COLLECTIONS PRIVÉES. Un voyage des impressionnistes aux fauves. Après « Les impressionnistes en privé » en 2014 (Lettre 367), voici une nouvelle exposition d’œuvres appartenant à des collectionneurs privés (Europe, États-Unis, Amérique latine), jamais ou rarement montrées à Paris. L’ensemble, composé de soixante-deux peintures, dessins et sculptures, est impressionnant et constitue un véritable festival de couleurs.
Le parcours, en huit sections, commence par les impressionnistes avec dix-neuf Monet, Renoir, Pissarro, Degas et Caillebotte. Parmi ces toiles, Villas à Bordighera de Claude Monet (1884), Portrait de Madame Josse Bernheim-Dauberville d’Auguste Renoir (1901) et surtout l’impressionnant Le Pont de l’Europe de Gustave Caillebotte (1876) sont celles qui retiennent le plus notre attention. Viennent ensuite les néo-impressionnistes Seurat, Signac et Van Rysselberghe, dont on remarque La Régate (1892). Mais c’est La Seine à Courbevoie de Seurat (1885) qui domine cette section. Elle préfigure en effet par sa technique et sa composition La Grande-Jatte de l’Art Institute of Chicago (1884-1886).
Après trois toiles de Toulouse-Lautrec dont La Blanchisseuse (1886-1887), voici cinq tableaux de l’École de Pont-Aven, représentée par Paul Gauguin (Nature morte à l’espérance, 1901) et Émile Bernard (Printemps ou Madeleine au Bois d’Amour, 1892). Suivent ensuite les nabis avec Edouard Vuillard (La Partie de Bridge au Clos Cézanne, 1923) et Pierre Bonnard (Nu debout, de profil, vers 1905). Odilon Redon est également présent avec deux toiles dont l’imposant Quadrige, le char d’Apollon, vers 1909.
Le parcours se poursuit avec trois toiles d’Henri Matisse dont Fenêtre ouverte sur la mer à Étretat (vers 1920-1921) et s’achève sur le thème « Autour des fauves » avec des tableaux d’André Derain (Portrait de Vlaminck, vers 1905), Raoul Dufy (Barques à Martigues, vers 1907), Maurice de Vlaminck (Nature morte au compotier, 1905), Kees van Dongen (Le Boniment, 1905) et Pablo Picasso (Danseuse espagnole, 1901).
Au milieu du parcours sont exposées quelques sculptures, dont trois petits bronzes et La Petite Châtelaine « à la natte courbe » (1893) de Camille Claudel, une Tête d’Apollon (1900-1909) d’Antoine Bourdelle et une Tête de saint Jean-Baptiste cauchemardesque d’Auguste Rodin (vers 1892). Une exposition agréable à visiter, bénéficiant d’une scénographie aérée et de panneaux didactiques très clairs. R.P. Musée Marmottan Monet 16e. Jusqu’au 10 février 2019. Lien : www.marmottan.com.