Parcours en images et en vidéos de l'exposition

BRUNO LILJEFORS
La Suède sauvage

avec des visuels mis à la disposition de la presse
et nos propres prises de vue

Parcours accompagnant l'article publié dans la Lettre n°607 du 24 décembre 2024


 

Titre de l'exposition
 
Après Carl Larsson, en 2014, et Anders Zorn, en 2017, c’est au tour du peintre Bruno Liljefors, le dernier du trio suédois, d’être exposé sur les cimaises du Petit Palais. Aujourd’hui méconnu, cet artiste fut pourtant célébré en son temps comme le «prince des animaliers». À la fin du XIXe siècle, il a en effet participé au renouvellement du genre de la peinture animalière et contribué à forger l’imaginaire de la nature suédois toujours vif de nos jours.

L’art de Liljefors nous fait surprendre des tétras en pleine parade au cœur de la forêt. Il nous hisse en haut des pins jusqu’au nid du balbuzard pêcheur et nous invite à la poésie dans l’immensité des nuits sans fin, «au bord de la vaste mer» de l’archipel de Stockholm. Sensible aux découvertes scientifiques des naturalistes, l’artiste s’intéresse non seulement aux animaux, mais surtout à la relation que ceux-ci entretiennent avec leur habitat. La diversité des espèces représentées fait écho à la soif de connaissances de la société alors en pleine mutation.

À partir des années 1890, le courant symboliste qui imprègne le travail de nombreux artistes scandinaves pénètre également l’œuvre de Liljefors. Ses toiles s’insèrent ainsi pleinement dans le mouvement du romantisme national suédois, qui met à l’honneur les paysages et les atmosphères caractéristiques du pays.

Regroupant des œuvres principalement issues des plus grandes collections publiques de Suède, mais aussi de nombreuses collections particulières, cette exposition présente le meilleur de la production de l’artiste, qui se concentre dans la première moitié de sa carrière. La centaine de tableaux, dessins et photographies montrés ici constitue la première exposition d’envergure jamais consacrée en France à l’artiste.

Affiche de l'exposition
 
Texte du panneau didactique.
Entrée de l'exposition


PREMIERS VOYAGES


Scénographie


LA LEÇON DU PLEIN AIR

Liljefors grandit à Uppsala, au nord de Stockholm, dans une ville alors entourée de vastes étendues sauvages. Il lit avidement toutes sortes d’albums naturalistes et s’entraîne à dessiner sur le vif lors de ses sorties par champs et marais. Le jeune homme griffonne du soir au matin et se révèle particulièrement doué pour les caricatures et l’illustration d’histoires pleines de vie, à la manière des bandes dessinées d’aujourd’hui.

En 1872, il s’inscrit à l’Académie royale de Suède, où il côtoie Anders Zorn, l’un des futurs peintres les plus célèbres de Scandinavie, avec qui il restera ami toute sa vie. Comme Zorn, Liljefors conteste rapidement l’enseignement dispensé à l’Académie, jugé trop restrictif, et rejoint le groupe des «Opposants» qui militent pour l’instauration d’une «nouvelle peinture» en Suède. Liljefors quitte alors le pays et poursuit sa formation auprès du peintre animalier Carl Friedrich Deiker (1836-1892) à Düsseldorf, puis voyage en Bavière, en Italie, et en France.

À l’instar de Carl Larsson, autre figure majeure de l’art suédois de cette époque, Liljefors séjourne à Grez-sur-Loing, au sud-est de Paris, où s’est établie une véritable colonie d’artistes nordiques. Le peintre bénéficie des leçons des artistes du «plein air» français, des peintres de l’école de Barbizon, des impressionnistes et des naturalistes, au premier rang desquels trône Jules Bastien-Lepage.

Contrairement à Zorn et Larsson, qui séjournent longtemps en France, Liljefors regagne rapidement la Suède et consacre son art revivifié à la représentation de la nature locale.

 
Texte du panneau didactique.
 
Principales villes suédoises habitées par Liljefors.

 
Bruno Liljefors. Renard, scène de Grez, France, 1887. Huile sur panneau. Collection particulière.

 
Carl Larsson. L'Étang de Grey-sur-Loing, vers 1885. Aquarelle sur papier. Paris, musée d'Orsay, conservé au cabinet des arts graphiques du musée du Louvre.

Après avoir traversé une période difficile à Paris, Carl Larsson se rend à Grez-sur-Loing. Là, il aborde la technique de l'aquarelle en plein air. Il décrit cette époque comme étant celle «où tout désormais prenait forme». Absolument novatrice, sa manière de dépeindre la vie quotidienne du village influença en Suède toute une génération de paysagistes en ouvrant une nouvelle voie à la représentation de la nature. Une ouverture qui a de grandes conséquences, en particulier pour Bruno Liljefors.
 
Bruno Liljefors. Portrait de Carl Larsson, 1884. Huile sur panneau. Sundborn, Carl Larsson-garden (Maison de Carl Larsson).

