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 Parcours en images  de l'exposition
 CHEFS-D'ŒUVRE DE LA CHAMBRE DU ROI avec des visuels 
              mis à la disposition de la presseet nos propres prises de vue
 
 
 
  
                  
                    
                      
                       
                        | 1 - La chambre du Roi :aménagement et décor
 
 
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                        | Charles Arquinet (1900-1992). Maquette de la chambre de Louis XIV, 1958. Bois, carton, plâtre, feuille  d'or, papier, textile, miroir. Versailles, musée national des châteaux de  Versailles et de Trianon.
 
 
 Dans les années 1950, la chambre n'a plus de lit et  son «meuble», c’est-à-dire tous les textiles qui l’habillent, a disparu. Cette  maquette devait donner aux visiteurs une idée du remeublement souhaité, pendant  le retissage du brocart qui prit une vingtaine d'années. Le riche décor textile  correspond à la tenture d'été. Le mobilier est partiellement restitué avec le lit  dit «à la française» entouré de deux fauteuils. Les tableaux occupent leur  emplacement actuel à l'attique. 
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                           La chambre du Roi  occupe une position centrale au sein du château et l'implication de Louis XIV  dans son aménagement fut totale. À partir de 1678, le roi fit remanier la  distribution des pièces du premier étage donnant sur la cour de Marbre. L'édification  de la Grande Galerie (galerie des Glaces) avec ces deux salons et la  reconstruction de la façade sur la cour furent à l'origine de ces  transformations. Après 1683, le monarque s’installe dans la chambre autrefois  occupée par Marie-Thérèse, qui se trouvait dans la moitié nord de l'actuel salon  de l'œil-de-Bœuf. Rapidement, cette pièce se révéla trop exiguë. Le roi la fit  déplacer dans le vaste salon à proximité, alors ouvert sur la galerie des  Glaces. Ce salon «où le roi s'habille», comme il était qualifié, présentait  l'avantage de s'élever sur deux niveaux, d'être parfaitement dans l'axe de symétrie  du domaine et orienté, ce qui laisse deviner un éloquent symbole : la  concordance entre le lever du roi et le lever du soleil. Le décor de cette  nouvelle chambre, dite de 1701, reprenait celui du salon, aménagé moins de  vingt ans auparavant par Jules-Hardouin Mansart, l'architecte du roi. Il  s'agissait d'un nouveau type de décor à plafond nu et aux murs blancs rehaussés  d’or, un décor symétrique, ternaire sur les quatre murs et au registre  supérieur chaque travée accueillait un tableau - ou une fenêtre sur le mur  oriental. Lors des travaux, les tableaux ne furent pas changés de place ; seulement  trois furent retirés pour permettre l'installation du lit de parade. En partie  haute, Nicolas Coustou sculpta la note politique de la pièce, une allégorie du  royaume de France sur un manteau d’hermine, accompagnée de deux renommées aux  angles.Ces décisions étaient  le fait du roi, préoccupé par la richesse du décor : mandant de l’«ornez de  sculpture très richement », jugeant des serrureries, demandant à faire  retravailler les boiseries des volets et des ébrasements. C'est donc assurément  avec la même diligence qu’il choisit de maintenir certaines des peintures de  l'attique dans sa nouvelle chambre.
 
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                        | Affiche de l'exposition |  | Texte du panneau didactique. |  
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                        | Jean-Baptiste-Fortuné de Fournier (1798-1864). La Chambre de Louis XIV, 1861. Aquarelle sur papier.  Versailles,  musée national des châteaux de Versailles et de Trianon. 
 
 Lorsque Louis-Philippe  décide de transformer le château de Versailles en musée, il s'attache à  redonner à la chambre royale tout son lustre en faisant revenir les quatre  peintures de Valentin de Boulogne, retirées de l'attique à la Révolution. Il  s'emploie également à souligner le lien qui le lie à Louis XIV en ajoutant les  doubles portraits des reines Anne d'Autriche et Marie-Thérèse, des portraits en  médaillon de la famille royale, et le célèbre portrait en cire de Louis XIV.
                         |  | Victor Navlet (1819-1886). La  Chambre de Louis XIV, 1861. Huile sur toile. Versailles, musée national des  châteaux de Versailles et de Trianon. |   
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 2 - La chambre du Roi :
 L'épicentre de la cour
 
 
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                        | Scénographie (voir  plus bas pour les portraits latéraux). © Didier Saulnier.
 
