Parcours en images de l'exposition
ARISTIDE MAILLOL
La quête de l'harmonie
avec des visuels
mis à la disposition de la presse
et nos propres prises de vue
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Grande galerie avec la présentation exceptionnelle, en lien avec l'exposition, de la sculpture d'Aristide Maillol (1861-1944): Action enchaînée, entre 1905 et 1906. Statue en bronze, H. 215 ; L. 97 ; P. 90 cm; pds. 150 kg. Paris, musée d’Orsay.
En 1905, Maillol obtient la commande d'un Monument à Auguste Blanqui pour sa ville natale de Puget-Théniers (Alpes-Maritimes). Il décide très vite de remplacer le portrait attendu par une figure féminine posée par son épouse Clotilde : L'Action enchainée rappelle que Blanqui, surnommé l'Enfermé, a passé la majeure partie de sa vie en prison, en raison de ses engagements politiques. La puissante nudité fait scandale lorsque le monument est mis en place en 1908. Son dynamisme marqué lui donne une place à part dans l'œuvre de Maillol.
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Entrée de l'exposition avec la sculpture d'Aristide Maillol (1861-1944) : Nymphes de la prairie, 1930-1938 (modèle), 1941 au plus tard (fonte). Bronze, fonte Alexis Rudier, H. 160 ; L. 144 ; P. 80 cm.
Cette sculpture, revenue d'Allemagne après la Seconde Guerre mondiale, a été inscrite sur l'inventaire des œuvres de la récupération artistique, regroupées sous l'appellation usuelle MNR.
Paris, Centre Pompidou - musée national d'Art moderne - Centre de création industrielle, en dépôt à Poitiers, musées de Poitiers.
Réécritures modernes des Grâces antiques et néoclassiques, ces solides « Nymphes de la prairie fleurie » sont couronnées de fleurs des champs. Maillol aurait été furieux de la vente de ce bronze par le fondeur Eugène Rudier à l'Allemagne, cédé ensuite par le marchand Hildebrand Gurlitt au Wallraf-Richartz Museum de Cologne. Après la guerre, le groupe a été restitué car acquis par l'occupant auprès d'un industriel français.
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Scénographie |
ARISTIDE MAILLOL (1861-1944)
« Maillol, j'aime votre sculpture, mais je déteste vos femmes, vos grosses femmes », lui assène en 1911 avec franchise Misia Natanson, égérie des Nabis. Un regard superficiel pourrait en effet réduire l'art de Maillol à des corps féminins généreux et répétitifs.
Pourtant, rien de systématique chez celui qui cherche
inlassablement « ce sentiment de l'ensemble qui fait l'unité, cette chose qui n'est ni dans le modèle, ni dans les mesures, et qui fait la beauté supérieure d'une œuvre ». Maillol ne conçoit pas le corps en morceaux indépendants : pour lui, « une statue, c'est une architecture. » l'harmonie et l'arrangement des volumes avec la lumière préside à tout sujet.
Avide de perfection, il fait du temps son allié. Son art se
nourrit d'esquisses dessinées, sur le vif ou de mémoire, consignées dans des carnets.
L'étude de son art et de sa vie ne cesse de surprendre. Il cultive l'image d'un artisan autodidacte, d'un terrien issu de sa Catalogne natale mais est un lettré, amateur d'auteurs anciens comme Virgile et de musique, celle de Bach en particulier. L'exposition montre son œuvre dans sa diversité, depuis ses débuts de peintre jusqu'aux grandes figures de la fin, en s'attachant plus particulièrement à la période antérieure à la première guerre mondiale. Maillol se révèle comme un grand artiste qui a entièrement sa place dans l'histoire de la modernité, même s'il se situe loin des avant-gardes : « Puisque je ne peux rattacher mon art à rien dans mon temps, je voudrais le rattacher à l'avenir, faire quelque chose qui se trouvera à sa place plus tard. »
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Texte du panneau didactique. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Autoportrait, vers 1884. Huile sur toile, H. 33,5 ; L. 24,5 cm. Paris, Fondation Dina Vierny - musée Maillol. |
1 - MAILLOL PEINTRE
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Scénographie
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MAILLOL PEINTRE
Maillol arrive à Paris en 1882 pour répondre à une vocation de peintre. Il étudie dans l’atelier d’Alexandre Cabanel, puis dans celui de Jean-Paul Laurens. En 1885, il est admis à l’École des Beaux-Arts.
Sa première oeuvre connue, un Autoportrait daté de 1884, se revendique de Courbet. Il peint par la suite essentiellement des paysages baignés par la lumière de son Roussillon natal, où il retourne régulièrement.
La découverte de Puvis de Chavannes en 1887 puis de Gauguin vers 1889 l’entraîne dans une direction radicalement différente, déjà manifeste dans la Couronne de fleurs de 1889 : une peinture synthétiste caractérisée par des aplats de couleur, un refus de la perspective linéaire et la recherche d’effets décoratifs.
Vers 1890, la carrière de peintre de Maillol prend un nouvel essor grâce aux commandes du sculpteur roussillonnais Gabriel Faraill. Il peint ses filles de profil, souvent coiffées de chapeaux extravagants, cadrées aux épaules, et parfois en pied par goût des grands formats. Ces portraits offrent l’écho de ses visites dans les musées, où il a autant regardé les portraits des débuts de la Renaissance (Pisanello) que ceux de ses contemporains, comme La Mère de Whistler (1871).
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Texte du panneau didactique. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Maternité. Portrait de Clotilde Maillol, épouse de l'artiste, avec leur fils Lucien, fin 1896-début 1897. Huile sur carton. Paris, collection particulière, courtesy galerie Dina Vierny, Paris et Connery and Associates.
Lucien, le fils unique de l'artiste, naît en août 1896. Cette peinture, l'une des rares de Maillol à se référer à un épisode précis, est donc élaborée dans les mois qui suivent. Si Maillol reste fidèle au parti des portraits de profil du début de la décennie 1890, il accentue l'effet décoratif du fond et de la branche fleurie traités en aplats, et supprime les détails pour concentrer le regard sur le motif de l'enfant au sein pourtant relégué dans le coin inférieur gauche.
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Aristide Maillol (1861-1944). La Couronne de fleurs, 1889. Huile sur toile, H. 129,8 ; L. 161 cm. Tokyo, musée national d’Art occidental. Photo © akg-images / Erich Lessing. |
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Aristide Maillol (1861-1944). La Couronne de fleurs, première version, dit aussi Paysage bucolique, sujet de prairie, vers 1888-1889. Huile sur toile, H. 49,5 ; L. 64,5 cm. Copenhague, Ny Carlsberg Glyptotek. Photo © Ny Carlsberg Glyptotek, Copenhagen. |
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Scénographie |
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Aristide Maillol (1861-1944). Tante Lucie (Lucie Maillol, 1817-1909), vers 1892. Huile sur carton. Collection particulière, courtesy galerie Dina Vierny, Paris.
Tout jeune, Maillol est confié à la sœur de son père : elle l'élève dans la « Maison rose » de Banyuls puis soutient ses débuts à Paris. La toile offre un écho évident au célèbre tableau de James McNeill Whistler Arrangement en gris et noir : portrait de la mère de l'artiste, acquis par l'État en 1891 (musée d'Orsay).
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Aristide Maillol (1861-1944). Femme à l’ombrelle, vers 1895. Huile sur toile, 190,5 x 149,6 cm. Paris, musée d’Orsay. © RMN Grand-Palais (musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski.