Dans ce portrait de dos, Bruno Liljefors représente son ami Carl Larsson travaillant l'aquarelle à Grez-sur-Loing. Liljefors et Larsson étaient très liés et restèrent proches toute leur vie. Bien que Liljefors ait effectué plusieurs séjours à Grez, il ne s'y est jamais senti très à l'aise, à la différence de Larsson. Son intérêt était à tel point porté sur la nature suédoise qu'il aspirait le plus souvent à rentrer dans son pays, ce qui explique qu'il ait peu produit en France.
 
Bruno Liljefors. Paysage de Kvarnbo, Uppland, Suède. Huile sur toile marouflée sur Isorel. Munich, courtesy of Daxer and Marschall Gallery.

Scénographie

CHRONOLOGIE (1/6)

1860
Liljefors naît à Uppsala. Il dessine et peint les animaux dès son plus jeune âge. Parallèlement, malgré une santé fragile, il devient un excellent gymnaste et se produit dans un cirque.

1879
Il intègre l’Académie royale des beaux-arts de Suède, à Stockholm.

1882
Il part étudier la peinture animalière à Düsseldorf.
Il voyage dans les Alpes bavaroises, puis en France, où il séjourne à Grez-sur-Loing.

1885
Il rejoint le groupe des «Opposants» au conservatisme de l'enseignement dispensé à l’Académie, avec Anders Zorn et Carl Larsson.

1887
Il épouse Anna Olofsson (1864-1947), avec qui il aura cinq enfants.

 
Chronologie 1860-1887.

 
Bruno Liljefors. Pêcher en fleurs, scène de Grez, 1884. Huile sur toile. Collection particulière.

Bruno Liljefors, Une famille de renards, 1886. Huile sur toile, 112×218 cm.  
Nationalmuseum, Stockholm. © Stockholm, Nationalmuseum / Photo Anna Danielsson.

La peinture de Bruno Liljefors repose sur une connaissance approfondie de la nature, des animaux qui la peuplent et des moindres détails de leur habitat. Dans Une famille de renards, le sous-bois fait écho au stade de développement des renardeaux. Au début de l’été, ils ont atteint l’âge auquel ils peuvent désormais se nourrir d’aliments solides et non plus de tétées. C’est l’époque de la floraison du cerfeuil sauvage, tandis que les pissenlits sont montés en graine.
Bruno Liljefors, Chat sur un pré fleuri et nichée de pies-grièches écorcheurs, 1887. Huile sur toile, 61×76 cm.
Nationalmuseum, Stockholm.


Le chat est source de fascination pour Bruno Liljefors tout au long de sa vie. Probablement parce que, bien que considéré comme un animal domestique, ce félin n’en conserve pas moins son instinct de chasseur. Ici, le peintre associe dans le même cadre un motif d’oiseau peint sur une autre toile. Les oiseaux perchés sur la branche révèlent le talent de Liljefors à restituer le mouvement et l’efficacité de sa méthode, qui s’appuie à la fois sur des études en gros plan et des modèles photographiques.
Bruno Liljefors. Quatre études d'animaux dans un cadre: pie-grièche, râle des genêts, pinsons familiers, pouillot, 1887.
Huile sur toile et sur panneau. Stockholm, Nationalmuseum.



Premiers voyages : suite

Scénographie
 
Bruno Liljefors, Anna. L’épouse de l’artiste, 1885. Huile sur toile, 95,5×79,5 cm. Collection privée, Londres.

Bruno Liljefors aborde rarement le genre du portrait. Il est d’autant plus surprenant que l’un de ses tableaux les plus saisissants soit précisément un portrait de sa première épouse, Anna. Vêtue d’une robe rose, elle est assise parmi la végétation, le visage tourné vers l’extérieur du cadre. Son regard est aussi intense qu’impénétrable, ce qui confère à l’image une atmosphère énigmatique. Le rendu naturaliste de ce tableau évoque une œuvre du Français Jules Bastien-Lepage – très apprécié par Liljefors et les artistes de sa génération –, Les Foins.
 
Anders Zorn, Le peintre Bruno Liljefors, 1906. Huile sur toile, 125×96 cm. Nationalmuseum, Stockholm. © Stockholm, Nationalmuseum / Photo Viktor Fordell.

Zorn réalisa ce portrait alors que Liljefors séjournait chez lui, à Gopsmor, où il conviait souvent ses amis. Ils étaient toutefois nombreux à juger le lieu aussi inconfortable que primitif. Bruno Liljefors écourta d’ailleurs sa visite pour cette raison, rendant le travail sur ce portrait plus problématique que prévu.
 
Bruno Liljefors. Le Lanceur de disque, 1888. Huile sur toile. Stockholm, Nationalmuseum.

 
Bruno Liljefors. Soirée d'été, 1887. Huile sur toile. Collection particulière.

Scénographie
 
Bruno Liljefors. Portrait du père de l'artiste, 1884. Huile sur toile. Uppsala, Konstmuseum.

 
Bruno Liljefors. Dans la neige. Deux renards. Plume et encre brune, lavis noir et gris sur papier. Stockholm, Nationalmuseum.

 
Bruno Liljefors. Au bord de l'eau. Un jour de printemps, 1887. Huile sur toile. Stockholm, Nationalmuseum.

