DADA AFRICA
Sources et influences extra-occidentales

Article publié dans le supplément à la Lettre n° 447
du 7 février 2018


 
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DADA AFRICA. Sources et influences extra-occidentales. Né en 1916, à Zurich, en pleine guerre, le mouvement Dada, un nom trouvé au hasard dans le Petit Larousse, exprime un rejet des valeurs traditionnelles de la civilisation qui aurait conduit au désastre de cette période. Très vite il se répand dans d’autres villes telles que Berlin, New York et Paris. Les artistes qui se revendiquent de Dada sont aussi bien des poètes - Hugo Ball, Tristan Tzara, André Breton - que des peintres ou sculpteurs - Marcel Janco, Jean Arp, Max Ernst, Francis Picabia. Dada fait appel à toutes les formes artistiques et les mélange. Il s’intéresse aux arts extra-occidentaux, ceux d’Afrique en particulier, mais aussi d’Océanie et d’Amérique, comme le fit naguère Gauguin. Dès 1917, la galerie Corray, à Zurich, expose côte à côte, sans hiérarchie (« Tout Dada est président ») des objets africains et des œuvres dadaïstes. Les arts traditionnels font place à des formes d’art hybrides qui puisent leur inspiration dans des cultures lointaines, considérées jusque-là comme primitives. Il n’y a plus de frontières entre arts primitifs et arts populaires. La culture académique explose en éclats.
La présente exposition rend compte de ce foisonnement avec près de 300 œuvres de toutes sortes : peintures, photographies, arts graphiques, sculptures, objets divers tels que costumes, tapisserie, sacs et bijoux, ainsi que cinq œuvres sonores. Le parcours est divisé en six grandes sections. Après « Ante-Dada » qui présente des artistes qui s’étaient déjà intéressés aux arts primitifs, « Dada Foyers » qui décrit le déploiement du mouvement à travers l’Europe et les États-Unis et « Dada Galeries » qui montre l’apport des collections ethnographiques de certains musées et galeries dans la connaissance de l’art africain, les deux sections suivantes se visitent « librement ». Dans celles-ci, « Dada Performance » et « Dada Fusion », la scénographie est aérée et nous permet de flâner entre des masques de Marcel Janco, des costumes d’indiens et des colliers de Sophie Taueber-Arp, les Figures exotiques d’Emil Nolde, les Poèmes nègres de Tristan Tzara et une statue masculine Lefem, la proue d’un bateau de combat maori, une statuette magique nkisi nkondi, le Torse de la déesse Uma (empire khmer) et un masque bo nun amuin, de Côte d’ivoire, avec son costume, pour n’en citer que quelques-uns.
L’exposition se termine avec une dernière section, « Post-Dada », qui fait la transition entre Dada et le surréalisme. En effet, en 1924, les membres du mouvement Dada à Paris se rallient au surréalisme sous la houlette d’André Breton. La page Dada est tournée. Une exposition originale, avec une scénographie remarquable, sur un mouvement assez peu présenté. R.P. Musée de l’Orangerie 1er. Jusqu’au 19 février 2018. Lien : www.musee-orangerie.fr.


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