DANS LA PEAU D’UN SOLDAT
DE LA ROME ANTIQUE A NOS JOURS

DANS LA PEAU D’UN SOLDAT. DE LA ROME ANTIQUE A NOS JOURS. Pour la première fois, voici une exposition militaire qui ne nous parle pas de combats ou de batailles mais de la vie quotidienne des soldats et cela depuis plus de deux mille ans. En effet, si la finalité du soldat est de servir sa patrie, son pays, sa terre, sa société, ce n’est que dans de très rares moments qu’il est amené à combattre. Une grande partie de son temps se passe en attente, en préparation, en entraînement, et il faut vivre et s’occuper durant ces longs moments comme on le voit dans Le Désert des Tartares de Dino Buzzati.
L’exposition commence au rez-de-chaussée avec une grande vitrine où sont présentés de manière chronologique des mannequins grandeur nature, équipés selon l’époque à laquelle ils appartiennent, depuis le légionnaire romain jusqu‘au soldat d’aujourd’hui. Les objets et vêtements proviennent pour la plupart des collections du musée de l’Armée et montrent tout autant l’évolution que les constantes de l’équipement d’un soldat. Les panneaux sont très clairs et très lisibles et nous apprennent une foule de choses. C’est ainsi que le poids porté par le fantassin est resté stable, autour de trente-cinq kilos, pendant deux mille ans. Les légions romaines constituées de soldats rémunérés ont été créées lorsque les élites locales n’étaient plus en mesure d’assurer le service armé qu’elles devaient à la cité. À côté des soldats appartenant à des troupes régulières, les combattants et francs-tireurs s’équipent selon les moyens dont ils disposent. À titre d’exemple, nous voyons un piège rudimentaire, mais certainement très douloureux, fabriqué par des combattants vietnamiens. Cette galerie chronologique se termine par des projections évoquant ce que pourrait être le soldat du futur.
Après cette présentation spectaculaire, les salles d’exposition du premier étage nous présentent de manière thématique les différents moments de la journée d’un soldat. Les titres de ces sections parlent d’eux-mêmes : Sommeil ; Se laver, S’habiller ; S’identifier ; Marcher ; L’armoire du soldat. Les objets sont souvent modestes : boîtes de ration, chaussures, paquetage, plaque d’identification, objets de toilettes, voire prosaïques : feuillée. On découvre que beaucoup d’inventions destinées à l’armée ont été reprises par les civils. C’est le cas des tentes, de la nourriture longue conservation, de nouveaux matériaux, de techniques de communication, etc.
Les autres salles thématiques sont plus spécialement militaires. Parmi les sujets traités, nous avons Munitions ; Endurer ; Boire et manger ; Tenir ; La logistique ; Communiquer ; Protection ; Camouflage, etc. Les objets sont beaucoup plus spécifiques au soldat : armes, tenues réglementaires, vêtements de protection … Enfin le soldat peut être malade, blessé, voire mort et il faut aussi le matériel adapté à ces situations. Cela va du matériel médical d’un médecin japonais jusqu’à la tombe de fortune d’un soldat américain en 1944, en passant par l’autel de campagne du père Lenoir et les effets personnels de Thibault Miloche, un infirmier mort en Afghanistan en 2010. C’est l’occasion de rappeler que c’est dans la cour des Invalides que la nation rend hommage à ses soldats morts sur les champs de bataille.
Une exposition tout autant spectaculaire qu’instructive, qui intéressera tous les publics. Musée de l’Armée 7e. Jusqu’au 28 janvier 2018. Lien : www.musee-armee.fr.