Ce tableau est exécuté à Grez-sur-Loing, probablement en 1887. Cette année-là, Carl Larsson fait poser l'épouse de Liljefors, Anna, devant ce même hangar à bateaux. Le format vertical, la composition et la simplicité de l'œuvre offrent un rare et remarquable exemple de la façon dont les artistes nordiques sont parvenus à transposer les principes de la gravure sur bois japonaise dans la peinture naturaliste de plein air.
 
Bruno Liljefors. Le Pêcheur d'écrevisses, vers 1884. Plume et encre noire sur papier. Paris, Benjamin Peronnet.

Bruno Liljefors. Deux plats, céramique peinte. Sundborn, Carl Larsson-garden (Maison de Carl Larsson).



LA TENTATION JAPONISANTE

Scénographie

Bruno Liljefors aime utiliser des formats originaux, verticaux ou très allongés. Il apprécie les compositions asymétriques et joue souvent sur la ligne d’horizon très haute, voire absente, pour plonger le spectateur dans la scène représentée. Bien qu’il s’en soit défendu, l’art japonais, la calligraphie, la peinture sur soie et les estampes sont pour lui de véritables sources d’inspiration. Ces modèles nippons furent diffusés en grand nombre en Europe dans les années 1860 et 1870, notamment au sein des expositions universelles ou industrielles.

Chez Liljefors, la composition de chaque tableau ainsi que le regroupement de plusieurs toiles au sein d’un seul et même cadre s’apparentent aux bois gravés japonais agencés selon le procédé de l’harimaze. Irrégulièrement disposées, les images forment un ensemble décoratif remarquable et semblent n’entretenir aucune relation immédiate les unes avec les autres.

Néanmoins, la proximité des scènes laisse au spectateur un espace mental qui lui permet de reconstituer le fil de la narration et d’inventer une histoire, toute subjective.

 
Texte du panneau didactique.
 
Bruno Liljefors. Bouvreuils pivoines, 1889. Huile sur toile. Collection particulière.

Bruno Liljefors. Cinq études d'animaux, 1881. Huile sur toile et sur panneau. Stockholm, S. M. le Roi de Suède.

 
Bruno Liljefors, Renards, 1886. Huile sur toile, 71,5×91,8 cm. Gothenburg Museum of Art, Gothenburg. © Gothenburg Museum of Art.

À l’instar du chat, le renard ne cesse de réapparaître dans la peinture de Liljefors. L’artiste le représente dans toutes les phases de son existence et dans toutes les situations. Ici, deux renards se reposent, peut-être digérant leur proie. Ce tableau est un bel exemple de la façon dont Liljefors appréhende l’utilisation conjuguée de la peinture et du pinceau pour créer naturellement une illusion. Observons les feuilles, qui sont en fait de «simples» taches de peinture, et la fourrure des renards, dont la texture est évoquée par la trace des poils du pinceau.
 
Bruno Liljefors, Paysage d’hiver aux bouvreuils pivoine, 1891. Huile sur toile, 40×50 cm. Collection privée.

Scénographie

Chronologie (2/6)

1884
Liljefors s’installe à Kvarnbo, près d’Uppsala, où il crée une véritable ménagerie.
Il expose pour la première fois au Salon à Paris : Autour des palombes et tétras lyres.
Il séjourne de nouveau à Grez-sur-Loing.

1888
Il expose à Copenhague, aux côtés de Carl Larsson, Anders Zorn et Edvard Munch (1863-1944). Il remplace Carl Larsson à la direction de la Valand School of Art de Göteborg.

 
Chronologie 1884-1888.

 
Bruno Liljefors. Grive musicienne à son nid, 1888. Huile sur toile. Collection particulière.

 
Bruno Liljefors, Moineaux dans les ronces, 1886. Huile sur panneau, 17×26,5 cm. Gothenburg Museum of Art, Gothenburg. © Gothenburg Museum of Art.

 
Bruno Liljefors. Moineaux domestiques, 1886. Huile sur panneau. Göteborg, Konstmuseum.

Bruno Liljefors Cinq études d’animaux dans un cadre: Chat avec un oisillon, Moineaux dans un cerisier, Chat et pinson,
Pinsons et libellules, Rougequeues et papillons, 1885. Huile sur panneau. Nationalmuseum, Stockholm..

 
Bruno Liljefors, Cinq études d’animaux dans un cadre: Chat avec un oisillon, 1885. Huile sur panneau, 26,5×16,5 cm. Nationalmuseum, Stockholm. © Stockholm, Nationalmuseum / Photo Cecilia Heisser.

 
Bruno Liljefors, Cinq études d’animaux dans un cadre: Rougequeues et papillons, 1885. Huile sur panneau, 26,5×16,5 cm. Nationalmuseum, Stockholm. © Stockholm, Nationalmuseum / Photo Cecilia Heisser.

 
Bruno Liljefors Cinq études d’animaux dans un cadre: Chat et pinson, 1885. Huile sur panneau, 35×26,5 cm. Nationalmuseum, Stockholm. © Stockholm, Nationalmuseum / Photo Cecilia Heisser.

 
Bruno Liljefors, Cinq études d’animaux dans un cadre: Pinsons et libellules, 1885. Huile sur panneau, 33×25,5 cm. Nationalmuseum, Stockholm. © Stockholm, Nationalmuseum / Photo Cecilia Heisser.