 - Au fond à gauche : D'après Antoon van Dyck (1599-1641). Portrait de Moncade, marquis d’Ayton. Huile  sur toile. Château de Versailles, dépôt du musée du Louvre, 1948.- Au fond à droite : Atelier d'Antoon van Dyck (1599-1641). Autoportrait. Huile  sur toile.  Château de Versailles, dépôt du musée du Louvre, 1948.
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                        |   La particularité de  la chambre de 1701 est de combiner deux fonctions distinctes. Elle est à la  fois chambre à coucher et chambre de parade. La première était strictement  intime, le roi pouvait s'y délasser. La seconde était une pièce d’apparat, symbole  de la continuité dynastique, où l'étiquette guidait tout mouvement. Pourtant au  long du règne, la chambre de parade officielle demeura le salon de Mercure dans  le Grand Appartement du roi. Signe de cette ambivalence, c’est là que fut  exposé le corps du roi après sa mort, qui survint pourtant dans sa chambre dite  de 1701.À l'usage, cette  dernière était bien celle où le souverain passait la nuit, où la vie de cour  était rythmée par les levers et les couchers cérémoniels. Le roi s'y réveillait  à huit heures, priait, était toiletté et une fois perruqué le grand lever commençait.  Le nombre de courtisans présents s’accroissait alors pour observer le roi,  s’habiller, prier à nouveau et quitter sa chambre à neuf heures et demie. Il y  revenait pour dîner à treize heures aux petits couverts, c'est-à-dire seul à table.  Au moment du coucher autour de vingt-trois heures, il s'allongeait en confiant  le dernier bougeoir au courtisan de son choix. Le lit était séparé du reste de  la pièce par une balustrade et les portes étaient fermées à double tour durant  le sommeil du souverain.
 La pièce n'était  accessible que lors des levers, des couchers et en journée en cas d'absence du  monarque ou lors des réceptions extraordinaires d'ambassadeurs, de princes étrangers.  La chambre était aussi, par tradition monarchique, l'espace privilégié des  prestations de serment. C'était le cas pour les chevaliers de l'ordre de  Saint-Louis, qui étaient adoubés par le roi dans sa chambre, comme l'illustre  le petit tableau de François Marot.
 
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                            Louis XIV n'eut de  cesse d'enrichir sa collection de peintures. L'inventaire des tableaux du  cabinet du roy dressé par Charles Le Brun en 1683 dénombre plus de 400 œuvres, celui  de Christophe Paillet en 1695, plus de 700. Ce fonds fut constitué au fil du règne,  surtout en son début, grâce aux commandes, aux dons et aux achats, comme  l'acquisition des collections provenant de la succession du cardinal Mazarin, de  François Oursel - à laquelle ont appartenu les quatre évangélistes de Valentin  -, et les deux ventes de la collection du banquier allemand Eberhart Jabach. Au  moment où le palais de Versailles devient le siège officiel de la monarchie et  la résidence de la cour à partir de 1682, il suffit dès lors de puiser dans ces  collections pour orner les pièces du château.Dans la collection  royale, des chefs-d'œuvre de toutes les écoles, et surtout italienne, côtoient  des œuvres plus modestes, alors jugées de meilleure qualité. Cela tient sans  doute au regard qui était posé sur ces toiles dont l'origine prestigieuse servait  de garantie, et où le nom avait valeur d'attestation. Les quatre  dessus-de-porte de forme ovale, excepté la Sainte  Madeleine, proviennent précisément de la collection Jabach, vendue à Louis  XIV lors des ventes de 1662 et 1671. L'Autoportrait et le Portrait de Moncade sont alors  considérés de la main de Van Dyck. La Sainte  Madeleine est une copie d’une toile du Dominiquin. Quant au Saint Jean-Baptiste, il est donné au  maître Caravage, alors qu'il revient à un de ses suiveurs, Caracciolo. La notion  d'original n'a pas la même valeur ; le nom importe davantage.
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Texte du panneau didactique. |   
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                        | François Marot (1666-1719). Institution de l’ordre militaire de Saint-Louis, 1710. Huile sur toile. Château de Versailles. 
 Le tableau de François  Marot est l’une des esquisses préparatoires aux cartons commandés pour  compléter la tenture de l'Histoire du Roi,  tissée à la manufacture royale des Gobelins. La scène devait commémorer  l’institution de l'ordre de Saint-Louis par le roi, qui se tient debout devant les  futurs chevaliers agenouillés. Au-dessus du lit, la sculpture de Nicolas  Coustou est bien reconnaissable. L'artiste choisit donc de situer la cérémonie,  qui eut lieu en avril 1693, dans la chambre que le roi occupa à partir de 1701.  |  | 
                            À gauche : Battistello Caracciolo (v. 1578-1635). Saint Jean-Baptiste. Huile  sur toile. Château de Versailles, dépôt du musée du Louvre, 1966. © Château de  Versailles, Dist. RMN. © C. Fouin.
                            À droite : D’après Domenico Zampieri, dit le Dominiquin (1581-1641). Sainte Madeleine. Huile  sur toile. Château de Versailles, dépôt du musée du Louvre, 1950. © Château de  Versailles, Dist. RMN. © C. Fouin. |   
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 3 - Du salon à la chambre :
 trois chefs-d'œuvre exilés
 