Maillol traite d’une manière toute personnelle ce sujet éminemment impressionniste de femme élégante en bord de mer. L’une des filles de la famille du sculpteur Gabriel Faraill a pu servir de modèle. Il crée ainsi un archétype de jeune fille absorbée dans une attitude réflexive dont l’arrière- plan non figuratif, à visée décorative, accentue le caractère lointain. Loin de tout effet superflu, Maillol réalise ici son chef-d’oeuvre en peinture avec un grand talent de coloriste.
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Aristide Maillol (1861-1944). Profil de femme, vers 1896. Huile sur toile, 73,5 x 103 cm. Paris, musée d’Orsay. © Musée d’Orsay, Dist. RMN-Grand Palais / Patrice Schmidt.
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Aristide Maillol (1861-1944). Profil de femme, vers 1896. Pastel et fusain sur papier gris d’emballage, H. 34 ; L. 46 cm. Paris, Fondation Dina Vierny - musée Maillol.
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2 - QUESTIONS DE DÉCOR
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Scénographie
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QUESTIONS DE DÉCOR
Comme beaucoup de ses contemporains, Maillol s’intéresse à la matière, « sans autre raison que le plaisir », selon sa biographe Judith Cladel. Cette curiosité le conduit à explorer diverses techniques dans les années 1890, à commencer par la broderie. La première est présentée en 1893 au Salon de la Société nationale des beaux-arts. Concert de femmes est remarqué par les Nabis en 1895. Grâce à Édouard Vuillard, Maillol fait alors la connaissance de la princesse Hélène Bibesco, son premier mécène, qui l’encourage à continuer : il produit des broderies, tentures murales, garnitures de sièges, écrans de cheminée.
Tout en surveillant les ouvrières chargées de l’exécution des broderies, Maillol taille ses premiers bois et s’essaie bientôt à la céramique, à Banyuls et à Paris. Mal outillé, il exécute avec simplicité des objets d’usage courant : des vases et des veilleuses exposées en 1897, puis un relief, et enfin des fontaines d’appartement dont l’une obtient une médaille d’argent à l’Exposition universelle de 1900.
En 1899, il est nommé sociétaire de la Société nationale des beaux-arts dans la section Objets d’art, alors que le plaisir qu’il a pris à tailler le bois puis à modeler des statuettes l’encourage à se tourner vers la sculpture.
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Texte du panneau didactique. |
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Aristide Maillol (1861-1944). La Nymphe, dit aussi Danseuse à l'écharpe, garniture de tabouret, vers 1900-1902. Broderie au point, laine, H. 50 ; L. 76 cm. Collection particulière. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Clotilde Narcis, automne-hiver, 1894. Huile sur toile, crayon, H. 47 ; L. 39 cm. Paris, Fondation Dina Vierny - musée Maillol. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Jeune fille au voile, dessin préparatoire pour Danseuse (dessin), vers 1895. Crayon bleu sur papier, H. 25,5 ; L. 25,5 cm. Collection particulière. Photo © Michiel Elsevier Stokmans. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Esquisse pour Concert de femmes (verso), automne-hiver 1894. Huile sur toile, H. 46,5 ; L. 56 cm. Paris, Fondation Dina Vierny - Musée Maillol. Photo © J.-A. Brunelle. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Concert de femmes, dit aussi Concert champêtre ou La Musique, 1895. Broderie à l’aiguille, laine, soie, lin, fils d’argent ; quelques fils d’or, H. 160 ; L. 208 cm. Copenhague, Design Museum. © Design Museum Denmark, Copenhague. Photo Pernille Klemp. |
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Scénographie |
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Aristide Maillol (1861-1944). Danseuse, 1896. Bas-relief en bois, H. 22,0 ; L. 24,5 ; P. 5,0 cm. Paris, musée d’Orsay. Photo © RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski. |
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Aristide Maillol (1861-1944). La Vague, dit aussi Femme à la vague, vers 1896-1898. Terre cuite vernissée, H. 21,5 ; L. 22 ; P. 2 cm. Collection particulière. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Fontaine, vers 1900-1902 ? Terre vernissée sur support de bois. Historique : collection Harry Kessler. Paris, Fondation Dina Vierny - musée Maillol.
Vers 1895-1900, Maillol s'essaie à la céramique. Potier expérimental, il met le feu à son atelier parisien lors de la cuisson de l'une de ses «fontaines d'appartement», qui comportent de nombreux défauts de cuisson. Jugée par Octave Mirbeau un « incomparable morceau de céramique, le plus beau, peut-être, de ce temps », cette fontaine imitant la faïence bleue de Rouen est probablement la dernière, achetée en 1904 par le comte Harry Kessler. Un autre exemplaire est acquis dès 1902 par Auguste Renoir.
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Aristide Maillol (1861-1944). La Source, 1895-1896. Haut relief en bois, H. 43 ; L. 23 ; P. 19 cm. Paris, Fondation Dina Vierny - musée Maillol.
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3 - BAIGNEUSES & LAVANDIÈRES
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Scénographie
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BAIGNEUSES & LAVANDIÈRES
Vers 1895, Maillol s’intéresse aux thèmes des lavandières et baigneuses. Il est sans doute marqué par l’art de Paul Gauguin découvert vers 1889 grâce à un ami commun, le peintre George-Daniel de Monfreid. Le goût pour l’expérimentation et la facilité déconcertante avec laquelle Gauguin passe d’une discipline à l’autre, fait circuler et adapte ses motifs selon les matériaux et les supports, ont montré une voie possible à Maillol.
La pratique simultanée de la peinture, de la broderie, de l’estampe et de la sculpture caractérise son art entre 1895 et 1904, avant sa maladie des yeux et la prééminence donnée à la sculpture.
Premier nu abouti, La Vague est probablement peinte « de chic », c’est-à-dire sans modèle. Dans des teintes sourdes, une baigneuse décorative dont le corps occupe tout le cadre se détache sur fond de mer. Transposée en estampe, la baigneuse devient le bois gravé le plus gauguinien de Maillol, sur fond d’eau parsemé de grandes taches mouvantes. Maillol transcrit également ce motif dans un médaillon en relief : l’accent est mis sur la solidité du corps galbé par contraste avec l’onde ridée.
Il poursuit durablement les réflexions sur les baigneuses de dos et de face, en particulier dans des illustrations pour les Églogues de Virgile.
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Texte du panneau didactique. |
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Aristide Maillol (1861-1944). La vague, vers 1894. Huile sur toile, 95,5 x 89 cm. Paris, Petit Palais, musée des Beaux-Arts de Paris. Photo : © CC0 Paris Musées / Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Petit Palais.
Cartel jeune public (exemple)
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Aristide Maillol (1861-1944). Femme accroupie, 1911 (modèle). Plâtre de fonderie, H. 99,5 ; L. 104,5 ; P. 12 cm. Paris, Fondation Dina Vierny - musée Maillol. |
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Aristide Maillol (1861-1944). La Vague, entre 1895 et 1898. Gravure sur bois, épreuve d’état, avant champlevage, H. 17 ; L. 19,7 cm (motif) ; H. 19 ; L. 25,8 cm (feuille). Paris, Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris. |
4 - VERS LA SCULPTURE
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Scénographie
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VERS LA SCULPTURE
En 1896, Maillol expose une peinture intitulée Sur le fond de la mer à la galerie Le Barc de Boutteville (Paris). Il pourrait s’agir de Femme à la vague (1895) qu’il considère comme l’une de ses meilleures peintures. Sa compagne, et bientôt épouse, Clotilde lui sert de modèle.
