BOURSE DE COMMERCE - PINAULT COLLECTION
OUVERTURE

Article publié dans la Lettre n°538 du 5 janvier 2022



 
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BOURSE DE COMMERCE - PINAULT COLLECTION. OUVERTURE. Depuis son ouverture en mai 2021, l’ancienne Bourse de Commerce de Paris est occupée par la société Artémis, filiale du groupe de François Pinault, pour présenter par roulement son immense collection de 10 000 œuvres d’art contemporain. La transformation de cet édifice construit par Nicolas Le Camus de Mézières en 1763 est une référence en matière de réhabilitation dont beaucoup d’élus devraient s’inspirer au lieu de démolir des édifices anciens pour en construire des nouveaux à leur place.
À l’origine, cet édifice circulaire de 122 mètres de diamètre était composé de deux galeries concentriques, s’ouvrant sur l’extérieur par 24 arcades, et d’une cour centrale à ciel ouvert. Deux escaliers intérieurs dont l’un à double révolution pour éviter que les gens ne se croisent, comme à Chambord, permettaient d’accéder aux étages supérieurs. Il a servi de halle au blé jusqu’en 1873. En 1782 on ferme la partie centrale avec une coupole en bois qui culmine à 38 mètres au-dessus du sol car les grains avaient tendance à moisir. Celle-ci, qui faisait l’admiration des visiteurs, brûle en 1802. Elle est remplacée par une coupole en fonte recouverte de feuilles de cuivre, elles-mêmes remplacées par des vitres en 1838.
Après une période d’inoccupation de plus de dix ans, l’édifice est transféré en 1885 à la chambre de commerce qui le rebaptise Bourse de Commerce. Celle-ci fait peindre par cinq artistes quatre fresques de toiles marouflées représentant le commerce avec les cinq parties du monde, à savoir l’Europe, l’Amérique, la Russie et le Nord, l’Asie et l’Afrique (ensemble). Ces fresques et la coupole sont classées en 1986.
En 2016 la Chambre de Commerce et d’Industrie de Paris abandonne l’édifice. Celui-ci est racheté par la Ville de Paris qui le confie à François Pinault avec un bail de cinquante ans. L’architecte Tadao Ando, qui a travaillé sur les deux sites vénitiens de la Collection Pinault, réhabilite le bâtiment tout en conservant son architecture initiale. Il facilite la circulation entre les galeries des trois premiers niveaux et le restaurant du troisième étage en créant une coursive circulaire intérieure de quatre-vingt-onze mètres de long sur neuf de haut, avec des escaliers et des passerelles. Cela permet de mieux voir les fresques, déjà restaurées en 1997, et la coupole, dont seules les vitres ont été changées. Le fameux escalier à double révolution est mis en valeur avec un luminaire à colonnes. Un amphithéâtre de 286 places et une vue sur l’antique salle des machines au sous-sol complètent le site. L’ensemble est une vraie réussite.
En ce qui concerne les expositions d’œuvres d’art, cela dépend du jour de votre visite car le principe est la rotation, à des dates différentes pour chacune des sept galeries. D’une visite à l’autre, vous pourrez revoir certaines œuvres et en découvrir de nouvelles.
Depuis cet automne, la rotonde est animée par une installation de l’artiste suisse Urs Fischer. Celui-ci occupe l’espace avec des sièges, un personnage à l’effigie de son ami Rudolf Stingel (dont on voit trois œuvres, de grandes peintures photoréalistes, dans une des galeries) et surtout la réplique de L’Enlèvement des Sabines (1579-1582) de Giambologna. Tous ces objets sont en cire et munies d’une mèche qui a été allumée au début de l’exposition, ce qui les fait fondre petit à petit.
Lors de notre visite, on pouvait voir les œuvres d’une trentaine d’artistes dont celles de six photographes présentées pour la première fois par la Collection Pinault. Certaines réalisations sont appelées à rester sur place. C’est le cas de la petite souris animatronique de Ryan Gander, dans un trou à côté de l’ascenseur, des pigeons naturalisés (Others, 2011) de Maurizio Cattelan, perchés tout en haut sous les fresques, de l’immense toile de Martial Raysse, Ici Plage, comme ici-bas (2012) et des Gardiens (2020) de Tatiana Trouvé, des chaises sur lesquelles sont disposés toutes sortes d’objets, que l’on trouve tout au long de notre parcours et qui semblent veiller sur les autres œuvres d’art. C’est peut-être aussi le cas des vingt-quatre vitrines de 1889, disposées tout autour de la rotonde, occupées par Bertrand Lavier.
Le choix des œuvres présentées est très varié. Toutes les disciplines sont présentées, des peintures aux vidéos en passant par la sculpture, la gravure, le dessin, la photographie et les installations. S’agissant d’art contemporain, il y en a pour tous les goûts et tous les publics, y compris les plus jeunes, qui peuvent être guidés par des médiateurs. Un nouveau musée d’art contemporain où l’on reviendra sans doute souvent. R.P. Bourse de Commerce - Pinault Collection 1er. Lien : www.pinaultcollection.com.


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