Bruno Liljefors. Études d'animaux dans un cadre: perdrix, pouillot et papillon, bécassine et ses petits, pies dans un pommier,
chat et oiseau
, 1888. Huile sur toile et sur panneau. Göteborg, Konstmuseum.

Rassemblant plusieurs tableaux dans un même cadre, cette œuvre constitue l'un des agencements géométriques les plus perfectionnés réalisés par Liljefors. Nous voyons la croissance des oisillons, la recherche de nourriture par les adultes et la rencontre inéluctable avec un chat sur la droite. Datée de 1888, la toile montre comment la touche du peintre se fait plus assurée et plus expressive.
Citation

 
Bruno Liljefors, Le Chat Jeppe dormant au soleil du printemps, 1886. Huile sur toile, 56,5×41 cm. © Collection privée, Hambourg.

Au cours des années 1880 et 1890, le chat apparaît régulièrement dans les tableaux de Bruno Liljefors. Le plus célèbre des chats du peintre s’appelait Jeppe: ici, il se repose, allongé dans le sable chauffé par le soleil. Cette toile est techniquement intéressante. En 1886, comme si les choses prenaient pour le peintre un tour plus détendu, sa touche commence à montrer une plus grande liberté. La description d’éléments comme la végétation semble par conséquent elle aussi plus vivante.
 
Bruno Liljefors. Hermine au pinson, 1885. Huile sur panneau. Stockholm, Amells Fine Art.

Scénographie

 
- Chardonneret élégant, femelle adulte. Animal naturalisé. Paris, Museum national d'histoire naturelle.
- Geai des chênes, adulte. Animal naturalisé. Paris, Museum national d'histoire naturelle.

 
Panneau didactique.

 
Panneau didactique.
 
Bruno Liljefors. Bergeronnette grise, 1884. Huile sur toile. Collection particulière.

 
Bruno Liljefors, Geais, 1886. Huile sur toile, 51×66 cm. Nationalmuseum Stockholm. © Stockholm, Nationalmuseum / Photo Cecilia Heisser.

Dans sa peinture, Liljefors capte sur le vif la réaction des animaux confrontés à un danger immédiat, comme ici ces deux geais. L’un d’eux a déjà pris son envol, tandis que l’autre ouvre son bec court et rond pour lancer son strident cri d’alarme. Liljefors a étudié et dessiné des oiseaux vivants, mais également utilisé des photographies et des oiseaux naturalisés qu’il installait à l’extérieur dans un cadre naturel. Avec la branche au premier plan et la lisière floue de la forêt à l’arrière-plan, la composition accentue l’impression d’un instant figé.
 
Bruno Liljefors, Chardonnerets, 1888. Huile sur panneau, 27×36 cm. Collection privée.

Les chardonnerets élégants sont souvent au cœur des compositions les plus expérimentales de Liljefors. À l’instar des gravures sur bois japonaises, la palette des couleurs est restreinte; dans l’image, le ciel domine. Daté de 1888, le tableau illustre l’évolution de l’artiste vers une peinture de plus en plus expressive, ne compromettant toutefois ni la netteté ni la précision de la représentation des mouvements et du comportement des oiseaux.


LE PEINTRE GRIMPEUR

Scénographie

DISPOSITIFS D’OBSERVATION ET PROCESSUS CRÉATIF

Liljefors s’est donné pour but de révéler la beauté de la nature et son énergie vitale. Pour cela, il installe ses ateliers au plus près des espaces sauvages et il travaille en immersion aux alentours pour dessiner sur le motif pendant de longues heures. Infatigable chasseur depuis son enfance, il arpente aussi bien les landes et les marais que les forêts profondes.

L’artiste met au point toutes sortes de dispositifs pour observer les animaux sans être vu. Il se camoufle et fabrique des affûts où il se cache pour regarder à sa guise. Le peintre est également acrobate et excellent gymnaste, ce qui lui permet de grimper dans les arbres, à des hauteurs vertigineuses, afin d’atteindre les nids des balbuzards pêcheurs, par exemple.

Liljefors est ainsi en mesure de visualiser les moindres détails de la vie des animaux au quotidien. À travers le dessin, il capte leurs mouvements, leurs attitudes, mais il accorde aussi une grande importance à la photographie, qui participe pleinement à son processus créatif.

Liljefors organise souvent ses compositions en fonction du champ de vision de l’être humain : la zone la plus importante de l’image est nette, tandis que la périphérie demeure floue, comme vue à travers le cristallin de l’œil. Certaines photographies se retrouvent traduites à l’identique dans sa peinture, d’autres sont le substrat de nouvelles compositions où plusieurs éléments disparates se superposent.

 
L'absence d'animal explique la singularité de cette toile dans la production de Liljefors. De prime abord, on pourrait la tenir pour une étude, mais ses dimensions et le raffinement de son exécution en font une œuvre d'art à part entière. Elle montre comment, au début du XXe siècle, Liljefors s'affranchit progressivement des conventions. La couleur et la facture sont en effet mises au service de la création des ombres et des lumières d’une manière comparable à celle des impressionnistes.
Texte du panneau didactique.
 