Dans un cadrage moins serré, il exécute un dessin au fusain à grandeur d’exécution qui sert de carton de référence pour l’exécution par Clotilde d’un écran de cheminée en broderie. Maillol adopte une composition volontairement décorative, anatomiquement impossible, encadrée par une frise végétale.
Il fait évoluer ce motif dans des directions et supports variés : gravure sur bois, et enfin relief de grandes dimensions en plâtre présenté grâce à Auguste Rodin à un emplacement favorable au Salon de la Société nationale des beaux-arts de 1903. Dans ce relief baptisé Femme au bain, le contexte marin disparaît presque. Seule une légère draperie volante recouvre le bras droit et anime discrètement le fond d’où jaillit le corps simplifié, puissant et monumental.
Ce plâtre constitue la première sculpture de grande dimension de Maillol conservée, préalable à Méditerranée.
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Texte du panneau didactique. |
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Aristide Maillol (1861-1944). La Vague, dit aussi Femme à la vague ou La Baigneuse, 1895-1896. Fusain sur papier marouflé sur toile, H. 98,5 ; L. 92,5 cm. Collection particulière. © Photo J.-A. Brunelle. |
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Aristide Maillol (1861-1944). La Vague, dit aussi Femme à la vague ou La Baigneuse, 1896. Broderie à l’aiguille au point lancé, H. 101,5 ; L. 92,5 cm. Paris, Fondation Dina Vierny – musée Maillol. © Photo J.-A. Brunelle. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Baigneuse, 1896. Haut-relief en plâtre, H. 93,0 ; L. 103,0 ; P. 25,0 cm. Paris, musée d’Orsay. Photo © RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Jean Schormans. |
5 - LE TEMPS DES BAIGNEUSES
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Scénographie
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LE TEMPS DES BAIGNEUSES
Grâce à son ami le peintre hongrois József Rippl-Rónai, Maillol rencontre vers 1893 le groupe des Nabis. En mai 1902, un exemplaire de sa Léda est présenté à la Galerie Bernheim-Jeune (Paris) au milieu de peintures de Bonnard, Denis, Roussel, Vuillard et Vallotton. L’année suivante, Maillol quitte Villeneuve pour Marly-le-Roi pour se rapprocher de ses amis, notamment Maurice Denis, qui habite Saint-Germain-en-Laye.
Sans doute grâce à Édouard Vuillard, Maillol rencontre le marchand Ambroise Vollard, qui l’encourage dans la voie de la sculpture : il organise en 1902 sa première exposition personnelle et signe avec lui un contrat pour l’édition de ses statuettes.
S’il continue à tailler le bois, Maillol modèle désormais des baigneuses intemporelles traitées avec une grande économie de moyens, un modelé simplifié et des attitudes minimalistes. Dans un texte fondateur, Maurice Denis vante la sobriété, l’équilibre des proportions et la gaucherie instinctive de Maillol. Pour Octave Mirbeau, « Ce qu’il y a d’admirable en Maillol, […] c’est la pureté, la clarté, la limpidité de son métier et de sa pensée ; c’est que, en aucune de ses œuvres, du moins en aucune de celles que j’ai vues, jamais rien n’accroche la curiosité du passant ! »
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Texte du panneau didactique. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Léda, 1901-1902. Terre cuite blanche (de Marly ?), H. 27,6 ; L. 12,5 ; P. 13 cm. Collection particulière. © Photo J.-L. Losi. |
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Scénographie. Voir ci-dessous sauf sculpture au fond, à gauche : Aristide Maillol (1861-1944). Ève, dit aussi Ève à la pomme, vers 1900-1901. Bronze fondu par Alexis Rudier, H. 58 ; L. 22 ; P. 14 cm. Paris, galerie Dina Vierny. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Dessins préparatoires pour le Portrait de Marthe Denis ; esquisses de mains, vers 1903. Carnet de croquis, graphite et encre sur papier, H. 21,7 ; L. 8,7 ; P. 0,6. Paris, Fondation Dina Vierny – musée Maillol. © Photo J.-L. Losi.
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Aristide Maillol (1861-1944). Femme a la tunique, dit aussi Femme drapée ou Jeune fille debout, 1903. Bois (chêne ?), H. 60 ; L. 18,5 ; P. 14,5 cm. Otterlo, Pays-Bas, Kröller-Müller Museum. Photo © Cary Markerink. |
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Aristide Maillol (1861-1944) :
- Baigneuse debout, dit aussi Baigneuse Bibesco, vers 1897-1900 ? Bois, quelques pièces rapportées, H. 77 ; L. 33 ; P. 33 cm. Amsterdam, Stedelijk Museum Amsterdam. Aristide Maillol (1861-1944).
- Baigneuse debout, dit aussi Baigneuse Fayet, vers 1901. Bois de buis, H. 76 ; L. 17 ; P. 16,8 cm. Winterthur, Sammlung Oskar Reinhart « Am Römerholz ». |
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Maurice Denis (1870-1943). L'Adoration des Mages, 1904. Huile sur toile. Paris, musée d'Orsay, en dépôt à Dijon, musée des Beaux-Arts.
Tenant d'un art religieux renouvelé, Maurice Denis peint une adoration des mages nocturne baignée par la lumière bleuâtre d'une lampe posée au sol. À son habitude, il donne aux personnages bibliques les traits de ses proches : sa muse et épouse adorée Marthe en Vierge, et en saint Joseph, Paul Sérusier, surnommé le Nabi à la barbe rutilante. En rois mages, Maillol avec sa barbe fournie au premier plan, devant Ker-Xavier Roussel et Ambroise Vollard à l'arrière-plan.
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Auguste Renoir (1841-1919). Madame Josse Bernheim et son fils Henry, 1910. Huile sur toile, H. 92 ; L. 72,8 cm. Paris, musée d’Orsay. |
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Scénographie. Voir ci-dessous sauf pour la sculpture du premier plan: Aristide Maillol (1861-1944). Les Deux lutteuses, avant 1905 (modèle). Bronze fondu par Bingen et Costenoble. Collection particulière Glatman. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Léda, 1901-1902. Bronze, H. 28,4 ; L. 14,5 ; P. 13 cm. Winterthur, Sammlung Oskar Reinhart « Am Römerholz ». |
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Aristide Maillol (1861-1944). Femme assise sur ses talons, vers 1902-1905. Bronze, H. 19,5 ; L. 9,5 ; P. 13,8 cm. Paris, musée d’Orsay. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Femme assise le bras replié autour de la tête, dit aussi Jeune fille assise se voilant les yeux ou La Pudeur, vers 1897-1900. Terre cuite vernissée, H. 20,7 ; L. 6,5 ; P. 17 cm. Otterlo, Pays-Bas, Kröller-Müller Museum. |
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Scénographie |
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Aristide Maillol (1861-1944). Retenant son voile, dit aussi Baigneuse debout, vers 1900-1902. Terre cuite, rehauts polychromes, H. 78 cm. Collection particulière. |
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Maurice Denis (1870-1943). Jupiter, en présence des dieux, accorde à Psyché l’apothéose et célèbre son hymen avec Amour. Esquisse pour le dernier panneau du cycle de l’Histoire de Psyché destiné à l’hôtel d’Ivan Morozov à Moscou, 1908. Huile sur toile, H. 72 ; L. 50 cm. Nancy, musée des Beaux-Arts, dépôt du musée d’Orsay.