 
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                        | Scénographie. © Didier Saulnier.  |  
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                           Les tableaux exposés  ici étaient présentes en 1681 sur le mur ouest du salon du roi. Avant  l'installation du lit contre ce mur, trois ouvertures cintrées en arc  segmentaire alternaient avec quatre pilastres corinthiens et assuraient la  liaison avec la galerie des Glaces.La disposition exacte  de ces toiles n'est pas connue. Agar  secourue par l'ange de Lanfranco était-elle au centre, entourée de la Diseuse de bonne aventure et de la Réunion des buveurs, aux sujets tirés de  la vie quotidienne et aux gammes chromatiques identiques ? Ces deux scènes de  genre répondent pleinement au courant caravagesque : les figures occupent tout  l'espace sur un fond indifférencié, les attitudes sont variées, les  physionomies populaires ; les jeux de mains et de regards narrent l’action; et  surtout les formes émergent de l'ombre par une vive lumière directe. Tiré de  l'Ancien Testament, le tableau de Lanfranco est quant à lui d’un caravagisme  plus adouci, les formes sont plus sculpturales, la palette est plus variée, la  composition, grâce à l'arrière-plan paysager, est plus aérée.
 La transformation du  salon en chambre en 1701 se traduisit par une réduction du nombre de tableaux  et l’éviction des deux seuls sujets profanes. Les deux registres du décor à l'italienne  furent conservés, mais l’attique reçut, à la place des trois tableaux, La France veillant sur le sommeil du Roi,  sculptée par Nicolas Coustou.
 
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                        | Texte du panneau didactique. |  | Giovanni Lanfranco  (1582-1647). Agar secourue par l'ange,  vers 1616. Huile sur toile. Versailles, musée national des châteaux de  Versailles et de Trianon. Dépôt du musée du Louvre, 1949.
 
 Tiré de la Genèse  (XXI, 9-21), l’épisode a souvent été traité au XVIIe siècle: pour donner  satisfaction à Sara, Abraham chasse la servante égyptienne Agar et le fils  qu'il a eu de cette dernière, Ismaël. Dans le désert de Bersabée, l’eau vient  rapidement à manquer. Aussi Agar dépose-t-elle Ismaël sous un buisson et s'en  écarte pour ne pas le voir mourir. Sensible aux cris de l'enfant et aux pleurs  de la mère, Dieu leur envoie un ange. Sous le pinceau de Lanfranco, l’ange  adolescent, d’une main, touche l’épaule d’Agar, de l’autre désigne la source  salvatrice. D'une exécution sommaire, Ismaël s’intercale entre Agar et l'ange.
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                        | Valentin de Boulogne  (1591-1632). La Diseuse de bonne aventure,  1626-1628. Huile sur toile. Paris, musée du Louvre, département des Peintures. ©  Musée du Louvre, Dist. RMN-Grand Palais / A. Dequier. 
 Nombre des thèmes de  la peinture de Valentin se retrouvent dans ce tableau: de la réunion de  personnages autour d’une table à la déclinaison des âges de la vie, des  instruments de musique à la Bohémienne, ici chiromancienne puisqu’elle lit  l'avenir de l'homme au panache dans ses mains. Chaque personnage semble être  absorbé par ce qu’il fait, les musiciens sont solitaires, leurs notes laissent  songeur le jeune homme accoudé, tandis que le récit de l’avenir fait oublier le  voleur tapi dans l’ombre.
                           |  | Nicolas Tournier  (1590-1639), attribué à. Réunion de  buveurs. Huile sur toile. Le Mans, musée Tessé. Dépôt du musée du Louvre,  1958. © RMN-Grand Palais / Agence Bulloz. 
 Ce tableau, autrefois donné à Bartolomeo Manfredi,  serait probablement une copie due à Nicolas Tournier, artiste français présent  à Rome dans la première moitié des années 1620. La réunion de buveurs est un  des thèmes de prédilection des caravagesques. Ces derniers pouvaient ainsi  démontrer leur habilité à varier les attitudes et à rendre les effets de matière.  La profondeur de la composition est augmentée par les objets vus en raccourci,  tels le couteau posé en équilibre sur la table de marbre, le luth ou la fusée  de l'épée au premier plan.
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 4 - La Chambre du Roi, une leçon de peinture
 