Bruno Liljefors. Gerbes de roseaux,  1907. Huile sur toile. Stockholm, Thielska Galleriet.

 
Bruno Liljefors. Intérieur de forêt, vers 1890. Huile sur toile. Collection particulière.

 
Bruno Liljefors. Famille d'élans, 1890. Plume et lavis d'encre grise, rehauts de blanc sur papier. Collection particulière.

Scénographie
 
Bruno Liljefors. Grange dans la forêt, 1894. Huile sur toile. Collection particulière, en dépôt au Konstmuseum d'Uppsala.

Si Liljefors centre ses efforts sur la peinture animalière, il n'en est pas moins sensible aux modes et tendances artistiques de son temps. Le romantisme national qui se développe en Suède dans ces années-là transparaît dans sa manière de mettre l'accent sur la lumière nordique et les spécificités de la nature suédoise. Ce paysage à la grange offre un bel exemple de ses rares tableaux sans animaux, ayant pour seul sujet l'atmosphère.
 
Bruno Liljefors. Canards sauvages dans les roseaux, 1901. Huile sur toile. Stockholm, Thielska Galleriet.

Chronologie (3/6)

1889
Le travail de Liljefors est récompensé par une médaille d'argent à l'Exposition universelle de Paris et par une médaille d'or à Munich.

1891
Il publie Frän skog och mark (Par les forêts et les champs), un recueil de reproductions de ses peintures avec des textes de Richard Bergström.
Il participe au Salon de la Société nationale des beaux-arts au Champ-de-Mars à Paris.

1892
Il expose dans toute l’Europe: Stockholm, Munich, Copenhague et Göteborg.

1893
Il expose à Berlin et à l'Exposition universelle de Chicago

 
Chronologie 1889-1893.

 
Panneau didactique.
Scénographie
 
Bruno Liljefors. Lièvre près de la barrière, 1890. Huile sur carton. Stockholm, Prins Eugens Waldemarsudde.

 
Palette de l’artiste. Bois, peinture à l’huile.  Stockholm, Nationalmuseum. Don du Bruno Liljefor’s estate en 1941.

 
Extrait du film : Le peintre animalier Bruno Liljefors, 1917.  Durée de l'extrait: 1 min 50 s. Durée totale: 6 min. Pathé Frères. Stockholm, Svenska Filminstitutet.    


LECTURES DARWINIENNES

Scénographie

ART DU CAMOUFLAGE ET SPECTACLE DE LA CHASSE

À partir des années 1880, Liljefors trace un nouveau sillon dans l’histoire de la peinture animalière. Comme rarement auparavant, il s’attache à représenter les animaux dans leur environnement, pris sur le vif dans leur vie quotidienne. La naissance des animaux, leur apprentissage auprès de leurs parents, la «parade amoureuse», le nourrissage des petits et la chasse sont tous des éléments qui deviennent dignes de figurer sur la toile, dans des formats parfois très grands, réservés à l’époque à la peinture d’histoire.

De plus, par sa connaissance approfondie des terres suédoises, Liljefors donne à voir des espèces peu familières des citadins de son temps. Son art reflète ainsi la soif de connaissances de la société de la fin du XIXe siècle, qui est bouleversée par la révolution industrielle et qui porte une attention nouvelle à ce qui persiste de la nature «sauvage».

L’art de Liljefors s’inscrit par conséquent dans le sillage des découvertes darwiniennes qui irriguent alors la culture européenne. Dans le monde de Liljefors, les animaux, les plantes, les insectes et les oiseaux participent d’un grand tout, où chacun a son rôle à jouer.

Dans ce monde, les espèces sont le fruit d’une évolution permanente et d’adaptations, comme en témoigne le mimétisme protecteur, véritable art du camouflage, qui permet à certaines espèces de se fondre dans les couleurs de leur environnement. Pour mettre en évidence cette propriété fascinante, le peintre tend à toujours replacer l’animal au cœur de son habitat.

 
Fasciné par le phénomène du mimétisme protecteur des animaux dans une perspective darwinienne, Liljefors s’est intéressé au lièvre qui change de couleur en hiver pour mieux se camoufler. Passant du gris-brun au blanc, la fourrure est adaptée pour ne pas être visible dans un environnement tel que celui-ci, où tout, sauf quelques éléments de végétation brunâtres, est recouvert par la neige.

Texte du panneau didactique.

 
Bruno Liljefors. Lièvre pourchassé, 1914. Huile sur toile. Göteborg, Konstmuseum.

 
Bruno Liljefors, Lièvre variable, 1905. Huile sur toile, 86×115 cm. The Thiel Galery, Stockholm. © Courtesy Thielska Galleriet, Stockholm / Photo Tord Lund.

 
Bruno Liljefors. Parade du grand tétras, 1888. Huile sur toile. Göteborg, Konstmuseum.