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Aristide Maillol (1861-1944) et André Metthey, céramiste. Léda, vase, vers 1907. Faïence, H. 53 cm. Collection particulière Marc et Pierre Larock. © Photo collection Marc et Pierre Larock. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Vase bleu, vers 1907. Faïence, H. 22,9 ; diam. 10,5 cm. Paris, collection Larock-Granoff. |
6 - MÉDITERRANÉE
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Scénographie
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MÉDITERRANÉE
Vers 1900, Maillol s’attaque à des statues grandeur nature. Si la densité du corps de Clotilde l’inspire, il affirme vouloir «échapper au réalisme».
Le collectionneur et mécène Harry Kessler lui commande en 1904 une statue en pierre de femme assise, dont le plâtre porte le simple titre de Femme au Salon d’Automne de 1905. Aucun sujet ne vient interférer avec l’affirmation d’une esthétique de la forme pure, comme le résume André Gide : « Elle est belle ; elle ne signifie rien ; c’est une œuvre silencieuse. Je crois qu’il faut remonter loin en arrière pour trouver une aussi complète négligence de toute préoccupation étrangère à la simple manifestation de la beauté [...] Simple beauté des plans, des lignes…, nul détail inutile, nulle coquetterie ; […] simplifiée, de manière qu’on y peut entendre chaque muscle, mais qu’aucun ne s’y vient indiscrètement affirmer. Cela est d’un poids admirable ; massivité, pesanteur de la tête sur le bras, imposante massivité de l’épaule. »
Maillol taille ensuite la pierre. Il faut attendre près de quinze années pour que l’État français lui en commande une version en marbre, qui porte la marque des années 1920, avec un torse géométrisé et des masses simplifiées. Maillol l’appelle désormais Méditerranée : « Mon idée, en la sculptant, était de créer une figure jeune, pure, lumineuse et noble… Mais, tout cela, n’est-ce pas “l’esprit méditerranéen” ? ».
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Texte du panneau didactique. |
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Aristide Maillol (1861-1944). La Nuit, 1909 (modèle). Plâtre de fonderie, H. 106 ; L. 108 ; P. 57 cm. Paris, Fondation Dina Vierny – musée Maillol.
Alors qu’il taille encore la pierre de la future Méditerranée, Maillol poursuit ses réflexions sur la forme close. Le dos arrondi de La Nuit constitue son élément structurant. Le sculpteur dégage au milieu de la forme compacte deux « fenêtres » en forme de triangle, respirations ténues au sein d’un cube symétrique issu des statues-cubes de l’Égypte antique.
Repliée sur elle-même dans une position foetale, inscrite dans une forme synthétique, La Nuit possède une puissance architecturale primitive. Pour Maillol en 1916, La Nuit « est le travail le plus important de mon œuvre d'artiste ».
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Aristide Maillol (1861-1944). Méditerranée, 1905 (modèle en plâtre); 1923-1927 (marbre). Historique : commandé par l'État français en 1923. Paris, musée d’Orsay.
Cartel jeune public |
Maillol réalise cette sculpture en prenant pour modèle sa femme Clotilde. Les formes sont pleines et lisses et la pose simple. Pourtant, Maillol a mis plusieurs années à finaliser cette œuvre très géométrique : trois triangles, formés par les bras et les jambes, et une forme repliée qui tiendrait dans un cube. As-tu remarqué qu'il y a ici deux versions de cette œuvre ? Dix-huit ans les séparent ; la plus ancienne est en pierre, la plus récente en marbre. Repères-tu d'autres différences entre les deux ? Par exemple dans les détails du torse ? |
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Aristide Maillol (1861-1944). Femme assise, dit aussi Méditerranée, 1905 (modèle) ; 1905-1910 (pierre). Pierre calcaire de Lens-sur-Dendre, H. 114 ; L. 78 ; P. 107,5 cm. Winterthur, Sammlung Oskar Reinhart « Am Römerholz ». |
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Scénographie. Dans la vitrine, 7 sculptures d'Aristide Maillol (1861-1944). De haut en bas et de gauche à droite :
- Femme nue assise, dit aussi Étude pour Méditerranée, entre 1900 et 1904. Terre crue. Collection particulière.
- Femme assise, dit aussi Méditerranée. Plâtre. Historique : offert par Maillol à Pierre Bonnard. Collection particulière.
- La Douleur, étude pour le Monument aux morts de Céret, entre 1919 et 1922. Esquisse, terre cuite rouge de Banyuls. Paris, Fondation Dina Vierny - musée Maillol.
- Femme assise, étude pour Méditerranée, 1905. Terre cuite. Winterthur, Sammlung Oskar Reinhart « Am Römerholz ».
- Femme nue assise, la main gauche sur la tête, dit aussi Étude pour Méditerranée, entre 1900 et 1905. Terre cuite. Historique : collection Jacques Zoubaloff. Paris, Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris.
- Femme assise appuyée sur le bras droit, entre 1900 et 1905. Terre cuite. Historique : collection Jacques Zoubaloff. Paris, Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris.
- La Pensée, dit aussi Madame Maillol, vers 1902-1905. Terre cuite. Collection particulière, courtesy galerie Dina Vierny.
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Aristide Maillol (1861-1944). Méditerranée, étude, 1904. Fusain sur calque, H. 22,5 ; L. 22,5 cm. Winterthur, Kunst Museum, Fondation Oskar Reinhart. © SIK-ISEA, Zürich (Philipp Hitz).
Sur un coin de table de l’hôtel Chatham de Paris, Maillol trace pour le comte Kessler avec son ongle son projet de statue sur la nappe, «tellement bien qu’il s’est fait apporter du papier- calque pour ne pas perdre l’esquisse». Maillol dessine au trait une forme compacte, le poing ancré dans le sol, la tête penchée. Caché par le torse, le bras gauche semble encore baissé. L’artiste a déjà en tête le « carré parfait » qui dirige ses recherches.
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Aristide Maillol (1861-1944). Femme assise appuyée sur le bras droit, vers 1900. Plâtre teinté, H. 12 ; L. 13 ; P. 7,5 cm. Paris, Petit Palais, musée des Beaux-Arts de Paris. Photo © CC0 Paris Musées / Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Petit Palais. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Femme assise, étude pour Méditerranée, 1905. Terre cuite, H. 21 ; L. 12,2 ; P. 13,8 cm. Winterthur, Sammlung Oskar Reinhart Am Römerholz. Photo © Collection Oskar Reinhart « Am Römerholz », Winterthur. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Méditerranée, 1905 (modèle en plâtre) ; 1923-1927 (marbre). Marbre, H. 110,5 ; L. 117,5 ; P. 68,5 cm. Paris, musée d’Orsay. Photo © RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Thierry Ollivier. |
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7 - MAILLOL LE CATALAN
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Scénographie
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MAILLOL LE CATALAN
Né et élevé à Banyuls-sur-Mer (Pyrénées-Orientales), Maillol y revient chaque hiver. Les peintres George-Daniel de Monfreid et Étienne Terrus, plus tard le sculpteur Manolo Hugué, font partie de son entourage proche. Il entretient des liens étroits avec un milieu perpignanais d’écrivains et musiciens défenseurs de la culture catalane. Pour ses amis parisiens, il est indissociable du Roussillon dont la généreuse Pomone semble l’incarnation. Rippl-Rónai représente son ami devant les toits en tuiles de Banyuls. Bonnard, Vuillard et les frères Bibesco, Maurice Denis, Kessler et bien d’autres lui rendent visite.