 
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                            L'attique n'était pas  la seule partie du décor à recevoir des tableaux. En 1701, se trouvait accroché  à la droite du lit Le Roi David jouant de  la harpe du Dominiquin, et à la gauche, Saint  Jean à Patmos, un tableau tenu pour être de la main de Raphaël et  aujourd'hui rendu à l'un des héritiers de sa manière, Innocenzo da Imola. Les  deux tableaux furent installés à cet emplacement, après que la toile du  Dominiquin fut retirée pour permettre la création d'une cheminée «à la royale»,  c'est-à-dire surmontée d'une glace, sur le mur nord. De nos jours, ils sont  présentés dans le salon de Mercure dans le Grand Appartement du roi.
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                          À bien y regarder, la  leçon de Raphaël, l'enseignement des Bolonais et le caravagisme, soit les trois  grandes manières qui étaient particulièrement prisées des collectionneurs, se retrouvaient  dans cette chambre, Ces tableaux sont le reflet des choix artistiques du roi :  de l'excellence en toute chose. Ce qui explique tant l'amour du roi pour le  charme retenu du Dominiquin, que le plébiscite de Valentin de Boulogne, l'une  des mains les plus irrésistibles du caravagisme.
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                        | Texte du panneau didactique. |   
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 5 - À l'attique de la chambre :
 le clair-obscur de Valentin de Boulogne
 
 
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                        | Scénographie. © Didier Saulnier.  |  
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                           Sont ici rassemblées  les six peintures qui ornaient l'attique de la chambre du Roi lors de sa  création en 1701. Les quatre évangélistes de Valentin de Boulogne étaient  placés aux extrémités des murs nord et sud ; ils encadraient le Denier de César de Valentin et le Mariage mystique de sainte Catherine d’Alessandro  Turchi. Ces deux tableaux furent envoyés au Louvre à la Révolution et, si le Denier de César retrouva sa juste place  en 1949, le tableau de Lanfranco Agar  secourue par l'ange fut mystérieusement substitué au Mariage mystique de sainte Catherine de Turchi.Dans ce lieu  emblématique qu’est la chambre, le souverain mit ainsi à l'honneur la peinture  caravagesque en donnant à Valentin de Boulogne une place prépondérante avec  cinq tableaux. Ce choix n'est pas anodin: aux côtés des grands noms italiens et  flamands, il est le seul représentant de l'école française. Il est vrai qu’il  était alors considéré comme le second peintre français après Nicolas Poussin  digne de figurer dans la série gravée du Cabinet  du Roi publiée par Félibien en 1677 qui regroupait les chefs-d'œuvre de la  collection.
 Valentin de Boulogne  (1591-1632), le plus italien des caravagesques français, a passé la majeure  partie de sa courte carrière en Italie, de 1614 jusqu’à sa mort tragique en  1632. Il fit ses armes dans la Rome turbulente des années 1620, marchant dans  les pas du Caravage. Si ces œuvres témoignent de sa dette à l'égard du peintre,  il s’en détache toutefois par son style empreint de gravité et de mélancolie.  Son corpus restreint, environ soixante tableaux, est tout entier composé d'œuvres  d’obédience caravagesque: Valentin multiplie les scènes de genre à fond sombre  et les personnages à mi-corps - bohémiennes, rixes, réunions de musiciens -,  mais les thèmes religieux n'en demeurent pas moins prépondérants.
 
 |  | Les quatre  évangélistes forment une série, ce qui présentait un atout pour un accrochage  en pendant deux à deux et jouant sur un équilibre formel. Dans un format  horizontal et cadrées aux trois quarts du corps, les quatre amples figures se  détachent sur un fond sombre. Associant monumentalité et finesse d'exécution  dans un langage réaliste chargé d’intériorité, Valentin traduit magistralement l'inspiration  divine. Il sait tirer parti des traits du visage, des mains et des drapés, mais  aussi des coloris - notamment ceux des vêtements - pour donner à chacun son  identité propre.   
                          