Le motif du tjäderlek («grand tétras») réapparaît dans les tableaux de Liljefors jusqu'à une date avancée du XXe siècle, mais, ici, il l'aborde pour la toute première fois. Ces oiseaux s'aventuraient rarement à proximité d'Uppsala, où résidait le peintre, mais s’approchaient parfois de certains lieux bien précis; un ami lui avait indiqué où il aurait la possibilité d'en voir pour étudier leur comportement. Du fait de ses dimensions, le tableau s'apparente à un diorama, type de peinture prisé des musées d'histoire naturelle du monde entier et dont l'artiste allait se faire une spécialité en Suède.
Scénographie
 
Bruno Liljefors, Autour des palombes et tétras lyres, dit aussi La Proie (ancien titre), 1884. Huile sur toile, 143×203 cm. Nationalmuseum, Stockholm. © Stockholm, Nationalmuseum / Photo Linn Ahlgren.

En 1884, pour sa première participation au Salon parisien, Bruno Liljefors envoie une toile représentant un autour des palombes pourchassant des tétras lyres dans un ciel de neige. Bien que spectaculaire, cette toile atteste également que le peintre n'a pas encore atteint la plénitude de ses moyens en matière de représentation des mouvements et des interactions des animaux. Ici, on a l'impression que ces derniers sont peints indépendamment, sans se fondre réellement dans le décor. Liljefors a en effet déclaré avoir travaillé sur le motif et a utilisé comme modèles des animaux naturalisés qu'il avait disposés dans les arbres et les fourrés.
 
Bruno Liljefors. Nid d’autour des palombes, dit aussi Nid de faucon, 1886. Huile sur toile. Göteborg, Konstmuseum.

 
Bruno Liljefors. Martre et femelle tétras lyre, 1888. Huile sur toile. Göteborsg, Konstmuseum.

Chasseur lui-même, l’artiste est particulièrement attentif aux scènes de prédation, aux aptitudes exceptionnelles que possèdent certains animaux en la matière. Il est aussi subjugué par les trésors d’inventivité des proies pour se cacher, et échapper à leurs prédateurs. Liljefors choisit de représenter des moments clés spectaculaires, comme dans ce tableau, où une martre vient de surgir en bondissant des branchages et saisit en une fraction de seconde une femelle tétras lyre, reconnaissable à la tache rouge vif sur sa tête.
 
Bruno Liljefors. Courlis, 1907. Huile sur toile. Stockholm, Nationalmuseum.

Chronologie (4/6)

1894
Liljefors s'installe dans l'archipel de Stockholm à Ostra Lagnö.
Crise avec sa femme Anna: il s'installe six mois à Copenhague.
Il expose dans la section suédoise à la Society of American Artists de New York.

1895
Il divorce, et épouse la sœur d'Anna, Signe Olofsson (1871-1944). Ils auront huit enfants.
Expositions à Munich, Venise, Stockholm et Göteborg.
Il participe à l’exposition itinérante suédoise à Saint Louis, Philadelphie, Cincinnati, Chicago, Boston et New York.

1898
Il déménage à Ingarö, dans l’archipel de Stockholm.
Il fait la rencontre du riche industriel et collectionneur Ernest Thiel (1859-1947).
Il expose à la Sécession viennoise.

1900
Il participe à l'Exposition universelle à Paris.
Il signe un contrat d'exclusivité avec Ernest Thiel, qui lui verse un salaire annuel.

 
Chronologie 1894-1900  
Bruno Liljefors. Renard et chiens, 1885. Huile sur toile. Stockholm, Nationalmuseum.

Liljefors s'attache à peindre la vie sauvage de la façon la plus objective qui soit. Il souhaite montrer le cycle de la vie et de la mort. Cela passe par la représentation de scènes parfois très violentes, motivées par les besoins primaires des animaux, dont l'homme sait dans certains cas tirer parti, comme avec ces chiens de chasse. Ici, le sang du renard qui jaillit de la blessure et la souffrance qu'elle engendre constituent le sujet principal de la toile.
En 1913 a lieu le premier Salon des artistes animaliers à Paris. Avec le sculpteur Troubetzkoy, Liljefors est l'un des deux artistes étrangers invités. Liljefors expose un tableau, Les Courlis, échassiers dont le plumage moucheté se confond avec les herbes aquatiques des marécages qu'ils affectionnent. Le président de la République de l'époque, Raymond Poincaré, apprécie tant le tableau qu'il le fait acheter par l'État. Il s'agit de l'unique œuvre de Liljefors entrée dans les collections publiques françaises. Il est aujourd'hui conservé au musée d'Orsay.

 

 

Bruno Liljefors. Les Courlis, 1913. Huile sur toile. Paris, musée d'Orsay.

 
Panneau didactique.


AU BORD DE LA VASTE MER

Scénographie

Vers 1890, la scène artistique suédoise évolue. Jusqu’alors dominante, la peinture d’histoire en vient à être considérée comme le vestige d’une époque révolue. Plusieurs intellectuels en vue prônent un renouveau de l’art national s’exprimant dans la représentation de paysages et d’atmosphères clairement identifiables.

Dès les années 1880, de nombreux peintres prometteurs avaient quitté la Suède pour la France et se consacraient depuis lors à des motifs «français». On les encourage désormais ainsi à rentrer au pays pour peindre la Suède.

Gauguin était admiré pour s’être aventuré dans des régions inexplorées dans une quête d’affirmation d’identité. En Suède, les peintres portent principalement leur attention sur les paysages sauvages et les particularités de la lumière nordique. Le crépuscule est par conséquent devenu emblématique du style appelé «romantisme national».