À Banyuls, Maillol habite la Maison rose de son grand-père, au coeur du vieux village côtier. En 1894, il y installe son atelier de brodeuses et y réalise ses premières sculptures. Il dessine les femmes et les jeunes filles de son entourage, dans leur quotidien. En 1912, il acquiert une métairie dans la vallée de la Roume, dans l’arrière-pays. Il y trouve un accord profond avec la nature qui s’exprime en particulier dans ses illustrations de Virgile ou d’Horace. Tout naturellement, c’est à Banyuls que la caméra de Jean Lods suit en 1943 celui que Maurice Denis désigne comme le «chevrier de Virgile, amoureux de toute la nature de sa petite patrie.»
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Texte du panneau didactique. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Maison en Roussillon, 1887. Huile sur toile, H. 54 ; L. 73 cm. Paris, musée d’Orsay. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Vierge à l’enfant entourée de deux anges, 1898. Relief, terre cuite vernissée, H. 116 ; L. 143,5 ; P. 24 cm. Perpignan, musée d’art Hyacinthe-Rigaud, dépôt de la Fondation Dina Vierny – musée Maillol. Photo : © J.-A. Brunelle.
Daté par une lettre de George-Daniel de Monfreid à Gauguin, ce relief inscrit dans la tradition de la dévotion privée témoigne de l’admiration de Maillol pour l’art chrétien de la fin du Moyen Âge et de son goût pour les recherches décoratives. L’assemblage grossier de pièces de petite dimension déformées par la cuisson et la médiocre qualité de l’émail donnent à penser qu’il a été réalisé par Maillol dans un four bricolé alors qu’il existe en Catalogne une longue tradition de céramique architecturale.
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Aristide Maillol (1861-1944). Jeunes filles portant une cruche, dit aussi Porteuses d’eau, 1898. Terre cuite, H. 27 ; L. 28 cm. Paris, musée d’Orsay. Photo © RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / RMN. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Pomone, Pomone, 1910 (modèle), 1922 au plus tard (fonte). Bronze, H. 163 cm. Prague, National Gallery. Photo : © National Gallery Prague 2021.
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József Rippl-Rónai (1861 – 1927). Aristide Maillol, 1899. Huile sur toile, H. 100,0 ; L. 74,7 cm. Paris, musée d’Orsay. © RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Hervé Lewandowski. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Corydon. Illustration pour Les Églogues. Gravure sur bois sur papier, tirage à l’encre rouge, H. 10,4 ; L. 10,4 cm (motif) ; H. 33 ; L. 24,7 cm (feuille). Paris, Fondation Dina Vierny - musée Maillol. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Bacchus, d’après Étienne Terrus. Illustration pour Les Églogues. Gravure sur bois sur papier, tirage à l’encre noire, H. 8,8 ; L. 8,8 cm (motif) ; H. 32,7 ; L. 24,5 cm (feuille). Paris, Fondation Dina Vierny - musée Maillol. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Tête de femme, dit aussi Madame Robin (Raymonde Bonnet ép. de Marcel Robin, directeur des Archives départementales des Pyrénées-Orientales), dit à tort Lucy Hessel, vers 1910. Pierre, H. 38 ; L. 23,5 ; P. 29 cm. Collection Winter.
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Aristide Maillol (1861-1944). Méditerranée, dit aussi La Côte d’Azur, vers 1895. Huile sur toile, H. 96,5 ; L. 105,5 cm (sans cadre) ; H.110; L. 119,5 cm (avec cadre). Paris, Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris.
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8 - LA RECONNAISSANCE
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Scénographie
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LA RECONNAISSANCE
En 1905, Maillol reçoit sa première commande de monument public grâce à Octave Mirbeau et Rodin : un hommage au révolutionnaire Auguste Blanqui pour sa commune natale de Puget-Théniers. Maillol conçoit une figure de L’Action enchaînée, première d’une longue série de monuments à des grands hommes, pour lesquels il compose invariablement des figures féminines allégoriques et non des portraits.
Il continue à concevoir des statues pour des jardins ou des intérieurs ; pour accompagner le cycle de l’Histoire de Psyché peint par Maurice Denis (1907-1908) pour le salon de musique du collectionneur Ivan Morozov à Moscou, Maillol conçoit quatre figures de Saisons entre 1909 et 1912.
En 1913, il bénéficie de sa première exposition personnelle à l’étranger, au cercle artistique de Rotterdam et participe au célèbre Armory Show de New York et Chicago grâce à des envois de son galeriste Eugène Druet. Après la Première Guerre mondiale, Maillol produit de nombreux monuments et des figures féminines nues debout, comme la sensuelle Île-de-France et la généreuse Vénus.
En 1937, trois salles lui sont consacrées dans l’exposition Les Maîtres de l’art indépendant au Petit Palais de Paris : la sculpture de Maillol se conjugue alors avec la modernité. |
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Texte du panneau didactique. |
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Aristide Maillol (1861-1944). L’Été, 1911 (modèle) ; 1916 au plus tard (fonte). Bronze fondu par Florentin Godard, patine moderne, H. 165 ; L. 75 ; P. 35 cm. Winterthur, Villa Flora. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Flore, 1909 (modèle) ; 1916 au plus tard (fonte). Bronze, patine claire, plus dorée sur la tunique ; guirlande de fleurs fondue à part, H. 163 ; L. 47,5 ; P. 37 cm. Winterthur, Kunst Museum. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Vénus, 1928 (modèle) ; vers 1934 (fonte). Bronze fondu par Eugène Rudier. Lyon, musée des Beaux-Arts. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Île-de-France, dit aussi La Baigneuse, ou La Parisienne, ou La Jeune Fille qui marche dans l’eau, entre 1925 et 1933. Pierre, H. 152 ; L. 50 ; P. 55 cm. Roubaix, musée d’Art et d’Industrie André-Diligent - La Piscine, dépôt du musée d’Orsay. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Île-de-France, dit aussi La Baigneuse, ou La Parisienne, ou La Jeune Fille qui marche dans l’eau, entre 1925 et 1933. Pierre, H. 152 ; L. 50 ; P. 55 cm. Roubaix, musée d’Art et d’Industrie André-Diligent - La Piscine, dépôt du musée d’Orsay. Photo : © RMN-GP (musée d’Orsay) / A. Didierjean. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Torse de L'Action enchaînée, 1927. D'après la figure complète de 1907. Plomb, probablement fonte Alexis Rudier. Londres, Tate Gallery.
Avec Rodin, la figure partielle prend son autonomie peu avant 1900. Le torse ne tarde pas à gagner la faveur des artistes, en raison de sa valeur métonymique : pour les uns il évoque la sensualité de la femme, pour les autres il constitue
un exercice d'ascèse vers l'essence de la forme.
Pour Maillol, le torse est la partie essentielle et primordiale d'une figure. Même s'ils appartiennent à ses grandes figures, les torses sont pour lui des œuvres à part entiere, conservées précieusement dans son atelier. Ce n'est toutefois qu'après 1920 qu'il en expose et en vend.
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Aristide Maillol (1861-1944). Torse de l’Île-de-France, vers 1920-1921 (modèle) ; 1924 (fonte). Bronze probablement fondu par Claude Valsuani, H. 107,6 ; L. 32,4 cm. New York, The Metropolitan Museum of Art. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Étude pour Île-de-France (mouvement), vers 1923. Sanguine sur papier à la forme, H. 33,5 ; L. 23 cm. Paris, Fondation Dina Vierny - musée Maillol. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Nu debout, étude pour Île-de-France ? Vers 1910 ? Graphite sur papier commercial blanc, H. 32 ; L. 22,4 cm. Perpignan, musée d’art Hyacinthe-Rigaud. |
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Aristide Maillol (1861-1944). De gauche à droite :
- La Montagne, esquisse, 1936-1937. Terre cuite blanche de Marly d'édition. Paris, galerie Dina Vierny.
