AU DIAPASON DU MONDE

Article publié dans la Lettre n° 459
du 18 juillet 2018


 
Pour voir le parcours en images et en vidéos de l'exposition, cliquez ici.

AU DIAPASON DU MONDE. Conçu comme une exposition, voici une nouvelle présentation d’œuvres de la collection Louis Vuitton, pour la plupart jamais montrées. Pour la Fondation, le choix des quelque trente artistes présentés ici a pour objet de créer une tonalité commune qui peut s’entendre comme « le diapason d’un monde », celui qui doit résonner à l’esprit de tout visiteur. Les quatre lignes « sensibles » retenues pour constituer la Collection : Contemplative, Expressionniste, « Popiste », Musique/son se retrouvent ici dans cette sélection.
Deux parcours organisent l’exposition dans l’ensemble du bâtiment de Frank Gehry. Le premier, au niveau 2, est tout entier consacré à l’artiste japonais Takashi Murakami, qui a collaboré à la présentation. Le second, dans les 3 niveaux inférieurs, intitulé « L’homme dans l’univers du vivant » présente vingt-huit artistes répartis selon un propos et des correspondances spécifiques.
Né en 1962, Takashi Murakami cultive un univers à la fois sombre et merveilleux. Son œuvre prolifique se caractérise par une multiplicité de formes et de supports tels que peinture, sculpture, installation, film d’animation, etc., combinant les techniques picturales traditionnelles et les technologies de pointe contemporaines. Après une vidéo où l’on voit Mr Dob, son personnage fétiche, la présentation s’articule en trois ensembles. Le premier regroupe de grands panneaux et des sculptures diverses avec, dans certains d’entre eux, Mr Dob sous différents aspects. Le deuxième est une pièce appelée Kawaii, « mignon » en japonais, dont les murs et le plafond sont décorés dans ce style féerique propre à cet artiste. Des objets dans le même style meublent cet espace délirant. Le dernier ensemble est composé d’une immense fresque de trente-cinq mètres de longueur, The Octopus Eats Its Own Leg (2017), qui met en scène des personnages célèbres de la mythologie chinoise entourés d’une flore et d’une faune merveilleuses. Au centre trône une immense sculpture qui fait écho au tsunami de 2011.
Le second parcours est divisé en trois parties, une par niveau. La première s’intitule « Irradiances » en référence à une œuvre de Dan Flavin, Untitled (1963), composée d’un unique tube fluorescent vert. Dans la première salle sont également présentes des œuvres de toutes sortes (peintures, sculptures, objets, vidéos, installations) d’artistes tels que Yves Klein (Sculpture éponge, 1960), Gerhard Richter (Lilak, 1982), Jacqueline Humphries (Untitled, 2007), Matthew Barney (Water Cast 6, 2015) ou encore Pierre Huyghe avec Cambrian Explosion 10 (2013), un aquarium contenant un écosystème marin vivant, habité par des crabes et des limules, avec une roche poreuse flottant à la surface ! Dans la salle suivante, François Morellet a installé 36 tubes de néon bleu suspendus par des câbles (L’Avalanche, 2006), évoquant tout à la fois l’élévation et la chute potentielle. Enfin dans la troisième salle, nous avons une vidéo de Christian Boltanski, Animitas (2014), réalisée en temps réel et en plan fixe dans le désert d’Atacama, d’une durée de 13 heures et 16 secondes. Il s’en dégage une certaine poésie et le son des 800 clochettes japonaises balancées par le vent est très agréable à entendre.
La deuxième partie, « Là, infiniment … », est consacrée à trois artistes qui s’approprient une œuvre majeure de l’histoire de l’art, David de Michel-Ange pour Adrián Villar Rojas, Le Penseur de Rodin pour Cyprien Gaillard et Une baignade à Asnières de Seurat pour Wilhelm Sasnal.
La dernière partie, « L’Homme qui chavire », tient sa désignation de la sculpture éponyme d’Alberto Giacometti, présente ici avec six sculptures de cet artiste. Les autres œuvres marquantes dans la première galerie sont un tableau de Matisse (Nu bleu aux bas verts, 1952), une toile d’Yves Klein, Anthropométrie sans titre (ANT 104) (1960), peinte en utilisant, comme des pinceaux vivants, des modèles nus enduits de son fameux bleu, et aussi une œuvre double de Kiki Smith composée d’un bronze, Annonciation (2010) et d’un collage, Visitation of the Bird II (2007) où l’on voit un personnage assis faire le même geste de la main droite.
La salle suivante est dédiée à Maurizio Cattelan. On y trouve La Ballade de Trotski (1996), un cheval naturalisé suspendu au plafond, et Spermini (1997), un ensemble de 150 masques-autoportraits, tous différents.
La dernière salle nous présente des œuvres réalisées par impression numérique, Self-Portrait with Phantom Twin (2017) d’Andrea Crespo ou générées par ordinateur, Study for Joan Portrait (2016) et Study for John Portrait (Silence of Lambs) (2016) de Bunny Rogers.
Il y a aussi dans des salles annexes ou à l’extérieur, dans le Grotto, d’autres réalisations telles des sculptures et des vidéos qui complètent cette exposition riche en œuvres de toutes sortes. R.P. Fondation Louis Vuitton 16e. Jusqu’au 27 août 2018. Lien : www.fondationlouisvuitton.fr.


Pour vous abonner gratuitement à la Newsletter cliquez ici

Index des expositions

Nota: pour revenir à « Spectacles Sélection » utiliser la flèche « retour » de votre navigateur