Si Bruno Liljefors poursuit dans la voie de la peinture animalière, il n’en demeure pas moins influencé par ces courants. C’est ainsi que, durant les années 1890, il accorde à la lumière et à l’atmosphère une place cruciale dans l’éventail de ses motifs de paysages, de la forêt à l’archipel.

 
Texte du panneau didactique.
 
Principaux lieux de résidence de Liljefors dans l'archipel de Stockholm.

 
Bruno Liljefors, Hibou grand-duc dans les pins enneigés, 1907. Huile sur toile, 206×296,8 cm. Rijksmuseum Twenthe, Enschede. © Collection Rijksmuseum Twenthe, Enschede.

 
Bruno Liljefors, Hibou grand-duc au cœur de la forêt, 1895. Huile sur toile, 166×191 cm. Gothenburg Museum of Art, Gothenburg. © Gothenburg Museum of Art.

Pour les peuples nordiques, la forêt profonde a toujours eu une signification particulière. Elle suscite à la fois le désir et l’effroi, car elle est le berceau des croyances folkloriques et le décor inquiétant des contes de fées. Dans le contexte du nationalisme romantique de la fin du XIXe siècle, les récits considérés comme traditionnellement suédois connaissent un regain d’intérêt et sont mis en valeur. Liljefors transpose cette atmosphère dans la peinture animalière en représentant un hibou dans les profondeurs de la forêt. Réalisé à Copenhague, ce tableau marque le passage de Liljefors du naturalisme au romantisme national.
Scénographie

Chronologie (5/6)

1902
Liljefors expose à Cologne, puis à la galerie Georges Petit à Paris par l'intermédiaire de Thiel, qui lui achète 19 tableaux.

1905

Il emménage avec sa famille à «Wigwam», une villa construite à Ytterjäna, à l'ouest de Mörkö.

1906
Il est élu membre de l'Académie des arts de Berlin.

1908
Il achète l’archipel de Bullerö, constitué d’un chapelet d’îles au sud de l'archipel de Stockholm, où il établit une réserve naturelle.

1913
Il participe au premier Salon des artistes animaliers à Paris. Son tableau, Les Courlis, est acheté par l’État.

À partir de la fin des années 1910, l'œuvre de Liljefors connaît un important succès commercial bien qu'elle revête un caractère plus systématique.

L'artiste s’essaie aussi ponctuellement à la sculpture. La nature suédoise reste son sujet de prédilection jusqu’à sa mort, à Stockholm, en 1939.

 
Chronologie 1902-1913

 
Bruno Liljefors. Cygnes, 1897. Huile sur toile. Göteborg, Konstmuseum.

 
Bruno Liljefors. Fin de soirée dans l’archipel - Baie d'Ägnö, 1899. Huile sur toile. Collection particulière.

 
Bruno Liljefors. Paysage d'hiver à l'aube, 1900. Huile sur toile. Collection A. Steeves.



Au bord de la vaste mer : salle suivante

Scénographie
Dans un certain nombre de ses motifs marins de la fin des années 1800 et du début des années 1900, Liljefors a recours à une perspective sans horizon. Un tel point de vue plongeant directement vers l'eau exige un talent particulier pour figurer la masse et l'agitation de la mer. Cette toile illustre l'habileté avec laquelle le peintre y est parvenu. Bien que nous ne voyions qu'une petite superficie de la surface de la mer, nous comprenons grâce aux mouvements de l'eau que nous nous trouvons au large, en eau profonde.
 
Bruno Liljefors, Plongeons arctiques, 1901. Huile sur toile, 90×180 cm. The Thiel Galery, Stockholm. © Courtesy Thielska Galleriet, Stockholm / Photo Tord Lund.

 
Panneau didactique.
 
Bruno Liljefors. Femelle eider couvant,  1903. Huile sur toile. Stockholm, Nationalmuseum.

 
Bruno Liljefors. Nid de l'aigle marin, 1907. Huile sur toile. Stockholm, Nationalmuseum.

Liljefors a expliqué qu'il lui arrivait de grimper aux arbres pour y étudier les nids d'oiseaux. Ses aptitudes de gymnaste et d’acrobate se sont révélées ici essentielles. Le tableau montre l'aigle revenant avec une proie, pour apprendre aux aiglons à chasser. Les couleurs assourdies font écho au rude paysage de l'archipel suédois et aux pins à la silhouette déformée par les vents violents.
Scénographie
 
Bruno Liljefors. Pygargues à queue blanche, 1897. Huile sur toile. Stockholm, Nationalmuseum.

Cette œuvre, représentant des pygargues, est l'une des plus spectaculaires jamais peintes par Bruno Liljefors. Son cadrage permet d'approcher des aigles de mer pourchassant au large un oiseau marin. Les dimensions de la toile, réservées à l'époque à la peinture d'histoire, confèrent au genre animalier une dignité supérieure. L'œuvre résume de manière spectaculaire des spécificités nordiques observables depuis des temps immémoriaux. Présenté en 1897 dans le cadre de l'exposition d'art et d'industrie de Stockholm, le tableau fut directement acquis par le Nationalmuseum.
 