- Torse à la chemise, vers 1900 ? (modèle) ; après 1905 (fonte). Bronze, probablement fondu par Bingen et Costenoble. Lyon, musée des Beaux-Arts.
- Torse de femme, esquisse pour Île-de-France ?, vers 1925. Terre cuite rouge. Collection particulière.
- Monument à Debussy, esquisse, vers 1930. Terre cuite d'édition. Paris, musée des Arts décoratifs. |
9 - MAILLOL ET L'ALLEMAGNE
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Scénographie
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MAILLOL ET L'ALLEMAGNE
Harry Kessler et Ambroise Vollard, Maurice Denis et Henry Van de Velde assurent le rayonnement de Maillol à l’étranger. Admirateur des sculptures de Maillol avant même de le rencontrer en 1904, Kessler s’emploie à le faire connaître dans son pays : « Depuis que j’ai fait votre connaissance, il me vient beaucoup de sympathie de l’Allemagne », reconnait Maillol en 1905. En 1906, le salon de musique de Kurt von Mutzenbecher, directeur de théâtre à Wiesbaden, est décoré, ainsi que l’appartement de Kessler à Weimar, par Maurice Denis et Maillol, sous la direction d’Henry Van de Velde.
En 1914, Kessler adresse à Maillol un télégramme lui conseillant d’enterrer ses statues devant l’avancée des troupes allemandes. Maillol est accusé de complicité avec l’ennemi mais innocenté grâce à l’appui de Georges Clemenceau. Pendant la Seconde Guerre mondiale, ses sympathies allemandes conduisent Maillol à accueillir des soldats allemands à Banyuls. S’il refuse le voyage en Allemagne organisé pour les artistes français par l’occupant, il se rend cependant en 1942 à l’inauguration de l’exposition consacrée au sculpteur hitlérien Arno Breker à Paris, saisissant cette occasion pour franchir la ligne de démarcation et revoir son atelier de Marly. Cet épisode regrettable entache durablement sa réputation.
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Texte du panneau didactique. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Femme accroupie, dit aussi Jeune fille assise sur ses talons, 1905-1906. Plâtre patiné noir, H. 86 ; L. 44 ; P. 55 cm. Otterlo, Pays-Bas, Kröller-Müller Museum. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Baigneuse aux bras relevés, dit aussi Femme debout, 1905-1906. Terre cuite, H. 111,5 ; L. 35,6 ; P. 16 cm. Otterlo, Pays-Bas, Kröller-Müller Museum. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Jeune fille debout, dit aussi Petite Flore [Osthaus], avant 1902. Bois, quelques pièces rapportées, H. 73 ; L. 16,5 ; P. 13,5 cm. Essen, Museum Folkwang. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Le Désir, études, vers 1907. Carnet de croquis, couverture en cuir noir, papier ligné : graphite sur papier. Paris, archives Fondation Dina Vierny - musée Maillol.
Aristide Maillol (1861-1944). Le Couple, dit aussi L'Homme et la femme, vers 1896 ? ou vers 1907 ? Collection particulière. |
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Aristide Maillol (1841-1944) : Le Désir, 1907. Plomb, fonte Alexis Rudier. Paris, musée d'Orsay.
Cette sculpture, revenue d'Allemagne après la Seconde Guerre mondiale, a été inscrite sur l'inventaire des œuvres de la récupération artistique, regroupées sous l'appellation usuelle MNR. Grâce aux photographies prises par le comte Kessler, on peut suivre jour après jour la réalisation du Désir en parallèle à celle du Cycliste. Taillée par le catalan Joaquim Claret, la pierre suscite l'admiration au Salon d'automne de 1907.
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Aristide Maillol (1861-1944). Les Deux Lutteuses, avant 1905. Terre cuite vernissée, H. 21 ; L. 6 ; P. 15,5 cm. Otterlo, Pays-Bas, Kröller-Müller Museum. |
10 - LE MONUMENT À CÉZANNE
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Scénographie
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LE MONUMENT À CÉZANNE
À la suite du décès du peintre Paul Cézanne en 1906, le projet d’ériger dans sa ville natale d’Aix-en-Provence un monument en son honneur émerge autour de son marchand Ambroise Vollard. Maillol s’impose dès le début pour le réaliser.
Dans le prolongement de L’Action enchaînée, il choisit de glorifier l’homme illustre par une allégorie féminine. Maillol conçoit donc « une longue figure effilée, d’une noble cadence, relevant le torse, comme une barque sa proue, et joignant presque ses jambes fuselées. Elle semble prête à être saisie par les bras d’un géant qui la jetterait dans la mer, où elle glisserait comme une pirogue blanche ». Le lien peu explicite avec l’art de Cézanne est relevé même par son soutien de toujours Maurice Denis : « Je ne déciderai pas si elle symbolise l’art complexe de Cézanne ; mais, certainement, elle est un hommage à l’art classique. » Cézanne le moderne prend place dans le panthéon des artistes français classiques.
Installée dans le jardin des Tuileries à Paris en 1929 après bien des péripéties, le Monument à Cézanne sert durablement de réservoir de formes à l’artiste : en sont issues l’allégorie drapée et inversée du Monument aux morts de Port-Vendres ainsi que celle de L’Air, réalisée à partir d’une esquisse dynamique et enlevée.
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Texte du panneau didactique. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Étude pour le Monument à Cézanne, vers 1912 ? Terre cuite. Copenhague, SMK, National Gallery of Denmark. Photo © SMK Photo/Jakob Skou-Hansen. |
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Aristide Maillol (1861-1944). L’Air, 1938-1939 (modèle). Plâtre de fonderie, H. 144 ; L. 242 ; P. 96 cm. Paris, Fondation Dina Vierny – musée Maillol. © Photo Sophie Crepy.
Cartel jeune public |
Pour un monument aux victimes d'accidents d'avion, Maillol invente une allégorie de L'Air qui semble flotter, comme en apesanteur. Maillol s'inspire d'une de ses anciennes études en terre d'une dizaine de centimètres et reprend certaines parties du plâtre du Monument à Cézanne : il renverse la figure, l'installe sur le flanc droit, modifie la position des bras et crée un espace entre les jambes. Maillol reprend régulièrement des membres déjà modelés pour les réassembler et composer une nouvelle figure. C'est pour cette raison que plusieurs de ses sculptures se ressemblent. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Monument à Cézanne, entre 1912 et 1925. Statue en marbre rose du Canigou, H. 140 ; L. 227 ; P. 77 cm; pds. 1610 kg, 1963. Paris, musée d’Orsay.
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Scénographie
Pour l'allégorie féminine chargée de glorifier le peintre Paul Cézanne, figure tutélaire de la modernité, Maillol multiplie les études entre 1910 et 1914. Cette figure semi-allongée s'inscrit dans la tradition des figures de sources et de rivières. Maillol renoue avec le goût de ses débuts pour un canon élancé, et s'inspire de Diane appuyée sur un cerf d'Anet alors attribuée à Jean Goujon (Paris, musée du Louvre), qui a peut-être guidé le choix de décroiser les jambes dans la version définitive.
