraite de la Suite Vollard. Paris, Musée d’art moderne de Paris.
 
Pablo Picasso (1881-1973). Estampe extraite de la Suite Vollard. Paris, Musée d’art moderne de Paris.
 
Pablo Picasso (1881-1973). Estampe extraite de la Suite Vollard. Paris, Musée d’art moderne de Paris.


5 - Petiet, l'héritier spirituel de Vollard

Scénographie
Petiet, l’héritier spirituel de Vollard

Henri Marie Petiet (1894-1980), issu d’une famille d’ingénieurs, d’industriels ou encore de militaires, ne semblait pas destiné lui non plus à devenir un grand marchand-éditeur d’estampes. Actif de 1924 à sa mort, il règne dans son magasin À la Belle Épreuve, rue de Tournon,
dans le 6e arrondissement de Paris.

Très jeune, il développe un goût pour les livres de luxe et se constitue une bibliothèque de qualité. C’est l’illustration qui l’entraîne vers l’estampe. Il se forme alors auprès des marchands qui font référence dans ce domaine, dont Ambroise Vollard auprès duquel il fait ses premières acquisitions en 1924. Comme lui, Petiet se lance avec passion dans l’aventure éditoriale. Il soutient des artistes aussi divers que Marie Laurencin, Jean-Émile Laboureur, Édouard Goerg et André Dunoyer de Segonzac. Son principal fait d’armes est l’acquisition en 1940 du fonds d’estampes de Vollard qu’il n’a de cesse de valoriser.

Petiet se démarque par son ouverture à l’Europe et surtout aux États-Unis. En 1927, il part à la conquête de l’Amérique grâce à son ami d’enfance Jean Goriany, qui le représente sur place. Il contribue à la constitution et à l’enrichissement de collections privées et nombreux départements d'estampes de musées : de Bonnard à Picasso, les artistes dont il vend les oeuvres renforcent leur présence outre-Atlantique. Celui que l’on connaît dans la profession comme « Le Baron » se fait ainsi à son tour passeur de modernité.

 
Texte du panneau didactique.
 
Marcel Gromaire (1892-1971). Portrait d’Henri Marie Petiet, 1931. Huile sur toile. Collection particulière.
 
Marcel Gromaire (1892-1971). L’Amateur de livres, 1932. Eau-forte. Collection particulière.
 
Marcel Gromaire (1892-1971). L’Amateur d’estampes, 1932. Eau-forte. Paris, musée d’Art moderne de Paris.
Scénographie
 
Mary Cassatt (1844-1926). Jeanne allaitant son enfant. Contre-épreuve de pastel. Paris, Petit Palais, don Indivision Petiet, 2020.
 
Marie Laurencin (1883-1956). L’Ange bleu, 1931. Eau-forte, épreuve d’état, quatrième état. Paris, Petit Palais, don Indivision Petiet, 2020.
 
André Derain (1880-1954). Nu vu de dos, la jambe droite appuyée, vers 1927. Lithographie, épreuve définitive et épreuve de la pierre brûlée. Paris, Petit Palais, don Indivision Petiet, 2020.
 
André Dunoyer de Segonzac (1884-1974). Bois de Chaville, 1924. Eau-forte, épreuve définitive. Paris, Petit Palais, don Indivision Petiet, 2020.


6 - Dans l'atelier

Scénographie
Dans l’atelier

Cet espace évoque la fabrique des estampes et des éditions de luxe. Des démonstrations d’impression sur la presse à taille-douce y ont lieu, en partenariat avec l’Imprimerie nationale, par l’imprimeur taille-doucier Frédéric Colançon.
 
Texte du panneau didactique.
 
Georges Rouault (1871-1958). Épreuve de décomposition des couleurs : Femme fière, illustration pour Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, 1936-1938. Aquatintes en couleurs (voir plus bas). Paris, Petit Palais, don Indivision Petiet, 2020.
 
Ferdinand Gueldry (1858-1945). La Grande rotative de l’Imprimerie nationale, 1902. Huile sur toile. Douai, Imprimerie nationale. Atelier du Livre d’art et de l’Estampe.
 
Chassis typographique et caractères typographiques du Grandjean, 2020. Caractères en alliage de plomb, antimoine et étain.
 
Presse à taille-douce Aubert, milieu du XIXe siècle. Douai, Imprimerie nationale. Atelier du Livre d’art et de l’Estampe.
 
Fonderie Deberny & Peignot (en activité de 1923 à 1974). Pupitre de composition, milieu du XXe siècle. Douai, Imprimerie nationale. Atelier du Livre d’art et de l’Estampe.
Georges Rouault (1871-1958). Épreuves de décomposition des couleurs :
en haut : Nu de profil, en bas : Femme fière.
Illustrations pour Charles Baudelaire, Les Fleurs du mal, 1936-1938. Aquatintes en couleurs.
Paris, Petit Palais, don Indivision Petiet, 2020.
 
Georges Rouault (1871-1958). Femme nue de profil, planche pour les Fleurs du Mal (Chapon et Rouault 274), 1936-1938. Estampe, aquatinte. Collection particulière. © ADAGP, Paris, 2021.
 
Georges Rouault (1871-1958). Femme nue de profil, planche pour les Fleurs du Mal (Chapon et Rouault 274), 1936-1938. Estampe, aquatinte. Collection particulière. © ADAGP, Paris, 2021.