Bruno Liljefors. Grèbe huppé, 1907. Huile sur toile. Stockholm, Thielska Galleriet.

Sur cette toile, Liljefors travaille la matière picturale en larges touches apparentes. Chaque coup de pinceau, très allongé, semble incarner un roseau ou une vibration qui anime la surface de l'eau. En cela, le tableau se rapproche des recherches menées à la même époque par les impressionnistes dans le domaine du paysage. L'absence de ligne d'horizon et la palette chromatique très originale, qui mêle des harmonies de beiges et de violets, invitent le spectateur à la rêverie.
 
Panneau didactique.
 
Panneau didactique.
Bruno Liljefors, Brise du matin, 1901. Huile sur toile, 128×276 cm.
The Thiel Galery, Stockholm. © Courtesy Thielska Galleriet, Stockholm / Photo Tord Lund.

La taille imposante de cette toile et le point de vue qui se situe en pleine mer génèrent un sentiment d’immersion. Liljefors réussit à recréer un contre-jour saisissant entre la sombre silhouette des eiders et le ciel jaune sur lequel ils se découpent. La lumière éblouissante du matin se reflète sur les ondes. De près, on perçoit la technique de l’artiste, qui laisse apparaître la toile en réserve. Tout cela confère à l’œuvre une dimension onirique.


Au bord de la vaste mer : dernière salle

Scénographie
 
Bruno Liljefors. Eiders, 1894. Huile sur toile. Stockholm, Nationalmuseum.

 
Bruno Liljefors. Phoque sur les rochers au coucher du soleil, 1897. Huile sur toile. Collection particulière.

Bruno Liljefors. Oies sauvages atterrissant, 1899. Huile sur toile.
Stockholm, Prins Eugens Waldemarsudde.


Ce tableau est une version réduite de la toile présentée par Liljefors à l'Exposition universelle de 1900 à Paris au sein du pavillon suédois. Le sujet combine deux motifs centraux pour Liljefors à cette période: la représentation des oiseaux en vol et la lumière si particulière du crépuscule. Ces oies sauvages ont également été utilisées pour orner la couverture de la première édition du célèbre Merveilleux Vovage de Nils Holgersson à travers la Suède, écrit par la romancière Selma Lagerlöf.
Bruno Liljefors. Coucher de soleil sur l'archipel, 1894. Huile sur toile.
Collection particulière.


Citation
Bruno Liljefors. Eiders dans les vagues, 1899. Huile sur toile.
Collection particulière.



LES DIORAMAS

Scénographie

Au cours des années 1890, Bruno Liljefors participe à la production d’un certain nombre de dioramas exposant des animaux naturalisés dans une mise en scène qui reconstitue leur environnement d’origine.

On fait appel à l’artiste en raison de ses connaissances en matière de comportement animal et de son talent artistique. L’exemple le plus connu est à ce titre le musée de Biologie de Stockholm, inauguré en 1893, créé à l’initiative du naturaliste et conservateur de musée Gustaf Kolthoff. Liljefors y fut engagé pour peindre les grandes toiles de fond du vaste diorama qui occupe la quasi-totalité du bâtiment.

Il participa également à la disposition des spécimens naturalisés, de sorte que ses mises en scène rappellent souvent ses tableaux de chevalet.

Installé dans un édifice caractéristique du style romantique national, le musée de Biologie fait à l’heure actuelle l’objet d’une restauration et devrait rouvrir ses portes en 2025.

 

Chronologie (6/6)

1889
Bruno Liljefors peint les murs du diorama du musée de Biologie d'Uppsala, en collaboration avec le naturaliste et taxidermiste Gustaf Kolthoff.

1893
Il réalise les peintures panoramiques du diorama du musée de Biologie de Stockholm, assisté par Gustaf Fjæstad (1868-1948).

Texte du panneau didactique.
 
Chronologie 1889-1893

 
Kristin Andersson. Dark Fairytale, 2018. Impression pigmentaire sur papier coton.
Kristin Andersson Photography.

En 2017, lorsque la photographe Kristin Andersson apprend que le musée de Biologie de Stockholm va fermer pour restauration, elle propose de réaliser une série mettant en scène un personnage féminin au sein même du diorama. La figure vêtue de blanc évoque un être mystérieux, issu de l'univers des contes de fées. Le jeu des lumières bleutées et la présence des animaux naturalisés suscitent néanmoins une forme d'inquiétude, donnant son titre à la série «Dark Fairytale»: sombre conte de fées.
Scénographie
Scénographie
 
Grèbe huppé, mâle adulte. Animal naturalisé. Paris, Muséum national d'histoire naturelle.

 
Bécasse des bois. Animal naturalisé. Paris, Muséum national d'histoire naturelle.

- Plongeon arctique, mâle adulte. Animal naturalisé. Paris, Muséum national d'histoire naturelle.
- Eider à duvet, jeune femelle. Animal naturalisé.
Paris, Muséum national d'histoire naturelle.
- Eider à duvet, mâle adulte. Animal naturalisé.
Paris, Muséum national d'histoire naturelle.
 
Panneau didactique.
 
Panneau didactique.