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Aristide Maillol (1861-1944). De haut en bas et de gauche à droite :
1- Esquisse pour le Monument à Cézanne, vers 1912. Terre cuite modelée. Historique : collection Jacques Zoubaloff. Paris, Petit Palais, Musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris.
2- Étude pour le Monument à Cézanne, vers 1912 ? Terre cuite. Historique : collection Jacques Zoubaloff ; Johannes Rump. Copenhague, Statens Museum for Kunst.
3- Étude pour le Monument à Cézanne, vers 1912. Terre cuite. Fondation Dina Vierny - musée Maillol, en dépôt à Banyuls-sur-Mer, musée Maillol.
4- Étude pour le Monument à Cézanne, vers 1912. Terre cuite d’édition, H. 16,9 ; L. 30 ; P. 11,5 cm. Paris, galerie Dina Vierny. |
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Aristide Maillol (1861-1944). De haut en bas et de gauche à droite :
5- Étude pour le Monument à Cézanne, dit aussi Première étude pour L’Air, vers 1907-1910. Terre cuite d’édition, H. 15,2 ; L. 15,2 ; P. 4,3 cm. Paris, galerie Dina Vierny.
6- Étude pour le Monument aux morts de Port-Vendres, entre 1919 et 1923. Terre cuite, H. 25 ; L. 35,5 ; P. 13 cm. Collection particulière.
7- Femme étendue, dit aussi Étude pour le Monument à Cézanne ou Étude pour le Monument aux morts de Port-Vendres, entre 1912 et 1920. Terre cuite d’édition, H. 18,2 ; L. 25,5 ; P. 8 cm. Paris, Fondation Dina Vierny – musée Maillol.
8- Maquette du Monument aux morts de Port-Vendres, entre 1919 et 1923. Terre cuite. H. 25 ; L. 35,5 ; P. 13 cm. Collection particulière. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Études pour le Monument à Cézanne, vers 1907-1908. Carnet de croquis, graphite sur papier, H. 14,3 ; L. 9,2 ; P. 1,8 cm. Paris, Fondation Dina Vierny – musée Maillol. © Photo J.-L. Losi.
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Édouard Vuillard (1868-1940). Aristide Maillol, Série des Anabaptistes, 1931-1934, retravaillé en 1935-1937. Huile sur toile, peinture à la colle, H. 116 ; L. 140,5 cm. Paris, musée d’Art moderne.
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11 - CLOTILDE, ÉPOUSE MODÈLE
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Scénographie
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Scénographie |
CLOTILDE, ÉPOUSE MODÈLE
La liaison bientôt suivie d’un mariage avec Clotilde Narcis offre à Maillol la possibilité de disposer en permanence d’un modèle : « Je relève les jupes de ma femme et je trouve un bloc de marbre ». Clotilde correspond à un idéal, celui du type physique méditerranéen. Maillol aime les corps denses, les jambes solides, les formes développées : « La sculpture est un art masculin, il faut qu’elle soit forte, sans ça, ça n’est rien. »
Maillol n’a de cesse de dessiner Clotilde pendant une douzaine d’années, entre 1895 et au moins 1907. Elle pose pour les premières sculptures monumentales : Méditerranée, La Nuit, L’Action enchaînée. Elle est saisie dans son intimité par des dessins rapides qui saisissent une ligne, une attitude.
Maillol dessine non pour capter la véracité d’un instant, mais pour « comprendre [le] corps » de ses modèles. Il est dirigé par une aspiration au général et à la simplification, à des principes anatomiques et structurels communs. Même si les modèles sont reconnaissables sur un certain nombre de dessins, Maillol opère une mise à distance dès les séances de pose : « Je regarde le modèle, et quand je l’ai bien dans l’oeil, je travaille sur le papier pour faire ce que j’ai compris. Je ne regarde pas si le modèle et le dessin c’est bien pareil, comprenez-vous, je ne copie pas le modèle. »
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Texte du panneau didactique. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Femme accroupie, dit aussi Femme au crabe, vers 1900. Graphite et encre sur papier gris, H. 19 ; L. 21 cm. Paris, Fondation Dina Vierny – musée Maillol. © Photo J.-L. Losi. |
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Scénographie (voir ci-contre et ci-dessous). |
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Aristide Maillol (1861-1944). Femme drapée, dit aussi Baigneuse Cladel, vers 1914. Terre cuite, traces de couture, H. 32,5 ; L. 10,1 ; P. 6,7 cm. Collection particulière. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Femme se tenant le pied, dit aussi Femme à l’épine, vers 1905-1910, repris vers 1921-1925. Terre cuite d’édition, blanche, H. 16,5 ; L. 15,5 ; P. 12,5 cm. Paris, Fondation Dina Vierny – musée Maillol. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Femme assise se tenant le pied, dit aussi La Toilette, vers 1920-1925. Terre cuite d’édition, H. 19 ; L. 14 cm. Copenhague, SMK, National Gallery of Denmark. Photo © SMK Photo/J. Skou-Hansen. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Femme au crabe, vers 1904. Bronze, H. 17,5 ; L. 15,5 ; P. 12,5 cm. Poitiers, musée Sainte-Croix. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Femme accroupie se tenant les deux pieds, 1905 (modèle) ; 1906 (fonte). Bronze fondu par Bingen & Costenoble, H. 20 ; L. 12,5 ; P. 13,5 cm. Collection particulière. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Madame Maillol, vers 1900 ? Fusain sur papier. Collection particulière. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Madame Maillol dans son bain, vers 1895-1900. Fusain sur papier gris, H. 30 ; L. 18,5 cm. Paris, Fondation Dina Vierny – musée Maillol. |
12 - D'UN MODÈLE À L'AUTRE
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Scénographie
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D'UN MODÈLE À L'AUTRE
Le temps passant, Clotilde pose de moins en moins. Dès 1900, Maillol fait appel à d’autres modèles : un premier torse de La Jeunesse est ainsi modelé entre 1905 et 1910 d’après « une jeune fille magnifique, qui venait me poser. Elle avait un corps très curieux ».
Maillol prend aussi l’habitude de faire poser ses domestiques, solution discrète et facile : Laure pour Pomone, Thérèse dans l’après-guerre.
Au fil de la création, Maillol synthétise, souvent à partir de plusieurs modèles. Pour Île-de-France, il part en 1910 d’un premier modèle souple et longiligne, suivi sans doute de la «môme Papa» au début des années 1920, puis d’un troisième, une domestique noire de la famille Hahnloser.
En 1907, Maillol confie à Harry Kessler : « Une fois que j’aurai commencé, je ne ferai plus que des hommes, c’est bien plus facile. Chez un homme, il y a toujours quelque chose, un muscle, où se rattraper. Chez les femmes, il n’y a rien, pas de formes, il faut tout inventer, excepté quand elles sont très bien faites, mais c’est rare. » Sous l’impulsion de Kessler, il fait poser quelques modèles masculins, en particulier le jeune Gaston Colin, pour Le Désir et Le Cycliste. En 1911, Kessler lui suggère pour un projet de Monument à Nietzsche à Weimar, une figure d’Apollon à partir du danseur russe Vaslav Nijinsky, dont il simplifie les attitudes. Cet essai avorté signe la fin des projets de sculptures masculines de Maillol, même s’il continue à dessiner régulièrement des hommes dans ses carnets de dessin et illustrations.