 L'épisode biblique  est tiré des Évangiles : voulant mettre en défaut le Christ, les Pharisiens  accompagnés des Hérodiens lui demandent s’il est permis ou non de payer l'impôt  à César. Ils lui tendent le denier portant l'effigie et le nom de César, à quoi  Jésus leur répond : «Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à  Dieu». Valentin réduit la scène à trois personnages, il raconte l’histoire par  le biais de l'intensité des regards et des jeux de mains; celles-ci animent la  toile autour de la pièce de monnaie qui, au centre, lie la composition. |  
                        | Texte du panneau didactique. |  | Valentin de Boulogne (1591-1632). Le  Denier de César, vers 1622-1623. Huile sur toile. Château de Versailles, dépôt du musée  du Louvre, 1948. |  
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                          Assis sur les genoux  de sa mère, Marie, l'enfant Jésus passe l'anneau à la main droite de sainte  Catherine d'Alexandrie. Elle est reconnaissable à sa couronne dorée et à la  roue de son supplice sur laquelle elle appuie sa main gauche. Par ce geste la  sainte voue sa vie et sa virginité au Christ. La solennité du geste est  amplifiée par la composition très sobre du tableau, où les mains et les visages  sont rassemblés au centre.
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                          Alessandro Turchi (1578-1649). Le  Mariage mystique de sainte Catherine, vers 1635. Huile sur  toile. Paris, musée du Louvre, département des Peintures. © RMN-Grand Palais  (musée du Louvre) / Tony Querrec.                       
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                        | Scénographie. © Didier Saulnier. |  
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                        | Valentin de Boulogne (1591-1632). Saint  Jean, vers 1624-1626. Huile sur toile. Château de Versailles. 
 
 L'évangéliste, le  plus jeune des quatre, est placé dans une puissante diagonale, le regard tourné  vers une force extérieure dont le saint tire l'inspiration. Si ce n'est pas la  première fois que l'artiste représente l’évangéliste, il accentue ici le contraste  clair-obscur et le camaïeu de gris ce qui, avec le texte hébreu, rajoute au  mystère de Dieu. Selon la tradition, Jean serait le rédacteur de l'Apocalypse. La représentation des quatre  évangélistes accompagnés de leurs attributs - l'ange pour Matthieu, Le lion pour  Marc, le taureau pour Luc et l'aigle pour Jean   - dérive de la vision d'Ézéchiel (I, 4-13) reprise sous une forme  identique dans l'Apocalypse de saint  Jean (IV, 7-8).   |  |   Valentin de Boulogne (1591-1632). Saint  Luc, vers 1624-1626. Huile sur toile. Château de Versailles. 
 
 Saint Luc est  représenté dans la force de l'âge, à l'œuvre, sereinement. Tout absorbé par sa  réflexion, il maintient de son poing la page déjà calligraphiée. Les yeux  baissés, il rédige pieusement l'Évangile entre le taureau et une icône de la  Vierge, dont la tradition dit qu'il fut le premier peintre. L'Académie de Saint-Luc  était d'ailleurs à Rome une puissante confédération de peintres à laquelle  Valentin prêta son concours en 1626.
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                        | Valentin de Boulogne (1591-1632). Saint  Matthieu, vers 1624-1626. Huile sur toile. Château de Versailles. 
 Portant un vêtement  bleu et enveloppé d'un manteau rouge éblouissant, l'évangéliste semble assoupi.  Il tient d’une main la plume et, de l'autre, le livre ouvert qu’un ange plein d'inquiétude  et de questionnement pointe du doigt. Le contraste est saisissant entre le  vieillard et l'enfant ébouriffé doté d'ailes somptueuses. Véritable morceau de  nature morte, la table, La plume, les livres et le parchemin offrent une  symphonie de beige, blanc et brun.
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  | Valentin de Boulogne (1591-1632). Saint  Marc, vers 1624-1626. Huile sur toile. Château de Versailles.  
 Le regard baissé, les  bras ouverts et les paumes de mains vers le haut, Marc scrute l’invisible d’un  regard intense. Il arbore un visage aux traits marqués et aux cernes soulignés,  entouré d'une barbe aux multiples nuances passant du gris au roux et au blanc  et d'une chevelure bouclée au graphisme marqué. Le second Évangile, le sien,  commence par la voix de celui qui crie dans le désert, allusion au lion.  Valentin utilise ici un clair-obscur modéré sensible dans le halo qui entoure  le visage du saint.
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 La chambre du Roi
 
 
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                        | La chambre du Roi, château de Versailles. © Château de Versailles / T. Garnier.                             |  |