CHÂTEAU DU PLESSIS-BOURRÉ

Article publié dans la Lettre n°621 du 17 septembre 2025



 
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CHÂTEAU DU PLESSIS-BOURRÉ. Ce château a été construit en cinq ans, décoration comprise, de 1468 à 1473 par Jean Bourré, Grand Trésorier du roi Louis XI, après la démolition du manoir médiéval de Plessis-le-Vent. Extérieurement, avec ses très larges douves, son pont d’accès de 43 mètres, son châtelet à double pont-levis, ses quatre tours d’angle dont une, à mâchicoulis, servant de donjon, c’est un parfait exemple de l’architecture de la fin du Moyen Âge. Passée la voûte d’entrée, on accède à une demeure de plaisance, avec sa cour spacieuse, ses ailes basses, sa galerie d’arcades, ses tourelles d’escalier et les hautes lucarnes de son logis seigneurial, propre au début de la Renaissance. C’est donc un exemple typique de château de transition qui nous est parvenu cinq siècles plus tard sans changement notable. Cette demeure privée a été acquise en 1911 et appartient aujourd’hui aux descendants du Maréchal Soult (1769-1851). On peut la visiter soit en visite guidée soit en visite libre. Dans ce cas, il suffit de suivre le parcours en 13 étapes avec le prospectus remis à l’entrée.
Le passage après le pont-levis est équipé d’une herse. En fait il s’agit d’un décor de cinéma car le château a servi de lieu de tournage pour de nombreux films dont Peau d’Âne de Jacques Demy en 1970, Le Bossu de Philippe de Broca en 1997, Fanfan la Tulipe de Gérard Krawczyk en 2003, La Princesse de Montpensier de Bertrand Tavernier en 2010.
Le circuit commence par le vestibule d’honneur du XIXe siècle. Il est décoré de diverses œuvres d’art dont un buste de Claude-Marius Vaïsse, surnommé le Haussmann lyonnais. Celui-ci était l’oncle d’Henri Vaïsse, qui acheta le château en 1911. On y voit aussi La Frileuse d’Houdon, un coffre de mariée du XVe siècle et une magnifique tapisserie de Bruxelles du XVIe siècle. Le château abrite ainsi un grand nombre de chefs-d’œuvre, tapisseries, boiseries, meubles et tableaux. Malheureusement, il n’y a que deux cartels et les descriptions dans le prospectus manquent souvent de précision.
Dans les salles suivantes, on admire tout d’abord le salon et la salle à manger, tous deux du XVIIIe siècle, richement meublés et décorés. On s’intéresse tout particulièrement à un bureau Mazarin (XIXe), doté d’un remarquable décor de marqueterie Boulle en écailles de tortue, laiton et étain.
Dans une autre aile, on visite la salle du Parlement (XVe) où Charles VIII reçut des ambassadeurs de Hongrie en 1487. Elle est coiffée d’une belle voûte de style gothique flamboyant et est dotée d’une magnifique cheminée monumentale ornée de trois frises symboliques. De là l’escalier à vis, coiffé d’une complexe voûte en palmier de style gothique flamboyant, ornée de personnages et de motifs végétaux, nous conduit dans les combles du logis. Ceux-ci sont couverts d’une charpente en châtaignier, en grande partie d’origine, en forme de carène de navire renversé.
La visite se poursuit par la salle des gardes (XVe). Cette antichambre aurait été nommée ainsi au XVIIIe siècle par la propriétaire de l’époque, la comtesse de Ruillé, à cause des scènes peintes au plafond, qu’elle jugeait indécentes et qui n’avaient pu être peintes, selon elle, que par des rustres comme le seraient des gardes ! C’est aussi au XVIIIe siècle que ces peintures furent cachées, pour un motif inconnu, par un faux plafond, et découvertes par hasard à la fin du XIXe ou au début du XXe siècle, dans un état de conservation extraordinaire. Le plafond est décoré de six grands caissons qui comprennent chacun quatre hexagones. Parmi ces 24 tableaux, seize affichent une symbolique inspirée notamment des trois grands principes actifs reconnus par les alchimistes: le mercure, le soufre et le sel. Les huit autres peintures figurent des scènes proverbiales ou humoristiques. Citons cette femme qui coud le croupion d’une volaille, ces deux femmes qui veulent ferrer une oie, ce barbier trop bavard qui coupe son client, cette femme qui urine, etc.
En dehors de ce plafond qui justifie à lui-seul la visite du château, cette salle est ornée de meubles et sculptures très intéressants.
Viennent ensuite trois chambres (Empire, Renaissance et XIXe) abondamment meublées et décorées, puis la bibliothèque. Cette dernière était à l’origine un promenoir permettant au seigneur des lieux de se rendre de ses appartements à la chapelle tout en étant abrité. Au bout de cette galerie de 36 mètres de longueur, qui abrite aujourd’hui quelque 3000 ouvrages du XVIe siècle à nos jours, se trouve une loggia d’où le seigneur assistait à la messe à l’abri des regards des fidèles.
La visite se termine par la chapelle sainte Anne. On y voit diverses sculptures et des vitraux du XIXe siècle remplaçant ceux du XVe. Ceux-ci ont été vendus pour financer la restauration de cette chapelle. Comme on le voit, c’est à plus d’un titre que ce château mérite une visite. R.P. Écuillé (49). Ouvert de février à novembre. Lien : www.plessis-bourre.com

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