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Texte du panneau didactique. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Le Dos de Thérèse, vers 1920. Fusain sur papier à la forme filigrané, H. 73 ; L. 55 cm. Paris, Fondation Dina Vierny – musée Maillol. © Photo J.-A. Brunelle. |
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Aristide Maillol (1861-1944). La Musique, monument à Claude Debussy, 1932. Marbre, H. 93 ; L. 92 ; P. 44 cm. Saint-Germain-en-Laye, musée municipal. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Jeunesse, vers 1910. Marbre, H. 106 ; L. 44 ; P. 34 cm. Paris, musée d’Orsay. © RMN-Grand Palais (Musée d’Orsay) / Adrien Didierjean. |
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Aristide Maillol (1861-1944). L’Américaine, 1935. Fusain, pastel, crayon et sanguine sur papier à la forme, H. 30,5 ; L. 20,5 cm. Paris, Fondation Dina Vierny – musée Maillol. Photo J.-L. Losi. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Le Cycliste, 1907-1908. Bronze, H. 98,5; L. 28 ; P. 22,5 cm. Bâle, Kunstmuseum. Photo : © Image courtesy the Kunstmuseum basel.
Harry Kessler commande à Maillol un Narcisse dont il fournit le modèle : son amant Gaston Colin, cycliste et jockey. Ce nu androgyne animé d’un contrapposto sensuel s’inscrit dans la lignée de la statuaire antique, teintée d’un naturalisme regretté ensuite par l’artiste : « C’est trop nature, il n’y a pas à dire, c’est trop nature ! À cause de cela, [il] gardera toujours une position un peu particulière dans mon oeuvre. »
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Scénographie |
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Aristide Maillol (1861-1944). Femme nue se tenant le sein, vers 1907? Graphite, fusain sur papier vergé, H. 31,1 ; L. 25,6 cm. Collection particulière, courtesy galerie Dina Vierny. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Étude pour Le Cycliste, Gaston Colin de face, 1907. Graphite sur papier filigrané, H. 30,2 ; L. 23,5 cm. Paris, Fondation Dina Vierny – musée Maillol.
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Aristide Maillol (1861-1944). Académie d’après Vaclav Nijinsky, 1911. Graphite sur papier, H. 36 ; L. 24 cm. Collection particulière.
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13 - DINA, LA DERNIÈRE MUSE
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Scénographie
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DINA, LA DERNIÈRE MUSE
La rencontre avec la jeune Dina Aïbinder semble réaliser une prophétie de 1907 : « Quand j’aurai trouvé le modèle qui me va tout à fait, je resterai dessus quatre ou cinq ans, à faire une statue. C’est comme ça qu’on fait de belles choses, c’est comme ça qu’ont fait les Grecs. » C’est l’architecte Jean-Claude Dondel qui parle à Maillol de la jeune fille de quinze ans. Maillol lui écrit alors cette lettre : « Je voudrais bien que vous fussiez un petit Maillol car c’est bien difficile à trouver. Mais je me contenterai bien d’un petit Renoir ! » Dina inspire Maillol pour des peintures et pose pour La Montagne, La Rivière, puis à Banyuls épisodiquement entre 1940 et 1944 pour son testament artistique, Harmonie. Après l’arrestation de la jeune femme pour passage de la frontière franco-espagnole, le sculpteur l’envoie au début de l’année 1941 poser pour ses amis Henri Matisse et Pierre Bonnard. Dina se fait de nouveau arrêter en mai 1943. Maillol parvient à la faire libérer, et elle reprend les séances de pose.
Comme un père, Maillol a craint pour la vie de son modèle qui a pris une place incontournable dans sa vie : « Dina, c’est comme ma fille. Je suis heureux d’avoir pu la sauver. » Lorsque la jeune femme part pour participer à la Libération de Paris, Maillol est plus que jamais isolé. Il meurt le 27 septembre 1944 des suites d’un accident de voiture, loin de celle qui avait promis de lui fermer les yeux. Elle fera de la glorification de Maillol le combat de sa vie.
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Texte du panneau didactique. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Deux femmes nues, l’une de face, l’autre de dos, vers 1937. Fusain, rehauts de blanc sur papier crème, H. 112,4 ; L. 95,4 cm. Paris, musée d’Orsay. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Dina posant pour Harmonie, vers 1940-1944. Fusain sur papier, H. 36,7 ; L. 23,7 cm. © Collection particulière, courtesy galerie Dina Vierny. © Photo J.-L. Losi. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Étude pour Harmonie, 1940-1944 (modèle). Bronze fondu par Eugène Rudier, H. 162 ; L. 42 ; P. 32 cm. Collection particulière, courtesy galerie Dina Vierny. © Photo J.-L. Losi.
Avec Harmonie, Maillol compose une ultime variation sur le thème d'un nu allégorique debout, épilogue inachevé de sa carrière. Maillol fait poser Dina, d'autres modèles pendant ses absences, et se sert de dessins d'après la jolie Thérèse. L'œuvre signe un inattendu retour à l'étude d'après nature, imposée par une mémoire défaillante. Maillol fait, défait, refait inlassablement le buste, les jambes et la tête, en butte à la complexité du corps de sa jeune muse : « Dina n'est pas un modèle de sculpteur », conclut-il peu avant sa mort.
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Aristide Maillol (1861-1944). Étude pour La Rivière, vers 1938-1939. Carnet de croquis, graphite sur papier, H. 17,7 ; L. 11,5 ; P. 2 cm. Paris, archives Fondation Dina Vierny – musée Maillol. © Photo J.-L. Losi. |
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Aristide Maillol (1861-1944).
La Rivière, 1938-1943.
Plâtre de fonderie.
Paris, Fondation Dina Vierny - musée Maillol.
Comme pour L’Air contemporain, Maillol « recycle » une œuvre antérieure pour le projet de monument à l’écrivain pacifiste Henri Barbusse : la transformation du plâtre de La Montagne est confiée au jeune Robert Couturier, après une séance de travail commune à Marly. Le renversement de La Montagne pour en dramatiser la position incarnait pour Maillol Les Malheurs de la guerre subis par l’auteur du Feu, toutefois sans pathos : « Il ne faut pas que ça chahute et que ça grimace ». Devenue La Rivière, elle intègre le corpus des oeuvres de Maillol inspirées par la nature.
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Aristide Maillol (1861-1944). La Montagne, 1937. Pierre, H. 176 ; L. 185 ; P. 78 cm. Lyon, musée des Beaux-Arts, dépôt du musée d’Orsay.
Attaché à des corps architecturés empreints de permanence, Maillol s’attaque tardivement à la transcription du mouvement, dans une figure lointainement issue de Méditerranée. Fait inhabituel, La Montagne part non d’une idée formelle, mais d’un sujet, « La Montagne et le Vent ».
Dans cette oeuvre définitive au canon monumental, presque deux fois plus grande que nature, Maillol parvient à rendre le mouvement imperceptible et puissant des forces telluriques. Selon l’historien de l’art Paul Fierens, l’oeuvre atteint « sans effort apparent à cette impassibilité extérieure, à cette expression de l’intemporel qui sont l’apanage de l’art classique ».
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Aristide Maillol (1861-1944). « Je connais trois fleurs divines », 1938. Sanguine et crayon noir avec rehauts de craie blanche sur papier à la forme, H. 23 ; L. 31 cm. Collection particulière.
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Aristide Maillol (1861-1944). Dina au foulard, 1940. Fusain sur papier, H. 30 ; L. 18 cm. Collection particulière. |
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Aristide Maillol (1861-1944). Dina aux bras levés, après 1934. Graphite sur papier vergé, H. 34,9 ; L. 26,3 cm. Collection particulière, courtesy galerie Dina Vierny. |
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